REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MARDI 03 AVRIL 2012

3 avr 2012

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MARDI 03 AVRIL 2012

Vidéo Jeuneafrique.com

Interview de Bert Koenders, Représentants spécial du Secrétaire général de l'ONU en Cote d'Ivoire.

Évolution de la situation sécuritaire, adaptation de l'Onuci à la période post-conflit, aides à la réconciliation nationale... En poste depuis la fin d'août 2011, le Néerlandais Bert Koenders, 53 ans, fait le bilan de sept mois passés à la tête de la mission de l'Onu en Côte d'Ivoire. Des progrès ont été réalisés, certes, mais il reste encore de nombreux défis, résume-t-il.

Jeuneafrique.com: Quelle est la situation sécuritaire en Cote d'Ivoire, cinq mois après votre prise de fonction ?

Bert Koenders: Il y a moins d'incidents, moins d'incidents violents. Et au même moment, il faut dire qu'il y a encore des grands défis sécuritaires. La sécurité a un peu changé de nature. Ce n'est plus entre deux camps. Ce plus qu'il y a encore la nécessité maintenant de démobiliser, de désarmer et de structurer les forces de l'ordre pour protéger les citoyens. La encore, il ya des sources du conflit qui sont là, sur le foncier, sur l'identité.

Jeuneafrique.com: Combien de temps prendra le désarmement des ex-belligérants ?

Bert Koenders: Il faut former une armée qui est effective pour protéger les citoyens, il faut démobiliser les militaires, les jeunes associés, les militants, etc. qui ont des armes. Et leur donner un espoir pour le futur. Ça veut dire leur réintégration dans la société ivoirienne. Il faut démarrer immédiatement. C'est maintenant important que tous ces gens dans le pays qui ont cachées des armes, qui ont des armes, ou qui veulent porter des armes soit dans un système de futur de différence d'une autre vie, de la vie d'emploi. C'est pour cela que nous sommes en train, aux Nations Unies, déjà de construire neuf camps de démobilisation, d'aider la réserve, pour donner des jobs et des professions à des jeunes associés et aux autres. Et aussi de créer une ambiance de réconciliation.

Jeuneafrique.com: La Commission dialogue vérité et réconciliation dirigée par Charles Konan Banny, est-elle sur la bonne voie ?

Bert Koenders : Il faut dire pour commencer que la réconciliation, ce n'est pas quelque chose facile. On ne peut pas le proclamer. On part d'une situation moins d'une année après la crise très violente avec beaucoup de morts. Premièrement, je crois que c'est important d'avoir un dialogue politique sérieux dans le pays, de toutes les forces politiques dans le pays. Le deuxième, c'est comme vous l'avez dit la Commission Banny qui est maintenant en train aussi de se décentraliser, d'être là pour la population, voir où il y a des différends. La troisième, c'est aussi la prévention des conflits au niveau local, sur le problème foncier par exemple. Alors la réconciliation, c'est un ensemble des choses très difficiles dans toutes les sociétés. Là aussi, je crois que c'est important de faire des pas et des progrès qui sont visibles pour la population dans les différentes localités.

Jeuneafrique.com: Est-ce que la justice de la réparation commence à porter ses fruits ?

Bert Koenders: Oui, je crois que quand on parle de justice, il faut parler des différents éléments. Premièrement, c'est la justice nationale mais aussi internationale. C'est un 1er aspect. Deuxième, c'est la Commission dialogue vérité. C'est aussi pour proclamer la réconciliation au niveau national et local. Je crois qu'On est en train d'avancer vers la réconciliation. Ce n'est pas donné, ce n'est pas facile. Mais maintenant, il y a le moment aussi pour des gestes des différents côtés pour renforcer ce processus de réconciliation.

Jeuneafrique.com: Comment l'ONUCI s'adapte-t-elle à la situation post-conflit ?

Bert Koenders: Il y a trois volets importants. Nous allons nous décentraliser pour la prévention des conflits, la construction de justice pénitentiaire, prévention des conflits dans les points à haut risque sur le terrain. C'est à l'ouest mais aussi au nord par exemple. Deuxième partie, c'est aussi d'aider ce processus de désarmement et de restructuration de la sécurité. Ça veut dire par exemple, la construction maintenant de neuf sites pour la démobilisation. Et la troisième, c'est de travailler comme un système des Nations Unies qui montre qu'on démarre, qu'on est en train de démarrer l'économie. Mais surtout aussi pour la proche couche de population qui a souffert le plus. Alors ça veut dire création d'emploi, ça veut dire par exemple travailler sur un cadastre pour le foncier. Tous ces problèmes qu'on ne peut pas oublier et qui sont des conditions nécessaires pour le démarrage économique et la croissance dans un contexte plus macro.