REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 19 FEVRIER 2013

19 fév 2013

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 19 FEVRIER 2013







CPI
: ouverture mardi de la confirmation des charges contre Laurent Gbagbo




 





(AFP, BBC Afrique, Connectionivoirienne.net – 19/02/2013) -


L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné d'avoir fomenté un "plan"
composé notamment de meurtres et de viols pour s'accrocher au pouvoir, comparaît
mardi devant la CPI pour l'ouverture de l'audience de confirmation des charges à
son encontre. Cette audience, qui devrait se conclure le 28 février par une
déclaration de M. Gbagbo, doit permettre aux juges d'examiner si les éléments de
preuves rassemblés par l'accusation sont suffisamment solides pour permettre,
plus tard, la tenue d'un procès.





Premier ex-chef d'Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné
d'être "co-auteur indirect" de quatre chefs de crimes contre l'humanité, à
savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant
les violences postélectorales de 2010-2011. Il avait refusé de reconnaître la
victoire électorale le 28 novembre 2010 de son rival Alassane Ouattara,
certifiée par l'ONU.




Ce
refus de quitter son poste après 10 ans au pouvoir plonge alors le pays dans une
violente crise longue de quatre mois qui coûta la vie à près de 3.000 personnes.
Les attaques, commises par des forces pro-Gbagbo entre le 16 décembre 2010 et le
12 avril 2011, dans le cadre de ce "plan", selon l'accusation, "revêtaient un
caractère généralisé et systématique" et étaient dirigées "contre des
communautés ethniques ou religieuses spécifiques". "Des centaines d'adversaires
civils ont été attaqués, pillés, blessés ou victimes de viols en conséquence de
cette politique", selon l'accusation.




 




 





Laurent Gbagbo face aux juges de la Cour pénale internationale




 




(Le
Monde, Libération
- 19/02/2013) - L'ancien président ivoirien Laurent
Gbagbo comparaît mardi 19 février devant la Cour pénale internationale (CPI)
pour l'ouverture de l'audience de confirmation des charges à son encontre.
Premier ex-chef d'Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné
d'être "coauteur indirect" de quatre chefs de crimes contre l'humanité, à savoir
meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains commis pendant les
violences postélectorales de 2010-2011. M. Gbagbo avait refusé de reconnaître la
victoire électorale, le 28 novembre 2010, de son rival Alassane Ouattara,
certifiée par l'ONU.




 




Cette
audience, qui devrait se conclure le 28 février par une déclaration de M.
Gbagbo, doit permettre aux juges d'examiner si les éléments de preuves
rassemblés par l'accusation sont suffisamment solides pour permettre la tenue
d'un procès. Reportée à deux reprises, elle est attendue tant par les partisans
du régime de M. Ouattara que par les fidèles de l'ancien président.




 





"PLAN"




Le
refus de M. Gbagbo de quitter son poste après dix ans au pouvoir avait plongé la
Côte d'Ivoire dans une violente crise, longue de quatre mois, qui coûta la vie à
près de trois mille personnes.Les attaques commises par des forces pro-Gbagbo
entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, dans le cadre d'un "plan", selon
l'accusation, "revêtaient un caractère généralisé et systématique" et étaient
dirigées "contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques". "Des
centaines d'adversaires civils ont été attaqués, pillés, blessés ou victimes de
viol en conséquence de cette politique", toujours selon l'accusation.





Laurent Gbagbo avait finalement été arrêté le 11 avril 2011, avec son épouse,
Simone, également sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, après avoir tenu
tête dans son "bunker" du sous-sol de sa résidence d'Abidjan, où il subit au
début d'avril 2011 le feu de la France. La Cour pénale internationale est le
premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs de
génocide, crime contre l'humanité et crime de guerre.




