LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 29 MARS 2011

29 mar 2011

LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 29 MARS 2011







Côte
d'Ivoire : l'ONU enquête sur des fuites de documents




Le
Monde

- Les Nations unies enquêtent sur des fuites de documents qui auraient été
transmis aux forces du président sortant Laurent Gbagbo en Côte d`Ivoire, ont
indiqué des responsables de l`ONU lundi. Selon le Wall Street Journal, la fuite
de ces documents pourrait avoir conduit à l`enlèvement de deux employés de l`ONU
en février. Le quotidien a également indiqué que ces documents contenaient des
détails sur l`utilisation d`hélicoptères par les forces de maintien de la paix
de l`ONU. "Il y a une enquête et c`est quelque chose que nous prenons au
sérieux", a expliqué le porte-parole de l`ONU Martin Nesirky. M. Nesirky n`a pas
confirmé que ces informations aient pu être transmises au camp Gbagbo. Mais un
autre responsable de l`ONU, parlant sous couvert d`anonymat, a expliqué que la
fuite de ces documents était liée à l`enlèvement de deux membres de l`ONU par
des jeunes pro-Gbagbo à un barrage routier à Abidjan en février. Des numéros des
plaques d`immatriculation de véhicules de l`ONU ont été fournis aux forces de
police de M. Gbagbo, selon le Wall Street Journal. Le quotidien a ajouté que des
employés locaux de l`ONU sont soupçonnés d`avoir livré des détails sur trois
hélicoptères d`attaque MI-24 des Nations unies aux forces militaires loyales à
M. Gbagbo. M. Gbagbo refuse de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, le
président internationalement reconnu comme le vainqueur des élections de
novembre dernier. Des centaines d`Ivoiriens ont été tués dans des combats.




 




La
situation reste instable en Côte d'Ivoire, selon l'ONU




CRI -

La situation à Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire est instable, a
indiqué lundi le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky. "Les patrouilles
effectuées vendredi et samedi derniers par la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire
(ONUCI) ont confirmé l'utilisation de mortiers et d'armes lourdes dans le
quartier d'Abobo par les forces pro-Gbagbo", a déclaré Nesirky lors d'un point
de presse quotidien. Dans d'autres parties de la ville, les véhicules de l'ONU
ont été pris pour cibles. Un bus de l'ONU a été endommagé par des manifestants
dimanche, qui l'ont attaqué à coups de pierres, a ajouté le porte-parole de
l'ONU. L'ONUCI a aussi rapporté des combats à Duékoué, ville située dans l'ouest
du pays, où les Forces républicaines de la Côte d'Ivoire (FRCI), pro-Ouattara,
continuent à avancer vers l'est. La France et le Nigeria font circuler un projet
de résolution au Conseil de sécurité qui prévoit des sanctions contre Laurent
Gbagbo et ses conseillers, a fait savoir l'ambassadeur de France auprès de
l'ONU, Gérard Araud, vendredi dernier. "Nous sommes confrontés à une tragédie
humanitaire en Côte d'Ivoire", a-t-il indiqué lors d'une session du Conseil de
sécurité sur la crise ivoirienne. Le projet de résolution exige l'interdiction
de toutes les armes lourdes à Abidjan du fait que les forces de Gbagbo ont fait
usage de mortiers contre des populations civiles, a souligné M. Araud.




 




Côte
d`Ivoire: le HCR se prépare à un fort afflux de réfugiés au Ghana




AFP -

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se prépare à
l'arrivée d'un grand nombre de réfugiés ivoiriens au Ghana si la situation à
Abidjan devait encore s'aggraver, a-t-il indiqué mardi. "Nous nous préparons à
des arrivées en grand nombre au Ghana si la situation à Abidjan (sud-est)
empire", a déclaré une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'un point
presse. Quelque 3.129 réfugiés ont fui au Ghana depuis le début de la crise
postélectorale qui secoue la Côte d'Ivoire depuis fin novembre, selon le HCR qui
précise que la plupart de ces personnes viennent d'Abidjan et de ses environs.
Les violences à Abidjan ont provoqué le déplacement de 700.000 à un million de
personnes, avait estimé vendredi le HCR.




