REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 1er MARS 2013

1 mar 2013

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 1er MARS 2013







Édition de 7H30 du Vendredi 01 Mars 2013   |  RFI




 




Il
s'est présenté comme un homme de paix, comme un démocrate juste. Laurent Gbagbo
a conclu hier l'audience de confirmation des charges pesant sur lui à propos des
violences postélectorales en Côte d'Ivoire en 2010 et en 2011. Cyril Ben Simon,
vous avez suivi cette audience de la Cour pénale à La Haye où comparaissait
l'ex-président ivoirien et Laurent Gbagbo, Cyril, ne modifie en rien sa défense.




 





Cyril Ben Simon

: Oui,
il est constant et sa ligne de défense est déjà trouvée et Laurent Gbagbo estime
être la principale victime de l'histoire récente ivoirienne. Son destin ne lui
appartient plus tout à fait. Mais il n'abdique pas. Les tribunes sont rares,
alors dès qu'elles se présentent, l'ex-président ivoirien plaide sa cause. Hier
son discours très attendu a duré 16 minutes. Auparavant on s'ennuyait un peu et
Laurent Gbagbo en faisant passer une consigne à son avocat, résumait bien les
débats. On s'endort, plus de vie intimait-il. Puis, il a pris la parole pour
dire en substance, sous le regard approbateur de tous ceux qui l'ont chevillé au
corps, « le vainqueur de l'élection, c'est moi. Le démocrate, c'est moi. »
Laurent Gbagbo défend encore et toujours qu'il est le président élu de Côte
d'Ivoire. Mais qu'il a perdu une guerre, lui ayant été imposée. « Quand j'ai
demandé le recompte des voix, ce n'était pas des paroles en l'air. Qui a gagné
l'élection, c'est ça le fond de la question », ainsi lançait Laurent Gbagbo à la
présidente de la Chambre, espérant peut-être jouer sur sa conscience. Cette
vision de la crise, il n'y renonce pas, pas plus qu'il entend afficher des
remords. Dans le portrait qu'il dépeint de lui, il rappelle à juste titre son
combat pour la démocratie, mais il oublie en revanche ce que ses militaires et
patriotes ont pu inspirer comme terreur pour une partie des Ivoiriens, face à un
procureur qui s'impose de pointer jusque-là qu'un seul camp. Ces huit jours
d'audience auront fièrement donné l'impression d'un affrontement entre deux
visions borgnes de l'histoire. Ce qui quelque part ressemble à une métaphore de
la situation ivoirienne où personne ne prend les souffrances de l'autre partie.
Et c'est bien là, d'ailleurs, que se situe le défi de la réconciliation.




 




RFI

: Alors désormais que va-t-il se passer ? Quelles seront les
prochaines étapes Cyril ?




 



Cyril Ben Simon

:
Maintenant la possibilité de faire valoir ses observations. La défense à
jusqu'au 28 mars pour le faire et après les juges décideront ou non de renvoyer
Laurent Gbagbo en procès. Quelle sera la décision ? C'est impossible de le dire
? (...) Pour Laurent Gbagbo, lui et les siens y croient. Ne serait-ce qu'un peu.
En témoigne le message qu'il a adressé hier à la présidente de la Chambre. Et
puis finalement si le procès devait commencer, ce qui est sûr, c'est que Laurent
Gbagbo en fera une tribune politique, une tribune pour l'histoire à destination
des Africains. C'est son souhait. Bref, aujourd'hui pour lui, d'une certaine
manière, c'est comme le disait son slogan de campagne « on gagne ou on gagne ».