REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 31 OCTOBRE 2012

31 oct 2012

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 31 OCTOBRE 2012

Côte d'Ivoire : des prisonniers transférés hors d'Abidjan pour des raisons "sécuritaires"

Xinhuanet (31/10/2012) - Le Premier ministre ivoirien, Jeannot Kouadio-Ahoussou, a confirmé mardi le transfèrement d'une quarantaine de détenus de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) vers d'autres sites pour des raisons "sécuritaires". "Pour des raisons sécuritaires, le gouvernement a estimé qu'il fallait répartir les prisonniers sur d'autres sites", a déclaré à la presse le Premier ministre, au sortir d'un séminaire gouvernemental. "Il faut sécuriser les prisons et les prisonniers eux-mêmes, l'Etat a la responsabilité de les sécuriser sur les sites où ils sont en prison", a-t-il ajouté.
Selon le Premier ministre, la décision du gouvernement fait suite à des "menaces et tentatives d'enlèvements" de personnes détenues à la Maca. Dans un communiqué, le Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo), indique que les détenus sont majoritairement des militaires favorables à l'ex président ivoirien. Ils ont été arrêtés à la suite de la crise post-électorale de 2010 et sont en attente de leur jugement. Le FPI croit savoir que les détenus sont "gardés à la Maison d'arrêt militaire d'Abidjan (Mama) dans l'attente de leur transfèrement à Korhogo" dans le nord du pays où sont incarcérés de nombreux responsables de l'ancien régime.

Côte d`Ivoire: 40 détenus transférés d`Abidjan vers d`autres prisons

AFP (30/10/2012) – Quarante détenus de la prison d`Abidjan, qui a connu évasions et troubles ces derniers mois, ont été transférés mardi vers d`autres centres de détention de Côte d`Ivoire, officiellement pour raisons de sécurité, a-t-on appris de sources concordantes. Selon une source proche de la Maison d`arrêt et de correction d`Abidjan (Maca), la prison de la capitale économique, ces détenus, parmi lesquels beaucoup de militaires proches de l`ex-président Laurent Gbagbo, ont quitté la prison à destination de villes de l`intérieur du pays.
Ce groupe compte l`amiral Vagba Faussignaux, une figure de l`appareil sécuritaire de l`ancien régime, détenu depuis environ un an et demi et en attente de procès, selon la même source. "Pour des raisons sécuritaires, le gouvernement a estimé qu`il fallait répartir les prisonniers sur d`autres sites", a déclaré devant la presse le Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou, à l`issue d`un séminaire du gouvernement. "L`Etat a la responsabilité de sécuriser" les détenus, et la loi "permet" de "les répartir dans d`autres prisons", a-t-il ajouté. La semaine dernière, sur décision de la hiérarchie militaire qui invoquait des raisons de sécurité, une quarantaine de détenus (surtout des civils) avaient été transférés de la Maca vers la prison militaire d`Abidjan, en vue d`une incarcération dans le nord du pays.
Parmi eux figurait un ex-ministre de M. Gbagbo, Alphonse Douati, détenu depuis août pour lien présumé avec une série d`attaques contre l`armée commises dans les semaines précédentes. L`essentiel des détenus avaient finalement été reconduits quelques jours plus tard à la Maca, la procédure judiciaire normale n`ayant pas été suivie, selon une source proche du dossier. [...]

Côte d`Ivoire: Gbagbo reste à la Haye et Ahoussou qualifie de «légal» le changement de prison pour les détenus politiques

Koaci.com (30/10/2012) – Nouveau coup dur pour les supporter de Laurent Gbagbo. Alors que, selon nos informations, KOACI.COM est en mesure de confirmer à cette heure qu' à la Haye la CPI s'apprête à refuser une nouvelle fois la liberté provisoire de Laurent Gbagbo et ne devrait pas donner ce jour la date de l'audience de confirmation ou non des charges qui pèsent contre ce dernier, nous apprenons que le chef du gouvernement ivoirien, Jeannot Kouadio Ahoussou a affirmé ce mardi à la fin d'un séminaire gouvernemental que l'Etat de Côte d'Ivoire a agi dans la loi en faisant changer des détenus de prisons.
40 détenus proches de l'ex-chef de l'Etat ivoirien ont été extraits tôt ce mardi de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA) vers des destinations inconnues. Ce changement de prison est diversement interprété par des ivoiriens, notamment les militants du Front populaire ivoirien (FPI) « Il faut sécuriser les prisonniers. Donc on a essayé de les repartir dans d'autres prisons. La loi le permet, nous avons agi conformément à la loi, » a déclaré le premier ministre par ailleurs ministre de la justice et des gardes des sceaux, en réponse à une question d'un confrère de la presse locale qui s'interrogeait sur le sort réservé à ces prisonniers ayant changé de site ce mardi matin.
Suite à cette mise au point Jeannot Kouadio-Ahoussou a dénoncé le fait que l'on donne des qualificatifs à ces prisonniers. « Les prisonniers pro-Gbagbo. C'est trop dire. Ce sont des prisonniers. Pourquoi, leur donner des qualificatifs, » a-t-il ajouté. Jeannot Kouadio-Ahoussou a par ailleurs expliqué que le changement de prisons est lié au récent soulèvement des gardes pénitentiaires. «Vous savez qu'il y a eu une tentative de prise d'otage des gardes pénitentiaires. Pour des raisons sécuritaires le gouvernement a estimé qu'il fallait repartir les prisonniers sur d'autres sites,» s'est justifié Jeannot Kouadio Ahoussou. Vrai ou faux !
D'autres informations en notre possession précisent cependant que ces changements de prisons seraient liés à une attaque imminente de la capitale économique. Les assaillants se seraient fixé pour objectif la libération des prisonniers proches de l'ancien régime. En attendant d'être situé sur la destination finale de ces prisonniers, d'autres sources proches de la MACA affirment que la quarantaine de prisonniers extraits de la MACA ce jour a été convoyée sur Korhogo, ville située au nord de la Côte d'Ivoire.

