REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MARDI 19 FEVRIER 2013

19 fév 2013

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MARDI 19 FEVRIER 2013








Édition de 6H30 du Mardi 19 Février 2013   |  RFI




 





Laurent Gbagbo, l'ancien président ivoirien, est attendu devant les juges de la
Cour pénale internationale de La Haye au Pays Bas aujourd'hui. Sa première
comparution depuis décembre 2011, depuis qu'il a été incarcéré au centre de
détention de la Cpi. Laurent Gbagbo, premier ancien chef de l'État remis ainsi à
la Cour pénale internationale. L'audience devrait durer dix jours. Elle doit
confirmer ou non les charges qui pèsent sur lui. A savoir des crimes contre
l'humanité commis pendant les violences qui ont suivies les élections de 2010.
Les violences qui ont entrainé la mort d'environ 3.000 personnes. Sur les enjeux
de cette audience, écoutez Fadi El Abdallah, porte-parole de la Cpi.




 





Fadi El Abdallah

:
L'audience de confirmation des charges n'est pas un procès. C'est une étape
préliminaire dans laquelle les juges ne vont pas examiner la culpabilité ou
l'innocence de M. Gbagbo. Mais les juges vont écouter les parties pour voir si
les éléments de preuves dont dispose le procureur sont suffisamment solides pour
justifier qu'un procès ait lieu. Si les éléments de preuves présentés par le
procureur ne sont pas suffisamment solides, les juges peuvent arrêter la
procédure à ce stade là et ne pas renvoyer M. Gbagbo en procès. Maintenant,
comment ça va se dérouler ? A quel moment il y aura une décision ? Les audiences
sont programmées. Après il y aura quelques semaines qui seraient données aux
parties et aux participants pour soumettre par écrit leurs remarques finales.
Une fois les remarques finales sont soumises par écrit aux juges, les juges
disposent de 60 jours pour rendre leurs décisions sur la question des charges.
Si les charges sont définitivement rejetées, l'affaire est terminée. Le
procureur ne peut la rouvrir sauf s'il représentait des nouveaux éléments de
preuves.  




 




Dès
cette audience de confirmation des charges, le décor d'un éventuel procès sera
planté. D'un côté, Fatou Bensouda, la procureure, devra démontrer la solidité de
son dossier d'accusation alors que la partie adverse ne manquera pas de
s'insurger contre un procès politique. Pascale Turian, conseiller en coopération
internationale au Bureau du procureur.




 





Pascale Turian

: Nous
poursuivons M. Laurent Gbagbo pour avoir mis en œuvre et coordonné une politique
qui a abouti à des attaques systématiques et généralisées contre la population
civile. Il y a eu un plan qui visait à maintenir à tout prix au pouvoir Laurent
Gbagbo quel que soit le résultat des élections. Et elle s'est traduite entre
autre par quatre incidents; lors de la répression de la marche dans la radio
télévision ivoirienne en décembre 2010. Également, l'attaque qui a eu lieu
contre la marche des femmes à Abobo en mars 2011, le bombardement du marché
d'Abobo, le 17 mars 2011 et puis les attaques de certains secteurs de Yopougon
le 12 avril 2011. A chaque fois, il s'agissait de s'en prendre à des personnes
perçues soit comme des partisans d'Alassane Ouattara, soit si elles provenaient
du même groupe prédéfini sur  des critères ethniques ou religieux. Nous le
poursuivons pour le meurtre d'au moins 166 personnes, des violes et autres
formes de violences sexuelles contre au minimum 34 femmes ou jeunes filles, des
persécutions avec au minimum 294 victimes selon nous, et des actes inhumains
contre 94 victimes au minimum.