REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 22 JUILLET 2011

22 juil 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 22 JUILLET 2011







Côte
d`Ivoire: la Banque mondiale insiste sur sécurité et législatives




 




AFP

- La Banque mondiale a insisté jeudi sur la nécessité de restaurer la sécurité
et d`organiser des élections législatives en Côte d`Ivoire pour favoriser la
reconstruction de la première économie d`Afrique de l`Ouest francophone, abîmée
par la récente crise postélectorale. "La sécurité des biens et services s`est
considérablement améliorée, même si elle n`est pas encore au niveau où les gens
la souhaiteraient. C`est un point clé si on veut un retour des investisseurs", a
déclaré à l`AFP à Abidjan Thierry Tanoh, vice-président de la Société financière
internationale (SFI), filiale de la BM dédiée au secteur privé. Attendues en fin
d`année, "les élections législatives devront être un élément important" pour
"consolider la trajectoire qui a été prise", a jugé M. Tanoh, lui-même de
nationalité ivoirienne. A court terme, la SFI veut aider à développer l`emploi.
Donner un travail aux jeunes qui n`en ont pas contribue à "éliminer de leur
esprit l`idée de reprendre la guerre éventuellement", a-t-il fait valoir. Cette
filiale de la Banque mondiale vient d`investir 500 millions de francs CFA
(750.000 euros) dans une société de micro finance, Advans-Côte d`Ivoire, a-t-il
précisé. La SFI compte aussi aider à financer l`accroissement de la capacité de
production énergétique, le secteur de l`électricité étant à bout de souffle. "Il
faut que la Côte d`Ivoire joue un rôle moteur dans l`économie régionale", a
souhaité Thierry Tanoh, soulignant que, pour devenir émergent en 2020 comme le
souhaite le président Alassane Ouattara, le pays doit privilégier
infrastructures, éducation et santé. La crise postélectorale de novembre
2010-avril 2011 a fait au moins 3.000 morts et durement éprouvé l`économie
ivoirienne, en raison notamment de pillages massifs durant la bataille d`Abidjan
du début avril.




 




Côte d`Ivoire : Cacao les planteurs ivoiriens attendent de
Ouattara de meilleurs revenus




 




AFP -

Les planteurs de Côte d`Ivoire, premier producteur mondial de cacao, attendent
du nouveau président Alassane Ouattara un "plan cacao" qui améliore leurs
revenus, après l`avoir espéré en vain sous Laurent Gbagbo. "Nous appelons à
réorganiser la filière au profit des petits planteurs", explique à l`AFP
Fulgence N`guessan. Basé à Gonaté, bourgade poussiéreuse à une cinquantaine de
km de la ville de Daloa (centre-ouest), en pleine "boucle du cacao", il dirige
la coopérative "Kavokiva" ("bonne entente", en langue gouro), la plus importante
du pays avec 12.000 planteurs. Pour lui, la décennie Gbagbo "n`a pas permis
d`accroître de façon substantielle le revenu" du million de planteurs, dont la
production (quelque 1,2 million de tonnes en 2010-2011) représente pourtant 40%
des recettes d`exportation avec le café. "Le cacao ne nous enrichit pas, il nous
permet de survivre", se lamente Maurice Tra-Bi, bottes en plastique et chapeau
de toile "contre les serpents", en donnant de grands coups de machette dans un
cacaoyer. "La quasi-totalité des villages du cacao sont dépourvus de centres de
santé et même d`eau potable", s`indigne ce planteur, dénonçant la "pauvreté
grandissante" parmi les siens. Au début des années 2000, Laurent Gbagbo avait,
sous la pression des institutions internationales, libéralisé le secteur. Créées
pour assurer transparence et équité, les structures de régulation ont échoué et
leurs dirigeants sont restés longtemps en prison pour mauvaise gestion présumée.
La nouvelle réforme souvent promise par l`ex-président n'a jamais vu le jour.
Traduisant un sentiment largement répandu parmi les paysans, l`économiste
Gervais N'dah fustige une "escroquerie fiscale" de l`Etat. "En Côte d`Ivoire,
les planteurs paient le plus d`impôt au monde. Quand le cacao est à 1.000
FCFA/kg (1,5 euro), on lui retire plus de la moitié", relève-t-il. Les
"pisteurs", ces intermédiaires qui achètent aux paysans pour les multinationales
du chocolat, sont aussi pointés du doigt, accusés de "brader la récolte". "Ils
sont devenus plus riches que les planteurs", s`insurge M. N'dah. Après le bras
de fer de la crise postélectorale (novembre 2010-avril 2011), le gouvernement a
pu relancer dès début mai l`exportation de fève brune, stoppée durant des mois.
Il s`est engagé dernièrement à remettre en chantier une réforme de la filière.
Le candidat Ouattara avait promis de restaurer un système de prix garanti, comme
celui qui avait contribué au "miracle" économique ivoirien des années 1960-1970.
Mais pour ranimer son âge d`or et continuer de distancer le voisin ghanéen
(900.000 tonnes), le cacao de Côte d`Ivoire a aussi besoin de rajeunir: le
verger (deux millions d`hectares) est vieillissant, ce qui entraîne de maigres
rendements et contribue à une baisse de qualité. Parmi les initiatives prises
pour parer au déclin, le géant suisse de l`alimentaire Nestlé a démarré
récemment un vaste programme de renouvellement en distribuant des pépinières aux
planteurs.




