REVUE DE PRESSE DU MARDI 29 MARS 2011

29 mar 2011

REVUE DE PRESSE DU MARDI 29 MARS 2011








Communiqué/la Crise ivoirienne - Le Ghana s'aligne sur la décision de la CEDEAO




Le
Patriote

 - Le
Gouvernement de la République du Ghana suit avec une attention particulière
l'évolution récente de la situation politique et sécuritaire née du deuxième
tour des élections présidentielles du 28 Novembre 2010 en Côte d'Ivoire. En
effet, le Gouvernement porte un intérêt particulier aux efforts fournis de l'UA,
de la CEDEAO et de la communauté internationale, notamment à la déclaration
faite par le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine reconnaissant
Alassane Ouattara comme l'élu desdites élections. Le Gouvernement du Ghana
réitère donc son soutien à la position de l'Union Africaine qui, en plein accord
avec celles de la CEDEAO et des Nations Unies, respecte l'intégrité du processus
électoral en Côte d'Ivoire. En tant que membre influent de la CEDEAO et de l'UA,
le Ghana reste attaché au processus de paix en Côte d'Ivoire et fait sien sans
équivoque la décision collective de la CEDEAO et de l'Union Africaine. Le
Gouvernement réaffirme son engagement au processus en cours initié par. le
Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine en usant de ses capacités de
médiation, de conciliation et de la construction de la paix afin de tirer la
Côte d'Ivoire vers une dispensation démocratique plus accommodante et plus
rassurante suivant le choix légitime de population ivoirienne. De ce fait, le
Gouvernement du Ghana invite toutes les parties prenantes de se ressaisir, de
s'approprier l'initiative de paix du Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA et
de coopérer pleinement avec la CEDEAO, l'UA et la Communauté internationale dans
la recherche d'une solution pacifique à cette crise pour que cesse les pertes en
vie humaine et de biens et autres violations de droits fondamentaux de l'homme
en Côte d'Ivoire.




 




Le Haut
représentant de l'UA jette l'éponge





L'Inter

 - Le
Haut représentant de l'UA pour la Côte d'Ivoire, l'ancien ministre cap-verdien
des Affaires étrangères, José Brito, nommé le samedi 26 mars dernier a été
aussitôt récusé par Alassane Ouattara, qui a estimé que le nouveau médiateur est
« un ami » de son rival Laurent Gbagbo. Interrogé hier lundi 28 mars 2011 par
Radio France internationale (RFI), José Brito a indiqué que l'UA pourrait être à
la recherche d'un nouveau négociateur dans cette crise, si un camp continue de
le récuser. « Nous attendons maintenant les discussions pour savoir s'il est
possible de trouver un médiateur qui bénéficie de l'accord des deux parties. De
notre côté, pour pouvoir accepter, nous devons être effectivement un élément de
confiance », a soutenu M. Brito, présenté par le camp Ouattara comme un « ami »
du président Laurent Gbagbo, déclaré élu et investi par le Conseil
constitutionnel. Le président du RDR, Alassane Ouattara, reconnu vainqueur du
scrutin présidentiel de novembre en Côte d'Ivoire par une partie de la
communauté internationale et soutenu par la rébellion ivoirienne, a récusé le
week-end José Brito. Il a été nommé le samedi 26 mars 2011 avec une feuille de
route claire. « Il œuvrera notamment à la tenue, sous l'égide de l'UA et de la
CEDEAO de négociations entre les parties ivoiriennes afin d'élaborer un schéma
de mise en œuvre des propositions entérinées par l'UA le 10 mars à Addis-Abeba
», rapporte le communiqué de la nomination de José Brito. Alassane Ouattara
avait exprimé son regret face au choix de cette personnalité, dénonçant que l'UA
ne l'ait pas consulté auparavant compte tenu de ses relations personnelles et «
de ses accointances politiques connues de tous » avec Laurent Gbagbo. Selon le
président soutenu par Nicolas Sarkozy, « cette décision n'est pas conforme à la
volonté exprimée de nommer un ancien chef d'Etat dans cette fonction ». Pour le
Cap-verdien, cela pourrait être une perspective mais le choix d'une personne qui
connait bien Laurent Gbagbo dans le règlement de la crise pourrait faciliter les
choses. « C'est une perspective. Je pense que ce qu'il faut en ce moment, c'est
qu'il y ait des personnes qui parlent avec les deux parties. Et dans ce cadre,
le fait d'être ami du président Gbagbo peut-être utile pour pouvoir parler avec
lui. Nous pensons d'ailleurs que les propositions de l'Union africaine sont
celles qui répondent le mieux à la situation, d'autant plus que pour le
Cap-Vert, un des aspects importants c'est de tout faire pour éviter la guerre »,
a estimé José Brito sur Rfi.fr. Il avait été accepté par le camp Gbagbo,
annonçant que c'était à l'UA de décider. « Le Cap-Vert a toujours fait preuve de
neutralité dans le conflit. Et un bon arbitre doit être neutre. C'est donc une
bonne proposition. La neutralité du Cap-Vert peut permettre de faire avancer les
choses, l'autre camp cherche un arbitre qui soit partisan, je comprends un peu
son attitude. Le droit c'est le droit. Le plus important, c'est que la personne
soit issue d'un pays ayant montré sa neutralité. Il ne vient pas en son nom mais
au nom de l'UA. Le plus important, c'est la neutralité du pays », avait indiqué
le porte-parole du gouvernement Aké N'gbo, Ahoua Don Mello. Après cette
récusation du médiateur de l'UA par le camp Ouattara, quelle pourrait être la
position de Laurent Gbagbo face la nomination d'un autre négociateur ? L'on
risque alors de s'enfoncer dans une crise sans aucune possibilité de médiation.




