RFI – Edition du 6
février 2009 à 6 H 30

Début de polémique
en Côte d'Ivoire au sujet du démantèlement des milices pro-Gbagbo.
Ce démantèlement a commencé en début de semaine par une phase de
sensibilisation, mais la méthode ne fait pas l'unanimité entre les chefs des
milices. Il faut dire que des incertitudes planent sur le sort réservé à leurs
troupes. Les explications de Norbert Navarro :

« Hier soudés dans
une communion patriotique, les groupes d'autodéfense à l'heure de leur
démantèlement ne parlent plus d'une même voix en Côte d'Ivoire. Chef de force de
résistance du Grand Ouest, Denis Mao veut y croire. Celui qui se fait
appeler « le général » espère un recyclage de ses hommes et attend le versement
à chacun d'entre eux de la prime de 500.000 francs CFA, prévue par le dernier
accord de paix inter-ivoirien, accord dit de Ouaga 4, conclu en décembre
dernier.

A l'inverse à
Abidjan, Eugène Djué, chef de Front national de libération totale, estime
cette prime irréaliste et trop onéreuse : « C'est une bombe à retardement »
rehausse celui qui se fait appeler « le maréchal ».

Enfin, dans l'Ouest
de nouveau, Julien Mompéo, alias « colonel Colombo », chef de la milice
Apewe ne voit que comédie dans ce démantèlement :

« Il y a des milices
politiques et il y a les vraies milices. Quand je dis milices politiques c'est
celles qui sont restées à Abidjan, comme Eugène Djué et autres. Ils n'ont pas
combattu. A l'Ouest, nous sommes allés sur le terrain combattre avec les
adversaires. C'est pour ça que je dis : il y a des milices politiques et il y a
des milices qui ont combattu et on ne s'occupe pas d'elles. On s'occupe de
celles qui n'ont rien fait. Moi, je dis : Ils sont en train de faire du
théâtre. »

RFI :
« Vous pensez que c'est du théâtre ? »

Julien Mompéo :
« Oui pour moi c'est du théâtre. »

« Pour couronner le
tout, le texte de Ouaga 4 ne fait pas mention des formations que le Service
civique et un autre Programme de réinsertion sont sensées dispenser aux
miliciens d'auto-défense démantelés. La phase actuelle de sensibilisation est
donc on le voit des plus sensibles. »