REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 2 NOVEMBRE 2012

2 nov 2012

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 2 NOVEMBRE 2012

Côte d'Ivoire: à quoi jouent les pro-Gbagbo?

L'Express (02/11/2012) – Selon un rapport de l'ONU, les fidèles de l'ex-président tentent de sceller une alliance avec les islamistes maliens afin de fragiliser Alassane Ouattara. Mais nombre de doutes subsistent. Des adeptes en exil de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ont-ils noué des liens au Mali avec le groupe islamiste Ansar ed-Dine? Un rapport rendu public le 17 octobre par les Nations unies l'affirme, évoquant aussi des contacts avec l'ex-junte malienne du capitaine Amadou Sanogo. Objectif, selon ce document, œuvre de cinq experts chargés de la surveillance de l'embargo sur les armes en vigueur en Côte d'Ivoire depuis 2004: sceller une alliance -si paradoxale soit-elle- vouée à déstabiliser le chef d'Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Cette "révélation" a déclenché d'intenses polémiques à Abidjan, où les tensions, rançons de la crise postélectorale de 2010-2011, demeurent vivaces. Les "pro-Gbagbo" mis en cause dénoncent une manipulation destinée à les diaboliser. Dans le camp du pouvoir, on estime, au contraire, que le rapport confirme la "duplicité des partisans de l'ex-président". "Pendant qu'ils prônent le jour le dialogue, ils s'allient la nuit aux extrémistes de tous bords", accuse un Ouattariste. Info ou intox? Que des fidèles de Gbagbo, en détention provisoire à La Haye depuis un an, brûlent d'en découdre n'a rien d'invraisemblable ; beaucoup, parmi les milliers de ses partisans civils et militaires réfugiés à l'étranger, rêvent de revanche. Mais il leur faut, pour orchestrer une illusoire reconquête, bases arrière et armements. Pas facile dans une région pour l'essentiel "loyaliste", même si la frange frontalière du Liberia voisin constitue un foyer d'insécurité chronique. Composante de la nébuleuse djihadiste qui asservit le nord du Mali, Ansar ed-Dine peut apparaître dès lors comme un précieux partenaire. Des pièces gênantes aussi pour le pouvoir. Pour autant, deux facteurs au moins rendent cette association improbable. La faction islamiste passe pour bénéficier de la bienveillance du Burkina Faso, qui fut l'un des acteurs majeurs de la chute de Gbagbo. De même, comment imaginer un pacte entre les salafistes d'Ansar ed-Dine, avocats d'une application rigoriste de la charia, et les "gbagbophiles" expatriés, acquis pour la plupart au courant protestant évangélique? Le rapport, qui sera soumis au Conseil de sécurité à la fin de ce mois, ne permet pas de trancher. Non sourcé, il pâtit de son imprécision. Il y est ainsi question, sans plus de détails, d'une réunion qui se serait tenue fin juin "à la frontière de la Mauritanie et du Sénégal" entre un pro-Gbagbo et un "responsable d'Ansar ed-Dine". A New York même, des cadres onusiens vont jusqu'à évoquer un "montage" visant à accabler les partisans du captif de La Haye. "La principale source d'informations des auteurs, avance l'un d'eux, est la DST [Direction de la surveillance du territoire] ivoirienne. On peut se demander s'ils n'ont pas été manipulés." Une certitude: le texte controversé apporte de l'eau au moulin des autorités nouvelles. Lesquelles accusent depuis plusieurs mois l'arrière-garde du régime déchu de comploter contre Ouattara et lui imputent les mystérieuses attaques surprises visant depuis l'été des sites militaires ou des infrastructures civiles. Cependant, le rapport livre aussi des pièces gênantes pour le pouvoir, telles ces factures attestant le viol par le gouvernement lui-même de l'embargo sur le matériel militaire. Les auteurs se disent en outre "vivement préoccupés" par la profusion d'armes en circulation et relèvent "des flux sans précédent de contrebande de cacao et de noix de cajou" impliquant des éléments des forces de sécurité.

Côte d'Ivoire : Transfèrement de 40 détenus de la MACA, Ahoussou désavoué par Me Gouamené

