REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 15 NOVEMBRE 2012

15 nov 2012

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 15 NOVEMBRE 2012

REVUE INTERNATIONALE

Côte d'Ivoire : Ouattara dissout le gouvernement pour défaut de "solidarité" au sein de l'alliance au pouvoir

Le Quotidien du peuple / Xinhua (15/11/2012) - Le président ivoirien Alassane Ouattara a dissous le gouvernement en raison d'un "problème de solidarité" au sein de la coalition de partis politiques au pouvoir, a expliqué mercredi le secrétaire général de la Présidence, Amadou Gon Coulibaly.
Expliquant le contexte de la dissolution annoncée mercredi matin, Amadou Gon Coulibaly a évoqué un clash au sein des partis politiques membres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) lors de l'examen en commission mardi d'un projet de loi sur le mariage.
"A l'occasion de cet examen, les groupes PDCI et UDPCI ont voté contre le texte du gouvernement", a-t-il avancé lors d'une conférence de presse au palais présidentiel.
Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, ex-parti unique) d'Henri Konan Bédié et l'Union pour la démocratie et le progrès (UDPCI) de feu Robert Guéï sont les alliés du Rassemblement des républicains (RDR) d'Alassane Ouattara au sein du RHDP.
"Les votes ont été appuyés par les responsables des partis politiques et cela pose un problème de solidarité au niveau de l'alliance et du gouvernement issu de cette alliance", a-t-il poursuivi. La nouvelle loi sur le mariage dispose, entre autres, que l'homme n'est plus le chef de famille et permet aux deux époux de désigner d'un commun accord le chef de famille, un article fortement combattu par les députés du PDCI et de l'UDPCI.
Le RDR a la majorité absolue au parlement.
La loi a été tout de même votée par la Commission des affaires générales et institutionnelles par 18 députés contre 14 sur 33 présents, en attendant le vote en plénière par l'ensemble des députés.
Amadou Gon Coulibaly a ajouté que "le Premier ministre et les ministres sont chargés d'évacuer les affaires courantes", en attendant la formation du nouveau gouvernement qui prendra "le temps nécessaire pour les concertations".
"Le président (Ouattara) est en contact avec les présidents des partis pour les modalités de constitution du nouveau gouvernement", a indiqué le secrétaire général.
Le président Ouattara vient de dissoudre pour la deuxième fois son gouvernement après la première formation mise en place en juin 2011 sous la conduite de Guillaume Soro, quelques mois après la chute de Laurent Gbagbo, marquant la fin de la crise postélectorale.
Le gouvernement dissout était dirigé par un Premier ministre issu du PDCI, Jeannot Kouadio-Ahoussou.

Côte d'Ivoire: Ouattara dissout le gouvernement

Le Nouvel Observateur (15/11/2012) - Le président ivoirien Alassane Ouattara a dissout mercredi son gouvernement en raison d'un différend avec le PDCI, membre de la coalition gouvernementale. Une décision inattendue qui fait craindre une nouvelle instabilité dans le pays, qui se bat toujours pour retomber sur ses pieds après la sanglante guerre civile qui l'avait ravagé en 2010.
La dispute est survenue mardi lors d'un débat parlementaire sur un possible amendement au Code de la famille, a précisé mercredi le secrétaire général de la présidence Amadou Gon Coulibaly lors d'une conférence de presse. Jusqu'à présent, en Côte d'Ivoire, le mari prend toutes les décisions au nom de la famille. L'amendement proposé par le ministère de la Famille, de la Femme et de l'Enfant prône désormais l'égalité entre les deux sexes au sein du foyer.
Refus de retoucher le Code de la famille
L'un des partis qui s'est le plus opposé à l'amendement sur l'égalité des sexes est le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) dirigé par l'ex-président Henri Konan Bédié qui s'était rallié au parti de M. Ouattara en 2010. En échange, ce dernier avait nommé un Premier ministre appartenant au PDCI, qui compte également huit portefeuilles sur 36 au sein du gouvernement.
La querelle sur le Code de la famille "est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", a confié un conseiller présidentiel qui a requis l'anonymat. Le président Ouattara "n'est pas content, car (...) lorsque son gouvernement a proposé la loi, le PDCI a tenté de la bloquer. Il ne comprend pas ce qui se passe et souhaite un nouveau départ".
Le mandat du président Alassane Ouattara, favori de la communauté internationale lors du conflit de 2010, a été entaché par les accusations selon lesquelles il n'aurait pas été juste lors de ses négociations avec les partisans de son ex-rival, l'ancien président Laurent Gbagbo. Ces derniers mois, les partisans de M. Gbagbo ont mené de plus en plus d'attaques contre des positions militaires en Côte d'Ivoire, y compris à Abidjan.

