REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 24 FEVRIER 2010

24 fév 2010

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 24 FEVRIER 2010



RFI – édition du 24 Février 2010 à 6 H 30

█ En Côte d'Ivoire, 24 heures après le sommet de sortie de crise organisé par le médiateur Blaise Compaoré, le Premier Ministre Guillaume Soro a annoncé hier la formation d'un nouveau gouvernement. Il comprendra 28 ministres. Un peu moins que celui dissout, il y a bientôt 2 semaines par le Président Laurent Gbagbo. Une particularité, toutefois, et pas des moindres 11 portefeuilles ne sont pas encore attribués. Ce sont ceux qui sont réservés à l'opposition qui n'a toujours pas confirmé sa participation, mais Guillaume Soro est optimiste. Le Premier Ministre affirme qu'il pourra compléter son équipe au plus tard demain pour le Conseil des Ministres. A Abidjan, Norbert Navarro :

« Avec sa nouvelle équipe, Guillaume Soro ne devrait pas se sentir en terrain inconnu. La plupart des 16 ministres, déjà nommés, ont été reconduits poste pour poste. Certains ont pris du gallon, comme le ministre de la Justice Mamadou Koné, qui devient ministre d'état. Les 11 ministères encore à pourvoir feront l'objet de tractations, qui pourront se poursuivre jusqu'à demain. La liste des ministrables, proposée par les 2 principales formations d'opposition, n'avait pas reçu hier l'assentiment du Président Gbagbo. Guillaume Soro a admis que ces démarches auprès de l'opposition avaient été difficiles. Mais, au-delà des noms, c'est surtout le rétablissement de la Commission électorale indépendante que l'opposition attend pour rentrer au gouvernement. Au final, le cabinet Soro 2 conserve les équilibres de l'équipe sortante. Ceux qui ont disparus de la liste ont fait les frais de la contraction de l'effectif ministériel pour parvenir au nouveau format de 27 ministères. Chacune des grandes formations, signataires de l'accord de Linas-Marcoussis, a consenti à réduire d'une unité son quota de ministres. Les heureux élus sont des politiques et non des technocrates. Guillaume Soro espère que sa nouvelle équipe aura pour effet d'apaiser les esprits en Côte d'Ivoire, même si, pour l'heure, les mots d'ordre de l'opposition sont toujours de mise. »

█ Après la décision de Laurent Gbagbo de dissoudre le gouvernement et la CEI, plusieurs manifestations avaient dégénéré ces derniers jours en Côte d'Ivoire. Hier, la conférence épiscopale ivoirienne a lancé un appel à la responsabilité à la classe politique. Les évêques demandent, également, aux jeunes de refuser les violences. »


BBC – édition du 24 Février 2010 à 6 H 00

Correspondance à Abidjan avec Valérie Boni ;

« Sur 27 ministères, seuls 16 ont trouvé preneurs. Il s'agit essentiellement des ministres de la mouvance présidentielle et des Forces Nouvelles. D'ailleurs, la plupart ont été reconduits. Les 11 postes ministériels à pourvoir reviennent, en fait, à l'opposition, réunie au sein du RHDP. Les explications du Premier Ministre Soro Guillaume :

« Nous avons commencé les consultations avec les différentes forces politiques. Pour l'heure, ces consultations se sont bien déroulées, mais il reste encore certains ministères à pourvoir parce que les modalités de nomination des personnalités n'ont pas été achevées. »

En fait, l'opposition a accepté de participer au nouveau gouvernement après les consultations avec le médiateur de la crise, le Président Compaoré, qui était, lundi, à Abidjan. Jusqu'à là, le RHDP conditionnait sa présence à ma remise sur pieds de la Commission électorale indépendante. Elle a obtenu, partiellement, gain de cause. La CEI doit reprendre du service jeudi et seuls les présidents et les vices présidents de l'institution seront remplacés. Cependant, les personnalités, que l'opposition a proposées au gouvernement, ne semblent pas avoir eu l'accord de l'exécutif. Il faut rappeler que le Président Laurent Gbagbo voulait écarter les ministres trop partisans pour plus de solidarité et de cohésion de l'équipe ministérielle. Mais, Soro Guillaume ne baisse pas les bras.

Soro Guillaume : « Entre l'exécutif et le RHDP, il nous est revenu de voir, donc de discuter avec les acteurs politiques pour former le gouvernement. Ce que nous sommes en train de faire. Pour l'heure, je ne vois pas de problèmes insolubles. »

Le Premier Ministre a précisé que la composition du gouvernement respectait les accords de Linas-Marcoussis et d'Ouagadougou, qui repartissent les différents ministères entre les principaux partis. Quant à la CEI, elle doit se réunir jeudi pour élire un nouveau président et les 4 vices présidents de l'institution. »

Et puis, le dirigeant des jeunes patriotes, mouvement qui soutient le Président Laurent Gbagbo, a estimé que les manifestations de l'opposition, qui ont marqué le pays ces derniers jours, équivalent à une guérilla urbaine. Charles Blé Goudé, qui est également membre de l'équipe de campagne de Laurent Gbagbo, souhaite, toutefois, que le camp présidentiel ne réponde pas à ce qu'il qualifie de provocation. Ecoutez Charles Blé Goudé, joint à Abidjan par Arthur Malo Malo :

C.B.G. : « Les manifestations auxquelles nous assistons à Abidjan ne sont pas des manifestations démocratiques. L'opposition ivoirienne, ayant échoué dans ce qu'on appelle un soulèvement populaire, a transformé son appel à une guérilla urbaine, à laquelle nous assistons aujourd'hui. Il y en a qui sont par groupe de 5, 10 et qui brulent des pneus et qui tirent sur la foule, qui tirent sur les policiers. Ça n'est plus quelque chose de démocratique. »

BBC : « Vous êtes, cependant, opposé à toutes actions de représailles contre les manifestants, c'est bien ça ? »

C.B.G. : « Oui. Nous n'allons pas offrir à l'opposition ivoirienne la guerre civile, qu'elle cherche en incendiant les domiciles privés des gens. Je pense que nous n'allons pas leur offrir les représailles que cette opposition cherche. Parce que nous sommes convaincus qu'il faut tirer les leçons de cette guerre de 8 années, que la Côte d'Ivoire a vécu. Il faut, donc, mettre le cap sur la paix et puis régler les problèmes politiques dans un cadre politique. La démocratie, c'est la loi de la majorité et non la loi de la force et de la violence. C'est à cela que nous travaillons. C'est pourquoi nous demandons à tous les patriotes de ne répondre à aucun acte de violence, ni à aucune provocation. »