REVUE INTERNATIONALE DU VENDREDI 06 MAI 2011

6 mai 2011

REVUE INTERNATIONALE DU VENDREDI 06 MAI 2011

La Cour constitutionnelle ivoirienne proclame Alassane Ouattara président

The Canadian Press - La plus haute cour de Côte d'Ivoire a renversé sa position, jeudi, en proclamant Alassane Ouattara président, mettant un terme à cinq mois de blocage politique et de violences qui ont suivi l'élection disputée de novembre dernier. Le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N'Dré, autrefois l'un des plus fidèles partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo, en a fait l'annonce dans une déclaration préparée à l'avance. En décembre, dans les jours qui ont suivi l'élection contestée, M. N'Dré avait refusé d'accepter la victoire d'Alassane Ouattara, même si les résultats du scrutin avaient été validés par les Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne et les États-Unis. Afin de pouvoir proclamer Laurent Gbagbo gagnant de l'élection, M. N'Dré avait invalidé les résultats provenant de régions du pays qui avaient voté en grande majorité pour M. Ouattara, évoquant des fraudes. L'armée fidèle à Laurent Gbagbo avait alors lancé une campagne d'intimidation, ouvrant le feu à l'arme lourde dans des quartiers d'Abidjan densément peuplés qui avaient voté pour M. Ouattara. M. Gbagbo a été délogé du palais présidentiel en avril par les forces pro-Ouattara et est désormais placé en résidence surveillée en attendant d'être jugé. Les violences postélectorales ont fait un nombre indéterminé de victimes. Paul Yao N'Dré a déclaré que la cour proclamait Alassane Ouattara président après avoir pris note de la résolution de l'Union africaine au sujet de la Côte d'Ivoire. L'Union africaine avait précédemment reconnu M. Ouattara comme le président légitime du pays et avait appelé la cour à lui permettre de prendre ses fonctions.

Ouattara prête serment aujourd'hui

Le Monde - Le président élu, Alassane Ouattara, a été officiellement proclamé président de la République de Côte d'Ivoire, hier, par le Conseil constitutionnel. Le nouveau chef de l'État devrait prêter serment aujourd'hui. Son accession au pouvoir intervient après cinq mois de crise au sein du pays. Une crise liée à la contestation de l'élection présidentielle du 28novembre dernier par le chef d'État sortant, Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril. 5 mois après l`élection, Ouattara officiellement président Le Conseil constitutionnel "proclame M. Alassane Ouattara président de la République", a déclaré Paul Yao N`Dré, président du Conseil et proche de M. Gbagbo. Le nouveau président prêtera serment dès vendredi. Ironie de l`Histoire, le 3 décembre 2010, c`est le même Paul Yao N`Dré qui avait proclamé Laurent Gbagbo réélu président avec 51,45% des suffrages au scrutin de novembre, ouvrant alors la plus grave crise de l`histoire du pays. Le Conseil venait d`invalider les résultats de la commission électorale indépendante, pourtant certifiés par l`ONU, qui donnait M. Ouattara vainqueur avec 54,1% des votes. La victoire de M. Ouattara avait été reconnue par l`ensemble de la communauté internationale -les Etats-Unis, la France, ancienne puissance coloniale, et l`Union africaine notamment ...-, qui avait réclamé le départ de M. Gbagbo, lequel refusait.(...)

Côte d`Ivoire: "aucune base légale" à la proclamation de Ouattara (proche Gbagbo)

AFP - Un conseiller du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo a estimé vendredi dans un communiqué qu'il n'existait "aucune base légale sérieuse" à la proclamation d'Alassane Ouattara comme président de Côte d'Ivoire, décision qui crée, selon lui, "un précédent fâcheux" en Afrique. "Il n'existe aucune base légale sérieuse à la décision du Conseil constitutionnel (...). Cette proclamation est une vraie aberration juridique, politique et historique", affirme Toussaint Alain, conseiller de M. Gbagbo basé à Paris, dans un communiqué transmis à l'AFP. Le Conseil constitutionnel a proclamé jeudi Alassane Ouattara président après avoir "fait siennes" les décisions "contraignantes" prises par l'Union africaine (UA) qui avait reconnu M. Ouattara comme nouveau président et pressait M. Gbagbo de quitter le pouvoir. Il a finalement été arrêté le 11 avril. Le 3 décembre 2010, le même Conseil constitutionnel, réputé acquis à Laurent Gbagbo, avait ouvert la plus grave crise de l'histoire du pays en proclamant le sortant réélu, invalidant les résultats de la commission électorale indépendante, certifiés par l'ONU, qui donnaient M. Ouattara vainqueur. Toussaint Alain affirme que selon la Constitution ivoirienne, "les décisions du Conseil constitutionnel sont insusceptibles de recours" et qu'il ne "peut pas s'autosaisir en annulant la décision prise en décembre". Le conseiller affirme que la Côte d'Ivoire "se retrouve avec deux présidents de la République": "L'un, Laurent Gbagbo, vainqueur de l'élection présidentielle de novembre 2010. L'autre, Alassane Ouattara, vainqueur de la campagne militaire postélectorale". "Cette forfaiture est un précédent fâcheux. Elle créé de facto une jurisprudence Ouattara, lourde de conséquences pour l'avenir de la démocratie et des processus électoraux en Côte d'Ivoire et en Afrique", conclut-il.