 




L'antenne HCR de
Tabou fermée




Agence de Presse
Ivoirienne (AIP) -
 
L'antenne
du Haut- commissariat des Nations Unies aux réfugiés  (HCR) de Tabou (sud-ouest,
région du Bas- Sassandra) a fermé ses portes pour des raisons de sécurité",
explique-t-on.  Le personnel a quitté la ville laissant les locaux sous la
surveillance des vigiles.  Cette organisation onusienne est implantée à Tabou
depuis 1990, à la suite de la guerre civile du Libéria et prenait en charge près
de 14.000 réfugiés originaires de ce pays voisin à la Côte d'Ivoire,
rappelle-t-on.




Toulepleu
- Le CICR apporte une aide d'urgence à une ville dévastée




Le
Patriote

 - Le
Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire
viennent de mettre en place une aide d'urgence. Ce, visant à secourir les
habitants de Toulepleu, ville de l'ouest de la Côte d'Ivoire touchée de plein
fouet par le conflit armé. Alors qu'elle comptait entre 40 et 50 000 habitants
avant les combats, seules quelques 3 000 personnes sont restées dans la ville ou
à proximité. Les autres ont fui dans les alentours et au Libéria. « Les familles
restées dans la zone de Toulepleu manquent de nourriture, d'eau, d'électricité
et n'ont pas accès aux soins de santé. La ville est dévastée, aucune maison n'a
été épargnée et l'hôpital a été abandonné », explique Dominique Liengme, cheffe
de la délégation du CICR à Abidjan. » Le CICR et la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire
sont en train d'aménager un poste de santé afin de fournir des soins d'urgence
en attendant que l'hôpital soit de nouveau fonctionnel. Quinze tonnes de riz,
cinq tonnes de haricots blancs, 2 500 litres d'huile et du sel iodé sont en
cours d'acheminement pour être distribués aux familles restées à Toulepleu.
L'objectif de cette opération est non seulement de répondre aux besoins les plus
urgents des résidents, mais aussi de rétablir des conditions permettant aux
déplacés et aux réfugiés de revenir en ville. En collaboration avec une équipe
de la Compagnie ivoirienne d'électricité, le CICR a rétabli le courant dans la
partie sud de Toulepleu, où est situé l'hôpital de la ville. « Il faudra encore
quelques jours pour que l'électricité revienne dans la partie nord également, ce
qui est indispensable pour faire redémarrer la distribution de l'eau potable et
pour permettre aux habitants de se sentir plus en sécurité », précise Mme
Liengme. L'attention du CICR en Côte d'Ivoire se porte également de plus en plus
sur les besoins humanitaires à Abidjan, en particulier pour les déplacés.
Aujourd'hui, 500 personnes dans un centre d'accueil à Abobo ont reçu des
articles d'hygiène (savons, eau de javel) et des kits de pansements ont été
distribués au poste de santé sur place. Parallèlement, les évaluations dans les
autres sites à Abidjan continuent.