 




 





CPI-Ce mardi, c'est aussi le rôle de la France en Afrique qui est jugé




 





(Connectionivoirienne.net – 19/02/2013) -

(..)
« Mardi, il y aura un dossier (bien plus) tragique à suivre: la Cour pénale
internationale décidera si elle poursuit ou non Laurent Gbagbo, notamment pour
crime contre l'humanité. A travers le destin de l'ancien chef d'Etat ivoirien
(de Côte d'Ivoire) c'est aussi le rôle de la France en Afrique qui sera jugé. La
France, étant intervenue pour installer Ouattara à la place de Gbagbo, sera
créditée pour son action en filigrane de ce jugement. C'est tout le rôle de la
France en Afrique, le rôle de la Françafrique, qui sera à lire derrière la
décision de la Cour pénale internationale. »




 




 





Audience de Gbagbo à la CPI: en attendant le retour du Christ de Mama




 




(Le
Pays
- 19/02/2013) - C'est en principe aujourd'hui que se tiendra
l'audience de confirmation des charges contre l'ex-président ivoirien, Laurent
Gbagbo, à la Cour pénale internationale. A l'issue de cette audience, on devra
être fixé sur le sort de la procédure engagée en son encontre. Il appartient aux
juges de cette juridiction pénale internationale d'infirmer ou de confirmer les
charges contre le président ivoirien déchu. Bien entendu, si les juges estiment
que les charges sont inopérantes, il sera relaxé. Dans le cas contraire, si les
charges venaient à être confirmées, ce sera la porte ouverte à une longue
procédure.




 




En
attendant, les partisans du Christ de Mama entretiennent l'espoir de voir son
retour se concrétiser très prochainement. Sans qu'il soit besoin d'épiloguer sur
les probabilités d'un tel scénario, on peut dire que l'ancien président ivoirien
a conservé une cote de popularité assez énorme chez les siens. Cela est d'autant
plus vrai que comme on le sait, lorsqu'un leader tombe en disgrâce, ses
partisans ont très souvent tôt fait de retourner leurs vestes, de se démarquer
de ses faits et gestes. Quand on connaît les déboires de l'enfant terrible de
Mama depuis la chute de son régime avec son transfert à la Haye et la mise aux
arrêts de nombre de ses fidèles lieutenants, on est quand même quelque peu
étonné de voir le degré du capital sympathie que l'homme conserve tant en Côte
d'Ivoire que hors des frontières de son pays. Certes, il y a eu quelques
défections comme au sein de l'International socialiste, parmi ses soutiens, mais
il a encore de nombreux « fidèles ». On trouve encore dans tous les milieux,
politiques ou non, des partisans ou, du moins, des soutiens inconditionnels de
Laurent Gbagbo. Le Woody de Mama comme l'appellent affectueusement ses
sympathisants, a même suscité des manifestations à la Haye contre sa détention.
[...]




 




 





Rinaldo Depagne : en Côte d'Ivoire, "les extrémistes sont en perte de vitesse"




 





(Jeuneafrique.com – 19/02/2013) -


Observateur attentif de la crise ivoirienne, l'analyste d'International Crisis
Group (ICG) pour l'Afrique de l'Ouest évalue les progrès réalisés, mais aussi
les freins qui, pour le moment, hypothèquent les conditions d'une véritable
normalisation.





Jeune Afrique : Dix-huit mois après l'investiture d'Alassane Ouattara, quel est
votre regard sur l'évolution du pays ?





Rinaldo Depagne :

La situation de la


Côte
d'Ivoire

reste fragile, en dépit d'une nette amélioration. Depuis son installation au
pouvoir, le régime du président Ouattara a bénéficié de l'aide financière de la
communauté internationale et fait du redressement économique son principal
remède à la crise. Il a obtenu de bons résultats et a apporté au pays une
croissance vigoureuse, estimée par le FMI à quelque 8,5 % en 2012.




Bien
que nécessaire, la relance de l'économie ne réglera pas à elle seule une crise
profondément politique et sociale. De graves problèmes subsistent au sein d'une
armée toujours très divisée, ainsi que dans l'extrême ouest du pays, où
demeurent de très fortes tensions communautaires. Il ne faut donc surtout pas
négliger de corriger les déséquilibres politiques, ethniques, fonciers et
institutionnels qui ont marqué le pays pendant deux décennies.





Pourquoi le dialogue politique peine-t-il à avancer ?




Le
dialogue entre le pouvoir et le Front populaire ivoirien [FPI, NDLR] a d'abord
été gelé. Le FPI a choisi l'isolement en ne prenant pas part aux législatives de
décembre 2011 et en posant des conditions irréalistes à son retour effectif dans
le jeu politique. Son aile modérée n'arrivait pas à se démarquer d'une branche
dure en exil, qui nourrissait l'espoir d'une reconquête militaire du pouvoir. La
révélation, en juin, septembre et octobre 2012, de projets de déstabilisation
orchestrés depuis le Ghana a totalement paralysé le dialogue. Il a convaincu les
durs de l'autre bord de la nécessité de maintenir une position répressive à
l'égard de l'ensemble des représentants de l'ancien régime, modérés ou non.




