REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 27 AOÛT 2008

27 aoû 2008

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 27 AOÛT 2008

RFI – Edition du 27 août 2008 de 6 H 30

En Côte d'Ivoire, les évêques catholiques viennent d'annoncer le lancement prochain d'un programme intitulé : « Journées de pardon, de repentance et de réconciliation ». Il s'agit d'une dizaine de jours de veillées, de prières et de rencontres inter religieuses qui se dérouleront entre le 5 et le 14 septembre à travers le pays. L'église compte aussi s'entretenir avec les chefs militaires pour parler des élections. Les explications de Monseigneur Joseph Aké, l'évêque de Yamoussoukro et président de la conférence épiscopale de Côte d'Ivoire, au micro de Norbert Navarro.

Monseigneur Joseph Aké : « Les chefs militaires c'est une force dans la direction, dans la gestion d'un état et c'est tout-à-fait normal que l'église les rencontre, d'autant plus qu'on a des fidèles parmi eux, pour échanger avec eux et pour voir avec eux comment eux-aussi, ils lisent la situation sociopolitique et qu'est-ce qu'ils comptent faire justement pour aider les gens à aller aux élections, sans trop de difficultés ».

RFI : « Vous pensez qu'ils en ont vraiment, particulièrement besoin en ce moment ? »

Monseigneur Joseph Aké : « Ils lisent un peu ce qui se passe. On n'est quand même pas totalement sans inquiétude quand même, parce que pour aller aux élections il y a certaines conditions qu'il faut au préalable établir. Si on ne prend pas le temps de les faire, est-ce que réellement ils sont tous disposés à accepter le verdict des élections ? On sait que les armes circulent, on sait qu'il y a des autorités au niveau des militaires, il n'y a pas d'unicité de la caisse de l'état. Alors, il faut bien que tout cela soit harmonisé avant qu'on n'arrive aux élections ».

BBC – Edition du 27 août 2008 à 6 H 00

L'invité de BBC Matin – Le plaidoyer du clergé catholique ivoirien pour la paix. Les évêques de Côte d'Ivoire ont lancé des journées de pardon et de réconciliation qui vont durer jusqu'au 14 septembre. Pour en parler, l'archevêque de Katiola, Monseigneur Marie Daniel Dadié, qui préside le Comité d'organisation de ces journées, répond aux questions de Mamadou Moussa Ba.

M.M.D.D. : «Cette initiative a été décidé lors de notre assemblée plénière, qui a eu lieu à Ferké dans le diocèse de Katiola. A la clôture de cette assemblée, les évêques avaient adressé un message à tous les ivoiriens et à tous ceux qui habitent la Côte d'Ivoire. Je vous lis un extrait de ce message. Les évêques disaient en substance aux ivoiriens : « L'heure n'est plus aux accusations et aux condamnations. En souillant ce pays, c'est-à-dire la Côte d'Ivoire, de sang humain, nous avons tous failli, mal agi. Cette tragédie nationale, qui a coûté tant de vies humaines, brisé tant d'existences, dévasté des familles et détruit des communautés entières, est la conséquence de nos inconséquences et de nos injustices, de nos irresponsabilités, de nos silences et de nos complicités multiples ».

BBC : « Est-ce que vous allez associer les ivoiriens d'autres confessions ou bien ce sont les chrétiens seulement ? »

M.M.D.D. : « Je crois que vous avez suivi la cérémonie œcuménique qui s'est déroulée à Bouaké le 30 juillet, à l'occasion du premier anniversaire de la flamme de la paix. Nos journées de repentance et de pardon, nous comptons les organiser dans la même vision, c'est-à-dire toutes les églises de Côte d'Ivoire sont concernées, toutes les religions : catholiques, assemblées de Dieu, protestants, harristes, christianismes célestes, musulmane et même nous associons aussi ceux qui croient en un seul Dieu, que nous appelons en Côte d'Ivoire, les animistes. Donc, c'est pour vous dire que nous associons à ces journées de repentance, de pardon et de réconciliation, toutes les églises, toutes les confessions religieuses ».

BBC : « Mais à Bouaké, il y a depuis quelques jours une certaine grogne d'ex- rebelles, est-ce que vous avez confiance au processus de paix qui, selon certains, est très fragile jusque là ?'

M.M.D.D. : « Nous croyons au processus de paix. Tout ce que nous connaissons aujourd'hui comme remue-ménage, l'église catholique invite tous les leaders à faire en sorte que les esprits se calment, à faire en sorte que les populations, qui souffrent depuis 2002 jusqu'à maintenant, puissent quand même respirer, comme on le dit. »

BBC : « Est-ce par rapport à ce qui se passe à Bouaké depuis quelques jours, vous entendez mener des démarches pour aider à l'apaisement de la situation ? »

M.M.D.D. : « Comme vous le savez, déjà depuis le mois de mars, nous, évêques de Côte d'ivoire, avons initié une série de rencontres avec les leaders politiques et tous ceux qui ont en main la destinée de la Côte d'Ivoire. Nous avons déjà rencontré plus de 8 leaders, 8 à 10 leaders. Hier, nous étions avec le Général Mangou avec qui nous avons échangé. Cette semaine, nous comptons rencontrer le Général Bakayoko des F.N. et échanger avec lui pour voir ce qui se passe et qu'est-ce qu'il faut faire. Troisièmement, nous voulons rencontrer aussi le colonel major Kouakou, qui s'occupe du Centre de commandement intégré. Nous avons Monseigneur Ahouana qui suit les activités. Nous sommes avec lui, nous sommes en réunion extraordinaire et il s'apprête à nous donner des nouvelles de Bouaké. C'est pour vous dire que l'Eglise catholique n'est pas indifférente par rapport à ce qu'arrive à la Côte d'Ivoire. Nous œuvrons et nous pensons que le Seigneur nous aidera à ce que les esprits se calment. »

BBC : « La paix ça passe également par le respect du calendrier électoral. Est-ce que en ce moment vous discutez avec les principaux acteurs politiques pour que le calendrier électoral, notamment la tenue des élections le 30 novembre prochain, comme annoncé, soit respecté ? »

M.M.D.D. : «Aux premiers leaders que nous avons rencontrés, nous leur avons manifesté le souci pour que le calendrier soit respecté. Mais, comme je vous le dis, nous n'avons pas fini de rencontrer tous les leaders. Et ceux qui nous allons rencontrer dans les jours à venir, ce sera l'occasion pour nous de parler avec ceux-ci de la tenue des élections le 30 novembre ».

BBC : « Et si aviez un appel à lancer aux ivoiriens aujourd'hui, quel serait ce appel ? ».

M.M.D.D. : «Aux ivoiriens nous avons eu l'habitude de dire que les populations sont fatiguées par rapport à la crise que nous secoue depuis le 19 septembre 2002. Nous leur avons souvent rappelé ce que dit la bible : « Il y a un temps pour pleurer et il ya un temps pour rire. Il y a un temps pour faire la guerre, il y a un temps pour faire la paix. Nous pensons que l'heure a sonné pour que les ivoiriens et tous ceux qui habitent ce pays puissent œuvrer pour que nous ayons la paix ».