LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE MERCREDI 23 MARS 2011

23 mar 2011

LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE MERCREDI 23 MARS 2011







L`Onu
accuse le camp Gbagbo d`utiliser des armes lourdes




 





Reuters -

Les Nations unies ont accusé mardi les forces fidèles à Laurent Gbagbo d`avoir
recours à des armes lourdes contre des civils à Abidjan et elles ont mis en
garde contre de possibles crimes contre l`humanité. Cette accusation survient au
lendemain des reproches adressés par le camp d`Alassane Ouattara à l`Opération
des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci), accusée de ne pas protéger
suffisamment les civils. "(...) L`Onuci est extrêmement préoccupée par
l`utilisation croissante d`armes lourdes, dont des mitrailleuses, des
lance-roquettes et des mortiers, par les forces spéciales du président Laurent
Gbagbo contre les populations civiles à Abidjan", écrit la mission onusienne
dans un communiqué. "Récemment, la mission a observé que le camp du président
Gbagbo réparait un hélicoptère armé MI 24 à l`aile militaire de l`aéroport
d`Abidjan, et qu`il apprêtait des BM 21 lance-roquettes multiples à Abidjan",
ajoute-t-elle. Le camp Ouattara a reproché lundi soir à l`Onu de ne pas protéger
suffisamment les civils, affirmant que 832 personnes avaient été tuées. [...] L`Onuci
a rejeté cette accusation. Elle a prévenu mardi qu`elle prendrait toutes les
mesures nécessaires dans le cadre de son mandat pour empêcher l`utilisation des
armes lourdes dont disposeraient le camp Gbagbo, qui constituent une "grave
menace pour les populations civiles". [...]




 




Crise
ivoirienne: la Cédéao doit décider d`une "mission militaire" (ICG)




 




AFP -

Les chefs d`Etat de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao),
en sommet mercredi et jeudi au Nigeria, doivent décider de la "création d`une
mission militaire" pour protéger les civils en Côte d`Ivoire, a estimé mardi
International Crisis Group (ICG). Ils doivent "décider de la création d`une
mission militaire dont l`objectif serait de permettre à la communauté régionale
de protéger, aux côtés des forces de (la mission onusienne) Onuci, toutes les
populations résidant en Côte d`Ivoire dans le cas très probable d`une explosion
de violences massives", selon un communiqué du groupe d`analyses et de réflexion





Internationales. La Cédéao (15 pays) "doit maintenant prendre des mesures
politiques et militaires décisives pour empêcher l`émergence d`une crise
beaucoup plus grande", avertit l`organisation dans ce communiqué signé de sa
présidente




Louise
Harbour. La Cédéao, qui avait dans le passé menacé M. Gbagbo d`une intervention
militaire s`il ne partait pas, "devrait (lui) offrir une dernière chance de
départ pacifique tout en se préparant activement à évincer son régime par tous
les moyens nécessaires avant qu`il ne soit trop tard". Selon ICG, il y a "des
indicateurs préoccupants d`une crise qui s`aggrave, ainsi que d`un risque
d`épuration ethnique et d`autres crimes de masse. La Côte d`Ivoire n`est plus au
bord de la guerre civile, cette dernière a déjà commencé". [...]




 




Peu
d`attentes avant un sommet de la Cédéao sur la Côte d`Ivoire notamment




AFP -

Les dirigeants ouest-africains, qui tiennent un sommet mercredi et jeudi à
Abuja, se pencheront à nouveau sur la crise ivoirienne alors que leurs efforts
pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir en le menaçant notamment d'une
intervention militaire, n'ont pas donné de résultat. Trois mois après que la
Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) a menacé
de déloger par la force le président sortant à la faveur de son rival Alassane
Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par la
communauté internationale, la situation n'a fait que s'aggraver. Un porte-parole
de la Cédéao, Sunny Ugoh, a prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à l'annonce
de nouvelles mesures concernant cette crise lors du sommet ordinaire de deux
jours dans la capitale nigériane, qui compte aussi d'autres questions à son
ordre du jour. Les dirigeants ouest-africains examineront un rapport du Conseil
de médiation et de sécurité de la Cédéao, sur la Côte d'Ivoire. "Il s'agit
simplement", pour eux, "de se tenir informés de la situation", a indiqué à l'AFP
M. Ugoh, ajoutant que les efforts pour trouver une solution à cette crise
étaient désormais menés au niveau de l'Union africaine (UA). [...]




 




Le
Japon et la Libye ne doivent pas faire oublier la Côte d`Ivoire (HCR




AFP -

Les catastrophes au Japon et le conflit en Libye ne doivent pas faire oublier
les violences en Côte d`Ivoire, qui ont entraîné le déplacement d`un
demi-million de personnes, a plaidé mardi au Liberia le chef du Haut
commissariat de l`ONU pour les réfugiés (HCR). "Je comprends l`attention de la
communauté internationale pour le





tremblement de terre au Japon ou la situation en Libye. Mais en Côte d`Ivoire,
il y a un conflit qui dure, un conflit qui représente une menace pour toute la
région", a déclaré Antonio Guterres à la presse à Saclepea (nord-est). M.
Guterres, arrivé lundi soir au Liberia, s`exprimait lors d`une tournée dans des
localités accueillant des réfugiés ivoiriens dans l`est libérien, notamment
Sanniquelle, Bahn et Butuo. La Côte d`Ivoire est en proie à une crise née de
l`élection présidentielle de novembre 2010 et marquée par des violences ayant
causé la mort de près de 440 personnes, selon l`ONU. En outre, près de 500.000
personnes ont fui leur habitation, dont quelque 94.000 sont réfugiés au Liberia.
"Aujourd`hui (mardi) même, il y a 3.000 Ivoiriens qui ont traversé la frontière
pour rentrer au Liberia à cause des combats" dans l`ouest ivoirien, "le conflit
de la Côte d`Ivoire ne peut pas devenir un conflit oublié", a affirmé M.
Guterres. "Cette situation engendre une crise humanitaire dramatique. Donc, elle
a besoin de l`attention de toute la communauté internationale", a-t-il estimé.
[...]




