REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU JEUDI 05 MAI 2011

5 mai 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU JEUDI 05 MAI 2011

RFI - Edition de 6 heures 30

█ En Côte d'Ivoire, les forces du Président Alassane Ouattara auraient repris le contrôle du quartier de Yopougon à Abidjan. C'est ce qu'affirmé hier le Commandant Cherif Ousmane à la TCI, la télévision du nouveau Chef d'Etat. Depuis l'arrestation de Laurent Gbagbo, c'est à Yopougon que sont retranchées les milices qui se disent fidèles à l'ex président. Dans les rues, selon des témoins, il y aurait des dizaines de cadavres. Et si les forces républicaines ont avancé dans le quartier, le retour au calme est loin d'être garanti.

Cyril Bensimon : Hier, les Forces républicaines semblaient avoir gagné la bataille d'Abidjan. Les dernières poches de résistance à Yopougon en passe d'être éliminées, et pour autant selon des membres du nouveau pouvoir, la guerre n'est pas encore gagnée. Le serpent n'est pas mort. Une rébellion ou une tentative de coup peut encore éclater. Ce n'est pas pour rien si Laurent Gbagbo n'a pas voulu lancer un appel à désarmer lorsqu'il a reçu les « Elders », s'inquiète un cadre du RHDP. Selon nos informations, Guillaume Soro et son entourage s'activent actuellement pour que les officiers, tel que le général Boniface Konan et les caciques du régime déchu tels que Marcel Gossio ou Charles Blé Goudé, tous signalés au Ghana, reviennent au pays sans intensions belliqueuses. Lundi, le Premier Ministre a d'ailleurs fait un voyage éclair à Accra. Et d'après l'un de ses proches, les discussions, en privée, avec John Atta Mills avait un objectif prioritaire : que le Ghana ne devienne pas une base arrière servant à la déstabilisation des nouvelles autorités ivoiriennes. Si ces dernières s'inquiètent de troubles potentiels venant du voisin oriental, elles ne sont pas non plus rassurées par la situation à l'ouest du pays. D'après une bonne source, des pontes de l'ancien régime disposent encore de fonds pour financer les mercenaires libériens et les miliciens de la région. L'euphorie de l'arrestation de Laurent Gbagbo est retombée, les tracas sécuritaires ne font que commencer.

█ L'audience de Laurent Gbagbo est reportée à demain vendredi. Le procureur de la République d'Abidjan, Simplice Koffi Kouadio, doit donc se rendre à Korhogo dans le nord de la Côte d'Ivoire, là où, le Chef de l'Etat sortant ivoirien est assigné à résidence. Et dans le cadre de l'enquête sur les violences postélectorales, le procureur a, par contre, procédé aux premières auditions hier.

Stanislas Ndayishimiyé : Deux cents personnalités du régime de l'ex majorité présidentielle de Laurent Gbagbo sont en résidence surveillée dans différentes villes du pays. Une mesure prise par le nouveau Chef de l'Etat, Alassane Ouattara, pour une durée de six mois renouvelables. Quelques dizaines d'entre elles sont dans un hôtel d'Abidjan sous bonne garde des casques bleus de l'ONUCI et de la gendarmerie ivoirienne. Et c'est dans cet hôtel que le procureur de la République d'Abidjan, Simplice Koffi Kouadio, accompagné de membres de la police judiciaire, est allé les interroger, hier. Il n'a pu entendre que trois personnes. Quant à Laurent Gbagbo lui-même, son audition qui était prévue hier, aura lieu à partir de demain vendredi, à Korhogo. Le procureur Koffi Kouadio l'a confirmé à RFI. Le report avait été demandé par le collectif d'avocat de l'ex président ivoirien qui souhaite assister à ces auditions préliminaires. Mais ils n'ont pu obtenir qu'un report de 48 heures. Les défenseurs de Laurent Gbagbo, tous du barreau parisien, s'activaient hier pour qu'au moins l'un des leurs puissent être à Korhogo demain avant le début de l'audition de leur client. Selon le procureur Koffi Kouadio, la présence des avocats de la défense à ces auditions préliminaires est un droit. Mais un interrogatoire mené en leur absence est légal.