REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 22 FEVRIER 2010

22 fév 2010

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 22 FEVRIER 2010



RFI – édition du 22 Février 2010 à 6 H 30

█ Blaise Compaoré sera aujourd'hui à Abidjan. Le Président burkinabé, médiateur de la crise ivoirienne, doit y rencontrer le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo, ainsi que les responsables de l'opposition, réunis en urgence pour déloquer la situation politique, après la décision de Président ivoirien de dissoudre le gouvernement et la Commission électorale indépendante. Hier à Ouagadougou, il recevait 2 des chefs de l'opposition, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Blaise Compaoré n'est pas parvenu à sortir de l'impasse, au contraire, Henri Konan Bédié a répété qu'il était exclu, pour le moment, que l'opposition, regroupée au sein du rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, le RHDP, entre dans un nouveau gouvernement :

H. K. B. : « La position du RHDP n'a pas variée. Le RHDP est renforcée par le PIT et dans cet ordre d'idées, le PIT et le RHDP renouvellent les mots d'ordre qui ont été donnés aux militants, en vue de la lutte pour le refus des décisions illégales et illégitimes de Laurent Gbagbo »

RFI : « Ce qui signifie que les manifestations vont continuer. Est-ce que pour autant les négociations, les tractations avec le Premier Ministre Soro vont se poursuivre ? »

H. K. B. : « Nous restons, quant à nous, toujours ouverts aux discussions, mais, pour le moment, il est exclu que nous entrions dans un gouvernement. Le gouvernement actuel n'aurait jamais dû être dissout. Nous considérons les décisions de dissolution du gouvernement et de dissolution de la CEI comme étant des mesures nulles et de nul effet. »

Henri Konan Bédié interrogé par Norbert Navarro.

█ Le blocage politique en Côte d'Ivoire s'est accompagné, au cours de la semaine dernière, d'un fort regain de tensions. Des manifestations, parfois émaillées de violences, comme vendredi à Gagnoa, ont eu lieu. Des manifestations pourquoi pas, mais des violences pas question, a fait savoir le porte-parole de la présidence ivoirienne, Gervais Coulibaly, qui pointe du doigt les responsabilités des leaders de l'opposition.

G.C. : « Le Président de la république n'est pas contre les manifestations, bien au contraire. C'est un acte démocratique, mais ce que le Président de la république déplore c'est le fait pour cette coalition de partis de l'opposition de lancer un mot d'ordre de s'opposer par tous moyens. Par tous moyens, c'est dangereux ! Quand on dit ça à une population : « Par tous moyes » et bien, on a les résultats. Bientôt, on verra Abidjan, la Côte d'Ivoire en fumée et ce n'est pas parce que les autres en face ne peuvent pas réagir. C'est tout simplement dû au fait que nous pensons qu'il ne faut pas détruire la Côte d'Ivoire pour des revendications politiques, fondées ou non fondées, ce n'est pas ça le problème. C'est la manière de réagir qui n'est pas bonne. Surtout venant de personnalités qui ont dirigé ce pays. »

RFI : « L'opposition demande la tenue d'un nouveau CPC. Que répond Laurent Gbagbo ? »

G.C. : « Si le facilitateur que le lui demande, c'est lui qui a choisi le Facilitateur, mais, il va aller discuter. »

Gervais Coulibaly interrogé par Norbert Navarro.

BBC – édition du 22 Février 2010 à 6 H 00

Valérie Boni à Abidjan :


█ « Lors de sa visite en Côte d'Ivoire aujourd'hui, Blaise Compaoré va tenter de venir à bout de blocage créé par la dissolution du gouvernement et de la CEI par le Président Laurent Gbagbo le 12 février. Les discussions hier avec les leaders de l'opposition n'ont apparemment pas permis de faire avancer les choses. Réunis au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, les opposants ont maintenu leur position. Il est pour le moment hors de question pour eux de participer au nouveau gouvernement, si la CEI n'est pas remise sur pieds. Il a donc été convenu hier à Ouaga de tenir une réunion d'urgence du cadre permanent de concertation dans les prochains jours. Le CPC rassemble les Présidents Compaoré et Gbagbo, le Premier Ministre, reconduit, Soro Guillaume, ainsi qu'Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Cette instance a été créée pour l'application de l'accord de paix signé en 2007. Depuis plus d'une semaine, Soro Guillaume tente de former sa nouvelle équipe gouvernementale, mais il s'est jusqu'à présent heurté aux exigences des camps présidentiel et de l'opposition. Un gouvernement sans membres du Rassemblement des houphouétistes ne respecterait pas les termes de l'accord d'Ouagadougou. Depuis lundi, l'opposition organise des manifestations dans la quasi totalité des régions du pays, certaines d'entre elles ont dégénérées. A Gagnoa, dans la région du Président Gbagbo, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont fait 5 morts. Ce week-end, à Bouaké, fief de l'ex-rébellion, les marcheurs ont saccagé la préfecture et la mairie. La composition du cabinet de Soro a été annoncée pour aujourd'hui, mais avec la venue du Médiateur, elle sera peut-être reportée, une fois de plus. »

Blaise Compaoré, à l'issue de sa rencontre hier avec Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Il se prononce, notamment, sur une relance du processus électoral et la formation du nouveau gouvernement ivoirien.

Blaise Compaore : « Je pense qu'il faut se dire que le facilitateur n'a pas de bâton magique pour trouver une solution à cette relance. Mais nous allons, bien sûr, continuer de faire confiance aux partis, qui ont toujours montré depuis de début, parce que ce n'est pas le 1er obstacle que nous avons franchi. On a eu beaucoup d'épreuves sur le parcours. Nous pensons que cette fois-ci encore, surtout que nous sommes vraiment à des délais qui sont à la fois incompressibles, mais délais qui doivent être aujourd'hui très proches pour l'élection présidentielle. Je crois que les derniers efforts doivent être déployés afin que nous puissions trouver des moyens d'aller, de façon apaisée, à ces élections-là. »