REVUE DE PRESSE NATIONALE DU MARDI 14 JUIN 2011

14 juin 2011

REVUE DE PRESSE NATIONALE DU MARDI 14 JUIN 2011

Crimes de guerre / L'Onu veut frapper des personnalités ivoiriennes

- Une liste secrète entre les mains du Conseil de sécurité.

L'Inter - Que de rapports d`enquête sur les violences postélectorales qui ont fait officiellement près de 3000 morts ! Et après ? S`interrogent bien des Ivoiriens, pour qui tout cela n`est que littérature. Ceux qui pensent ainsi devraient vite déchanter. Cette fois, les Nations Unies comptent bien sanctionner tous ceux qu`elles ont identifiés comme ayant commis des crimes de guerre et se sont rendus coupables de graves violations des droits de l`homme durant les quatre mois de crise postélectorale. Dans le dernier rapport sur ces événements qu`elle compte rendre public demain, l`Onu n`écarte pas l`éventualité de sévir en poursuivant au besoin devant les tribunaux internationaux, tous ceux qu`elle a épinglés. En effet, une liste de personnalités aussi bien politiques, civiles que militaires, dont la responsabilité individuelle est engagée dans les crimes de guerre commis pendant la crise postélectorale, a été dressée. Cette liste, ajoutée en annexe au rapport des enquêteurs onusiens, a atterri sur la table du Conseil de sécurité. [...] L`Onu, qui veut traduire dans les faits son combat contre l`impunité en Côte d`Ivoire, entend bientôt mettre en branle la machine en vue de faire comparaître tous ceux dont les noms figurent sur la fameuse liste noire. D`ici peu, elle va certainement commencer à mettre la pression sur le président Alassane Ouattara afin qu`il livre à la justice internationale les violateurs des droits humains et autres auteurs présumés de crimes de guerre et crimes contre l`humanité commis pendant les violences postélectorales.

CEI, nouveau découpage électoral... Youssouf Bakayoko répond à Mamadou Koulibaly

L'expression –Plusieurs mois après les élections présidentielles et la grave crise qu'elle a engendrée, le chef de la CEI, Youssouf Bakayoko, revient sur les événements qui ont précédé l'énoncé du verdict des urnes. Et, il ouvre une lucarne sur les élections générales à venir.
(...) Quel a été votre secret pour réussir ce grand défi d'organiser des élections démocratiques?

Youssouf Bakayoko : Le secret, s'il y en a eu un, a résidé dans notre détermination à faire valoir et triompher la volonté des électeurs, sans partialité aucune. Le secret ? C'est aussi la qualité du Code électoral ivoirien ; l'un des meilleurs au monde, en terme de transparence. Le secret ? C'est le sens élevé du devoir et du travail bien accompli manifesté par la majorité de nos collaborateurs et de nos équipes techniques. Le secret ? C'est enfin la mobilisation exceptionnelle dont nous avons bénéficié de la part de la communauté internationale : appui financier, logistique voire politique, ainsi que de nos autorités administratives et coutumières locales. Je voudrais saisir l'opportunité que vous m'offrez pour renouveler notre reconnaissance à toutes les bonnes volontés d'ici et d'ailleurs : commissaires centraux et locaux de la CEI, agents administratifs et techniques, autorités préfectorales et traditionnelles, partenaires nationaux et internationaux, pour leur contribution remarquable à la réussite des scrutins présidentiels d'octobre et de novembre 2010. Après l'élection présidentielle, la CEI doit mettre le cap sur les législatives. Le président de la République a annoncé la tenue de ces élections avant la fin de l'année 2011.
Etes-vous prêts pour cet autre défi?

Youssouf Bakayoko : L'objectif fixé par le président de la République, à savoir la tenue des législatives avant fin 2011, est tout à fait réalisable. C'est un nouveau challenge que la CEI est prête à relever, avec le concours de tous ses partenaires nationaux et internationaux. Notre institution s'attèle en ce moment à réunir les conditions préalables et nécessaires à l'atteinte de cet objectif, et notamment : - le rééquipement de ses locaux et services ayant subi des pillages et/ou destructions lors des évènements malheureux consécutifs à la crise postélectorale qu'a connue notre pays ; le coût des dégâts enregistrés est évalué à 1,2 milliard de Fcfa environ (mobiliers, matériels informatiques et de bureautique, véhicules, motos, etc. - le renouvellement de ses instances délibératives c'est-à-dire la désignation des mandataires de certaines entités membres de l'Institution, rendu nécessaire par la nouvelle donne politique résultant de l'élection présidentielle. - la finalisation du chronogramme et d'un plan opérationnel détaillé des préparatifs des législatives. Nous mettrons tout en œuvre pour doter notre pays de son nouveau Parlement dans le délai fixé par le chef de l'Etat.
Sur le plan purement technique, la liste électorale va-t-elle être revue et corrigée?

