REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 21 NOVEMBRE 2008

21 nov 2008

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 21 NOVEMBRE 2008

RFI – Edition du 21 Novembre 2008 à 6 H 30

█ En Côte d'Ivoire, c'était hier à Abidjan la 2ème journée du procès du soulèvement militaire de Yamoussoukro et de Daoukro. 104 soldats sont jugés pour des faits de mutinerie par un tribunal militaire. A la fin du mois de septembre, ils avaient semé la panique dans ces 2 garnisons du centre du pays en tentant d'obtenir le paiement d'arriérés et la régularisation de primes. A Daoukro, le fief de l'ancien Président Henri Konan Bédié, ils avaient pris en otages le préfet ainsi que plusieurs supérieurs hiérarchiques. Compte rendu d'audience de notre correspondant Norbert Navarro :

« C'est souvent le cas avec les mutineries, on suit le mouvement, on s'exalte, on passe les bornes et puis on ne sait plus s'arrêter. Et quand on voit 8 semaines plus tard quelque 80 des 104 prévenus reconnaître, de bonne grâce, les faits qui leur sont reprochés, on devine rétrospectivement la dynamique moutonnière dans laquelle, ils se sont laissés entraîner lors de ce soulèvement. Le défilé de la première moitié des 26 témoins qui a débuté hier confirme, s'il en était besoin, à quel point ces jeunes soldats ont agi sans réfléchir. L'un de leurs supérieurs dit même ne pas avoir reconnu ses hommes. En une nuit, ses soldats disciplinés, avaient basculé dans la violence. Sous quelle influence ? Le gradé ne saurait le dire, mais à l'entendre ses soldats ont été manipulés. Et ce soupçon, largement partagé par les autres officiers et sous-officiers témoins, laisse entrevoir la suite du procès. Le tribunal en effet va probablement s'attacher à démasquer les meneurs de cette mutinerie, qui risquent de 10 à 20 ans de prisons. Ce qui laisse un espoir aux autres, lesquels vont sans doute miser sur la clémence des jurés. Si la colère de ne pas avoir perçu des primes a soudé ces hommes dans le soulèvement, la peur du châtiment pourrait bien avoir raison de la cohésion des mutins.