Côte d'Ivoire : les dessous de la dissolution du gouvernement

Jeuneafrique.com (14/11/2012) - En ne reconduisant pas immédiatement le Premier ministre, Jeannot Ahoussou, après la dissolution du gouvernement, mercredi 14 novembre, Alassane Ouattara a ouvert la porte à toutes les supputations au sujet d'un éventuel départ de l'intéressé, nommé seulement en mars dernier. Une affaire qui pourrait encore se compliquer s'il s'avérait que la décision du président était contraire aux dispositions de la Constitution, laquelle stipule que le gouvernement doit être démis sur proposition du Premier ministre.
Quoi qu'il en soit, et même si la présidence soutient que le chef de l'État est en discussion avec les présidents des partis qui composent le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir), la dissolution du gouvernement provoque une crise politique inédite depuis l'arrivée au pouvoir de Ouattara en avril 2011. Car personne n'a vu venir la décision du chef de l'État. Tout a commencé la veille, mardi 13 novembre, lorsque des collaborateurs de Ouattara lui ont fait le compte rendu d'une séance de la commission des affaires générales et institutionnelles du Parlement qui examinait un projet de loi sur le mariage.
Code de la famille
Celui-ci visait à apporter de nouvelles dispositions dans le Code de la famille, en mettant notamment l'homme et la femme sur un strict pied d'égalité au sein du foyer alors que, précédemment, l'homme restait le seul chef de famille. Les députés des groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et de l'Union pour la démocratie et la paix (UDPCI) se sont violemment opposés au vote de la loi.
« Alassane Ouattara considère que le manque de soutien de ses alliés à un projet de loi présenté de surcroît par une ministre [Raymonde Goudou Koffi, ministre de la Famille, NDLR] issue des rangs du PDCI est une trahison. Il fallait tirer les conséquences de cette situation », explique un collaborateur du chef de l'État. Et Ouattara n'y a pas été par quatre chemins.
Vers un gouvernement de technocrates ?
Dès le lendemain, vers 10 heures, il a cueilli à froid le Premier ministre qui arrivait à la Présidence pour y assister au Conseil des ministres hebdomadaire. Il l'a fait monter directement dans ses bureaux, où ils ont échangé pendant une trentaine de minutes, avant de redescendre à la salle du conseil, où l'annonce de la dissolution a été faite. La dernière réunion du gouvernement n'a ainsi duré que deux petites minutes.
Reste désormais à former un nouveau gouvernement. Mais pour le connaître, il faudra attendre le retour en Côte d'Ivoire d'Alassane Ouattara, qui s'envole jeudi 15 novembre pour une visite de trois jours en Italie. « Le président pourrait mettre en œuvre sa promesse électorale d'un gouvernement de technocrates, qui l'accompagnera dans la réalisation de son programme qui a pris du retard », confie un conseiller de la présidence.

PDCI-RDR : Est-ce le divorce ?

Guinéeconakry.info (15/11/2012) - En décidant de la dissolution du gouvernement de Jeannot Kouadio Ahoussou, le président Alassane Ouattara a pris de cours tous les observateurs. Un tsunami politique. Au sein du couple de la majorité présidentielle, on était au courant de certaines mésententes. Mais ne pouvait imaginer que le fossé était profond au point de justifier un tel chambardement. Par ailleurs, les observateurs pensaient que jamais, le président ivoirien ne prendrait pas un risque aussi élevé. Confronté qu'il est à la fronde infernale des pro-Gbagbo. A moins que justement, ayant écouté toutes les critiques, il n'ait enfin décidé de mettre la balle à terre, et d'adoucir ses rapports avec le camp de partisans de son prédécesseur. Mais de cela, les analystes sont fort sceptiques. Alassane Ouattara n'est pas de cette étoffe-là, arguent-ils. Si la Côte d'Ivoire a toujours un président de la République, il n'en est plus de même de l'équipe gouvernementale...
Surprenant tout le monde, Alassane Ouattara a décidé de dissoudre tout le gouvernement de Jeannot Kouadio Ahoussou. Décision d'autant plus imprévue que les observateurs ont mis du temps à réaliser ce qui est arrivé.
Mais cette surprise passée, on a fini par comprendre que la raison de ce véritable bouleversement dans le microcosme politique ivoirien, était dans les divergences au sein du couple PDCI-RDR. Des divergences qui avaient déjà fait jour à la faveur des élections législatives de l'an dernier. Mais à l'époque, le numéro un ivoirien, pas encore totalement situé quant au degré de dépendance le liant au parti d'Henri Konan Bédié, avait préféré y aller en douceur. Mais depuis, il aura eu l'occasion de vérifier qu'il n'a certainement pas besoin de béquilles.
Dans un tel contexte, que les députés de son allié du second tour de 2010 se soient associés aux parlementaires d'autres formations politiques, pour s'opposer à un projet soumis par son gouvernement, était tout simplement inacceptable pour ADO. Ce serait en tout cas la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Mais au-delà de cet acte, Alassane Ouattara voudrait-il sérieusement rompre avec le PDCI ? Ou bien serait-ce tout simplement une manifestation d'humeur que les alliés doivent comprendre comme un message quant au comportement qu'il faudra désormais avoir ? Sans totalement trancher, les observateurs se prononcent plutôt en faveur de la seconde option. Ils mettent en avant le fait que le risque serait trop grand pour Alassane Ouattara s'il se résolvait à ajouter le PDCI à la liste de ses adversaires. Déjà, même décapités, les pro-Gbagbo ne manquent pas de poser d'énormes problèmes au pouvoir ivoirien.
Justement, Alassane Ouattara ne devrait-il pas mettre l'occasion à profit pour tendre la main à, ne serait-ce, que les plus modérés des proches de l'ancien président ? Ne devrait-il saisir l'occasion qu'il s'offre avec ce premier véritable tournant de son mandat, donner un coup d'accélérateur concret au processus de réconciliation nationale ?
Les connaisseurs de l'homme d'Etat balaient toutes ces hypothèses du revers de la main. Selon eux, Alassane Ouattara serait d'une intransigeance et d'une fermeté telles qu'il faut quasiment mettre un trait à tout espoir de consensus entre lui et les pro-Gbagbo, au cours de son premier mandat. S'estimant en position de force, il ne serait disposé à aucune concession. Baroud d'honneur ou recentrage politique entre amis en bisbilles ? Les Ivoiriens attendent la suite avec perplexité.

