REVUE DE PRESSE NATIONALE DU JEUDI 29 SEPTEMBRE 2011

29 sep 2011

REVUE DE PRESSE NATIONALE DU JEUDI 29 SEPTEMBRE 2011


Le Représentant spécial adjoint de l'Onu échange avec une délégation du RHDP

Le Jour plus - Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Arnauld Akodjénou, a échangé mardi, au siège de la mission onusienne à Abidjan, une délégation du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) conduite par son Secrétaire Général, le Pr Alphonse Djédjé Mady. Vingt quatre heures après le parti de l'ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, qui est allé exprimer au numéro deux de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) ses préoccupations relatives à la sécurité de la population et du financement des partis politiques, la délégation de la coalition des partis politiques au pouvoir actuellement a échangé, Djédjé Mady, tel que rapporté par le communiqué de l'ONUCI, sur « la situation politique qui prévaut en ce moment en Côte d'Ivoire ». « Nous avons échangé sur l'actualité. Nous avons mis, ensemble, l'accent sur la nécessité d'un environnement politique apaisé », a-t-il déclaré, tout en exprimant son vœu de voir tout le monde participer aux élections législatives prévues pour mi-décembre. Pour le président du directoire du RHDP, la sécurité doit effectivement être assurée pour mettre en confiance tous les électeurs. « S'il y a des miliciens qui ont des armes il faut qu'ils rendent les armes. S'il y a des mercenaires il faut qu'ils réintègrent leur pays. Il faut amener l'armée à travailler dans le sens de ramener la paix et faire en sorte que cette paix soit pour tous les ivoiriens sans distinction », a-t-il fait savoir, battant par ailleurs en brèche la volonté de l'opposition politique réunie au sein de la Majorité présidentielle (LMP, proche de Laurent Gbagbo) de voir la composition actuelle de la Commission électorale indépendante être revue. La composition de la CEI, a précisé. M. Djédjé Madi, a été élaborée par l'accord de Pretoria II. « Cet accord prévoyait que les dix (10) signataires des accords de Linas Marcoussis aient chacun deux représentants, que le président de la République, le président de l'Assemblée Nationale et certaines institutions soient représentés au sein de la CEI », a-t-il rappelé. La délégation comprenait des cadres du RHDP dont le Général Ouassenan Koné et le Professeur Alassane Salif N'diaye.

Le Président Ouattara, hier à l'installation de la Commission Dialogue, vérité et réconciliation : ''La réconciliation doit être l'affaire de tous''

L'Intelligent d'Abidjan - Le Président Alassane Ouattara a présidé hier, à Yamoussoukro, la cérémonie d'installation de la Commission Dialogue, vérité et réconciliation. Le chef de l'Etat a saisi l'occasion pour inviter les Ivoiriens à se pardonner, surtout à créer les candidations d'une paix durable. (...) « Quelque part en Côte d'Ivoire, une famille pleure. Elle pleure la disparition d'un père, d'une mère, d'un enfant, d'un proche, arraché trop tôt à son affection, victime innocente des multiples crises qui ont ébranlé notre pays depuis 1999. Je voudrais, à nouveau, exprimer ma profonde compassion à toutes ces familles éplorées et aux victimes des événements tragiques que notre pays a connus. Comme dans tout pays qui a connu la guerre, les cœurs et les esprits sont remplis de questions. Des questions sur ce douloureux passé, mais aussi des questions sur le présent et sur l'avenir. Si nous sommes rassemblés aujourd'hui, c'est pour nous donner les moyens de trouver des réponses à ces questions. Nous le devons à nos concitoyens. Nous le devons à toutes les familles endeuillées, mais surtout aux générations futures. (...) Depuis quelques mois, la Côte d'Ivoire est au travail. Mais notre plus grand chantier demeure celui de la reconstitution de la Nation ivoirienne. Nous devons travailler sans relâche au retour de la confiance entre toutes les filles et tous les fils de notre pays. C'est pourquoi, lors de la campagne électorale, j'ai indiqué que mon projet aussi ambitieux soit-il ne connaîtra un début d'exécution que si deux conditions sont réunies : la paix et l'unité nationale pour une réconciliation vraie. Aux premières heures de mon accession au pouvoir, j'ai donc souhaité qu'une Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation soit mise sur pied, afin de tirer des leçons de la crise et ne plus répéter les mêmes erreurs. Pour avancer sur la voie de la réconciliation, nous devons affronter notre Histoire. Notre histoire, c'est d'abord celle d'un pays qui s'est forgé dans la diversité, dans l'unité et dans la fraternité. C'est aussi celle d'un pays qui, contre toute attente, s'est détourné de ses valeurs et a connu une grave crise identitaire. Aujourd'hui, une immense tâche nous attend. Pour bâtir une société démocratique fondée sur l'Etat de droit et la justice, il nous faut semer ensemble la graine de la paix, dans le dialogue, la vérité et le pardon. Le DIALOGUE implique que nous réapprenions à nous parler et à nous faire confiance. La VERITE nécessite que nous nous exprimions à cœur ouvert, en ayant le courage d'aborder des questions sensibles telles que le foncier rural, l'immigration, les questions identitaires, les représailles et les violences perpétrées sur les populations. Quant au PARDON, il n'interviendra que si nous commençons nous-mêmes à demander pardon. Alors, demandons pardon autour de nous, demandons pardon à chaque Ivoirien, pour toutes ces souffrances et ces vies gâchées. La réconciliation doit être l'affaire de tous. Je lance donc un appel à tous mes compatriotes. Je demande à chaque ivoirienne et à chaque Ivoirien de participer à ce processus. (...) Nous ne saurions parler de Dialogue, de Vérité et de Réconciliation, sans parler des victimes. (...) La priorité sera donnée à la justice et au processus de guérison par le pardon. Vous retrouverez votre dignité et vous obtiendrez réparation pour les préjudices que vous avez subis. Je voudrais maintenant m'adresser aux média. Vous qui constituez un puissant vecteur d'information et d'influence, accompagnez-nous dans ce processus. Faites-le pour la Côte d'Ivoire. Face à vos choix personnels ou politiques, donnez la priorité à l'information fiable et impartiale, dans le respect des règles d'éthique et de déontologie. J'exigerai notamment des media d'Etat qu'ils se montrent irréprochables en la matière. [...] »

