REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 28 AVRIL 2011

28 avr 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 28 AVRIL 2011

RFI - Edition de 6 heures 30

█ C'est le ministère ivoirien de la défense qui a annoncé la mort d'Ibrahim Coulibaly. IB était le chef du « commando invisible » qui avait harcelé les forces pro-Gbagbo dès le mois de janvier et qui avait contribué à la chute de l'ancien régime. L'ancien putschiste a été tué hier en début de soirée dans le quartier d'Abobo son fief dans le nord d'Abidjan, où les forces républicaines favorables à Alassane Ouattara avaient lancé une offensive pour les désarmer. Stanislas Ndayishimiyé, l'envoyé spécial de RFI à Abidjan, nous en dit plus sur les circonstances de ce décès.

Stanislas Ndayishimiyé : IB a été tué hier soir vers 19h heure locale. Il y a deux versions sur les circonstances qui ont entouré sa mort. Selon une source proche des FRCI, Ibrahim Coulibaly a été tué à Abobo dans le secteur de l'usine Unicafé. Son numéro 2, Félix Anoblé est également tombé sous les balles des FRCI, selon la même source qui ne donne pas plus de détails. Elle précise seulement qu'Ibrahim Coulibaly et le petit groupe d'homme qui l'entourait étaient lourdement armés. Ils étaient dans une zone de repli. Les FRCI reconnaissent aussi avoir eu des blessés dans leur rang lors de l'échange de tirs. Selon des proches d'IB joint par RFI, ces hommes ont voulu se rendre. Ils ne faisaient visiblement pas le poids face à l'armada en hommes et matériels déployés par les FRCI. IB et certains de ses hommes tombés finalement dans une villa située dans la zone de l'usine Unicafé d'Abobo sous le feu nourri des forces républicaines de Côte d'Ivoire. Stanislas Ndayishimiyé, Abidjan, RFI.

█ On écoute à présent l'un des proches d'Ibrahim Coulibaly, le colonel Bauer n'était pas sur les lieux des combats à Abobo. Mais il était en contact téléphonique avec un lieutenant d'IB. Selon lui, le chef du « commando invisible » a voulu se rendre. Il affirme également que les FRCI tiraient à l'arme lourde.

Colonel Bauer : Quand ça commencé, ils m'ont appelé. Le colonel Yacé m'a appelé qu'ils étaient attaqués. Ils étaient attaqués vers les 18 heures. Il m'a même dit d'aller à leur secours. Je partais, mais j'étais trop loin d'eux.

RFI : Vous étiez trop loin et vous n'avez pas pu aller à leur rencontre ?

Colonel Bauer : Voilà. Arrivé un certain moment, j'ai essayé de l'appeler son numéro ne passait plus.

RFI : Le téléphone était coupé ?

Colonel Bauer : Le téléphone était coupé. Mais jusqu'à présent je ne connais pas ce qui s'est passé au juste à leur niveau.

RFI : Ils étaient attaqués avec quels types d'armes?
Colonel Bauer : Des armes lourdes ; des roquettes, des RPG7, des DCA. Ils avaient des armes lourdes. Ils ont pilonné. Ils ont pilonné la maison même. Ils ont pilonné.

RFI : Est-ce qu'ils avaient décidé de se rendre au moment où ils ont été attaqués ?

Colonel Bauer : Quant le colonel Yacé m'appelait, lorsqu'on était en communication, j'entendais dans le téléphone « arrêtez de tirer, arrêtez de tirer. On va se rendre »

RFI : C'est ce qu'il disait ?

Colonel Bauer : Voilà. C'est ce qu'il disait. J'entendais des cris, même.

RFI : Le colonel Bauer, un proche d'Ibrahim Coulibaly Joint par Marie-Pierre Olfan.

█ Une commission vérité et réconciliation sera créée d'ici deux semaines en Côte d'Ivoire sur le modèle Sud-africain, annonce d'Alassane Ouattara dans une interview publiée dans le quotidien français Lacroix.

█ On est encore loin de l'ouverture d'un procès de Laurent Gbagbo et des ses proches. Mais la machine judiciaire se met en marche. On en parlait hier. Des enquêtes préliminaires ont été lancées contre l'ancien président. Elles vont porter sur les violences qui ont suivi l'élection.

Cyril Bensimon : Laurent Gbagbo et ses proches ne sont inculpés de rien. Ils ne sont même pas sous le coup d'une procédure judiciaire. Et selon une source gouvernementale, leur placement en résidence surveillée a été décidé par le ministère de l'intérieur pour éviter des troubles à l'ordre public, en vertu d'une loi datant de 1963. D'après le procureur de la république par intérim, le titulaire du poste étant introuvable, le chef de l'Etat déchu et son entourage sont en fait mis à la disposition des enquêteurs chargés de mener des investigations sur les crimes, les pillages et les destructions de biens commis durant la période postélectorale. Quand pourront-ils recevoir la visite de leurs avocats qui estiment que leurs clients sont actuellement séquestrés en dehors de tout cadre légal ? Sur ce point, Simplice Koffi, le nouveau patron du parquet ivoirien ne répond pas. Les investigations vont-elles également porter sur les crimes et délits imputés aux FRCI ? Le procureur de la république par intérim assure que les enquêtes vont suivre leur cours. Et que si des infractions sont constatées, alors des poursuites pourront être engagées.

█ Alassane Ouattara a fait part de son inquiétude pour les deux français enlevés au début du mois à Abidjan. Le directeur du Novotel, Stéphane di Rippel et le chef d'entreprise Yves Lamblin. Ils ont été amenés par des hommes armés. Tout comme le béninois, Raoul Adehossi et un ressortissant malaisien qui se trouvait dans l'hôtel. La justice française a été saisie. Une enquête officielle est également en cours à Abidjan.