Séguéla, le 13 juin 2011...L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et les autorités de Séguéla, ont organisé le 13 juin 2011, jour de la Pentecôte, une séance de sensibilisation au pardon et à la réconciliation au marché de Diarabana, localité située à 660 Km au nord d'Abidjan.

En choisissant un lundi, jour du marché hebdomadaire de la ville qui accueille toutes les populations de la région du Worodougou, les organisateurs on souhaité, en utilisant la communication interpersonnelle, avoir un impact réel sur le terrain.

Le Sous-préfet central, Adolphe Zegbé Kouamé, a donné le coup d'envoi de cette activité, au marché de Diarabana. Plus de 60 bénévoles dits « ouvriers de la paix », se sont engagés aux côtés de la délégation pour distribuer 1600 messages de paix aux vendeuses et à leurs clients. Ils ont sillonné, à cet effet, tout le marché pour délivrer les messages de pardon et de réconciliation. «Non aux palabres, oui à la réconciliation », « La guerre est finie, l'heure est au pardon et à la paix », sont quelques uns des messages qui ont été transmis aux populations.

Pour cette deuxième étape de sensibilisation dans les marchés hebdomadaires, le Sous-préfet de Diarabana, Zégbé Kouamé Kouamé, a rappelé que cette mission exigeait la contribution de tout le monde. «Le Président de la République Alassane Ouattara nous demande de travailler ensemble pour le développement de la Côte d'Ivoire en nous réconciliant. De vengeance en vengeance, on ne s'en sortira pas. Il faut s'arrêter et pardonner à ceux qui vous ont fait mal », a-t-il souligné, avant de donner le coup d'envoi de la vulgarisation des messages de paix dans le marché du village.

Prenant la parole, le Chef du village de Diarabana, Tiemo Fofana, a salué cette initiative collégiale de sensibilisation à la réconciliation. « En février la délégation de l'ONUCI est venue nous sensibiliser sur le mandat de l'ONUCI en insistant sur la sauvegarde des résultats, et la protection des populations civiles. Nous lui avons fait confiance et voilà qu'elle a eu raison. Aujourd'hui, vous êtes avec un message ; celui de la réconciliation que prône le Président de la République. Soyez assurés que les populations de Diarabana vont demeurer sur la route de la paix, en acceptant de pardonner à tous ceux qui ont endeuillé nos familles », a affirmé le chef de village, dans son mot de bienvenue à la délégation mixte autorités locales/ONUCI.

La présidente des femmes de Diarabana, Makourani Koné, a demandé, pour sa part, aux femmes de se mobiliser pour faire de la réconciliation un outil de développement. « Nous disons oui à la réconciliation », a-t-elle renchéri.

Le président de la jeunesse de cette localité, Aboulaye Fofana, a lui, exhorté les jeunes à cultiver l'esprit de pardon et de réconciliation. Selon lui, la jeunesse qui a payé le plus lourd tribut dans cette crise postélectorale, doit s'approprier le pardon et la réconciliation.

Le colonel Aminatou Quenum, commandant des observateurs militaires et chef de la délégation de l'ONUCI, a mis l'accent sur les objectifs de la mission. « Le pardon qui est demandé implique donc que vous vous libériez, que vous lâchiez prise et que vous oubliez les ressentiments pour être en paix. Seule la culture du pardon pour la paix intérieure pour vous, dans vos maisons respectives et partout où vous vous trouverez, peut permettre le développement de la Côte d'Ivoire », a déclaré le Colonel Quenum.

L'ONUCI compte poursuivre la sensibilisation dans les marchés hebdomadaires, en collaboration avec les autorités locales, dans l'espoir d'ancrer l'esprit de pardon et de réconciliation dans la région du Worodougou.