REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 16 NOVEMBRE 2012

16 nov 2012

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 16 NOVEMBRE 2012


Edition de 06H30 du Vendredi 16 Novembre 2012 | RFI

Comment réagit-on à présent dans la classe politique ivoirienne à l'annonce surprise de la dissolution du gouvernement, mercredi par le Chef de l'État Alassane Ouattara ? La Présidence a justifié cette dissolution du cabinet par le fait que le groupe parlementaire PDCI et celui d'un petit parti allié avaient voté, en commission mardi, contre un projet de loi sur le mariage présenté par le gouvernement. Alassane Ouattara y a vu une atteinte à la cohésion de la coalition au pouvoir. Pour autant, les deux partis poids lourds du RHDP, le Rassemblement des houphouëtistes, à savoir donc le PDCI et le RDR. Tous les deux ne reconnaissent pas officiellement que la crise est profonde au sein de leur coalition.

Stanislas Ndayishimiyé : Il y a des hauts et des bas au RHDP comme dans toute alliance, admet le secrétaire général du PDCI. Si Alphonse Djédjé Mady se refuse de penser que des débats au parlement et un vote qui n'a pas abouti au rejet du texte de loi proposé, puisse entrainer la dissolution d'un gouvernement. Si le secrétaire général à l'intérim du RDR, Amadou Soumahoro approuve la décision du Président Ouattara, en soulignant même que le gouvernement doit démissionner lorsqu'il y a un doute de la cohésion de la majorité. Les deux responsables politiques insistent sur l'importance de leur coalition et réaffirment la volonté des uns et des autres de continuer à travailler ensemble. Le Chef de l'État ivoirien doit d'ailleurs s'atteler à la formation du prochain gouvernement dès samedi à son retour d'un voyage de trois jours à Rome. Alassane Ouattara rencontrera dimanche le président du PDCI, Henri Konan Bédié. Dans l'entourage de l'ancien président ivoirien. On estime qu'il va proposer à Ouattara de garder le Premier ministre sortant à son poste. En déplacement à Yamoussoukro hier, Jeannot Kouadio Ahoussou, qui comme les autres membres du gouvernement dissout, expédie les affaires courantes, aurait effectué le voyage dans l'avion présidentiel. Une faveur qui ne plairait pas à l'ail anti-Ahoussou du PDCI. Au RDR, estime en fait que le malaise interne au sein du parti allié est plus profond qu'au sein de la coalition RHDP.

Stanislas Ndayishimiyé, Abidjan RFI

Edition de 05H30 du Vendredi 16 Novembre 2012 | RFI

On revient sur cette dissolution surprise du gouvernement en Côte d'Ivoire. Dissolution décidée du Chef de l'État Alassane Ouattara. Alors officiellement, ce serait à cause d'un différend à l'Assemblée sur un projet de loi sur le mariage. Le groupe parlementaire PDCI et celui d'un petit parti allié avaient voté contre en commission. Alassane Ouattara aurait vu une atteinte à la cohésion de la coalition au pouvoir. Mais certain parle déjà de dissension entre le RDR d'Alassane Ouattara et le PDCI d'Henri Konan Bédié. Ecoutez le point de vu ce matin d'Amadou Soumahoro, il est le secrétaire général du RDR en ligne depuis Abidjan.

RFI : Amadou Soumahoro bonjour !

Amadou Soumahoro : Bonjour !

RFI : Pourquoi le Président a-t-il décidé de dissoudre le gouvernement ?

Amadou Soumahoro : Nous pensons que nous sommes dans une alliance et le gouvernement est l'émanation de cette alliance. Il va de soi que le soutien du gouvernement par la majorité des parlementaires issus de cette alliance ne doit pas faire défaut. Je crois qu'en ce qui nous concerne, cette dissolution donne un message. Pendant qu'il est encore temps qu'il faut que nous restions solidaires et unis derrière les engagements que nous avons pris ensemble vis-à-vis de la nation.