Laurent Gbagbo face à la justice

BBC Afrique online - Laurent Gbagbo sera entendu par le procureur de la République d'Abidjan le jour même de la prestation de serment de Ouattara.
Près d`un mois après son arrestation et la chute de son régime, l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo va être entendu pour la première fois ce vendredi par la justice ivoirienne, dans le cadre d'une enquête préliminaire, portant notamment sur des accusations de crimes, d'exactions et d'appels à la haine. L'audition de Laurent Gbagbo se déroulera à Korhogo dans le Nord de la Côte d'Ivoire, où il est assigné à résidence depuis le 13 avril. Il sera entendu par le procureur de la République d'Abidjan, Simplice Kouadio Koffi, qui sera accompagné d`Officiers de police judiciaire. Ce premier rendez-vous judiciaire pour le président déchu avait été reporté de mercredi à vendredi afin de permettre à ses avocats de l'assister. Seulement, les deux avocats français de Laurent Gbagbo, venus assister au premier interrogatoire du président déchu se sont vu refuser l'accès en Côte d'Ivoire à leur arrivée vendredi matin à l'aéroport d'Abidjan. Les deux avocats, Me Jacques Vergès et Me Marcel Ceccaldi, ont été interdits d'entrée faute de visas en règle et ont été placés dans un avion pour Paris. "Manifestement, on ne veut pas que le président Gbagbo soit défendu. Je suis très pessimiste sur l'avenir d'un régime qui traite les avocats de cette manière", a commenté Me Vergès. Selon le procureur Kouadio Koffi, l'enquête préliminaire porte sur des faits commis lors des quatre mois de crise postélectorale née de la présidentielle du 28 novembre et des 15 jours de guerre qui ont abouti à l'arrestation de Gbagbo le 11 avril. Les violences qui ont secoué le pays ont fait près de 3.000 morts, selon le nouveau président Alassane Ouattara, ont causé le déplacement d'environ un million de personnes. Les crimes contre l'humanité et autres charges qui relèvent de la compétence de la Cour pénale internationale ont été exclus selon le ministre ivoirien de la Justice, Jeannot Kouadio Ahoussou. Ces avocats devaient également assister samedi l'épouse du président déchu, Simone Gbagbo, assignée à résidence depuis le 22 avril à Odienné (nord-ouest).

Côte d'Ivoire: les avocats français de Gbagbo refoulés à l'aéroport

20 minutes - Les avocats français de Laurent Gbagbo, venus assister au premier interrogatoire du président déchu, par la justice ivoirienne, se sont vu refuser l'accès en Côte d'Ivoire à leur arrivée vendredi matin à l'aéroport d'Abidjan, a constaté un journaliste de l'AFP. Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril dans sa résidence présidentielle à Abidjan, doit être entendu vendredi pour la première fois par la justice à Korhogo (nord), où il est en résidence surveillée dans le cadre d'une enquête préliminaire sur la crise née de la contestation de l'élection d'Alassane Ouattara à la présidentielle du 28 novembre 2010. A leur arrivée au terminal de débarquement, Mes Jacques Vergès et Marcel Ceccaldi se sont vu refuser l'accès au territoire ivoirien et ont été conduits au terminal d'embarquement, où ils devaient reprendre le prochain avion pour Paris à 9H40 GMT, a constaté l'AFP. "Les autorités se livrent à une palinodie de justice. Nous sommes expulsés contre toutes les règles", a dénoncé Marcel Ceccaldi. L'avocat ne disposait pas de visa pour entrer en Côte d'Ivoire. "J'ai écrit un mail le 4 mai au Procureur de la République d'Abidjan pour lui demander de favoriser notre entrée sur le territoire national ivoirien et nous sommes refoulés", s'est-il indigné. "Manifestement, on ne veut pas que le président Gbagbo soit défendu. je suis très pessimiste sur l'avenir d'un régime qui traite les avocats de cette manière", a renchéri Jacques Vergès. Ce dernier est muni d'un visa délivré par le consulat de Nancy (est de la France) qui n'a pas été validé par l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris, selon les autorités ivoiriennes à l'aéroport. La troisième membre de l'équipe assurant la défense de Laurent Gbagbo, l'avocate franco-camerounaise Me Lucie Bourthoumieux, qui bénéficiait d'une carte de résident, a pu, quant à elle, passer les contrôles d'immigration mais devrait tout de même repartir avec ses collègues.

