REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 05 JANVIER 2011

5 jan 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 05 JANVIER 2011

RFI- Edition du 05 Janvier 2011 à 7H30

█ Les jours passent, le message reste le même. De retour de leur médiation en côte d'Ivoire, les trois chefs d'Etat de la CEDEAO et le 1er ministre Kenyan, émissaire de l'Union Africaine, ont publié leur déclaration commune hier.
Gbagbo doit partir sous peine d'être renversé militairement. La position, fixée fin décembre par les dirigeants de la CEDEAO, reste donc inchangée. La 2ème mission africaine de médiation lundi à Abidjan n'a pas permis de progrès, si ce n'est que Laurent Gbagbo se dit prêt à négocier une issue pacifique à la crise. A Abidjan, Emmanuel Dabzack :

« L'embarras affiché de la CEDEAO qui déclare que les négociations sont dans l'impasse. La médiation menée par les présidents du Benin, du Cap Vert et de Sierra Leone piétine. Aucune avancée significative n'a finalement été enregistrée à l'issue de leurs rencontres successives avec Laurent Gbagbo puis Alassane Ouattara. Dans le communiqué publié hier à Abuja, Jonathan Goodluck, le président en exercice de la CEDEAO reconnait implicitement que rien n'a bougé, rien n'a évolué dans un camp comme dans l'autre. La CEDEAO, qui brandissait la menace d'une intervention militaire imminente, semble ne plus vouloir la privilégier. Elle reste bien sûr le recours ultime mais n'est plus la seule menace brandie. Des négociations qui ne négociations qui ne débouchent sur aucun compromis. Laurent Gbagbo n'admet pas sa défaite à la présidentielle. Et Alassane Ouattara, lui ne veut plus rien négocier, estimant que le temps des palabres est terminé. Situation totalement bloquée qui oblige donc la CEDEAO et l'Union Africaine à annoncer le retour prochain à Abidjan de ses émissaires. Emmanuel Dabzack, Abidjan RFI. »

█ L'émissaire de l'Union Africaine Raila Odinga, lui a enfoncé le clou, en estimant qu'une solution de partage du pouvoir à la Kenyane n'était pas envisageable en Côte d'Ivoire. Point de vue d'ailleurs partagé par les Etats-Unis.

Le Sénégal de son côté se dit aussi en plein accord avec la position de la CEDEAO, de l'Union Africaine et de l'ONU. C'est ce qu'indique son ministre des affaires étrangères, Madické Niang dans une interview exclusive à RFI que vous pourrez entendre ce soir. Il met en garde contre les possibles conséquences de cette crise ivoirienne sur la démocratie en Afrique. Je vous propose d'en écouter un extrait.

« Il faut qu'on sorte de cette crise. Il y va non pas seulement de la crédibilité de la Côte d'Ivoire. Mais il y va de la crédibilité de l'Afrique face aux élections. Vous savez, les élections doivent être la seule voie pour permettre d'arriver au pouvoir. Nous avons connu ce problème au Kenya, finalement on n'est arrivé à un partage du pouvoir. On a connu ce problème au Zimbabwe, on est arrivé à un partage du pouvoir. Aujourd'hui, le même problème à lieu en Côte d'Ivoire. C'est l'occasion d'en arriver au respect des principes. Le respect des principes, c'est de dire que les élections doivent aboutir à la déclaration de victoire d'un des candidats et à ce que les autres candidats reconnaissent leur défaite. Si on ne peut pas arriver à une alternance et que celui qui est au pouvoir peut facilement utiliser les moyens du pouvoir dont il dispose pour rester au pouvoir, c'est toute la crédibilité des élections qui disparait en Afrique, et je vous jure, l'Afrique va entrer dans un processus de remise en cause de la paix et de la sécurité. »

Le ministre sénégalais des affaires étrangères invité d'Afrique soir sur RFI.