REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 27 JUIN 2012

27 juin 2012

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 27 JUIN 2012

Le Liberia aurait extradé 41 miliciens ivoiriens sans respect des règles en vigueur

RFI

L'extradition de 41 Ivoiriens du Liberia vers la Côte d'Ivoire s'est faite en dehors des règles en vigueur. Ces jeunes hommes suspectés d'avoir servi durant la crise postélectorale dans les milices pro-Gbagbo sont arrivés dans la nuit du 23 au 24 juin à Abidjan. Après avoir été transférés de Zwedru à Abidjan avec l'appui des casques bleus de la Minul, Mission des Nations unis au Liberia puis de l'Onuci, Opération des Nations unies pour la Côte d'Ivoire, ils ont été conduits à la DST, Direction de la surveillance du territoire. Mardi, ils étaient encore détenus au siège de la police dans le quartier du Plateau.
Les 41 ex-miliciens présumés attendaient le 26 juin encore d'être entendus par un juge d'instruction. Selon nos informations, ils n'ont pas été maltraités mais au sein de l'Onuci, Opération des Nations unies pour la Côte d'Ivoire, les conditions de leur extradition suscite un certain malaise.
Personne ne conteste leur appartenance aux milices pro-Gbagbo durant la crise postélectorale, mais d'après plusieurs sources onusiennes, la justice libérienne a pris certaines libertés avec le droit en rendant sa décision.
Tout d'abord, la demande d'extradition ivoirienne n'aurait pas respecté les formes car la requête ne spécifiait ni le nom des personnes concernées, ni les infractions qui leurs sont reprochées. Ensuite, 11 des 41 extradés avaient fait une demande d'asile après leur entrée au Liberia. Mais contrairement aux règles en vigueur, le HCR, Haut commissariat aux réfugiés, a été tenu à l'écart de la procédure judiciaire.
Enfin, l'appel de leurs avocats, qui aurait dû être suspensif, a été totalement ignoré par le tribunal de Zwedru. Dans ces conditions, la justice libérienne, qui pendant près d'un an s'était montrée incapable de juger ces jeunes Ivoiriens, semble avoir pris sa décision pour des motifs politiques et pour donner des gages à son voisin ivoirien.
Selon nos informations, ces ex-miliciens présumés devraient prochainement être inculpés de crimes de sang et d'atteinte à la sureté de l'Etat. Quant au respect scrupuleux du droit, il ne semble pas être une priorité. Mardi, une source judiciaire ivoirienne concédait : « On les voulait. On les a. Peu importe la forme ».

Côte d'Ivoire : nouvelles inculpations de génocide pour des proches de Laurent Gbagbo

RFI

En Côte d'Ivoire, les auditions sur le fond d'une quinzaine de proches de l'ex-président Laurent Gbagbo se poursuivent. Elles ont débuté le 31 mai dernier et doivent se terminer à la mi-juillet au lieu du mois d'octobre comme c'était prévu initialement. C'est le président du FPI qui avait ouvert cette série d'interrogatoires à Bouna, dans le nord-est du pays. Un juge d'instruction et des membres du parquet sont à Boundiali depuis la semaine dernière. Et un certain nombre des prévenus sont accusés de génocide.
Trois des huit pro-Gbagbo détenus à Boundiali se sont vu signifier, lundi 25 juin, de nouvelles inculpations : « Crimes de sang, meurtres, assassinats, incendies volontaires d'immeubles et génocide ». Il s'agit du Premier ministre du gouvernement postélectoral de Laurent Gbagbo, Gilbert-Marie Aké N'Gbo, son ministre des Affaires étrangères, Alcide Djédjé, et son ministre de l'Economie et des Finances, Désiré Dallo.
Avant eux, le président du FPI (Front populaire ivoirien, parti de l'ex-président Gbagbo), Pascal Affi N'Guessan, avait été inculpé de génocide. C'était à la veille de son audition sur le fond qui a eu lieu le 31 mai.
Mais c'est Simone Gbagbo, l'épouse de l'ex-président ivoirien, qui a été la première inculpée de génocide, en février dernier. D'autres soutiens de Laurent Gbagbo, civils et militaires pourraient être poursuivis pour génocide.
Un juge d'instruction et des représentants du procureur doivent se rendre à Korhogo, la semaine prochaine, pour entendre notamment l'ex-commandant de la Garde républicaine, le général Dogbo Blé.

Ces inculpations de génocide et crimes de sang s'ajoutent à celles d'atteinte à la sûreté de l'Etat et de crimes économiques formulées en août 2011. Le mot génocide avait fait l'objet l'année dernière d'intenses débats au sein de la Commission d'enquête internationale sur les violations des droits de l'homme en Côte d'Ivoire. Mais dans son rapport, elle avait préféré garder l'expression « crimes contre l'humanité », au lieu de génocide, pour qualifier les actes les plus graves commis lors de la crise postélectorale.