Par
ailleurs, l'ouest de la Côte d'Ivoire, qui sert de porte de sortie vers le
Liberia où quelque 112.000 Ivoiriens se sont réfugiés, apparaît désormais plus
incertain avec une recrudescence des violences. Ces affrontements dans l'ouest
ont ainsi provoqué le déplacement de près de 100.000 personnes, a expliqué mardi
Mme Fleming. "Nous en avions enregistré quelque 40.000 il y a quelques semaines,
mais ces chiffres ont bondi fortement" depuis, a-t-elle indiqué. Le HCR se
prépare également à une augmentation du nombre de réfugiés au Liberia alors
qu'entre 300 et 400 personnes continuent ainsi de se rendre chaque jour dans le
comté de Grand Gedeh (est du Liberia). L'ONU a d'ailleurs récemment triplé son
appel de fonds pour le Liberia, de 55 millions à 146,5 millions de dollars
(103,98 millions d'euros). Les Nations Unies vont également réajuster un autre
appel concernant la Côte d'Ivoire et quatre autres pays frontaliers (Burkina
Faso, Guinée, Ghana et Mali) ces prochains jours, a annoncé une porte-parole du
Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Elisabeth
Byrs. Selon des témoignages recueillis mardi, les forces soutenant le président
ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont pris le
contrôle de l'importante ville de Bondoukou, près de la frontière ghanéenne,
après des combats avec les militaires fidèles au chef d'Etat sortant Laurent
Gbagbo.




 




Le
médiateur nommé par l'UA "respecte" le refus de Ouattara





Challenges -

Le
Capverdien José Brito, désigné par l`Union africaine (UA) haut représentant pour
résoudre la crise post-électorale en Côte d`Ivoire, a affirmé lundi respecter la
décision d`Alassane Ouattara, qui le récuse comme arbitre face à Laurent Gbagbo.
"L`UA a donné mon nom" samedi comme son haut représentant en Côte d`Ivoire
chargé d`organiser des négociations entre les deux parties ivoiriennes en
conflit, "et le camp Ouattara l`a rejeté. Le président Ouattara a ses raisons,
que je respecte", a déclaré M. Brito, ex-ministre des Affaires étrangères de
son pays, dans un entretien téléphonique avec l`AFP. Il se trouvait à Cidade
Velha, sur l`île de Santiago, à environ 15 km de Praia. "Je pense qu`il n`est
pas possible d`avancer davantage (dans la mission) si cette position persiste.
Pour moi, le travail d`un haut représentant d`une instance internationale dans
un conflit d`une telle complexité n`est viable que s`il y a un consensus et que
toutes les parties l`acceptent sans aucune réserve. Ce n`est pas le cas, donc,
je présume que l`UA va analyser cette impasse et décider quelle est la meilleure
voie à suivre", a-t-il ajouté. Samedi, le camp d`Alassane Ouattara, reconnu
président par la communauté internationale à l`issue du scrutin de fin novembre
2010, avait rejeté le choix de M. Brito par l`UA, en évoquant "ses relations
personnelles et (...) ses accointances politiques, connues de tous en Côte
d`Ivoire, avec le président sortant, M. Laurent Gbagbo". Le camp de M. Gbagbo,
pressé par la communauté internationale de céder le pouvoir à M. Ouattara, avait
pour sa part indiqué accepter la désignation de M. Brito comme haut représentant
de l`UA. "Je connais le pays et la situation, je maîtrise parfaitement le
dossier et je connais aussi les acteurs. Le fait d`entretenir des relations plus
étroites




avec
M. Laurent Gbagbo, dans mon opinion, c`est un atout et pas une contrainte", a
affirmé José Brito. Il n`a pas fourni de détails sur ses relations avec M.
Gbagbo. "Mais je comprends qu`au-delà des intérêts nationaux, beaucoup d`autres
sont en jeu en Côte d`Ivoire en ce moment, notamment ceux de grandes puissances
comme les Etats-Unis et la France, et que la situation est, donc, complexe",
a-t-il poursuivi, sans s`étendre sur ces "intérêts". "Il y a un engagement par
rapport à la Côte d`Ivoire approuvé par l`UA, qui reconnaît M. Alassane Ouattara
comme président de la République", la mission du haut représentant consister à
"faciliter le dialogue entre les deux camps et remettre le pouvoir au président
élu. (...) Quelle que soit la prochaine décision de l`UA, je suis
inconditionnellement pour les initiatives qui peuvent promouvoir le dialogue et
ramener la paix en Côte d`Ivoire", a soutenu M. Brito.