Depuis
le mois de décembre, le pouvoir et le FPI ont renoué avec le dialogue direct.
Pour le premier, il y a un intérêt en termes d'image extérieure et de
crédibilité démocratique, mais aussi un calcul politique : marginaliser l'aile
dure du parti de Laurent Gbagbo. De son côté, l'aile modérée du FPI a pris
conscience qu'elle devait réintégrer le jeu politique, car en se tenant à
l'écart elle laissait le champ libre à tous les extrémistes qui prônent la
violence. Ces extrémistes sont aujourd'hui en perte de vitesse.





Quelles mesures pourront renforcer la cohésion sociale ?




Une
justice impartiale est l'élément crucial du renforcement de la cohésion sociale.
La partialité actuelle laisse perdurer au sein de l'électorat de Laurent Gbagbo,
et bien au-delà, le sentiment d'une « justice des vainqueurs » et d'une
humiliation supplémentaire. Deux mesures sont urgentes. En premier lieu, il est
nécessaire d'apporter des suites judiciaires non sélectives aux conclusions du
rapport de la Commission nationale d'enquête sur les violations des droits de
l'homme rendu public au mois d'août 2012. Par ailleurs, il faut qu'une enquête
sérieuse permette d'établir les faits et d'arrêter les coupables de la
destruction, en juillet 2012, du camp de Nahibly. Difficile de parler de
réconciliation dans la région de Duékoué, ville martyre, tant que la réduction
en cendres de ce camp de 5 000 déplacés et la mort brutale d'au moins
13 personnes resteront impunies.




 




 





Côte d'Ivoire: au moins un civil tué par des soldats dans le sud du pays




 





(Xinhua – 19/02/2013) -

Des
échauffourées entre des soldats et des villageois à Afféry, à une centaine de
kilomètres au nord d'Abidjan, ont fait au moins un mort parmi la population
civile a appris Xinhua lundi de sources concordantes. Un gendarme a indiqué à
Xinhua qu'un jeune du village a été " tué par balle" lors d'échauffourées qui
ont eu lieu dimanche lorsque des soldats des Forces républicaines de Côte
d'Ivoire (FRCI) ont tiré pour disperser la foule qui venait de prendre à partie
un des leurs.




Un
habitant de la ville avance, pour sa part, le chiffre de deux morts et de
plusieurs blessés. Il a expliqué que l'incident a éclaté après qu'un soldat
s'est présenté devant une boutique du village pour prélever une taxe. Les
échanges verbaux houleux entre le militaire et le boutiquier ont attiré de
nombreux autres jeunes qui s'en sont pris au militaire, le bastonnant
copieusement.

Alertés, ses frères d'armes ont débarqué en faisant usage de leurs armes pour
disperser la foule. La localité d'Afféry, largement favorable à l'ex président
Laurent Gbagbo, a été déjà le théâtre d'affrontements meurtriers entre
villageois et soldats des FRCI. En juin dernier, des heurts violents avaient
fait au moins deux morts parmi la population civile. Après de nouveaux
affrontements en décembre, la population avait réclamé le départ des FRCI de la
localité et leur remplacement par la police et la gendarmerie.




 




 




Des
militaires guinéens occupent un village frontalier (source FRCI)




 





(Connectionivoirienne.net / AFP – 19/02/2013) -

Une
source militaire des FRCI rapporte qu'une « cinquantaine de soldats guinéens
armés de kalachnikovs » occupent depuis plusieurs jours le village de Sipilou, à
une cinquantaine de kilomètres de la frontière guinéenne. « Ils ont retiré le
drapeau ivoirien pour hisser celui de la Guinée », a-t-il affirmé à l'AFP,
ajoutant que les militaires guinéens auraient « destitué samedi dernier le chef
du village pour installer un chef venu de la Guinée ». Le litige territorial
concernant ce village « remonte à l'indépendance des deux pays », a-t-il
expliqué.