REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MERCREDI 06 JUILLET 2011

6 juil 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MERCREDI 06 JUILLET 2011

RFI- Edition de 6 heures 30

█ En ce qui concerne Laurent Gbagbo maintenant, ses avocats ont écrit au Conseil de Sécurité de l'ONU pour dénoncer le flou juridique qui entoure le sort de leur client. Selon eux, l'ancien président arrêté le 11 avril dernier est victime d'un enlèvement, d'une séquestration et d'une détention arbitraire avec l'aval de l'ONUCI et avec le soutien actif des soldats de l'opération Licorne. A plusieurs reprises, les nouvelles autorités ivoiriennes ont fait savoir qu'elles souhaitaient que Laurent Gbagbo soit jugé par la CPI pour les crimes les plus graves. Et en Côte d'Ivoire pour les crimes considérés comme de moindre importance. Seulement avant d'envoyer Laurent Gbagbo devant un tribunal ivoirien, le chemin risque d'être encore très long.

Cyril Bensimon : Dans l'entourage d'Alassane Ouattara, on le reconnaît sans peine. Juger Laurent Gbagbo est un sujet sensible. Cela dit, l'ouverture du procès de l'ex-président n'est pas pour demain. A la différence d'une vingtaine de ses proches, Laurent Gbagbo ne s'est vu signifié aucune inculpation. D'après le procureur de la république, cette situation s'explique par le statut particulier de l'intéressé. En tant qu'ancien chef d'Etat, il est de facto membre du Conseil constitutionnel. Pour l'inculper, il nous faut donc l'aval de cette institution, précise Simplice Koffi Kouadio. Pour l'heure, la plus haute juridiction ivoirienne n'a pas encore été saisie. Et pour que le processus judiciaire suivre son cours, il faudra la convaincre de se faire violence encore une fois. Après avoir validé la victoire de Laurent Gbagbo en décembre, puis celle d'Alassane Ouattara en mai, Paul Yao N'dré va-t-il une nouvelle fois prendre une décision qui ne manquera pas de susciter la polémique. La question mérite d'être posée. Pour Lucie Bourthoumieu, l'avocat de l'ex-chef d'Etat, aucun des actes du parquet n'a de fondements juridiques. Seule la Haute cour de justice étant habilitée à traduire un chef d'Etat pour des crimes commis pendant l'exercice de son pouvoir. Dans ces conditions, la justice ivoirienne pourrait être tentée de ralentir le pas et de laisser in fine la CPI se saisir de cet encombrant dossier.