 




Côte
d'Ivoire : les forces pro-Ouattara affirment avoir conquis la ville de Duékoué





Xinhuanet -

Les
forces "républicaines" favorables à Alassane Ouattara ont affirmé lundi avoir
lancé une offensive "victorieuse" sur la ville de Duékoué (ouest, 500 km
d'Abidjan) alors que plusieurs habitants de la localité faisaient encore état, à
la mi-journée, de tirs à l'arme lourde. "Duékoué est désormais sous notre
contrôle et nous allons continuer de progresser jusqu'à ce que l'ensemble de
l'ouest du pays soit aux mains des Forces républicaines", a déclaré le
responsable de la Communication des Forces nouvelles (FN, ex rébellion du nord)
à Man, Lanciné Mara. Selon Lanciné Mara, une opération de ratissage est
en cours en vue de "nettoyer toutes les poches de résistance". L'attaque,
lancée aux premières heures du jour, a fait plusieurs victimes tant parmi les
Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles au président sortant Laurent
Gbagbo que parmi la population civile surprise par les combats, a-t-on appris de
sources concordantes dans la localité. A la mi-journée, aucun bilan
officiel n'était disponible. Peu après 12h00 (locale et GMT), selon un
habitant de Man (80 km de Duékoué), plusieurs camions de troupes partis de Man
faisaient mouvement vers les lignes de front. Les Forces "républicaines",
composées de l'armée de l'ex rébellion et des éléments de l'armée régulière
ayant pris fait et cause pour Alassane Ouattara, ont ouvert lundi plusieurs
fronts, notamment à Guessabo (sortie est de Duékoué) et Bangolo (sortie ouest de
Duékoué), prenant leurs adversaires des DFS en sandwich. Les FDS
n'avaient pour alternative que de se replier vers Guiglo (au sud de Duékoué)
également dans le viseur des forces "républicaines", selon les forces
pro-Ouattara. Les villes de Duékoué et Guiglo étaient le fief de
plusieurs milices pro-Gbagbo sans compter les supplétifs libériens qui appuient
les FDS. Duékoué est la sixième localité conquise par les forces
pro-Ouattara, après Zouan-Hounien, Bin-Houyé, Toulepleu, Doké, et Bloléquin.




 




Est
ivoirien : les forces pro-Ouattara dans la ville de Bondoukou (témoins)




La
Libre -

Les
forces soutenant le président ivoirien reconnu par la communauté internationale
Alassane Ouattara se trouvaient lundi soir dans la ville de Bondoukou (est),
après des combats avec les militaires fidèles au chef d`Etat sortant Laurent
Gbagbo, ont rapporté des témoins. "Depuis 19H00 (locales et GMT), on
entend des tirs de kalachnikov et d`armes lourdes. On nous a dit que les Forces
républicaines (pro-Ouattara) sont entrées", a dit à l`AFP une habitante.
Plusieurs habitants ont rapporté plus tard des scènes de liesse."Les gens sont
sortis, ils applaudissent, certains crient « guerrier, guerrier! » en voyant les
combattants pro-Ouattara", a indiqué une autre femme. "Les forces
pro-Ouattara, dans des 4x4 ou à pied, vont vers la sortie sud de la ville",
a-t-elle ajouté. Une source à l`état-major des Forces républicaines, basé
à Bouaké (centre), a affirmé à l`AFP: "on a pris Bondoukou et nos gars
progressent vers Tanda", au sud. "On ne voit que les Forces républicaines
à travers la ville", a rapporté un journaliste local. Il n`était
cependant pas possible dans l`immédiat de dire si les Forces républicaines
contrôlaient en totalité la ville, située dans la zone sud restée sous le
contrôle du gouvernement Gbagbo après le putsch raté en 2002 de
l`ex-rébellion qui forme l`essentiel des forces pro-Ouattara.




Pour
la première fois depuis le début de la crise née de la présidentielle de
novembre, le camp Ouattara a lancé lundi matin une offensive en plusieurs
directions: dans l`ouest à Duékoué, dans le centre-ouest à Daloa et dans l`est




à
Bondoukou.