Youssouf Bakayoko : La liste électorale ayant servi pour l'élection présidentielle sera complétée et consolidée, [...]
Pouvez-vous indiquer aux futurs candidats quelques points saillants du Code électoral portant sur les conditions pour être éligible?
Youssouf Bakayoko : Les dispositions du Code électoral relatives à l'élection des députés que je voudrais rappeler dès à présent aux futurs candidats à ce scrutin portent sur quelques points saillants du mode de scrutin, de l'éligibilité et de la présentation des dossiers de candidature. Du mode du scrutin. - Les circonscriptions électorales comptent chacune un ou plusieurs sièges. Pour celles en comportant plusieurs, les candidats doivent fournir des listes complètes. De l'éligibilité. - Tout Ivoirien qui a la qualité d'électeur, c'est-à-dire qui est inscrit sur la liste électorale, peut se présenter dans toute circonscription électorale de son choix, sous les réserves ci-après : - Etre âgé de 25 ans au moins ; - Etre Ivoirien de naissance (sinon avoir acquis la nationalité ivoirienne depuis plus dix ans) ; - N'avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne. (...)

Barrages illégaux / Soro traque les Frci : plusieurs barrages démantelés, des éléments arrêtés

Soir Info - Guillaume Soro dans ses attributs de ministre de la Défense. Le responsable politique a consacré sa journée de samedi à un exercice pas tout à fait ordinaire : la traque des éléments Frci qui s'obstinent à maintenir des barrages illégaux. Et l'exercice- si on s'en tient aux résultats- n'a pas été parfaitement ingrat. Plusieurs barrages illégaux ont été supprimés, des soldats Frci ont également été appréhendés et devront s'expliquer sur leurs agissements. Le parcours de Guillaume Soro est parti de Cocody à Grand-bassam, l'ancienne capitale via les communes du Plateau, de Treichville et de Port-Bouët. Soro était accompagné de quelques collaborateurs dont les plus en vue restent Hamed Bakayoko, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et Soumaïla Bakayoko, général de Brigade, précédemment Chef d'état-major des Fafn. Le titulaire de la Défense et ses collaborateurs ont exigé à une équipe de soldats Frci postés à l'une des entrées du Port autonome d'Abidjan de plier bagage. Puis à Vridi, ils ont obtenu la suppression de deux barrages illégaux. Au rond-point de la Place Akwaba, ils ont encore démantelé un poste de contrôle vraisemblablement illégal. De Port-Bouët à Grand-Bassam, l'équipe de Guillaume Soro a rétabli l'ordre toutes les fois où des irrégularités étaient relevées. Il est arrivé au premier ministre et ministre de la Défense de soumettre à un authentique interrogatoire certains des hommes en tenue qu'il trouvait sur son passage. Quelques-uns- pris de peur- balbutiaient des explications qui étaient très tôt balayées par Guillaume Soro. D'autres- comme à la sortie de Gd-Bassam- qui avaient eu vent de l'arrivée de la délégation, se sont égaillés à travers les prés. C'était le sauve-qui-peut ! Un élément a toutefois été pris et soumis à un interrogatoire. Il s'agissait d'un élève officier des eaux et forêts. Soro a eu une adresse à l'endroit de ses collaborateurs : « (...) On ne peut pas prendre une décision en conseil des ministres qui ne soit pas appliquée. La Côte d'Ivoire a changé. Maintenant, on a un gouvernement de terrain. Nous serons sur le terrain pour nous assurer que toutes les décisions qui sont prises sont appliquées. Si nous prenons des éléments qui vont à l'encontre des décisions du gouvernement, ces personnes seront purement et simplement radiées, sanctionnées. Il faut que ce soit clair ». Le chef du gouvernement a souhaité que le pays revienne à la « normalité et aux barrages légaux qui sont 33 sur l'ensemble du territoire ». Au général Bakayoko qui se tenait juste à son côté, Soro a donné des instructions- pour le moins- fermes : « Mon général, je veux que cette semaine, le général Mangou, le général Kassaraté, le directeur général de la Police, vous soyez sur le terrain. Tous les soirs, je veux un rapport précis, succinct de l'état d'application de la décision gouvernementale ».