 




Gilles
Yabi (International Crisis Group): "L'ONU doit protéger les civils en Côte
d`Ivoire"




Le
Patriote

 - Le
blocage persiste en Côte d'Ivoire. Gilles Yabi, directeur du bureau Afrique de
l'Ouest à International Crisis Group soutient qu'il faut maintenir la pression
pour forcer Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir et immédiatement renforcer le
mandat de la force de l'ONUCI pour protéger les civils. RFI : L'Union
africaine s'est prononcée, on le sait, une nouvelle fois sur la légitimité du
seul Alassane Ouattara comme président de Côte d'Ivoire, position réitérée ce
jeudi 24 mars par la Cedeao. Croyez-vous encore que Laurent Gbagbo puisse
accepter de quitter le pouvoir ?
G.Y : Je pense qu'il faut lui accorder
encore une chance. L'Union africaine a décidé de nommer un haut représentant qui
sera chargé d'initier un dialogue entre les parties ivoiriennes. Il devrait
pouvoir proposer à nouveau une dernière chance de retrait pacifique de Laurent
Gbagbo, peut-être avec des garanties pour sa sécurité. Mais à mes yeux, et pour
l'organisation ICG, les chances que Laurent Gbagbo accepte une ultime
proposition de ce type sont quand même assez limitées, par rapport aux chances
qu'il s'enferme dans une logique absolue de maintien au pouvoir. [...] RFI : Si
Laurent Gbagbo maintient sa position. Quelles sont les solutions de sortie de
crise ?
G. Y : Pour nous, même s'il faut faire cette dernière offre de
départ pacifique à Laurent Gbagbo, il faut déjà se préparer au scénario du pire
et prendre des mesures pour protéger les populations civiles. Ce qui est
beaucoup plus préoccupant depuis plusieurs semaines, c'est qu'on a de plus en
plus de groupes armés qui sont impliqués dans les violences, dont certains n'ont
pas une chaîne de commandement claire et identifiable. On a donc l'impression
qu'il sera difficile d'arrêter cette violence déconcentrée. Des négociations
doivent s'accompagner, dès maintenant, d'une stratégie sécuritaire et militaire
qui devrait passer par de nouvelles mesures, notamment pour l'opération des
Nations unies en Côte d'Ivoire. [...] RFI : Au fond, on est quasiment revenu à
la situation de septembre 2002, lorsqu'a débuté la rébellion des Forces
nouvelles...Est-ce que ce n'est pas un échec pour la communauté internationale,
pour l'ONU ?
  G. Y : Si la Côte d'Ivoire revient à une situation en fait
plus grave qu'en 2002, c'est forcément un échec de tous les acteurs qui ont eu à
jouer un rôle dans les tentatives de résolution de cette crise. Mais il y a,
avant tout, un échec des acteurs ivoiriens eux-mêmes. Toutefois, il est
important de rappeler que depuis 2002, il y a eu énormément d'accords de paix,
dont celui de Ouagadougou en 2007, qui amené une certaine accalmie sur le plan
sécuritaire sur l'ensemble du territoire et il faut rappeler que tout ce
processus a mené à l'organisation d'une élection présidentielle. Il y a eu un
premier tour. Il n'y a pas eu de contestation du camp présidentiel pour estimer
que les conditions n'étaient pas réunies pour aller à l'élection. Je rappelle
également qu'il y a eu des négociations permanentes sur tous les éléments du
processus électoral, y compris sur les listes électorales. Je rappelle que la
Commission électorale elle-même a été remodelée et sa présidence, notamment sur
la base d'une protestation de Laurent Gbagbo en janvier 2010, qui avait
également dissous le gouvernement à cette occasion. Donc Laurent Gbagbo est allé
à l'élection, comme les autres candidats, sur la base de compromis qui ont été
négociés entre acteurs ivoiriens. Alors il est trop facile ensuite d'estimer que
les conditions n'étaient pas réunies pour aller à cette élection, alors que,
jusqu'au second tour, tout le monde était d'accord pour y aller. Quelques jours
avant le second tour s'est tenu un débat télévisé entre Alassane Ouattara et
Laurent Gbagbo, qui s'est d'ailleurs assez bien déroulé et qui avait rassuré les
Ivoiriens sur la capacité du pays à sortir de la crise par l'élection
présidentielle. Ce qui s'est passé ensuite, c'est une stratégie de confiscation
de pouvoir. [...]