 




Côte
d'Ivoire: grande offensive des forces pro-Ouattara




La
Libre –

[...]
Les combattants pro-Ouattara, qui progressent dans l'Ouest frontalier du
Liberia depuis fin février, ont attaqué vers 05H00 (locales et GMT) la ville de
Duékoué (ouest), ville stratégique et porte d'entrée de la principale zone de
production du cacao. Les combats contre l'armée fidèle au président sortant
Laurent Gbagbo, appuyée par des miliciens, ont duré plusieurs heures. Dans la
soirée, les forces pro-Ouattara affirmaient contrôler "entièrement" la ville
après avoir "éteint une poche de résistance", alors qu'auparavant l'armée avait
assuré que les combats se poursuivaient. La ville constitue un important
carrefour de l'Ouest ivoirien: la route de l'est mène à la capitale politique
Yamoussoukro et celle du sud au port de San Pedro, plus grand port d'exportation
de cacao au monde, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial. Ces
nouveaux affrontements interviennent au moment où la situation humanitaire ne
cesse de se dégrader - avec, selon l'ONU, près d'un million de déplacés - et
font craindre de nouveaux mouvements massifs de population. "Il y a une
offensive généralisée sur toute la ligne de front" qui coupe depuis 2002 le
pays, le nord étant contrôlé par les combattants pro-Ouattara et le sud par les
Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles au président sortant, selon une
source à l'état-major FDS. "Il y a eu une attaque des rebelles à Duékoué
(ouest), une attaque sur le 2ème bataillon de Daloa (centre-ouest) et une autre
près de Bondoukou (est)", a-t-elle dit. "A Duékoué, les combats se poursuivent.
A Daloa et Bondoukou, les attaques ont été repoussées", a-t-elle affirmé dans
l'après-midi. A l'état-major des Forces républicaines, nouvelle dénomination des
forces pro-Ouattara, rassemblant essentiellement les ex-rebelles des Forces
nouvelles (FN), cette offensive sur plusieurs fronts a été confirmée. A
Bondoukou, près de la frontière ghanéenne, les forces pro-Ouattara se trouvaient
lundi soir dans la ville après des combats. "Les gens sont sortis, ils
applaudissent, certains crient « guerrier, guerrier! » en voyant les combattants
pro-Ouattara" à bord de 4x4 ou à pied, a indiqué une femme. Une source à
l'état-major des Forces républicaines, basé à Bouaké (centre), a affirmé à
l'AFP: "on a pris Bondoukou et nos gars progressent vers Tanda", au sud. "On ne
voit que les Forces républicaines à travers la ville", a rapporté un journaliste
local. Il n'était cependant pas possible dans l'immédiat de dire si le camp
Ouattara contrôlait en totalité la ville. [...]




 




Côte
d'Ivoire : l'ex-rébellion reprend l'offensive




Le
Figaro -

La
drôle de guerre continue en Côte d'Ivoire. Quand la situation apparaît de plus
en plus bloquée sur les plans diplomatique et politique, les armes parlent. De
plus en plus souvent. Deux fronts se dessinent dans le pays où s'opposent les
partisans du président élu, Alassane Ouattara, à ceux de Laurent Gbagbo, qui
s'accroche au pouvoir depuis quatre mois. L'un dans Abidjan et l'autre dans
l'Ouest. Si le premier est calme, le second, s'agite. Lundi, alors que la
capitale économique connaissait un certain répit, une offensive a été lancée sur
Duékoué et Guiglo. À l'aube, les anciens rebelles, qui tiennent la partie nord
du pays depuis 2002, maintenant unis au sein des Forces républicaines de Côte
d'Ivoire (FRCI), ont attaqué ces villes tenues par les troupes fidèles à Laurent
Gbagbo. Selon des témoins des tirs d'armes lourdes ont résonné toute la matinée.
Dans l'après-midi, la situation était confuse. [...] Pour le capitaine
Lacine Mara, porte-parole des troupes pro-Ouattara dans l'Ouest, Duékoué était
tombée. «Nos hommes sont dans la ville. Il reste des poches de résistance mais
l'essentiel est fait», commentait un haut gradé des FRCI. Du côté des
loyalistes, on confirmait les combats tout en donnant une lecture radicalement
différente. «Nous avons été assaillis. Nous contrôlons une partie de la ville et
ils en contrôlent une partie», affirmait ainsi, Yao Yao, chef du Front de
libération du grand Ouest (Fligo), une milice de Laurent Gbagbo. À Abidjan, un
conseiller du président autoproclamé assurait même que les «rebelles ont été
repoussés de plusieurs kilomètres». Qui croire? Dans ces guerres loin des
regards internationaux, où s'affrontent peu d'hommes, les victoires sont souvent
longues à se forger et les certitudes à acquérir. La prise de Duékoué,
ville aux mains de Laurent Gbagbo depuis 2002, verrou stratégique aux routes qui
mènent au Liberia voisin, représenterait une réussite pour l'ex-rébellion. Or,
les proches de Alassane Ouattara affirment que le Libéria sert de base
d'approvisionnement et de recrutement aux pro-Gbagbo. Mais surtout Duékoué ouvre
la voie vers les zones cacaoyères, la principale richesse de la Côte d'Ivoire,
puis vers le port de San Pedro. Ce mouvement, encore hautement hypothétique,
encerclerait plus encore le président autoproclamé. [...]




