Edition de 06H30 du Jeudi 15 Novembre 2012 | RFI

Ils ne s'y attendaient pas. Ils se rendaient à leur rendez-vous hebdomadaire les dossiers sous les bras. En Côte d'Ivoire. Le Président Ouattara a demandé aux membres du gouvernement de démission à la surprise générale. L'annonce est tombée au début du Conseil des ministres. Le cabinet dirigé par le 1er ministre Jeannot Kouadio Ahoussou n'aura tenu que huit mois. Le Chef de l'État aurait officiellement pris cette décision après des dissensions au sein de la majorité. Les explications à Abidjan de Stanislas Ndayishimiye.

Stanislas Ndayishimiyé : Le Premier ministre Jeannot Ahoussou-Kouadio et la trentaine de ministres de son équipe expédient les affaires courantes depuis hier. Issu du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, Jeannot Ahoussou-Kouadio avait été nommé en mars dernier en remplacement de Guillaume Soro, l'actuel président de l'Assemblée nationale. Le limogeage de l'ensemble du gouvernement traduit un malaise au sein de la coalition au pouvoir. Le secrétaire général de la présidence Amadou Gon Coulibaly a d'ailleurs expliqué devant la presse la raison de cette dissolution qui a pris de court tout le monde : des dissensions au sein d'une majorité incarnée principalement par le RDR, le parti d'Alassane Ouattara, et le PDCI, le parti de l'ancien président Henri Konan Bédié.
Lors de l'examen mardi par une commission de l'Assemblée nationale d'un projet de loi sur le mariage, les groupes parlementaires PDCI et UDPCI, un autre parti de l'alliance RHDP, ont voté contre le texte du gouvernement, un projet de loi présenté par le ministre de la Famille, Raymonde Goudou issue du PDCI. Ce qui selon le secrétaire général de la présidence, pose un problème au niveau de la solidarité à l'intérieur de l'alliance et de son soutien au gouvernement. Comme le Président Ouattara s'envole aujourd'hui pour le Vatican, le prochain gouvernement ne sera formé qu'après son retour en Côte d'Ivoire. Un retour un retour prévu pour ce samedi.

Stanislas Ndayishimiyé, Abidjan RFI

France 24 (éditions de 16h-17h) du mercredi 14 novembre 2012

"La dissolution du gouvernement ivoirien est un risque que le Président Ouattara prend mais peut être aussi une réponse aux critiques liées aux exactions de FRCI commises sur des Pro-Gbagbo et le rapport d'Amnesty International. Ces dernières semaines, les FRCI et surtout des postes stratégiques ont été attaqués par dit le gouvernement ivoirien, des Pro-Gbagbo. On sait aussi que celui qui détient réellement le pouvoir militaire et sécuritaire c'est Guillaume Soro et c'est peut-être une façon de dire à l'actuel Président de l'Assemblée Nationale qui a été nommé, de tenir ses hommes. On sait que Guillaume Soro a des ambitions présidentielles".

Africa 24 (édition de 17h45 du mercredi 14 novembre 2012), Africa newsroom
« Dissension entre les membres du gouvernement et en particulier ceux du RDR et PDCI, certains ont été incompétents mais Ouattara devrait conserver les portefeuilles régaliens ».

BBC Afrique- édition de 18h du mercredi 14 novembre 2012

Valérie Bony, correspondante de BBC: "cette dissolution montre au grand jour des dissensions au sein du gouvernement avec en toile de fond, les prochaines élections locale et le choix des candidats"