Revue de presse internationale du 24 février 2010

24 fév 2010

Revue de presse internationale du 24 février 2010



Un nouveau gouvernement a été formé en Côte d'Ivoire, Le Monde, 24 février 2010- Un nouveau gouvernement a été nommé, mardi 23 février, en Côte d'Ivoire après plusieurs jours de manifestations à travers le pays pour protester contre la dissolution par le président Laurent Gbagbo du précédent gouvernement et de la commission électorale (...) La médiation en urgence de Blaise Compaoré a donc permis de débloquer la situation politique. Le président burkinabè avait annoncé, lundi à l'issue d'un marathon de discussions, qu'un nouveau gouvernement allait être annoncé mardi avec le concours de l'opposition, et que la commission électorale serait recomposée dès cette semaine (...)La dissolution du cabinet et de la commission électorale indépendante (CEI), le 12 février, par le président ivoirien, Laurent Gbagbo, avait plongé le pays dans une crise accompagnée de violences sur le territoire qui ont encore fait deux morts lundi. La CEI est chargée d'organiser le scrutin présidentiel, sans cesse reporté depuis la fin du mandat de M. Gbagbo, en 2005. Le gouvernement aura donc pour tâche de conduire le pays "fin avril-début mai" à une élection présidentielle, selon le calendrier annoncé par le médiateur, le président burkinabè, Blaise Compaoré. Ce scrutin est censé clore la crise née du coup d'Etat manqué de 2002, qui a coupé le pays en un Nord rebelle et un Sud loyaliste.

Côte d`Ivoire: gouvernement complet d`ici jeudi, avec l`opposition (Soro), AFP, 22 février 2010- Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a affirmé mardi qu`il comptait compléter d`ici jeudi le nouveau gouvernement, indiquant que les 11 postes restant à pourvoir sur les 28 annoncés devaient être attribués à l`opposition (...) Outre M. Soro, chef de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), seize autres titulaires ont été nommés, tandis que onze ministères restent à pourvoir. "Il fallait qu`on sorte un gouvernement aujourd`hui puisque nous l`avions promis à la Côte d`Ivoire", a déclaré le Premier ministre devant la presse. "Les premiers à être nommés l`ont été, je vais continuer à discuter avec les forces politiques en vue de compléter le gouvernement d`ici avant la première tenue du conseil des ministres qui aura lieu jeudi", a-t-il ajouté. Nous nous sommes mis d`accord sur les portefeuilles à donner aux différents partis", a-t-il dit. L`opposition doit avoir au total onze postes: quatre pour le Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI), quatre pour le Rassemblement des républicains (RDR), un pour l`Union pour la démocratie et la paix en Côte d`Ivoire (UDPCI), un pour le Mouvement des forces d`avenir (MFA) et un pour le Parti ivoirien des travailleurs (PIT). Ces postes sont ceux qui n`ont pas été encore pourvus. Dans le gouvernement précédent de 33 membres nommé en 2007 après l`accord de paix de Ouagadougou, le PDCI et le RDR avaient chacun cinq postes, l`UDPCI, le MFA et le PIT déjà un chacun. Les 17 ministères déjà attribués sont pour la plupart répartis entre le Front populaire ivoirien (FPI, parti du président Laurent Gbagbo), qui en compte neuf contre 10 auparavant, et l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) du Premier ministre. Les FN comptent six représentants, dont M. Soro, contre 8 auparavant (...)

L'ONUCI appelle à l'arrêt des violences en Côte d'Ivoire, Panapress, 22 février 2010- Le chef de la Mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), Y.J Choi, a déploré les violentes manifestations contre la dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et du gouvernement, qui ont fait au moins sept morts et plusieurs blessés à Gagnoa, dans le centre du pays, a appris la PANA auprès de la mission onusienne (..)

France 24, média non grata en Côte d'Ivoire, Libération, 24 février 2010- Quand cela va mal en Côte d'Ivoire, les médias trinquent, les locaux mais aussi ceux de l'ancienne puissance coloniale. Jadis, c'était RFI (Radio France internationale) qui subissait les foudres du pouvoir. Le régime de Laurent Gbagbo, relayé par la galaxie "patriotique", stigmatisait ad nauseam ces médias "vendus à Chirac", n'hésitant pas à donner des noms, et même des adresses de certains correspondants installés sur place.

COTE D'IVOIRE: Uneasy calm after wave of protests, Irinnews, 22 February 2010- An uneasy calm has been restored in cities across Côte d'Ivoire following fresh protests over the past few days, according to aid workers. The latest protests in the central-western city of Gagnoa left five dead and a dozen injured on 19 February. In the rebel-stronghold of Bouaké in central Côte d'Ivoire protesters set fire to cars, smashed up shops and looted a government office on 20 February, according to the defence minister. Angry protests have affected Korhogo in the rebel-held north, Divo in the southwest, Man in the far west, Toumodi in the centre of the country, as well as the commercial capital Abidjan. "The situation has become so alarming so quickly," Abidjan-based teacher Patricia Konan told IRIN. "We have reached the stage where there is a large risk of wider conflict, with each further protest just adding more fuel to the fire." Teachers and children across Abidjan are too scared to turn up to school, she said. Alfred Kobenan, an Abidjan-based government tax collector, witnessed the violence in Kumasi, a district in southeast Abidjan. "The demonstrators burned everything in their path and many I saw looted anything they could find. We can no longer go to work because we are too scared."
Context

