Travaillant ensemble pour apaiser la tension

4 fév 2008

Travaillant ensemble pour apaiser la tension


Dans le cadre de sa mission de soutien au processus de paix en Côte d'Ivoire, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) observe une présence active dans diverses parties du pays, dont la région du Moyen Cavally, situé dans l'extrême Ouest, près de la frontière avec le Libéria.

C'est une des zones les plus sensibles et les plus vulnérables du pays. Les affrontements entre des membres de communautés ethniques différentes y sont fréquents. Des villages entiers se dépeuplent au rythme de l'insécurité. Des coupeurs de routes y sont actifs, rendant la vie difficile a sa population hétérogène, composée essentiellement d'autochtones guérés ainsi que de Baoulés, Lobis, Malinkés et Sénoufos, et de ressortissants d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, notamment des Burkinabé.

L'ONUCI contribue, en collaboration avec le Gouvernorat militaire conduit par le Colonel Denis Guié Globo, à apaiser la tension. A cette fin, les éléments de la police onusienne (UNPOL) effectuent des patrouilles dans la ville de Duékoué et la région environnante.

Le poste UNPOL, composé de 12 hommes, effectue quotidiennement deux à trois patrouilles pour sécuriser l'environnement et la population, selon le Commissaire Celestin Gbété de l'UNPOL. Le commissaire béninois et ses collègues entretiennent de bons rapports avec la population de Duékoué et de Guiglo. Les habitants de la région accueillent favorablement la présence onusienne sans laquelle elle n'aurait pu vivre dans la quiétude. Selon le commissaire Gbété, l'équipe UNPOL est constamment à l'écoute des populations, qu'elle encourage à aller vers la réconciliation. Dans la plupart des cas, le message est entendu, dit-il.

C'est ainsi que des jeunes, regroupés au sein d'ONGs, ont décidé d'œuvrer pour la cohésion sociale. Emboîtant le pas à l'ONUCI dont il suit l'exemple, le collectif « Amour et paix » a organisé en janvier une gigantesque marche à laquelle ont pris part toutes les communautés vivant à Duékoué : Guérés, Baoulés, Lobi, Malinkés, Sénoufos et Burkinabés. La jeunesse, dira l'un des membres de cette ONG, Vakaba Touré, a exhorté les parents à s'investir dans les efforts de la communauté internationale venue les aider à sortir de cette crise relationnelle qui a un impact négatif sur l'économie de la région. C'est également le vœu de l' « Union de la Jeunesse Communale » présidée par Jean Hermann Boué.

Les ONG, qui s'efforcent de prévenir les affrontements entre communautés, souhaitent élargir leurs actions aux villages environnants afin de porter le message de paix aux populations qui, souvent, réagissent à la suite de rumeurs infondées d'attaques. La jeunesse espère bénéficier d'un appui plus fort de l'ONUCI au niveau de la sécurisation de la région pour parvenir à cet objectif. En même temps, elle reconnaît que la mission de réconciliation ne devrait pas reposer uniquement sous la seule responsabilité de l'ONUCI qui a besoin d'être aidée dans sa tâche par les habitants de la région.

Cependant, certains habitants souhaitent que l'ONUCI accroisse le nombre de ses troupes dans la région et y déploie des forces qui parlent français afin d'être plus efficaces. Pour sa part, le gouverneur militaire, Denis Guié Globo, reconnaît que la présence et les actions de l'ONUCI ont contribué à l'effort de normalisation dans la zone, mais il aurait souhaité une réactivité plus prompte de l'ONUCI face aux sollicitations. Pour cela, il aurait aimé, dit-il, que la mission onusienne multiplie les patrouilles mixtes avec les Forces de Défense et de Sécurité de la Côte d'Ivoire.

Marie Mactar Niang