REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 20 AVRIL 2011
Le gouvernement
sort du Golf hôtel, un forum pro-Gbagbo rasé
Le Point
- Le gouvernement du président ivoirien Alassane Ouattara a tenu mardi son
premier conseil hors du Golf hôtel d`Abidjan, et a fait raser un symbole du
pouvoir de Laurent Gbagbo, la "Sorbonne" où officiaient ses idéologues.
Cela restera comme l`une des images du changement d`époque: des bulldozers
écrasant, sous un beau soleil, les baraques de la "Sorbonne", le plus célèbre
des forums pro-Gbagbo. Situé en plein cœur du quartier du Plateau
(administration et affaires), non loin du palais présidentiel, cet espace
jusque-là intouchable était la tribune des "patriotes" et autres orateurs du
régime défait, mais aussi un
marché informel, un temple du piratage (de CD et DVD) et un lieu de
prostitution.
"C`était une question de salubrité et de sécurité", a affirmé à l`AFP un
responsable de la mairie. "Il fallait rendre le Plateau propre". Comme après le
putsch raté de 2002 contre M. Gbagbo, les "sorbonnards" ont été actifs durant la
crise née de la présidentielle de novembre 2010, vilipendant les "rebelles" de
M. Ouattara ainsi que l`ex-puissance coloniale française et l`ONU qui le
soutenaient. Dans la matinée, dans le même quartier, le gouvernement Ouattara a
marqué une nouvelle étape de la "normalisation" promise, au lendemain d`une très
timide reprise du travail des fonctionnaires, en se réunissant pour la première
fois hors du "Golf". Une dizaine de ministres -sur une quinzaine au total- ont
participé à ce conseil de gouvernement présidé par le Premier ministre Guillaume
Soro. "C`est un grand symbole. Ca montre que le pays est en marche. Je demande à
toute l`administration de se mettre au travail", a déclaré M. Soro à la presse à
l`issue du conseil. "La sécurité s`est notoirement améliorée (...) Les policiers
sont de retour à l`Ecole de police, sont mobilisés, prêts à travailler", a-t-il
assuré. Depuis la présidentielle, M. Ouattara et son équipe étaient retranchés
au "Golf", dans le quartier de Cocody (nord), soumis à partir de la mi-décembre
à un blocus des forces pro-Gbagbo, levé il y a deux semaines. Le secteur du
Plateau a été le théâtre de combats pendant dix jours, jusqu`à l`arrestation le
11 avril de M. Gbagbo, au terme de près de cinq mois d`une crise post-électorale
qui a fait quelque 900 morts selon l`ONU. L`activité y est toujours timide, la
circulation très fluide et des commerces restent fermés, malgré l`appel à la
mobilisation des agents de l`Etat. Bien que la sécurité ne soit pas encore
totalement rétablie partout, notamment dans le quartier pro-Gbagbo de Yopougon
(nord-ouest), où des miliciens sont encore présents et des coups de feu sont
entendus le jour et la nuit, le gouvernement a levé lundi le couvre-feu instauré
depuis le 31 mars à Abidjan. Mais l`ex-putschiste Ibrahim Coulibaly, dit "IB",
pourrait à terme causer de nouveaux soucis aux autorités. Revendiquant la
paternité du "commando invisible" - des insurgés qui dès janvier avait mis en
échec les forces pro-Gbagbo dans le nord d`Abidjan -, il interpelle le pouvoir.
"Donne à César ce qui est à César", a-t-il dit lors d`un entretien avec l`AFP.
Pour celui qui se fait désormais appeler "général IB", il n`y pas d`autre choix
que "d`être reconnaissant vis-à-vis de ces combattants". La situation
humanitaire demeure préoccupante. La Commission européenne a annoncé avoir
doublé son aide humanitaire à la Côte d`Ivoire, de 30 à 60 millions d`euros,
consacrée principalement aux besoins en matière de santé, d`eau, et d`assistance
alimentaire. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a commencé à fournir une
assistance de 9.000 tonnes de riz aux déplacés, ainsi qu`aux réfugiés ivoiriens
au Liberia voisin. Un million de personnes se sont déplacées à cause des
violences, dont près de 150.000 ont trouvé refuge au Liberia, selon les
organisations humanitaires internationales.