 




Côte
d'Ivoire : l'ONU enquête sur des fuites de documents





Abidjan.net

- Les Nations unies enquêtent sur des fuites de documents qui auraient été
transmis aux forces du président sortant Laurent Gbagbo en Côte d`Ivoire, ont
indiqué des responsables de l'ONU lundi. Selon le Wall Street Journal, la fuite
de ces documents pourrait avoir conduit à l`enlèvement de deux employés de l`ONU
en février. Le quotidien a également indiqué que ces documents contenaient des
détails sur l`utilisation d`hélicoptères par les forces de maintien de la paix
de l`ONU. "Il y a une enquête et c`est quelque chose que nous prenons au
sérieux", a expliqué le porte-parole de l`ONU Martin Nesirky. M. Nesirky n`a pas
confirmé que ces informations aient pu être transmises au camp Gbagbo. Mais un
autre responsable de l`ONU, parlant sous couvert d`anonymat, a expliqué que la
fuite de ces documents était liée à l`enlèvement de deux membres de l`ONU par
des jeunes pro-Gbagbo à un barrage routier à Abidjan en février. Des numéros des
plaques d`immatriculation de véhicules de l`ONU ont été fournis aux forces de
police de M. Gbagbo, selon le Wall Street Journal. Le quotidien a ajouté que des
employés locaux de l'ONU sont soupçonnés d`avoir livré des détails sur trois
hélicoptères d`attaque MI-24 des Nations unies aux forces militaires loyales à
M. Gbagbo. M. Gbagbo refuse de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, le
président internationalement reconnu comme le vainqueur des élections de
novembre dernier. Des centaines d`Ivoiriens ont été tués dans des combats.
(Source AFP)




 