RFI : Alors c'est vrai qu'il y a un désaccord entre députés RDR et PDCI sur l'autorité parentale et sur la question de savoir si l'homme et la femme sont sur un pied d'égalité au sein du couple. Mais est-ce que ce n'est pas un sujet de société ? Est-ce que ce n'est pas le type de sujet sur lequel une coalition politique peut se diviser quelque fois sans que ça n'ait des conséquences ?

Amadou Soumahoro : C'est vrai que c'est une loi de société. Mais C'est une loi aussi qui nous permet de nous mettre en conformité avec cette convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes ratifiée par la Côte d'Ivoire depuis 1995. Alors moi je pense que c'est un problème d'explication qui peut trouver facilement sa solution. Toute famille rencontre des difficultés, des incompréhensions. Peut-être s'en est une. Mais je peux vous rassurer que le Président de la République trouvera une solution de sorte qu'au sortir de là, le soutien de l'Assemblée au gouvernement ne fasse pas défaut.

RFI : Jusqu'à ce mercredi on avait donc un Président RDR, Alassane Ouattara et un Premier ministre PDCI, Jeannot Ahoussou Kouadio. C'était le fruit de l'accord politique Ouattara-Bédié, conclu entre les deux tours de la présidentielle de 2010. La dissolution de ce mercredi, est-ce que c'est le signe qu'il y a une crise entre vos deux partis ?

Amadou Soumahoro : Pas du tout. Les relations entre le président Henri Konan Bédié et le Président de la République Alassane Ouattara ne souffrent d'aucun conflit. Je pense que tout simplement, comme dans toute grande famille, il y a parfois des incompréhensions. Et ces incompréhensions doivent permettre au chef de famille, donc au Président de certainement procédé à des réglages, des ajustements afin qu'ensemble, nous soutenions le Président de la République, le Gouvernement comme dans toute grande démocratie.

RFI : Il n'y a pas crise entre les directions de vos deux partis. Mais il y a eu un bureau politique assez houleux, il y a six mois au sein du PDCI, Henri Konan Bédié essuyant des critiques de la part de plusieurs camarades de son parti, qui craignent d'être vassalisés par vous. Est-ce qu'il n'y a pas crise entre militants RDR et militants PDCI ?

Amadou Soumahoro : Je peux vous rassurer. Je suis en relation permanente avec le secrétaire général du PDCI avec lequel j'étais encore hier soir. Quand il y a crise à la base, ça se sent au sommet. Je peux vous rassurer que depuis cette réunion du bureau politique du PDCI, qui s'est d'ailleurs tenu au mois de juin, mes relations avec le secrétaire général du PDCI n'aient souffert d'aucune difficulté.

RFI : Vous dites que vous en très bon terme avec le secrétaire général du PDCI, le Pr Djédjé Mady. Mais il fait parti des députés frondeurs. Chacun sait qu'il visait le perchoir et qu'il ne l'a pas eu. Il visait la primature, il ne l'a pas eu. Est-ce qu'il ne fait pas partie de ces militants PDCI un peu contrariés par cette alliance RHDP.

Amadou Soumahoro : Le perchoir, ça c'est la démocratie qui doit la donner. Pour avoir le perchoir, il faut avoir la majorité à l'Assemblée nationale. Quant à l'obtention du poste de la primature, je suis convaincu que le Premier ministre Ahoussou Jeannot, sa nomination est la somme des consensus entre le Président de la République et le président du PDCI-RDA. Je ne voudrais pas rentrer dans ce débat, parce que pour nous RDR, il appartient au président Henri Konan Bédié de faire la promotion des cadres de son parti dans le cadre de l'alliance.

RFI : Mais alors est-ce que cette dissolution, ce n'est pas une façon de dire à Henri Konan Bédié de faire le ménage au sein de son parti ?

Amadou Soumahoro : Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas le droit de dire. Le Président de la République a pris une décision. Il appartient à chaque responsable des partis membres de l'alliance d'en tirer les leçons. Croyez-moi, des solutions seront trouvées pour que ce qui est arrivé à l'Assemblée nationale ne se reproduise plus.

RFI : Le Président Alassane Ouattara est à Rome, où il doit être reçu par le Pape. Il doit rentrer je crois dimanche en Côte d'Ivoire, une rencontre est prévue avec Henri Konan Bédié. Si cette rencontre se passe bien, est-ce que le PDCI pourrait garder la Primature ?

