REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 19 AVRIL 2011

19 avr 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 19 AVRIL 2011

RFI - Edition de 6 heures 30

█ L'heure est à l'état des lieux à Abidjan, huit jours après l'arrestation de Laurent Gbagbo. Les fonctionnaires étaient appelés hier à reprendre le travail. Une reprise d'ailleurs assez inégale. Il faut dire avec les combats, beaucoup ont fui la capitale. C'est dans le quartier du Plateau que ce sont longtemps concentrées les hostilités. Or c'est là que se trouve l'essentiel des administrations du pays. Et il faut maintenant évaluer les dégâts.

Stanislas Ndayishimiyé : Personne au gouvernement n'a encore une vision globale des dégâts dans les bâtiments publics. Chaque ministre va d'abord évaluer les réparations à faire et le matériel à remplacer dans son secteur. Une opération qui va handicaper la reprise rapide du travail. Parmi les administrations visées par des pilleurs, le siège du 1er ministère où des meubles et du matériel informatique ont été emportés ou cassés. Ou encore le palais de la culture où il faudra beaucoup de temps et d'investissements pour le remettre en état de fonctionner. Quant aux absences, certains abidjanais ont quitté leur ville tout au long de la crise postélectorale. Le ministre de la fonction publique, Niamien Konan, souhaite que ces agents de l'administration reviennent rapidement à leur poste. Mais il y a le cas de ceux qui résident dans la commune de Yopougon, et qui y sont restés. Ils auraient été intimidés hier par des militaires de la nouvelle armée nationale qui patrouille dans ce fief de l'ex président Laurent Gbagbo, alors qu'ils se rendaient au bureau en voiture, certains d'entre eux auraient préférés retourner chez eux. Stanislas Ndayishimiyé, Abidjan RFI.

A Bouaké dans le centre du pays, le retour de l'activité est beaucoup plus rapide. A l'hôpital, le gros du personnel s'est, lui, remis au travail. En témoigne le Dr Camara, médecin au CHU.
Dr Camara : Les fonctionnaires qui sont présents à Bouaké sont effectivement venus au travail. Par contre, on a au moins 10% de notre effectif qui était allé à Abidjan à cause de la crise qui ne sont pas encore revenus. On les a appelés ce matin, ils étaient prêts à venir mais comme le trafic routier n'était pas encore ouvert, ils avaient encore des soucis. Donc c'est environ cinq personnes qui étaient partis depuis le mois de novembre et qui ne sont pas encore revenus. Ça fait deux à trois mois pour certains, ils n'on pas été payés. Mais je pense que ce n'est pas le souci majeur. Le souci majeur, c'est comment avoir un véhicule pour revenir sur Bouaké ? Les salaires sont virés par le CHU, mais on a des difficultés pour prendre les salaires. Parce que les banques ici sont fermées. Donc nous attendons que la situation soit beaucoup plus calme pour pouvoir aller à Abidjan chercher nos salaires. Pour la plupart des gens qui ne sont pas venus, je pense qu'ils devaient être Lmp pour le Président Gbagbo. Le directeur a, plusieurs fois, réuni son personnel pour leur dire que nous sommes des travailleurs sans choix politique, ni religieux, pas ethnique. Donc nous travaillons pour tout le monde.

Le Dr Camara, médecin au CHU de Bouaké. Propos recueillis par Daphné Gastaldi