Banny promet de réconcilier sans exonérer les criminels

Nord-Sud - Charles Konan Banny annonce les couleurs. Il dit que personne ne le prendra aux sentiments. Il a pris un engagement solennel dans ce sens, hier, devant le chef de l'Etat, le Premier ministre Guillaume Soro, l'ex-président du Ghana, John Kufuor, la Côte d'Ivoire et le parterre de personnalités venues de partout prendre part à l'installation de la Commission dialogue, vérité et réconciliation. Selon lui, la réconciliation ne s'accommodera pas d'affinités quelconques. Ainsi, elle fera son travail "sans exonérer les criminels". En effet, la méthode Banny repose à ses dires sur "l'approche humaine". Dans l'application, il compte amener les Ivoiriens à se remettre en cause en vue d'obtenir d'eux de vrais mea culpa. Par ailleurs, il prévient que l'instrument mis entre ses mains "n'est en aucun cas doté d'un pouvoir d'amnistie ni d'absolution". Seuls le pardon et la reconnaissance des actes posés peuvent rapprocher les Ivoiriens, croit-il. Mais, en plus Charles Konan Banny pense que la clé de sa réussite repose sur la bonne foi de ses compatriotes. "Nous voulons réussir, nous avons la volonté de réussir. Nous y parviendrons. Seul Dieu le sait; mais si le peuple de Côte d'Ivoire le veut, Dieu le voudra", a-t-il engagé les uns et les autres. Du reste, le président de la Cdvr entend "purifier" les sentiers menant à la paix, par les "rites traditionnels". Ensuite, il installera un "dispositif de consultation" après avoir fait une "revue critique" des résultats des forums de réconciliation passés.

Réuni à Yamoussoukro, hier - Le Conseil de ministres décide : Plus de Conseils généraux -12 districts créés /La date des législatives définitivement arrêtée