Amadou Soumahoro : D'abord, je peux vous rassurer que cette rencontre se passera bien. Croyez moi, le Président de la République n'ira pas au devant d'une crise.

RFI : Donc le RDR ne réclame pas la Primature ?

Amadou Soumahoro : En tant que secrétaire général du RDR, nous n'avons pas encore convenu au niveau de nos instances de réclamer la Primature dans la mesure où nous faisons confiance au Président de la République. A l'issue de notre secrétariat extraordinaire, nous lui avons encore réaffirmé notre soutien.

RFI : Est-ce qu'en échange du maintien du PDCI à la Primature, vous pourriez proposer à ce parti une candidature unique du RHDP à la présidentielle de 2015, à savoir la candidature d'Alassane Ouattara ?

Amadou Soumahoro : Ce qui est sûr, c'est qu'en 2015 le Président Alassane Ouattara sera candidat à sa propre succession. Ça c'est sûr. Mais en tout état de cause, je peux vous rassurer qu'en 2015, le RHDP ira en harmonie à ces élections que nous gagnerons encore ensemble.

RFI : Au fond cette dissolution, est-ce que ce n'est pas une sorte de rappel à l'ordre à l'égard du PDCI ?

Amadou Soumahoro : Peut-être. Pas seulement du PDCI, mais de l'ensemble des partis membres de l'alliance.

RFI : L'UDPCI, le MFA ?

Amadou Soumahoro : Même le RDR. C'est un message très fort pour dire que quand on est ensemble, on doit le rester.

RFI : Amadou Soumahoro, merci !

Edition de 12H30 du Jeudi 15 Novembre 2012 | RFI

Direction la Côte d'Ivoire. Je vous le disais en titre, Alassane Ouattara crée la surprise hier en prononçant la dissolution de son gouvernement. Le cabinet dirigé par le 1er ministre Jeannot Kouadio Ahoussou avait été formé, c'était en mars dernier. Le Secrétaire général de la Présidence a expliqué devant la presse que cette dissolution faisait suite à des dissensions au sein de la majorité qui réunit principalement le RDR et le PDCI. Alors à l'origine de ces dissensions, on trouve notamment l'examen d'un projet de loi sur le mariage mardi dernier en Commission à l'Assemblée nationale. Le groupe parlementaire PDCI et celui d'un petit parti allié, l'UDPCI, ont voté contre le texte du gouvernement. Alphonse Djédjé Mady, le secrétaire général du PDCI dit s'interroger sur le pourquoi de cette dissolution.

Alphonse Djédjé Mady : Nous essayons de comprendre, si c'était seulement cela la raison, je pense que...est-ce qu'elle mérite une décision aussi grave que de dissoudre un gouvernement. Je me pose la question.

RFI : Quel est l'état de l'alliance du RHDP ?

Alphonse Djédjé Mady : Ça peut être légèrement en crise comme toute la Côte d'Ivoire entière. Mais nous continuons de travailler. Hier nous avons tenu une réunion du directoire du RHDP pour étudier les conditions de compétition au niveau des élections locales à venir. Et si nous pouvons le faire en coalisé. Nous continuons notre collaboration. Et je pense qu'il n'y a pas d'inquiétude majeure. Dans une coalition, il peut y avoir des hauts et des bas. Nous continuons d'aider le Président de la République à faire en sorte que le pays retrouve la paix et la réconciliation, et que le développement reprenne.

RFI : Vous avez tout de même l'impression que le RDR est animé par une volonté hégémonique au sein de cette alliance ?

Alphonse Djédjé Mady : Pour le moment, je n'ose le pensez. Chacun apprécie mais je n'ose le penser.

RFI : Si jamais le futur Premier ministre n'était pas PDCI. Est-ce que ce sera la fin du RHDP.

Alphonse Djédjé Mady : Ecoutez, on avisera. C'est un engagement du Président de la République, lors du 2ème tour. S'il changeait d'avis le PDCI appréciera. Mais je dis à l'heure où vous m'interrogez, je ne peux pas me permettre d'émettre d'avis dans ce sens là.