REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 23 MARS 2011

23 mar 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 23 MARS 2011

RFI - Edition de 6 heures 30

█ L'ONUCI s'est dite, dans un communiqué, extrêmement préoccupée par l'utilisation croissante d'armes lourdes contre les civiles d'Abidjan par les forces spéciales du Président Laurent Gbagbo. Mais en ce qui concerne une possible intervention militaire contre le camp Gbagbo, l'ONUCI le précise, cette intervention n'est pas à l'ordre du jour.

Y. J. Choi, l'envoyé spécial des Nations Unies en Côte d'Ivoire : La décision de l'Union africaine la semaine dernière était très importante puisque c'était sans équivoque. Elle demandait au Président Gbagbo de partir. C'est une décision très importante. Peut être sans précédent du point de vue de l'Union africaine. On attend aussi les décisions qui peuvent être prises par le sommet de la Cedeao. Il faut que le Conseil de sécurité qui nous donne notre mandat, réfléchisse et nous donne un nouveau mandat. On va les exécuter ici. Le mandat dont nous disposons actuellement ne prévoit pas une intervention militaire. Et militairement, nous devons absolument être impartiales. Du côté du Président Ouattara, on pense que notre mandat n'est pas suffisamment interventionniste. L'autre camp soupçonne toujours que nous ne sommes pas impartiales. C'est une situation qui n'est pas très enviable. Mais c'est notre devoir.

RFI : Et pourtant, on tire sur certains de vos hommes.

Y. J. Choi : Si on tire, on va riposter avec détermination. Ça n'à rien à voir avec l'impartialité militaire. Si on nous tire dessus, on va riposter avec force. Ce sera sans excuse.

Y. J. Choi joint par Boniface Vignon.

█ Le conflit en Lybie ou les catastrophes qui se sont abattues sur le Japon ne doivent pas faire oublier les violences en Côte d'Ivoire. Appel hier d'Antonio Guterrez, le haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés. Le patron du HCR se trouvait dans le nord-est du Liberia où il a visité différentes localités qui abritent des réfugiés ivoiriens ; 94.000 personnes ont passé la frontière, fuyant les violences, 500.000 autres sont déplacées à l'intérieur de la Côte d'Ivoire.

█ A Abidjan pendant ce temps, Alassane Ouattara, le Président reconnu par la communauté internationale a poussé HIER un coup de gueule contre l'ONUCI, la mission de l'ONU dans son pays. Il lui a demandé de réagir face aux violences et de détruire l'arsenal militaire du camp Gbagbo.

Stanislas Ndayishimyé : Pure coïncidence. Le jour où plusieurs jeunes partisans du Président sortant Laurent Gbagbo voulaient se faire enrôler l'armée. Alassane Ouattara, le Président reconnu par la communauté internationale, a estimé que l'ONUCI ne remplissait pas son mandat.

Le porte-parole du gouvernement Ouattara, Patrick Achi : Depuis plusieurs semaines maintenant les populations civiles font l'objet d'attaques incessantes à l'arme lourde de la part de soldats et de miliciens de monsieur Laurent Gbagbo. Et cela est considéré d'ailleurs par la division humanitaire de l'ONUCI comme quelque chose proche de crime de guerre. Donc on ne comprend pas, pourquoi l'ONUCI ne protège pas ces populations.

Stanislas Ndayishimyé : Le camp adverse a sa propre interprétation de l'appel lancé à l'ONUCI par Ouattara.

Le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello : Dans son idée, il souhaite vivement que les forces de l'ONUCI interviennent pour l'installer par la force. Nous estimons que ce n'est pas une voie de sagesse. Dans la mesure où s'il s'installe par la force Onusienne, eh bien, il gouvernera par la force Onusienne. Et le peuple de Côte d'Ivoire et l'armée de Côte d'Ivoire n'est pas prête à accepter une occupation de son territoire par des armées étrangères.

Stanislas Ndayishimyé : Des milliers d'ivoiriens quittent Abidjan et l'ouest du pays depuis plusieurs semaines pour fuir l'insécurité.

█ Les Chefs d'Etat de la Cedeao, la communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest, sont en conclave aujourd'hui et demain au Nigeria pour discuter justement de la crise ivoirienne.