Soir Info - D'importances décisions ont été arrêtées, le mercredi 28 septembre 2011, au cours du Conseil de ministres tenu à la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix à Yamoussoukro. Présidée par le chef de l'Etat, Alassane Ouattara, la réunion a enregistré la présence du Premier ministre, Soro Guillaume et de la quasi-totalité des membres du gouvernement. A l'issue de la rencontre d'environ deux heures trente minutes, le porte-parole du gouvernement, Koné Nabagné Bruno a annoncé ces mesures. « Il est créé, à partir de ce jour, douze (12) districts en Côte d'Ivoire, qui vont être de grandes régions économiques, de grandes régions homogènes et qui vont impulser le développement du pays », a révélé Koné Bruno, précisant que la liste sera donnée dans le communiqué final. Selon lui, « les régions qui existaient antérieurement ont été jugées trop petites pour donner cette impulsion-là ». « Il fallait, a-t-il justifié, des ensembles plus vastes, des ensembles au plan économique et social plus cohérents. Ce qui a amené ce changement (...). Il y a 30 régions, les districts sont composés de régions.». Ces 12 districts, a fait savoir le porte-parole du gouvernement, viennent compléter les deux qui existaient déjà : celui d'Abidjan et de Yamoussoukro. « Cela induit la mise en place des grandes régions qu'on appelle désormais districts. Cela induit l'élection de conseils régionaux...», a-t-il informé. Approché à la fin de son compte rendu, le ministre Koné Bruno a précisé que les responsables des Districts seront nommés. La conséquence de cette décision de création de districts, à écouter le porte-parole du gouvernement, est la suppression des Conseils généraux créés par le régime Gbagbo. Comme votre quotidien l'avait annoncé, en exclusivité, dans l'une de ses précédentes publications. A contrario, le gouvernement Ouattara n'a pas touché aux départements, sous-préfectures et communes qui ont augmenté sous l'ex-pouvoir. « Au niveau des départements et sous-préfectures, pas de changements ! 95 départements et 497 sous-préfectures. Il n'y a pas de changements, ça veut dire qu'il n'y a pas eu de décisions nouvelles prises en ce qui concerne le nombre de communes (...) passé, avant les élections de novembre 2010, à 1281 communes. Ce chiffre demeure le même », a soutenu le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (Tic). Pour ce qui est des législatives prochaines, Koné Nabagné Bruno a informé qu'elles auront lieu le 11 décembre 2011. « La Cei (Commission électorale indépendante, Ndlr) a proposé la date du 11 décembre2011 (...). Cette proposition ayant été reçue, le décret a été pris à cette réunion du conseil des ministres. Désormais, la date de la tenue des élections législatives est officielle. Le nombre des députés est passé à 255, la Cei a communiqué au gouvernement la répartition de ces 255 députés », a-t-il évoqué. (...)

Sécurité / Installation des responsables de la police, de la gendarmerie... - Guillaume Soro arrache officiellement le pouvoir aux Com'zones

L'Intelligent d'Abidjan - Le Premier ministre, Ministre de la Défense, Monsieur Guillaume Soro, entreprendra, du vendredi 30 septembre au dimanche 02 octobre 2011, une grande tournée en ex-zone CNO (Centre-Nord-Ouest) pour procéder à l'installation officielle des chefs de corps de l'Armée, de la Gendarmerie, de la Police, des Eaux et Forêts et de la Douane. Cette mission conduira le Premier ministre, ministre de la Défense successivement dans les six principales villes de l'ex-zone CNO que sont Korhogo, Séguéla, Bouna, Bouaké, Odienné et Man. L'étape de Korhogo, outre la cérémonie d'installation des chefs de corps, sera marquée par le lancement officiel du Projet d'Appui au Programme de reconstruction des infrastructures dans l'ex-zone CNO. Cette mission du Premier ministre, ministre de la Défense qui intervient quelques semaines après la dissolution des Forces armées des Forces nouvelles et la suppression de la régie financière des Forces nouvelles, vient parachever le processus de réunification de la Côte d'Ivoire et consolider l'État dans ses prérogatives et sa puissance régalienne sur toute l'étendue du territoire national. Avec cette tournée, l'unicité des caisses publiques prend définitivement forme.

Cartes d'identité, législatives : 20. 000 oubliés grognent

Nord-Sud - 20. 000 personnes n'ont pu être sur la liste électorale définitive pour des erreurs techniques survenues lors de leur enrôlement. Elles attendent toujours. Elles ne veulent pas être absentes du choix des députés. Pourtant, à environ deux mois des législatives, 20. 000 personnes qui ne figurent pas sur la liste électorale pour des raisons techniques semblent avoir été oubliées. « Suite à l'enrôlement, j'étais sur la liste grise. Lorsque j'ai fait la réclamation, il m'a été signifié que l'agent de recensement n'a pas signé ma fiche. Je n'ai pas pu avoir mes cartes d'identité et d'électeur. Raison pour laquelle je n'ai pas pris part au vote lors des présidentielles », relate un pétitionnaire sur la liste des oubliés. Pourtant, dans une interview accordée à plusieurs journalistes, le vendredi 10 juin dernier, le président de la Commission électorale indépendante (Cei) avait assuré que ces 20. 000 personnes seraient enrôlées à nouveau puis intégrées au nombre des électeurs. « La liste électorale ayant servi à l'élection présidentielle sera complétée et consolidée, par la prise en compte des pétitionnaires, au nombre de 20.000 environ dont les dossiers avaient été l'objet de rejets techniques, non-imputables à ceux-ci, lors de la phase initiale de l'opération d'identification générale de la population. Ces pétitionnaires seront ré-enrôlés et intégrés à la liste électorale dans le respect du mode opératoire précédent, conformément aux décisions arrêtées en 2009 par le Cadre permanent de concertation (Cpc) de l'Accord politique de Ouagadougou », avait soutenu Youssouf Bakayoko. Mais à environ deux mois des législatives, l'inquiétude monte chez ces pétitionnaires. Qui ne comprennent pas que pour des problèmes « techniques » qui ne leur sont pas « imputables », ils n'aient pas pu participer au choix du président de la République. « Sommes-nous coupables de ces erreurs ? », s'interroge l'un des oubliés. Ils pourraient bien être encore absents au moment du choix des députés. (...) Si ces oubliés sont en colère, ce n'est pas seulement parce qu'ils pourraient ne pas avoir leur mot à dire dans la prochaine élection. C'est que, selon l'un d'entre eux, tous les agents des forces de l'ordre ne savent pas que tous les Ivoiriens n'ont pas reçu la carte nationale d'identité (Cni). [...]