 




Côte
d'Ivoire : "deux poids deux mesures" dans la mobilisation internationale
(avocats de Ouattara)




AFP

– Paris -  Les avocats d`Alassane Ouattara, reconnu président de la Côte
d`Ivoire par la communauté internationale, ont déploré lundi qu`il y ait "deux
poids deux mesures dans la mobilisation internationale", souhaitant en Côte
d`Ivoire "l`usage de la force légitime" comme en Libye. "J'ai l`impression que
la Côte d`Ivoire devient le drame oublié ou occulté. On a lancé une opération en
Libye craignant que Kadhafi [...] assassine des gens à Benghazi, alors que (le
président sortant de la Côte d`Ivoire) Laurent Gbagbo a déjà commencé à
assassiner des gens et continue", a déclaré Me Jean-Paul Benoit lors d`une
conférence de presse, estimant qu`il y avait "deux poids, deux mesures dans la
mobilisation internationale". "La Côte d`Ivoire mérite un intérêt public
international" et les populations du pays "une sollicitude au moins égale à
celle dont bénéficie le malheureux peuple libyen", a ajouté Me Jean-Pierre
Mignard. Les deux avocats de "la République de Côte d`Ivoire" demandent à la
communauté internationale "l`usage de la force légitime", comme "on l`a fait en
Libye". "Actuellement, la force c`est Gbagbo qui l`emploie, il faut l`arrêter.
Il n`a pas une armée puissante face à L`Onu. C`est une affaire qui peut prendre
24 heures", estime Me Benoit, tout en soulignant qu`une telle intervention
devait se faire "dans le cadre du droit" et avec "un consensus international".
Les deux avocats ont adressé le 9 mars un "mémorandum" à la Cour pénale
internationale (CPI), accusant Laurent Gbagbo et ses services de sécurité de
"crimes contre l`humanité". Ils souhaiteraient que le procureur de la CPI "se
saisisse de lui-même", sans attendre que la Côte d`Ivoire le fasse, a expliqué
Me Mignard. Le pays, qui a signé le statut de Rome (qui a créé la CPI), n`a pas
encore ratifié le texte, car "le parlement n`est pas en mesure" de le faire
actuellement, a-t-il ajouté. Selon lui, "la CPI a largement de quoi se déclarer
compétente". "Le procureur peut se saisir. Tout retard pris a des conséquences.
Nous sommes dans une situation de non assistance à peuple en péril", a insisté
le conseiller.




 





Veillée d'armes en Côte d'Ivoire





Europe1 online

- La crise ivoirienne prend un virage militaire, les combats se multiplient dans
plusieurs villes. Les forces soutenant le président ivoirien reconnu par la
communauté internationale Alassane Ouattara ont lancé lundi une grande offensive
militaire, quatre mois jour pour jour après le début d'une meurtrière crise
postélectorale toujours dans l'impasse. Jusqu'ici, les combats entre les hommes
d'Alassane Ouattara et les fidèles du président sortant Laurent Gbagbo étaient
limités à l'extrême ouest du pays et à Abidjan, la capitale économique. Mais les
affrontements militaires se généralisent depuis le début de la semaine le long
de la ligne de démarcation coupant en deux le pays depuis 2003. Combats à
Duékoué, Daloa et Bondoukou. Les combattants pro-Ouattara, qui progressent dans
l'Ouest frontalier du Liberia depuis fin février, ont attaqué vers 05 heures la
ville de Duékoué, ville de l'ouest du pays et stratégique porte d'entrée de la
principale zone de production du cacao. Les combats contre l'armée fidèle au
président sortant Laurent Gbagbo, appuyée par des miliciens, ont duré plusieurs
heures. Dans la soirée, les forces pro-Ouattara affirmaient contrôler
"entièrement" la ville après avoir "éteint une poche de résistance", alors
qu'auparavant l'armée avait assuré que les combats se poursuivaient.  Des
combats ont également eu lieu à Daloa, au centre du pays, et à Bondoukou, le
long de la frontière est. A Abidjan, les habitants ont entendu des tirs d'armes
automatiques, les partisans de Ouattara cherchant à chasser ceux de Gbagbo du
centre de la ville. [...]