Les FN
attaquent sur plusieurs fronts





L'Inter

 – [...]
Les soldats de Guillaume Soro ont attaqué la ville-carrefour de Duékoué à 5h du
matin, a-t-on appris de source militaire. Ils ont engagé les hostilités en
attaquant plusieurs positions des Forces de défense et de sécurité (FDS),
restées fidèles au président déclaré élu et investi par le Conseil
constitutionnel, Laurent Gbagbo. De façon simultanée, les soldats Fn ont attaqué
sur trois fronts. «Nous avons engagé les hostilités pour sécuriser le Grand
Ouest, en particulier Duékoué et Guiglo (située à une trentaine de km au
sud-ouest), où des miliciens sèment la terreur», a affirmé à l'AFP le
porte-parole militaire des Forces nouvelles, le commissaire Seydou Ouattara
depuis leur fief de Bouaké, ajoutant que : «On a encerclé Duékoué et il est
possible que les deux villes, Duékoué et Guiglo, tombent aujourd'hui (hier
lundi, Ndlr)». Des combats entre ces deux forces (Fds et Fafn) faisaient rage
jusqu'à la tombée de la nuit. «Nos positions ont été attaquées par des rebelles
dès 05H00 (locales et GMT) sur la base située à l'entrée ouest de Duékoué. Les
tirs venaient de partout, on avait l'impression d'avoir été encerclés. Nous
avons réussi un repli tactique (depuis la base située à l'entrée ouest de la
ville). Mais nous comptons deux morts, dont le chef de compagnie, et trois
blessés. Jusqu'à présent, les tirs continuent d'être entendus dans la ville», a
confirmé à l'AFP un élément des FDS. L'électricité aurait été même coupée dans
la ville. Plusieurs habitants joints au téléphone depuis Abidjan ont expliqué
que les tirs à l'arme lourde continuaient de se faire entendre en début
d'après-midi alors que les deux forces, notamment les FN qui se font désormais
appeler Forces républicaines et l'Armée nationale de Côte d'Ivoire,
revendiquaient le contrôle de la ville, considérée comme l'une des villes
carrefour les plus stratégiques du pays. En effet, la route de l'est mène à la
capitale politique Yamoussoukro et celle du sud au port de San-Pedro, plus grand
port d'exportation de cacao au monde, dont la Côte d'Ivoire est le premier
producteur mondial. Ce port est très convoité par Guillaume Soro, chef des Fn,
et ses hommes, qui tentent de le prendre depuis septembre 2002. Les combats,
notamment aux mortiers, étaient plus violents dans le quartier Carrefour, dans
l'ouest de Duékoué, ont rapporté des habitants. «Les tirs de mortiers
continuent, dans n'importe quel sens. On reste chez nous. On a vu des FDS
(Forces de défense et de sécurité, loyales à M. Gbagbo) dans la rue », a indiqué
un habitant de Duékoué joint au téléphone, assurant que «beaucoup de gens sont
venus se réfugier dans la mission catholique de la ville». Un autre témoin a
indiqué : «on entend des tirs à l'arme lourde dans plusieurs endroits de Duékoué
depuis très tôt ce matin. Il y a de violents combats mais on ne sait pas de quoi
il s'agit». «Il y a les tirs de mortiers depuis 04H00 (locales et GMT). Jusqu'à
présent, ça tire. On reste chez nous. Ce sont les rebelles qui veulent entrer
dans la ville», a ajouté un autre résident de Duékoué. Les forces d'Alassane
Ouattara, dirigées par son Premier ministre, Guillaume Soro, ont décidé de mener
une grande offensive sur Duékoué et Guiglo depuis la fin de la semaine dernière
pour disent-elles sécuriser l'ouest ivoirien. Par ailleurs, la localité de
Bédiala, non loin de Daloa, le chef lieu de région du Haut-Sassandra, a vécu
également des affrontements, a-t-on appris hier. Mais les combattants des FN
affirmaient en début de soirée avoir le contrôle de cette localité qui constitue
l'un des greniers du pays et annonçait une progression vers Daloa. Le camp
Ouattara avait annoncé avec le représentant du secrétaire général des Nations
unies en Côte d'Ivoire, Young Jin Choi, le départ du pouvoir du président
Laurent Gbagbo avant la fin du mois de mars 2011. [...]




 




Duékoué
aux mains des Frci - Les forces pro-Gbagbo en fuite





Nord-Sud

 - Les
Forces républicaines de Côte d'Ivoire poursuivent avec brio leur combat pour la
sécurisation du grand Ouest du pays. Très tôt dans la matinée du lundi 28 mars
2011 à 6h00, les troupes dirigées par le commandant du groupement Tactique 1 ont
mis les pieds dans la ville stratégique de Duékoué qui, jusqu'à dimanche à
minuit, était entièrement sous contrôle des miliciens et mercenaires libériens,
appuyés des ex-Fds pro-Gbagbo. « Nos forces ont entièrement quadrillé la ville
qui est totalement entre nos mains. Pour le moment, nos soldats procèdent au
ratissage de la ville que nous comptons pacifier cette journée », a déclaré le
chargé de communication du groupement tactique 1, Mara Laciné. Selon des
habitants de la cité du "Guémon", « c'est tard dans la nuit de dimanche, aux
environs de 23h, que des tirs sont entendus aux alentours de la ville. A l'aube,
ces tirs se sont intensifiés dans la matinée vers 5h30. Vers 9h, nous apercevons
par les fenêtres de nos maisons les combattants des Frci. J'ai aussi vu des Fds
dans deux cargos militaires prendre la direction de Guiglo à toute vitesse, et
je pense qu'ils sont en train de fuir la ville », explique GM, un habitant de
Duékoué, joint au téléphone. Selon une source proche des Forces républicaines,
les hommes du général Bakayoko ont dans leur offensive sur Duékoué ouvert au
même moment trois fronts sur Duékoué. Les entrées nord, est et sud. Laissant
comme seule issue, la sortie ouest, côté Guiglo. Ce qui leur a permis de prendre
en "sandwiche" les miliciens et mercenaires à la solde de l'ancien chef d'Etat.
Ces derniers, selon Mara Laciné, comptent beaucoup de victimes dans leurs rangs.
« Il y a eu beaucoup de morts côté ennemis mais pour l'heure, il est difficile
de dresser un bilan », précise-t-il. Cette prise de contrôle de la ville de
Duékoué par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire constitue un réel motif de
soulagement pour les populations de cette ville, en proie à des atrocités et à
une barbarie sans nom de la part des miliciens et mercenaires de Laurent Gbagbo.
Ceux-ci opèrent par des tueries de civils, expropriations de biens matériels et
viols de femmes. Leurs cibles, les militants du RHDP, les ressortissants de la
sous-région ouest-africaine, les peuples baoulé, malinké et dan. Ces peuples ont
à plusieurs reprises appelé les Forces républicaines au secours. Cette fois-ci,
l'on peut dire sans risque de se tromper que l'appel des populations a été
entendu. Au moment où nous mettions sous presse, nous avons appris auprès
d'habitants que les forces pro-Gbagbo avaient reçu le renfort de deux chars et
étaient entrées dans le quartier ouest de la ville, KôKôma, essentiellement
peuplé d'allogènes. Elles auraient engagé des représailles contre la population
et incendié des domiciles. L'imam Fofana de la mosquée Méité et sa femme ont
ainsi été tués.




