RFI – Edition du 13 Novembre 2008 à 7 H 30

Le report de la date des élections en Côte d'Ivoire suscite pas mal d'amertumes auprès des entrepreneurs du pays. Alors que les différents acteurs économiques déploient des efforts pour faire revenir les investissements étrangers dans le pays, le fait que l'élection soit repoussée, sans date précise, ne contribue pas au bon climat des affaires. Ecoutez Jean Louis Billon, le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire au micro de Frédéric Gara.

Jean Louis Billon : «Nous avons beaucoup d'incertitudes : le processus de développement est arrêté depuis plusieurs années, les infrastructures sont vieillissantes, la trésorerie de l'état devient de plus en plus tendue, la crise financière amène une pression négative sur le cours de nos matières premières. Il y a un ralentissement des exportations, un ralentissement des importations. Donc, quand même, on a des inquiétudes. Il aurait fallu pour ça, nous ouvrir des perspectives, en fixant une date. Il fallait nous donner tout de suite un temps de répit avant les échéances électorales. Nous sommes en train de faire du sur place et même, dans certains domaines, nous sommes en train de reculer clairement. Au niveau des grandes industries et même des PME, qui sont celles qui souffrent le plus, tout projet de développement s'inscrit dans la durée. Donc, quand nous n'avons pas suffisamment de visibilité, il est hors de question pour nous d'investir massivement sans savoir de quoi sera fait le lendemain. Et c'est plus difficile dans ces conditions d'avoir des financements pour pouvoir investir. Or, nous avons aujourd'hui rudement besoin d'investissements pour rénover notre machine industrielle, rénover nos infrastructures pour pouvoir mieux repartir. Il est clair pour nous que nous attendons avec impatience une date de l'élection ».