La fin de la bataille d'Abidjan
Le Figaro - Le dernier carré des partisans de Gbagbo a rendu les armes. Des dizaines de cadavres sont ramassés dans le quartier de Yopougon. La base navale de Locodjoro à, Abidjan, est sous le contrôle des forces d'Alassane Ouattara. Les soldats des Forces républicaines de sécurité (FRCI) ont pénétré mercredi soir dans ce bâtiment ouvrant sur la lagune enfonçant l'ultime bastion des combattants pro-Gbagbo. Une poignée de miliciens sont tombés lors de ce dernier combat qui scelle la bataille d'Abidjan. Dans les heures précédentes, la commune de Yopougon, le fief de l'ancien président, avait elle aussi rendu les armes. Les soldats perdus de Laurent Gbagbo y avaient trouvé refuge au lendemain de la capture de leur chef, le 11 avril dernier, pour un baroud d'honneur. L'immense quartier peuplé de plus d'un million d'habitants fut pendant trois semaines le théâtre de durs combats et de sordides règlements de comptes. Les FRCI, mieux équipés, ont enlevé la victoire. «C'est le seul quartier qui restait à conquérir et toute la zone est désormais définitivement occupée par nous», a plastronné, jeudi soir à la télévision ivoirienne, le commandant Chérif Ousmane, chargé des opérations.(...)

Abidjan: Yopougon sécurisé par les forces pro-Ouattara, mais dévasté

AFP - Le quartier de Yopougon, à Abidjan, qui constituait le dernier bastion des miliciens fidèles à l`ex-président Laurent Gbagbo, était sécurisé jeudi mais était dévasté par des semaines de violences, a constaté un journaliste de l`AFP. Les forces du nouveau chef d`Etat Alassane Ouattara avaient annoncé mercredi soir que Yopougon était "libérée" après plusieurs jours de combats contre les derniers miliciens pro-Gbagbo, succédant à des négociations qui avaient conduit plusieurs groupes à remettre leurs armes. Plusieurs zones de Yopougon, un immense quartier populaire dans l`ouest d`Abidjan, où vivent plus d`un million de personnes, échappaient auparavant encore au contrôle des forces du nouveau pouvoir. Leurs derniers retranchements, le lycée municipal d`Attécoubé et la base navale de Locodjoro, dans le sud-est du quartier, au bord de la lagune, étaient occupés jeudi par des membres des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI) du président Ouattara, a constaté un journaliste de l`AFP. Le quartier réputé pour sa vie nocturne était méconnaissable: les échoppes qui n`ont pas été pillées et brûlées gardent leur rideau de fer baissé, tandis que les ordures qui ne sont plus ramassées s`amoncellent. Une dizaine de cadavres portant des impacts de balles gisaient près des vestiges de fortifications de fortune, comme des barricades de briques bloquant l`axe principal. Des soldats des FRCI faisaient la chasse aux pillards, qui volent les biens des résidents ayant fui leurs habitations par milliers, mais certains pick-ups militaires étaient eux-mêmes chargés de matériel électroménager ou de meubles apparemment dérobés, selon un journaliste de l`AFP.(...)

Les USA donnent 8,5 millions de dollars pour les déplacés de Côte d`Ivoire
AFP - Les Etats-Unis ont annoncé jeudi dans un communiqué le déblocage de 8,5 millions de dollars destinés aux centaines de milliers d`Ivoiriens réfugiés ou déplacés en raison de la crise politique qui a déchiré le pays pendant quatre mois. Washington accorde 6,5 millions de dollars au Haut commissariat de l`ONU pour les réfugiés (HCR) ainsi que 2 millions de dollars au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en faveur des 170.000 Ivoiriens réfugiés à l`étranger et aux centaines de milliers d`autres déplacés à l`intérieur même du pays, a précisé le département d`Etat dans un communiqué. Ces fonds doivent servir à fournir des médicaments et de l`eau potable aux populations concernées ainsi qu`à l`entretien des camps.

Le cri d'alarme de Save The Children pour les déplacés en Côte d'Ivoire

RFI online - L'organisation Save The Children demande qu'on n'oublie pas les déplacés de Côte d'Ivoire, à un moment où la saison des pluies est en train de s'installer dans le pays. Dans l'Ouest où, selon l'ONG, beaucoup de ces déplacés hésitent encore à rentrer dans leurs villages, la présence de milliers de personnes entassées dans des camps risque de créer des problèmes sanitaires car les moustiquaires manquent et l'accès à l'eau potable est limité. Pour Save The Children, la communauté internationale doit poursuivre ses efforts, la dimension humanitaire de la crise étant loin d'être finie.