 




Le préfet
de Daloa a fui





Nord-Sud

 - Les
Frci seraient aussi aux portes de Daloa et Bondoukou. Elles ont déjà pris le
centre de formation militaire de Torogué, situé près de Daloa dont le préfet,
Dakoury D. Lohori, a fui la ville hier pour une destination inconnue.




 





Affrontements avec leurs frères d'arme des ex-FAFN - Les ex-FDS refusent de
soutenir l'imposture




Le
Patriote

 - Le
délitement au sein de l'armée se poursuit. Après Bloléquin, la ville de Duékoué
était sur le point de tomber hier aux mains des Forces républicaines de Côte
d'Ivoire. La ville la plus stratégique de l'ouest a été pénétrée presque sans
combats réels. Les forces encore loyales à Laurent Gbagbo avaient déjà déserté
la localité, laissée à la merci des miliciens. L'arrivée des FRCI a pu mettre
fin aux pillages, viols et autres tueries perpétrés par les hommes de Julien
Mompoho de l'AP-Wê, Yao Yao du Flgo et les miliciens libériens LIMA qui
écumaient les rues et ruelles de la ville. Au-delà de cette nouvelle avancée
militaire des FRCI, il faut voir dans l'attitude des derniers FDS de Duékoué la
volonté de soldats conscients du changement du camp de la légitimité. Les ex-
FDS savent qu'aujourd'hui, se faire tuer pour Laurent Gbagbo, est un sacrifice
inutile. L'ancien président depuis le 28 novembre n'incarne plus la légitimité
et la République. Laurent Gbagbo qui doit quitter le pouvoir s'est engouffré
dans une voie suicidaire dans laquelle il veut entraîner le maximum de ses
compatriotes. Non pas par amour de la patrie comme il le prétend, mais plutôt
par orgueil et pour des considérations tribales. Le combat de Laurent Gbagbo
n'est plus celui de la Côte d'Ivoire qui aspire aujourd'hui à la paix. Mais
celui de lui et de son clan qui redoutent l'après-pouvoir, après avoir commis
les crimes les plus atroces et inhumains que la Côte d'Ivoire ait connu dans son
histoire. Au fur et à mesure que le temps passe, la raison commence à gagner les
hommes de troupe. Nourris à la mamelle de la haine tribale, les hommes du
général Philipe Mangou comprennent que, s'ils n'y prennent garde, ils risquent
d'être sacrifiés sur l'autel des intérêts claniques d'un régime fini et vomi par
la grande partie des Ivoiriens. Ils ont compris que le combat dans lequel on
veut les entraîner n'a rien de patriotique. Et refusent donc de se faire tuer
dans de telles circonstances. Le comportement des ex-FDS encore loyales à
Laurent Gbagbo est une reconnaissance de la légitimité du président Alassane
Ouattara. Un refus de cautionner l'imposture qui n'a que trop duré. Le temps de
la remise en cause a sonné et les hommes des Forces armées régulières de Côte
d'Ivoire entendent faire leur aggiornamento. Pour épouser les valeurs de la
nouvelle armée républicaine de Côte d'Ivoire avec leurs frères d'arme des
ex-Forces nouvelles. C'est la raison pour laquelle il ne peut y avoir de
véritables combats entre eux. Après donc Duékoué, il est sûr que d'autres
ralliements se feront dans les rangs des hommes du général Philipe Mangou




