RFI- Edition de 6 heures 30

█ En Côte d'Ivoire, le Président Ouattara a lancé ce qu'on pourrait appeler une commission vérité et réconciliation. Le Chef de l'Etat a signé le décret avant-hier. Cette commission d'enquête n'aura pas de pouvoir judiciaire. Elle devra faire la lumière, Charlotte Idrac, sur les massacres commis pendant la crise postélectorale.

Charlotte Idrac : Il s'agit clairement de répondre aux accusations des organisations internationales des droits de l'homme, souligne le président de la coalition de la société civile pour la paix et le développement de la démocratie en Côte d'Ivoire. Human Right Watch ou Amnesty International notamment avaient attribué au camp de l'ancien président Gbagbo et du Président Ouattara, de graves exactions durant la crise postélectorale. Cette commission nationale sera donc chargée de mener ses propres enquêtes. Des enquêtes non judiciaires, son rôle ne sera pas d'engager des poursuites mais d'établir la vérité selon les autorités. Pour cela, la vingtaine de membres qui la composeront, seront issues de diverses horizons ; des ministères de l'intérieur, de la justice, des droits de l'homme, des ancien combattants et des victimes de guerre. Les groupes parlementaires de l'Assemblée nationale nommeront aussi leurs délégués. Tout comme le Conseil supérieur de la magistrature, l'ordre des avocats, l'ordre des médecins et trois membres représenteront les victimes. Depuis le 12 juillet dernier, une cellule spéciale d'enquête est déjà opérationnelle à Abidjan pour recevoir les victimes de la crise postélectorale et procéder à des enquêtes préliminaires. Mais la démarche de cette nouvelle commission sera différente, selon le porte-parole du gouvernement, et complémentaire. L'idée n'est pas de sanctionner mais de comprendre pour que l'histoire ne se répète pas.