 





Libye-Côte d'Ivoire: l'ingérence à géométrie variable




 





Marianne -

Trois
jours à peine après le début des attaques sur la Libye, une partie de la presse
africaine et le camp Ouattara dénoncent l'abandon de la Côte d'Ivoire par la
communauté internationale. Un deux poids-deux mesures dans l'engagement des
puissances occidentales qui démontre que, du fait de leur complexité, les
opérations de paix médiatico-démocratiques ont vécu. En Côte d'Ivoire, on a pas
beaucoup de pétrole, mais on a du cacao. Les esprits taquins souligneront que le
pays se cherche également son BHL susceptible de focaliser l'attention de
quelques grands de ce monde à coups d'éditos et d'interventions en direct-live.
Passons. La côte d'ivoire n'est pas la Libye. Loin de la géopolitique Libyenne,
le pays ne fait pas le poids. A peine la résolution permettant la mise en place
d'une zone d'exclusion aérienne votée au conseil de sécurité de l'ONU, les
premiers éditos polémiques affluaient dans la presse africaine : « La communauté
internationale a-t-elle abandonné la Côte d'Ivoire ? C'est la question que bon
nombre d'Ivoiriens se posent actuellement. Les ivoiriens ont l'impression qu'ils
ont été oubliés par l'ONU, l'Union Européenne, les Etats-Unis d'Amérique, la
France, etc. au détriment des révolutions arabes. Ils s'expliquent difficilement
la promptitude avec laquelle la communauté internationale avec la France, la
Grande-Bretagne et les Etats-Unis en tête, a réagi dès l'éclatement de la crise
libyenne » écrit Le Patriote. Consacré par l'ONU, on le voit, le droit
d'ingérence est à géométrie variable. Certes Kadhafi utilisait des avions et des
chars contre son peuple, mais cela fait désormais 4 mois que la crise couve en
Côte d'Ivoire. Massacres, charniers, guerre civile, connectionivoirienne.net
parle de 500 morts, des milliers de blessés et des millions de déplacés.
Bombarder Tripoli pour mieux ignorer Abidjan, cibler Kadhafi et épargner Gbagbo,
telle est la « logique » d'engagement des puissances occidentales. [...]
L'ingérence démocratique, très en vogue sous Reagan et Bush reprend du poil de
la bête. Si elle se justifie dans les cas extrêmes de guerre civile ou de
génocide, les bombardements de modèles politiques démocratiques prêts à l'emploi
n'ont jamais fait la preuve de leur efficacité.




 




 




Le
gouvernement Gbagbo met en garde les médias internationaux





L'Express -

Le gouvernement du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a adressé mardi une
sérieuse mise en garde aux "médias internationaux", les appelant à ne pas "se
rendre complices des terroristes", alors que le pays est déchiré par une grave
crise postélectorale. Les "journalistes des médias internationaux" sont "prompts
à faire diffuser volontairement des informations erronées", a affirmé le
gouvernement Gbagbo dans un communiqué lu par son porte-parole Ahoua Don Mello
sur la radiotélévision d'Etat RTI. Il a démenti tout tir d'"obus" par les forces
armées fidèles à Laurent Gbagbo le jeudi 17 mars à Abidjan sur le quartier
d'Abobo (nord), fief électoral d'Alassane Ouattara, reconnu président par la
communauté internationale. Selon l'ONU, qui a parlé d'un possible "crime contre
l'humanité", de 25 à 30 personnes ont été tuées. Les médias internationaux
"adoptent en revanche un mutisme injustifié lorsque des crimes d'une atrocité
révoltante sont commis par les rebelles", a poursuivi le porte-parole, en
référence aux forces pro-Ouattara. "Des exactions et des tueries commises par
les rebelles" dans l'ouest du pays "ne sont pas loin de constituer, sinon un
génocide, à tout le moins des actes y afférents", selon le gouvernement Gbagbo.
"Les médias occidentaux agitent le spectre des poursuites internationales en
diffusant en boucle des informations sur des charniers inexistants, des attaques
imaginaires et des prétendus génocides", a-t-il encore accusé. "Ils contribuent
ainsi corrélativement à assurer l'impunité aux rebelles et à leurs complices,
qui s'adonnent en toute quiétude à la perpétration des crimes contre
l'humanité", a-t-il ajouté. "Le gouvernement de Côte d'Ivoire appelle les médias
internationaux à prendre les précautions élémentaires pour vérifier la
matérialité des faits avant de les diffuser et à faire preuve de
professionnalisme, c'est-à-dire d'objectivité et d'impartialité, pour ne point
se rendre complices des terroristes, comme le sont déjà les forces onusiennes et
les forces (françaises) Licorne, au risque de devoir les considérer désormais
comme le prolongement médiatique du terrorisme ambiant", conclut le texte. [...]