Koaci.com (01/11/2012) - Le conseil des prévenus l'Amiral Vagba Faussignaux et le Commandant Toli Ogou, maître Hervé Gouamené condamne le transfèrement « dans des conditions inhumaines et dégradantes » de ces deux officiers proches de l'ancien régime dans des prisons de l'intérieur, invitant par ailleurs le ministre de la Justice à rapporter « cette décision manifestement illégale. » « Les conditions et les modalités d'incarcération de personnes poursuivies pénalement, font l'objet d'une réglementation stricte aussi bien en droit Ivoirien qu'en droit international des droits de l'homme. L'article 9 du décret n°69-189 portant réglementation des établissements pénitentiaires en côte d'Ivoire, dispose que : « les prévenus sont maintenus en détention au siège de la juridiction saisie de la procédure pénale dont ils sont l'objet,» déclare, maitre Gouamené dans un communiqué désavouant ainsi, le Premier ministre, ministre de la Justice Garde des Sceaux, Jeannot Kouadio-Ahoussou qui aux premières heures du transfèrement des 40 détenus pro-Gbagbo a jugé de légal cette procédure.
«Ce texte qui est d'ordre public, ne prévoit aucune exception pour ce qui concerne les prévenus, c'est à dire des personnes non condamnés, qui font seulement l'objet d'une détention préventive, » prévient cet avocat au Barreau de Côte d'Ivoire. Ses clients faisant selon lui, l'objet d'une information judiciaire ouverte par des juges d'instruction près le Tribunal de Première Instance d'Abidjan et étant placés en détention préventive, devraient être détenus dans une maison d'arrêt du ressort territorial de ce tribunal, à savoir la Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan (M.A.C.A), et non ailleurs. Alors que la nouvelle destination des deux officiers de l'armée ivoirienne est connue de maitre Gouamené, l'avocat estime que ses clients ont été « purement et simplement » déportés dans des camps de concentration. C'est pourquoi, il menace de saisir les juridictions nationales compétentes ainsi que les juridictions internationales des droits de l'Homme face à ces pratiques inacceptables et intolérables, selon lui dans un Etat civilisé dit de droit.

Côte d`Ivoire: la Commission électorale promet des élections locales inclusives

Xinhua (01/11/2012) – Le vice-président de la Commission électorale indépendante (CEI) Sourou Koné a fait mercredi à Abidjan la promesse d'élections locales et partielles inclusives. "Le Pouvoir est en train de faire en sorte que les élections soient les plus inclusives possibles", a déclaré M. Sourou lors d'un entretien avec des journalistes. A en croire celui-ci, le scrutin se fera sur la base d'une liste électorale "consensuelle" qui a été validée. "Nous sommes prêts, et des partenaires internationaux ont promis de nous accompagner", a-t-il noté. A en croire celui-ci, l'opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire devra contribuer à la sécurisation de ces élections, et devra également apporter un appui logistique. Les observateurs nationaux et internationaux attendent l'organisation des élections locales et partielles pour consolider le processus démocratique en cours dans le pays. Les législatives partielles sont prévues pour le 3 février, suivies par la suite des élections municipales et régionales. A plusieurs occasions, les autorités ivoiriennes ont exprimé leur engagement à organiser des élections justes, transparentes et inclusives.

Côte d`Ivoire : 15 projets de loi sur la table des députés

Xinhua (01/11/2012) – L`Assemblée nationale de Côte d`Ivoire a adopté mercredi à Abidjan l`ordre du jour de sa deuxième session ordinaire avec l`examen de 15 textes de loi déposés par le gouvernement. Réunis en séance plénière, 210 députés sur 249 que compte la nouvelle législature ont adopté l`ordre du jour de la deuxième session ordinaire de l`Assemblée nationale ouverte le 3 octobre pour s`achever le 21 décembre. "Sous réserve des observations, l`ordre du jour est adopté", a déclaré, après plus de 90 minutes de débat, la première vice- présidente, Fadika Sara Sako, représentant le président de l`Assemblée nationale, Guillaume Soro, en mission en Europe. Les députés disposent d`une cinquantaine de jours pour examiner au moins 15 textes de loi déposés par le gouvernement sur leur table. Les textes concernent, entre autres, le projet de loi de règlement de l`année 2011, le budget rectificatif de l`année 2012, les lois relatives à la Cour pénale internationale (CPI), l`enregistrement des naissances pendant la période de crise post- électorale de 2010. "Notre rôle en tant que député est de voter la loi et c`est ce que nous devons faire durant les 51 jours qui restent", a relever Mme Fadika soulignant que "le temps est court" alors que les députés ont été "saisis de beaucoup de textes". La nouvelle législature a été mise en place en mars, une première depuis 10 ans en raison de la rébellion armée ouverte en septembre 2002 qui a coupé le pays en deux jusqu`à l`élection présidentielle de 2010.

Côte d'Ivoire: opération d'identification des réfugiés maliens au nord du pays

Xinhua (01/11/2012) – Les autorités administratives de Korhogo (nord) ont annoncé mercredi une opération d'identification des réfugiés maliens se trouvant dans la région « Il est question pour nous de faire une identification individuelle des réfugiés pour voir à qui nous avons affaire », a indiqué le préfet Daouda Ouattara lors d'une rencontre avec la presse. A en croire celui-ci, la présence des réfugiés qui ont franchi la frontière suite à la crise malienne implique la prise de dispositions d'ordre sécuritaire. Concernant la gestion des personnes ayant trouvé refuge dans le nord du pays, les autorités administratives de la région n'envisagent pas établir un camp de réfugiés, au regard des incidents qui sont survenus dans un camp à l'ouest du pays. « Nous adresserons une demande d'appui aux acteurs humanitaires pour faire face à la situation des réfugiés maliens », a noté l'autorité préfectorale. Plusieurs personnes fuyant les violences suite à l'éclatement de la crise politico-militaire au Mali ont trouvé refuge au nord de la Côte d'Ivoire.