Côte d'Ivoire : le président Ouattara a dissous le gouvernement

VOA online (15/11/2012) - Le président ivoirien Alassane Ouattara a dissous son gouvernement formé en mars dernier. Le secrétaire général de la présidence, Amadou Gon Coulibaly, a justifié cette dissolution par des dissensions au sein des partis de la mouvance présidentielle. Bagassi Koura a joint à Abidjan Dr Christophe Kouamé, le coordonnateur de la Société civile ivoirienne. Pour lui, cette dissolution n'est pas une surprise en soit. « La fracture est profonde », a-t-il expliqué.
Parlant des violentes attaques armées qui ont secoué le pays ces derniers mois, Christophe Kouamé a dit que son organisation avait attiré l'attention des autorités sur le fond du problème. « Nous avons dit en ce temps-là que la réponse aux attaques des positions loyalistes (...) ne devrait pas être qu'une réponse sécuritaire », a-t-il souligné.

Mali: Ansar Dine fait des concessions pour éviter une intervention armée

AFP (14/11/2012) - Ansar Dine, l'un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, a fait mercredi d'importantes concessions, allant jusqu'à renoncer à imposer la loi islamique dans tout le pays et a dénoncer "le terrorisme", pour conjurer la menace d'une intervention armée africaine. "Nous renonçons à l'application de la charia sur toute l'étendue du territoire malien, sauf dans notre région de Kidal (nord-est) où la charia sera appliquée en tenant compte de nos réalités", a déclaré à l'AFP Hamada Ag Bibi, membre d'une délégation d'Ansar Dine présente à Ouagadougou.
Le porte-parole de cette délégation, Mohamed Ag Aharib, a fait encore un autre geste, qui dépasse le simple rejet du "terrorisme" proclamé la semaine dernière par les siens. Si des "négociations" sont engagées avec les autorités maliennes, "on peut envisager les voies et les moyens par lesquels on peut se débarrasser du terrorisme, du trafic de drogue et des mouvements étrangers", a-t-il en effet affirmé.
Pour le groupe dirigé par Iyad Ag Ghaly, essentiellement composé de Touareg maliens comme lui, c'est un revirement spectaculaire, à la fois dans la doctrine et dans la stratégie. Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) occupe depuis avril le nord du Mali, une zone vouée aux trafics en tous genres, aux côtés des jihadistes surtout étrangers d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), une dissidence d'Aqmi. Les trois groupes y appliquent de façon très stricte la charia (amputations, lapidations...), commettant aussi de nombreuses exactions sur les civils et des destructions de mausolées. Pour "débarrasser" la région du "terrorisme" et des "mouvements étrangers", Ansar Dine aurait déjà, selon une source proche du dossier, "demandé à Aqmi de quitter les villes" du Nord où il est présent "et de regagner ses positions d'avant le début de la crise" en janvier.
Discussions Ansar Dine-MNLA
Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a salué une "évolution positive et très encourageante" d'Ansar Dine sur la charia, même s'il a souhaité qu'il renonce aussi à l'imposer à Kidal. Le MNLA, rébellion touareg, laïque et favorable à l'autodétermination mais évincée par les islamistes, va ouvrir "dans les prochains jours" des "discussions formelles" avec Ansar Dine, a annoncé mercredi Mossa Ag Attaher, un haut responsable du MNLA à Paris. Selon lui, il faut que "les forces vives de l'Azawad (région du nord du Mali) parlent d'une même voix pour aller à des négociations politiques". Ce changement de donne survient alors que la menace d'une intervention militaire africaine se précise: [...].