The demonstrations followed President Laurent Gbagbo's dissolution of the government and electoral commission on 12 February, delaying long-awaited presidential elections that had been set for March 2010 after six delays since 2005. In mid-January Gbagbo accused electoral commission head and opposition party member Robert Mambe of adding more than 400,000 names to the voter register. The president said their Ivoirian identity had not been cross-checked (...)A group representing Côte d'Ivoire's leading opposition parties, Rally of Houphouétistes for Democracy and Peace (RHDP), are insisting they be included in the new government. "We have asked the militants to confront the dictatorship that has been established in our country. Gbagbo's decision to dissolve the independent electoral commission and the government is unacceptable, and we have already said we will no longer recognize him as head of state," RHDP spokesperson Alphonse Djedje Mady said in a 20 February communiqué. Protests have taken place amid deteriorating living conditions country-wide, with unemployment rates at 70 percent; chronic malnutrition at 40 percent in the north; and a series of power cuts across the country. The number of people living on less than US$1.25 a day has risen from 10 percent in 1985 to 49 percent in 2008, according to the World Bank.

COTE D'IVOIRE : A quoi sert un gouvernement d'union ?, Le Pays, 24 février 2010- (...) Mais ces quelque 3 interrogations s'imposent : à quoi sert réellement un gouvernement d'union nationale en ce moment en Côte d'Ivoire ? Que gagne l'opposition, que peut-elle y perdre ? Le processus de sortie de crise peut-il en tirer sérieusement parti, et comment? (...) Cela fait plusieurs années déjà qu'elle participe à des gouvernements, aux côtés de la majorité présidentielle. Le mieux que l'on puisse en dire, c'est qu'il n'en a résulté que des dissensions. Ce n'est pas à quelques semaines d'une présidentielle redoutée que l'harmonie, miraculeusement, s'obtiendra. (...) Il semble raisonnable de penser que pour l'opposition ivoirienne, à l'heure actuelle, la vraie question, les vrais enjeux, devraient se situer ailleurs. Elle aurait tout intérêt à faire l'impasse sur sa participation au nouveau gouvernement, pour, au contraire, focaliser toute son énergie en vue d'obtenir une Commission électorale vraiment indépendante. Plus que jamais, on a besoin en Côte d'Ivoire d'un organe sain, dirigé par des hommes intègres qui se commettent à la lourde tâche de tout mettre en œuvre pour asseoir une présidentielle saine, honnête et crédible. C'est là le nouveau défi lancé à l'opposition ivoirienne dans son ensemble. Et plus que de se sentir le devoir de répondre aux chants de sirènes trompeuses qui la conduiraient dans un hypothétique nouveau gouvernement dans le but de mieux la piéger, la rouler et lui briser les ailes, cette opposition serait bien sage de retourner une situation en apparence en sa défaveur pour la rendre productive et génitrice de dividendes politiques à court, moyen et long termes. L'opposition ivoirienne a le devoir de faire un choix judicieux. A un mauvais "tiens" il lui faut savoir opposer un prometteur "tu l'auras".

Côte d'Ivoire: Vers le bout du tunnel ? , L'Observateur paalga, 24 février 2010- (...) En fin de compte, la poire a été divisée en deux : le président Gbagbo a pu évincer Mambé, et l'opposition a réussi à conserver la configuration de la commission, qui ne sera pas pro-FPI comme elle le craignait. Si l'équation CEI est presque résolue, il reste l'autre question épineuse, à savoir la formation de l'équipe gouvernementale de Guillaume Soro qui, après plusieurs reports, devait être rendue publique hier en fin d'après-midi, et elle l'est peut-être au moment où vous nous lisez. Le blocage levé, logiquement les violentes manifestations de rue qui secouent la capitale économique et les villes de l'intérieur faisant des morts, de nombreux blessés et des destructions de biens privés et publics vont baisser de rythme et d'intensité. Il suffit pour cela que les leaders du Rassemblement des houphouetistes pour la paix et le progrès (RHDP), Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara, lèvent le mot d'ordre de désobéissance civile et appellent leurs militants à rentrer dans les rangs et à garder le calme afin que le processus puisse se poursuive sans accroc. Cela dit, les violences des derniers jours achèvent de convaincre que les Ivoiriens n'ont pas encore bien assimilé la leçon de la guerre, qui a fait de nombreuses victimes. Toutes les parties doivent poser balle à terre, car tous les acquis seraient remis en cause si le pays sombrait de nouveau dans le chaos. A bon entendeur...

RSF "inquiète" après la suspension de la chaîne France 24 en Côte d`Ivoire, AFP, 23 février 2010- Reporters sans frontières (RSF) a exprimé mardi "sa vive inquiétude" après la suspension de la diffusion de la chaîne de télévision France 24 en Côte d'Ivoire, et évoqué des "menaces" qui pèseraient sur des journaux d'opposition. Dans un communiqué, l'organisation fait part de "sa vive inquiétude quant au climat général qui règne actuellement en Côte d'Ivoire", au lendemain de la suspension de la diffusion de France 24, pour traitement "déséquilibré" de l'actualité politique récente, par le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA). L'organe ivoirien de régulation des médias "doit agir avec une extrême précaution et ne pas prendre de décision abusive car la situation actuelle est plus que sensible et le risque d'exacerber les tensions est grand", avertit RSF. L'organisation de défense de la presse s'inquiète également de "menaces sérieuses" qui pèseraient sur des journaux d'opposition, et appelle les autorités à "assurer la sécurité" des médias de ce bord. La situation politique ivoirienne a connu un fort regain de tension depuis la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI) par le président Laurent Gbagbo le 12 février.