REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 4 JUIN 2008

4 juin 2008

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 4 JUIN 2008



BBC – Edition du 4 juin 2008 à 6 H 00

Invité de BBC Matin : Madame Simone Gbagbo, première Dame de Côte d'Ivoire et Vice-présidente du FPI, le Front populaire ivoirien. Elle s'exprime sur le processus de paix en Côte d'Ivoire et la présence française dans son pays au micro de Mamadou Moussa Bah.

S.G. : «Mes positions ne sont pas tranchantes, mes positions ce sont mes positions, point. Je participe à la vie politique dans mon pays, je suis moi-même une militante, je suis moi-même une parlementaire et donc à ce titre-là je prends la parole pour exprimer mon opinion quand j'en ressens le besoin ».

BBC : « On remarque les références à la religion. Dieu est souvent présent dans vos discours, pourquoi ? »

S.G. : «Je pense qu'un être humain doit avoir la crainte de Dieu. Je suis moi-même chrétienne, si vous avez la crainte de Dieu vous tentez d'agir par rapport aux lois de Dieu et chaque fois qu'une de mes positions, une de mes décisions se justifie par cette référence-là j'en parle ».

BBC : « Parlons un peu de politique. Depuis la signature des accords d'Ouagadougou en mars 2007, la situation sécuritaire s'est beaucoup améliorée en Côte d'Ivoire. Est-ce à dire que le processus.de paix est aujourd'hui irréversible ? »

S.G. : « Le processus de paix en Côte d'Ivoire il est irréversible aujourd'hui parce que nous avions besoin que la guerre s'arrête, que le combat s'arrête, cela a été fait déjà depuis quelques années. Ensuite, nous avions besoin que ceux qui ont pris les armes, déposent les armes. En ce moment-ci, nous sommes engagées à fond dans le désarmement des ex-rebelles et donc le processus est rendu irréversible. »

BBC : «Justement à 5 mois de la présidentielle de Novembre 2008, la question du désarmement n'est pas complètement réglée, vous êtes optimiste ? »

S.G. : « Très optimiste. Je suis très optimiste. La question du désarmement n'est encore complètement réglée, ça signifie que jusqu'à présent nous avons encore des personnes en armes dans le pays. Mais ce qui vient d'être engagé c'est justement leur cantonnement pour leur désarmement et ça a démarré, s'est en train d'être fait. »

BBC : « A propos des fonds pour financer le processus électoral, la question du règlement du montant à payer à l'entreprise française SAGEM pour que celle-ci effectue la collecte des informations et la fabrication des cartes d'identité, cette question est-elle réglée aujourd'hui ? »

S.G. : « Vous savez on n'a pas besoin vraiment de SAGEM pour organiser ces élections. Au plan technique, on n'a pas besoin de SAGEM. L'intégration de SAGEM dans tout ce processus c'est vraiment une question purement politique visant à tranquilliser les ex-rebelles qui ont accepté de s'inscrire dans le processus. Donc, il a fallu négocier également le coût financier de cette prise en compte. SAGEM demandait beaucoup trop et cela a failli bloquer le processus. Mais ils sont revenus à des meilleurs sentiments parce que le Président de la République a bien fait comprendre qu'il n'est pas du tout question qu'il aille jusqu'à ce ils ont demandé. Aujourd'hui cette question là est en train d'être réglée. »

BBC : « Ici à Londres, vos compatriotes vous ont interpellée sur le fait que certains qui ont pris la nationalité risquent de ne pas voter. En tant que parlementaire, qu'est-ce que vous leur répondez ? »

S.G. : «Mais nous avons des lois en Côte d'Ivoire. Des gens qui ont pris la nationalité ivoirienne, c'est-à-dire des gens qui n'étaient pas ivoiriens et qui prennent la nationalité ivoirienne, la loi dit qu'il faut qu'ils attendent 5 ans. Quand ils viennent de prendre la nationalité, ils doivent attendre 5 ans pour jouir des bienfaits de cette accession à la nationalité. Ce n'est pas nous qui avons écrit cette loi, elle est existe depuis 1960 depuis que la Côte d'ivoire existe. Donc, on demande que cette loi soit appliquée, c'est tout. »

BBC : «Aujourd'hui il y a un grand débat autour de la présence française sur le continent. Le 43ème BIMA doit-il rester ou quitter la Côte d'Ivoire ? »

S.G. : « De mon point vue, le 43ème BIMA ne pourra pas continuer de rester en Côte d'Ivoire, mais ça rentre dans le règlement de toute cette présence française dans toute l'Afrique anciennement colonisée par la France. Toutes ces lois, ces accords, etc. doivent être revisités et je peux vous dire que tous ces accords là sont en train d'être revisités et donc il y aura une décision à un moment donné. »

BBC : «Juste une dernière question. Peut-on s'attendre un jour à ce que vous vous présentiez à des élections présidentielles ? »

S.G. : « Je n'ai pas prévu ça. En tous cas, vous savez moi je suis très pratique. Aujourd'hui mon combat c'est que le Président de la République, qui a été frustré, que nous puissions nous organiser pour lui permettre de reconquérir son pouvoir, que nous puissions lui mettre entre les mains un instrument de réalisation de la refondation que nous avions projeté ensemble. C'est ça mon horizon, après Dieu fera le reste ».