Pacification de la ville d`Abidjan Des soldats FRCI menacent de se révolter- Ce qu`ils reprochent à Soro

L'Inter - Avant-hier dimanche, le Premier ministre Guillaume Soro, en compagnie du ministre de l`Intérieur en charge de la sécurité, Hamed Bakayoko, a effectué une opération coup de poing à plusieurs endroits du District d`Abidjan. Le chef du gouvernement ivoirien a fait une descente surprise sur le terrain pour se rendre compte de visu de la réalité quant à l`engagement de son équipe pour la pacification de l`ensemble du territoire ivoirien miné par la présence massive d`hommes en armes et en tenue sur les artères publiques. Parti de sa résidence à Cocody, le Premier ministre et une équipe de la télévision nationale ont sillonné plusieurs artères, notamment l`axe Abidjan – Grand-Bassam, mais aussi la commune de Yopougon. Sur son passage, le chef du gouvernement ivoirien n`a pas hésité à poser pied par terre, à interpeller vivement des hommes en armes parfois méconnus et à démanteler systématiquement des barrages fictifs érigés sur les routes. Plusieurs éléments se réclamant des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI) ont essuyé un cinglant revers au cours de cette opération surprise, qui a permis de démasquer de faux agents de sécurité aussitôt embarqués et conduit à l`école de gendarmerie pour être déshabillés. Si cette action vigoureuse a été saluée par la population et les usagers, qui se plaignent de plus en plus contre les agissements de certains éléments des FRCI, ce n`est cependant pas le cas, au sein de la nouvelle armée où des voix s`élèvent pour dénoncer l`initiative du Premier ministre. Des soldats des FRCI, qui ont tenu à garder l`anonymat, nous ont joint pour exprimer leur ras-le-bol et leur intention de manifester bruyamment pour se faire entendre dans les jours à venir. «Soro Guillaume et Hamed Bakayoko ont commencé à patrouiller dans Abidjan. Ils ont commencé, depuis Cocody, à ramasser toutes les FRCI et les ex-FDS qui sont dans les corridors et barrages sans chercher à nous comprendre. Quand ils voient un élément des FRCI dans un barrage, ils le déshabillent, sous les regards des civils, qui sortent nombreux les acclamer. Ils nous humilient, pourtant depuis que nous avons commencé le mouvement, nous ne sommes pas payés. Nous n`avons reçu aucun centime. Malgré tout, on est resté dans le combat. Mais, avec ce qui a commencé, on en a marre. Actuellement, ça grogne en notre sein. Nous allons nous révolter. On s`est réuni pour se concerter et nous allons faire ce qu`il faut faire. On en a marre. Trop c`est trop! Quand quelque chose ne va pas que tu veux te plaindre, on te tue. On dit que tu es pro-IB (ndlr: feu Ibrahim Coulibaly, chef du commando invisible) ou tu es pro-Gbagbo et on t`élimine. Mais, cette fois-ci, si on ne fait rien pour nous, ça va se passer autrement. Ils vont nous tuer tous. Ils tueront tous les FRCI, mais on en a marre! Tous les volontaires, on en a marre». Voici en substance les propos tenus par notre interlocuteur anonyme, qui nous a joint une première fois sur un numéro inconnu, tard dans la nuit du dimanche, jour de l`opération coup de poing des nouvelles autorités, avant de rappeler hier après-midi pour nous faire le point de la concertation qu`ils ont eue entre eux éléments FRCI mécontents. Ce coup de fil révèle le malaise au sein de la nouvelle armée. Cette troupe à laquelle se sont greffés des milliers de jeunes volontaires dont le sort n`est pas encore déterminé, au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo à laquelle ils ont contribué. Après avoir risqué leurs vies pour permettre à Alassane Ouattara de disposer de son pouvoir, ces jeunes, dont beaucoup rêvent de se voir intégrer à l`armée nouvelle attendent une reconnaissance des nouvelles autorités.(...)

Télévision : Rapport de la situation, hier, au ministre de tutelle / Brou Aka annonce le retour de la Rti le 6 août

Le Nouveau Réveil - Se rendre compte des problèmes de la télévision après la crise postélectorale. C`est l`objectif de la visite, hier, du nouveau ministre de la Communication, M. Souleïmane Coty Diakité. Une occasion que le directeur général de la Rti, M Brou Aka Pascal, a saisie pour faire d`abord le point de la situation de cette structure. [...] " Le bâtiment technique du centre émetteur a été pillé. La villa d`habitation et le bâtiment de la maintenance ont été incendiés "a déploré Brou Aka Pascal et précisé que des efforts d`investissement ont été faits pour permettre au bâtiment du centre technique de couvrir Abidjan et banlieue. (...) Pour Brou Aka Pascal, ce retour ne peut être possible maintenant au regard des dégâts qu`à connus la maison. " La Rti aujourd`hui, c`est Tci et Radio Côte d`Ivoire. Cette expérience se prolongera jusqu`au 6 Août prochain ; date à laquelle toutes les chaînes afficheront leurs logos. [...] En clair, on attend le retour de la Rti dans toutes ses composantes le 06 Août prochain, Tci nous sert de canal de diffusion. Ce qui implique le retrait des agents bénévoles en service à Tci depuis le 22 janvier dernier. Nous voudrions, Monsieur le ministre, vous confier le sort de ce personnel " a-t-il dit. Le ministre, quant à lui, après avoir visités les locaux, demandé, pour l`instant, au personnel de la Rti de se mettre au travail.