TOUBA ACCUEILLE LE FORUM DE L'ONUCI.

4 aoû 2007

TOUBA ACCUEILLE LE FORUM DE L'ONUCI.

Abidjan, le 04 août 2007....Touba, la capitale du Bafing, a accueilli samedi 4 août le traditionnel Forum de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Pour de nombreux habitants, c'est la manifestation la plus importante abritée par leur ville depuis le déclenchement de la crise ivoirienne en septembre 2002. Une occasion exceptionnelle qui a donc drainé des milliers de personnes et le foyer des jeunes de la ville a dû refuser du monde devant la forte mobilisation des populations qui tenaient à faire de cette manifestation un succès total.
Le premier forum de l'ONUCI après la cérémonie de la « Flamme de la Paix » organisée le 30 juillet dernier à Bouaké, a été l'occasion pour la populations et les autorités de la ville de réaffirmer leur engagement sans faille pour la fin de la crise. Le thème du forum : « Contribution de la population de Touba au processus de paix en Côte d'Ivoire » a semblé rencontrer l'adhésion de tous les intervenants.

Premier à prendre la parole, le maire Lamine Bamba a tout d'abord souhaité la bienvenue à l'ONUCI. Il a ensuite exhorté les populations de sa commune au pardon. Le premier magistrat de la ville de Touba, un militant de l'opposition, n'a pas oublié de formuler une doléance qui lui tenait à cœur : le maintien du poste de Haut Représentant pour les Elections en Côte d'Ivoire supprimé par la résolution 1765 du 16 juillet 2007. De son côté, Bakéssé Diomandé le président de la société civile de Touba s'est félicité du choix du thème qu'il juge très important et d'une actualité brûlante.

Dans le cadre de la sortie de crise, la société civile de Touba a formulé un chapelet de revendications telles que l'attribution de cartes nationales d'identité, qui passe par l'organisation des audiences foraines et le redéploiement des sous-préfets et des juges pour permettre aux citoyens de s'inscrire sur les listes électorales. Sur le plan social, la société civile souhaite la recherche de voies et moyens de rapprocher les différentes communautés vivant en Côte d'Ivoire et dont les relations ont été mises à mal par la crise, le versement des réparations aux personnes qui ont été spoliées de leurs biens et la lutte contre la divagation des animaux, source de conflits permanents entre agriculteurs et pasteurs, originaires des pays de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Pour Diomandé Laciné, Coordinateur des partis politiques et Représentant du Président du Conseil général de Touba, l'organisation du Forum par l'ONUCI est une marque de solidarité de la mission à l'endroit des habitants de la Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, il a demandé à l'ONUCI de soutenir l'application intégrale de l'Accord de Ouagadougou et exhorté les hommes politiques à mettre fin aux discours susceptibles d'attiser la haine.

Le Délégué général des Forces Nouvelles, Fofana Soualio, a lui demandé à l'ONU de se concentrer plus sur la prévention des crises plutôt que d'utiliser toutes ses ressources à éteindre des foyers de tension. Il a également réclamé l'installation d'un poste de la police onusienne dans le Bafing.

Répondant aux différents intervenants, Hamadoun Touré, porte-parole de l'ONUCI et représentant d'Abou Moussa, chef par intérim de la mission onusienne en Côte d'Ivoire, a dit l'importance pour l'ONUCI de cet espace d'échanges directs avec les populations de Touba. Une occasion aussi pour M. Touré de rappeler aux habitant de chef-lieu du Bafing, qu'à l'instar de tous leurs compatriotes, l'avenir de leur pays était entre leurs mains. Il les a invités à soutenir la mise en oeuvre de l'Accord de Ouagadougou et à s'inscrire sur la route de la paix.

En ce qui concerne, la suppression du poste du HRE, le porte-parole a tenu à dire que toutes les dispositions seraient prises pour que le processus électoral se déroule dans les meilleures conditions possibles et que les consultations soient libres, honnêtes et transparentes, conformément aux normes internationales.

Autre temps fort de la cérémonie, les traditionnelles questions-réponses auxquelles se sont prêtés les représentants différentes sections de l'ONUCI pour expliquer le travail de la mission onusienne aux populations. Les représentants de la Police de l'ONU, de la Division de l'Assistance Electorale, des Affaires Civiles, des droits de l'homme ainsi que le porte-parole de l'ONUCI ont répondu à de nombreuses préoccupations sur le rôle de l'ONU dans la prévention des conflits, la lutte contre le racket auquel s'adonnent les forces de l'ordre de tous bords etc.

Signe des temps: cette fête, qui se voulait celle de l'appui au processus de paix et à la réconciliation nationale a vu l'apparition, pour la première fois depuis de nombreuses années, de l'échassier du village de Koudoufouma, un masque de la mythologie mahou qu'on ne sort que lors des grandes occasions.

Qui plus est, à la veille du Forum, ONUCI FM, la radio des Nations Unies, a installé une station mobile qui a diffusé des programmes en direct, accueillis avec enthousiasme dans cette ville que d'aucuns considèrent comme un « désert médiatique ». A 680 km d'Abidjan, Touba est en effet l'une des rares villes de la Côte d'Ivoire où aucun signal de radio ou de télévision n'est reçu et où les journaux du pays sont absents des kiosques.