Manifestation pro-Gbagbo

BBC Afrique online (31/10/2012) - La Cour pénale internationale a tenu une audience dans l'affaire Laurent Gbagbo, pour débattre des conditions de détention de l'ancien président ivoirien, poursuivi pour crimes contre l'humanité commis suite à l'élection présidentielle de novembre 2010. Les partisans de l'ex président s'étaient, une nouvelle fois, déplacés en nombre.
Près de 200 supporters de l'ancien président ont manifesté devant la Cour pendant toute la durée de l'audience. Deux d'entre eux, jugés trop turbulents, ont été interpellés par la police néerlandaise. De son côté, la Cour, visiblement dépassée, a fermé toutes ses entrées pendant la majeure partie des débats. Dehors, les militants ont demandé la « libération » de l'ancien président, espérant être entendu par leur chef jusque dans la salle d'audience.
Mais Laurent Gbagbo n'était pas présent dans le box des accusés. Selon ses avocats, Laurent Gbagbo souffrirait de traumatismes suite aux huit mois de détention en Côte d'Ivoire, entre avril et novembre 2011. La défense a affirmé que ses conditions de santé nécessitent une mise en libération provisoire. Au cours des derniers mois, les juges ont refusé que le détenu soit libéré en l'attente de son procès.
Mais la défense affirme que la situation a changé et assure qu'il ne pourrait pas fuir la justice. Le procureur a assuré que Laurent Gbagbo disposait de comptes bancaires sur lesquels l'ancien président aurait encore 100 000 euros. Une vieille histoire, selon la défense. « Avec 100 000 euros, il n'y a pas de quoi faire la révolution », a rétorqué Emmanuel Altit. L'audience s'est poursuivie à huis clos. Les juges ne rendront pas leur décision avant plusieurs jours ou plusieurs semaines.

Des lieux de détention illégaux et des disparitions forcées en Côte d`Ivoire (FIDH)

AFP (30/10/2012) – La Fédération internationale des ligues des droits de l`Homme (FIDH) a dénoncé mardi l`existence de lieux de détention illégaux et des cas de disparitions forcées et de torture en Côte d`Ivoire, affirmant avoir enregistré des "dizaines" de violations des droits de l`Homme.
Condamnant les attaques qui ont visé les forces de sécurité depuis août, la FIDH, avec le Mouvement ivoirien des droits humains (Midh) et la Ligue ivoirienne des droits de l`Homme (Lidho), regrette cependant que "ce climat de violence et de tension" ait "justifié le retour de l`armée dans le dispositif sécuritaire intérieur", causant "de nouvelles violations des droits de l`Homme". "Des lieux de détention illégaux, des disparitions forcées, des arrestations arbitraires contre des demandes de rançon ou encore des cas de torture ont refait leur apparition de façon inquiétante, en particulier à Abidjan où les barrages de nuit sont quotidiens, le plus souvent illégaux et parfois menés par des hommes en tenues et en armes mais non-immatriculés", affirment ces ONG dans un communiqué. "Nos organisations ont recensé plusieurs dizaines de cas de violations de ce type au cours des derniers mois", écrit la FIDH à l`issue d`une mission d`une quinzaine de jours dans le pays.
Pour les trois organisations, la réforme du secteur de la sécurité et "l`adoption urgente d`un cadre légal pour contrôler l`activité des chasseurs traditionnels +Dozos+, qui assurent des tâches de sécurité et qui commettent aussi des exactions", doivent rester une priorité pour le gouvernement. Appelant à des efforts en vue d`une "justice impartiale", elles demandent aussi que l`enquête aille jusqu`à son terme concernant l`attaque de juillet contre le camp de déplacés de Nahibly, voisin de la ville de Duékoué (ouest) et qui abritait des membres de l`ethnie guéré, considérés comme pro-Gbagbo. L`attaque a fait officiellement six morts. Mais six corps ont été retirés mi-octobre d`un puits. [...]

La Suisse annule toute la dette due par la Côte d'Ivoire

Xinhuanet (31/10/2012) - La Suisse a annulé toute la dette extérieure de la Côte d'Ivoire évaluée à 14 millions de franc suisse soit 7,5 milliards de franc CFA, a appris Xinhua mardi de source officielle. Selon un communiqué de l'ambassade de Suisse en Côte d'Ivoire, l'accord d'annulation de la dette a été signé mardi à Abidjan par le ministre ivoirien de l'Economie, Charles Diby Koffi, et l'ambassadeur de Suisse en Côte d'Ivoire, David Vogelsanger. L'accord qui annule "toute la dette extérieure" de la Côte d'Ivoire vis-à-vis de la Suisse porte sur 14 millions de francs suisses, correspondant à 7,5 milliards de francs CFA.
La Suisse apporte "une contribution importante" à la reconstruction de la Côte d'Ivoire et à son développement économique et social, ajoute le communiqué qui précise que le pays n'est pas à sa première annulation de dette. "La Suisse a déjà soutenu la Côte d'Ivoire il y a 18 ans en annulant une dette qui se montait alors à 362 millions de francs suisses (192 milliards de francs CFA)", rappelle le communiqué. Un montant total de 51 millions de franc suisse issu de cette première annulation avait permis la mise en place du Fonds ivoiro-suisse de développement économique et social (Fisdes).
Ce fonds de contrepartie, selon le communiqué, a permis de "soutenir, jusqu'en 2008, des projets dans les domaines du développement économique et social rural et de la recherche scientifique".