Négociations avec Alassane Ouattara aujourd'hui : Gbagbo donne des consignes au Fpi

Notre Voie - M. Alassane Dramane Ouattara reçoit, aujourd'hui, en fin de matinée au Palais présidentiel, les responsables de l'opposition ivoirienne, notamment ceux du Front populaire ivoirien (Fpi) et du Congrès national pour la Résistance et la Démocratie (Cnrd). Avant cette rencontre, l'ex-ministre Justin Koné Katina, porte-parole du Président Laurent Gbagbo, a accepté de livrer, en exclusivité à Notre Voie, les consignes du Président ivoirien renversé aux responsables de son parti. Entretien.

Notre Voie : Monsieur le ministre, le Fpi sera reçu aujourd'hui en audience par M. Alassane Dramane Ouattara. Quel regard le Président Gbagbo porte-t-il sur cette rencontre ?
Justin Koné Katina : Son excellence Monsieur le Président Laurent Gbagbo se félicite de ce que M. Alassane Dramane Ouattara ait enfin accepté d'ouvrir les négociations avec le Fpi, son parti. Le Président rappelle que les premières paroles qu'il a prononcées après le 11 avril, date du coup d'Etat de l'armée française contre lui, c'était de demander que les armes se taisent pour que l'aspect civil de la crise prenne le pas sur la guerre et ses milliers de victimes...
(...)

N.V. : De quoi le Fpi et Alassane Dramane Ouattara devraient-ils discuter aujourd'hui, de l'avis du Président Gbagbo ?
J.K.K. : En homme averti des rencontres de ce genre, le Président Gbagbo dit que cette première rencontre pourrait permettre de se pencher d'abord sur les grands principes de la discussion, de vider les préalables.

N.V. : Le président Gbagbo parle de grands principes et de préalables alors que des informations en notre possession soutiennent que M. Ouattara veut troquer la libération de certains leaders de La Majorité présidentielle (Lmp) incarcérés contre la participation du Fpi aux législatives fixées par lui pour décembre prochain...
J.K.K. : Le Président Gbagbo dit qu'il ne s'opposera jamais à la libération de ses militants et partisans arbitrairement détenus. Il ne cesse de rappeler qu'il a gagné l'élection présidentielle et que c'est la France qui a décidé de le renverser. Il a déjà réclamé et réclame toujours la libération de tous les prisonniers politiques et militaires. (...)
N.V. : Quels sont ces grands principes ?

J.K.K. : Le Président Laurent Gbagbo a dit à ses camarades de la direction du Fpi que la priorité aujourd'hui, c'est l'état dans lequel le pays se trouve : l'insécurité généralisée, la chasse à l'homme contre ses partisans, les assassinats et les nombreuses arrestations ainsi que les détentions politiques arbitraires. (...) On ne pourra donc raisonnablement parler de législatives que lorsqu'un débat politique franc aura été ouvert sur le contentieux né de l'élection présidentielle et cela, après la libération de tous les prisonniers, à commencer par lui-même !
N.V. : La libération des prisonniers et le règlement du contentieux de la présidentielle constituent donc un préalable ?
J.K.K. : Oui, pour le Président Gbagbo, cette question est essentielle et conditionne tout le reste. Ce contentieux de l'élection présidentielle, la chasse à l'homme et les détentions arbitraires font que les Ivoiriens restent profondément divisés. Il faut courageusement les aborder. [...]