Il s`agit, sur une
décennie, d`insérer des "variétés à haut rendement" (deux tonnes à l`hectare
contre moins d`une) résistantes aux maladies, selon le chef du projet, Philippe
Courbet. Au milieu de son champ d'Okoukouamekro, un village proche de Gonaté,
Jean Loukou Yao, planteur de 25 ans, a le sourire: il pourra régénérer ses 10
hectares, vieux d`un demi-siècle et hérités de son père. Mais sa voisine
Marie-Thérèse Séry, cadre récemment convertie à la culture du cacao, avertit:
"le programme de régénération des plantations sera vain si la rémunération des
planteurs n`est pas au centre".




 




Côte d`Ivoire: le CICR rend visite à l`ex-président détenu
Laurent Gbagbo




 




AFP -

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé vendredi avoir
effectué une série de visites à un groupe de personnes détenues ou sous
résidence surveillée, parmi lesquelles figure l`ancien Président de la
République de Côte d`Ivoire, Laurent Gbagbo. Les visites ont eu lieu du 18 au 21
juillet à Bouna, Boundiali, Katiola, Korhogo et Odienné, dans le nord du pays,
précise un communiqué, indiquant que "l`accès à toutes les personnes arrêtées en
lien avec la crise postélectorale a été toujours une priorité pour le CICR".
Laurent Gbagbo a été arrêté le 11 avril après plus de quatre mois de crise née
de son refus de reconnaître sa défaite à la présidentielle du 28 novembre 2010
en faveur d`Alassane Ouattara, et à l`issue de dix jours de guerre dans Abidjan.
Il est actuellement en résidence surveillée à Korhogo. Le CICR s`est refusé à
donner davantage de détails sur ses conditions de détention, expliquant que "les
observations, recommandations et préoccupations du CICR sont traitées de manière
confidentielle avec les autorités détentrices pour s`assurer que les détenus
sont traités correctement". "L`accès à toutes les personnes arrêtées en lien
avec la crise postélectorale a été toujours une priorité pour le CICR. Avec
l`accord du gouvernement ivoirien, ces visites ont été conduites conformément
aux modalités habituelles du CICR qui prévoient notamment la possibilité de
s`entretenir sans témoin avec les détenus", explique dans le communiqué
Dominique Liengme, responsable de la délégation du CICR à Abidjan. "Nous
continuerons de visiter régulièrement les personnes privées de liberté dans tous
les lieux de détention provisoires et permanents du pays afin de s`assurer
qu`elles sont traitées avec humanité", a-t-elle ajouté. Plusieurs dizaines de
personnalités, dont l`épouse du président déchu, Simone Gbagbo, ont été placées
en résidence surveillée à Abidjan et dans plusieurs villes du nord du pays après
l`arrestation de l`ex-chef de l`Etat par les Forces républicaines (FRCI) du
nouveau président. Depuis le début de l`année 2011, le CICR précise avoir
effectué une centaine de visites dans 60 lieux de détention provisoires et
permanents sur l`ensemble du territoire ivoirien. Au cours de ces visites, plus
de 500 détenus ont été, ou sont toujours, suivis de manière individuelle.