REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MERCREDI 31 OCTOBRE 2012

31 oct 2012

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MERCREDI 31 OCTOBRE 2012

Edition de 16H00 du Mercredi 31 Octobre 2012 | RFI

En Côte d'Ivoire, quarante détenus ont été sortis hier de la MACA, la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan. Ils ont été transférés dans d'autres prisons du pays. Il s'agit en majorité des militaires arrêtés suite à la crise post-électorale. Et tous sont des prisonniers pro-Gbagbo. Les familles et les avocats de ces détenus dénoncent l'opacité de ce transfert.

Stanislas Ndayishimiyé : comme tous les mardis, les femmes du militaire Jean Didier Koudou et du civil Rodrigue Huekoua s'étaient levés à l'aube hier pour arriver à la MACA très tôt. Mais cette fois, elles sont reparties de la prison centrale d'Abidjan sans avoir vu leurs maris et avec peu d'explication.

Une épouse : J'ai pris un ticket la veille pour venir le voir et je ne l'ai pas trouvé. Les camions qui amenaient les prisonniers sont passés devant nous.

Stanislas Ndayishimiyé : Des épouses désespérées par ce nouvel éloignement soudain.

Une autre épouse : Comment on peut aller les voir. Et puis la destination qu'ils nous ont dit, c'est au nord. Le nord c'est grand. On ne sait pas si c'est Odienné, si c'est Korhogo, si c'est Boundiali ou bien Bouna. On ne sait pas.

Stanislas Ndayishimiyé : Tous les détenus transférés sont en attente de jugement. La plupart d'entre eux sont des militaires dont l'ex-commandant de la marine, l'un des piliers sécuritaires du précédent régime de Laurent Gbagbo, le général Vagba Faussignaux. Son avocat était hier très en colère et révolté.

Hervé Gouaméné : L'article 9 du décret de 69 qui porte implantation des établissements pénitentiaires est clair. Les personnes sont détenues dans des maisons d'arrêt du siège des tribunaux qui les poursuivent. Donc pour nous, c'est un transfèrement qui est manifestement illégal.

Stanislas Ndayishimiyé : le premier ministre ivoirien, Jeannot Kouadio Ahoussou, également ministre de la Justice, a déclaré hier que ce transfert était légal. Selon des sources proches des services de renseignement. Ce transfert est dicté par des raisons de sécurité. La MACA ferait partie des cibles potentielles de possibles attaques pour libérer des prisonniers pro-Gbagbo.

Stanislas Ndayishimiyé, Abidjan RFI

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Edition de 16H00 du Mercredi 31 Octobre 2012 | RFI

L'actualité en Côte d'Ivoire marquée également par ces nouvelles réactions au rapport d'Amnesty International sur les cas de tortures et d'arrestations arbitraires. Cette fois, ce sont la FIDH, la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, ainsi que deux organisations locales qui se disent préoccupées par la situation sécuritaire et par la persistance des violations des droits humains. Ses organisations estiment que les auteurs des récentes attaques contre l'armée doivent être poursuivis. Mais qu'il faut aussi s'attaquer aux violations des droits de l'homme commises par les troupes gouvernementales. René Légré Okou est président de la Ligue ivoirienne des droits de l'homme.

René Légré Okou : Ces derniers mois, nous avons été témoin d'une vague de violences contre les forces républicaines de Côte d'Ivoire. Des violences qui ont données lieu en réaction à des arrestations. On a même parlé dans certains cas d'enlèvement et de détention des personnes dans des endroits légaux et illégaux. Il y a eu sans aucun doute des excès qui sont le fait peut-être de personnes qui n'avaient pas la qualification, qui n'étaient pas habilités à porter les armes, et qui se sont retrouvées au devant de la scène. Donc il faut qu'on en arrive à identifier ces personnes qui n'ont pas le droit de porter les armes. Il faut les désarmer. Il fut que tous ceux qui sont soupçonnés d'avoir commis de graves violations des droits de l'homme, à la faveur de cette crise, soient sanctionnés à la hauteur des violations que ces personnes auront commises. Il ne faut pas qu'il y ait impunité.