 




Abobo/
Entre bombardements et crise humanitaire - Les populations entre angoisse et
misère




Le
Patriote

 -
Boutiques et magasins fermés à double tour. Rues presque désertes. Des endroits
autrefois bondés de monde, présentant un visage de cimetière. Abobo vit
aujourd'hui dans l'angoisse et la peur. Entre les bruits de tirs d'obus et
d'armes automatiques, les quelques habitants encore présents dans la commune
préfèrent rester terrés chez eux. Nous sommes le jeudi 24 mars 2011. Très tôt le
matin, les hommes et femmes de la cité dortoir ont été réveillés par des tirs à
l'arme lourde. Une situation qu'ils vivent quotidiennement depuis bientôt deux
mois, mais à laquelle ils ne peuvent s'habituer. Habitant de la commune, Fofana
Adama déplore cette nouvelle habitude malheureuse. « Du matin au soir, tous les
jours, c'est la même chose. Nous n'entendons que des coups de feu, des bruits
d'armes de toutes sortes et cela est bien dommage», regrette-t-il avec beaucoup
d'amertume. Pendant que nous échangeons avec notre interlocuteur, des tirs
sporadiques à l'arme lourde continuent de retentir. Du quartier « Habitat » où
nous sommes, on a l'impression que les affrontements se passent juste derrière
la maison, avec des bruits assourdissants à crever les tympans. A Abobo, ces
crépitement d'armes lourdes et automatiques sont devenus monnaies courantes. «
Au départ, la situation était beaucoup difficile. Nous n'arrivions presque pas à
dormir. Nos enfants étaient constamment effrayés », raconte Alice, habitant non
loin de l'escadron de la gendarmerie, communément appelé ''camp commando
d'Abobo''. Cette peur, Alice et ses parents qui ont préféré ne pas partir
d'Abobo, comme bon nombre de leurs voisins, la vivent quotidiennement. Une
angoisse à laquelle certains ont fini par se résigner. Cependant, du côté des
quartiers « Marley », « Derrière rail », « Kennedy », « Anador », et « Plateau
Dokui », les quelques rares personnes qui y vivent encore le sont avec une peur
bleue au ventre. « Nous sommes conscients qu'à tout moment, la situation peut
dégréner et que nous pouvons être victimes de « balles perdues » où même de tirs
d'obus, comme ce fut le cas récemment », redoute le jeune Bazoumana que nous
avons rencontré au quartier Marley. [...]


Au le plan des activités administratives et commerciales, Abobo
se trouve aujourd'hui dans l'impasse. Plus rien ne fonctionne. Commerces,
transports sont arrêtés. Cela, selon certains acteurs de ces secteurs, à cause
de l'environnement qu'ils jugent très peu favorable pour les affaires. Une
situation plutôt difficile pour les quelques ménages restés dans la communes.
Ceux-ci peinent aujourd'hui à se procurer, ne serait-ce que de la nourriture. «
Manger deux fois par jour relève aujourd'hui d'un véritable luxe à Abobo. Les
provisions en nourritures sont en train de finir », regrette à son tour dame
Kouamé Cristelle. Selon elle, il est de plus en plus difficile pour les
abobolais d'aller s'approvisionner dans les autres marchés d'Abidjan, notamment
à Adjamé (commune commerciale regorgeant plusieurs marché de gros), devenu aussi
une zone d'affrontement. A Abobo, les moyens de déplacement se font aussi rares.
Taxi-compteur, «gbaka», « Wôrô-woro », tous sont garé pour l'instant, en
attendant des jours meilleurs. [...]