REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 29 MARS 2011

29 mar 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 29 MARS 2011

BBC - Edition de 6 heures 00

█ L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire, l'ONUCI poursuivie en justice pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour protéger les populations civiles. Le mouvement interafricain de réflexion et d'action, Mira, et plusieurs personnes se présentant comme victimes de violences en Côte d'Ivoire, ont déposé une plainte au tribunal de grande instance de Paris. Il s'agit d'une plainte contre le chef de l'ONUCI, Choi Young Jin et le général Abdul Hafiz, ancien commandant de l'opération. Voici les explications de maitre Isabelle Coutant-Peyre, avocate au barreau de Paris.

Maitre Isabelle Coutant-Peyre : Je constate qu'il y a un certain nombre de massacres, qu'il y a emploi d'armes lourdes. Tous les jours, il y a des morts. Or quand vous avez les moyens militaires, les moyens en hommes, je ne parle même pas des moyens budgétaires et que l'ordre de votre mission vous est donnée par la plus haute instance internationale, et que vous laissez se poursuivre ces massacres, je dis que c'est non assistance à personne en danger. Puisqu'on doit intervenir pour protéger les gens quand on en a les moyens.

BBC : Est-ce qu'en poursuivant les représentants de l'ONUCI, vous ne vous trompez pas de cible ?

Maitre Isabelle Coutant-Peyre : La résolution 1967 du 19 janvier dernier, demande à l'ONUCI de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire cesser cette dégradation des droits humains.

BBC : Alors dans le contexte qui est celui de la Côte d'Ivoire, on pourrait avoir une lecture politique de votre plainte. Un moyen de pression supplémentaire du camp Ouattara pour que l'ONUCI intervienne.

Maitre Isabelle Coutant-Peyre : Ecoutez là, moi je suis intervenue comme juriste. Les gens de l'ONUCI disent oui nous assurons la sécurité des personnes qui sont à l'hôtel du Golf, etc. Mais c'est pas du tout suffisant si vous comparez avec ce qui se passe concernant la Lybie. Vous voyez bien que c'est quand même deux poids deux mesures. Mais je ne suis pas la seule à le dire. Et quant au Président Ouattara, bien évidemment, dès lors que la communauté internationale et que les mesures de contrôle ont considéré qu'il était le candidat élu. Il est normal qu'il demande à ce que le mécanisme de maintien de la paix soit pleinement efficace.

Isabelle Coutant-Peyre, avocate au barreau de Paris, jointe par Yacouba Ouédraogo.

RFI - Edition de 6 heures 30

█ Simultanément à l'ouest et à l'est de la Côte d'Ivoire, les forces qui soutiennent Alassane Ouattara ont lancé hier une vaste offensive. Dans l'ouest, les ex-forces nouvelles, rebaptisées forces républicaines, ont attaqué Duékoué, porte d'entrée de la principale zone de production du cacao. Des affrontements violents signalés aussi à Daloa à l'est de Duékoué. Et puis un autre front a été ouvert dans l'est du pays à la frontière avec le Ghana sur la ville de Bondoukou. Les forces républicaines, disent tenir les trois villes. Retour sur ces combats.

Cyril Bensimon : Le cessez-le-feu sérieusement malmené ces dernières semaines, a désormais volé en éclat. Hier matin, les forces pro-Ouattara ont lancé une offensive dans trois directions. D'après une source militaire, c'est au nord de Daloa que les combats ont été les plus durs. Il faut dire que cette ville du centre ouest, située à l'entrée de la boucle du cacao est hautement stratégique et que les forces fidèles à Laurent Gbagbo ont grandement renforcé leurs positions ces dernières semaines. Les affrontements ont également été très violents à Duékoué à l'ouest du pays. Dans cette localité, les combats ont débuté hier avant l'aube. Et dans l'après midi, des tirs d'obus de mortiers étaient encore entendus par une population totalement apeurée. Le troisième point de contact entre forces républicaines et forces de défense et de sécurité a eu lieu au nord de Bondoukou, non loin de la frontière Ghanéenne. Alors faut-il voir dans cette triple offensive une tentative de déstabilisation des forces fidèles à Laurent Gbagbo ou bien le lancement d'une opération armée de grande envergure ? A cette question, un proche de Guillaume Soro répond que désormais, l'objectif est la prise d'Abidjan. Une source militaire estime, que la simultanéité des attaques laisse clairement penser qu'un mouvement d'ensemble a été lancé.