9.000 tonnes de riz du PAM pour les réfugiés et
déplacés ivoiriens
AFP
- Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a commencé à fournir une assistance
alimentaire de 9.000 tonnes de riz aux personnes déplacées en Côte d`Ivoire,
ainsi qu`aux réfugiés ivoiriens au
Liberia voisin, a
indiqué mardi l`organisation à Bamako.
"L`opération
totale porte sur la livraison de 9.000 tonnes, dont la plus
grande partie sera
ultérieurement acheminée par route du Mali vers Man,
Korhogo et Bouaké, dans l`ouest et le nord de la Côte d`Ivoire, ainsi que vers
Saclepea, au Liberia", précise un communiqué du PAM.
Une
première opération aérienne a commencé lundi avec 45 tonnes destinées à
la
capitale économique Abidjan qui a été le théâtre de combats entre les
forces du président élu Alassane Ouattara, soutenues par les frappes aériennes
de
l`ONU et de la France, et celles du président déchu Laurent Gbagbo.
"Si
la situation sécuritaire le permet, deux vols quotidiens seront
organisés durant les trois prochains jours pour la livraison d`un total de 270
tonnes de nourriture à Abidjan" à partir de Bamako, précise le PAM. "Les
distributions générales de vivres en faveur des personnes déplacées se feront
dès
que la liberté de circulation dans la ville sera rétablie", ajoute-t-il.
Selon les organisations humanitaires internationales, les violences
post-électorales en Côte d`Ivoire qui ont débuté après le second tour de la
présidentielle du 28 novembre 2010, ont entraîné le déplacement d`un million
de
personnes, près de 150.000 s`étant réfugiées au Liberia.
Le
riz distribué a été acheté par le PAM aux paysans maliens, pour une
valeur de plus de six millions de dollars.
Des
distributions sont programmées cette semaine pour atteindre 30.000
personnes déplacées dans la région de Danané (ouest ivoirien), précise le PAM.
Au
Liberia, le PAM est en train de monter une "opération logistique
difficile" pour venir en aide à 150.000 réfugiés et 36.000 familles d`accueil
libériennes, par la distribution de 25.000 tonnes de nourriture.
"La
crise s`aggrave, les opérations d`urgence du PAM ont un déficit de 12
millions de dollars au Liberia et de 3,8 millions en Côte d`Ivoire", affirme
l`organisation.
En
outre, selon le PAM, "une opération spéciale de télécommunications,
ayant pour objectif de renforcer les capacités logistiques et de
communication, est confrontée à un déficit budgétaire de 2,5 million de
dollars".
Bruxelles double son aide humanitaire à la Côte
d'Ivoire
AFP
- La Commission
européenne a annoncé mardi avoir doublé son aide humanitaire à la Côte d`Ivoire,
de 30 à 60 millions d`euros, pour faire face notamment aux besoins alimentaires
de la population éprouvée par la crise politique qui a ébranlé le pays.
Cette aide sera
consacrée principalement aux besoins du pays en matière de
santé, d`eau, et
d`assistance alimentaire, a précisé à l`AFP Raphaël Brigandi,
porte-parole de la
commissaire européenne chargée de l`aide humanitaire,
Kristalina Georgieva.
Les
premières conclusions des experts de l`UE sur le terrain "ont confirmé
qu`en dépit d`une amélioration progressive de la sécurité, la situation
humanitaire demeure très préoccupante. Des milliers de personnes n`ont
toujours pas accès aux produits et services les plus élémentaires, qu`il
s`agisse de nourriture, d`eau ou de soins de santé", a précisé la Commission
dans
un communiqué.
"La
Côte d`Ivoire traverse une période très difficile, mais c`est aussi
pour
elle une occasion unique d`ouvrir une nouvelle page de son histoire", a
souligné pour sa part Mme Georgieva.
Saisir cette chance "dépend avant tout de ses citoyens, mais aussi, dans
une
moindre mesure, de notre capacité à les aider. Nous devons maintenir à la
fois
le rythme et l`ampleur de notre assistance", a-t-elle précisé.
Mme
Georgieva a appelé à "ne pas oublier non plus le Liberia, où nombre de
réfugiés résident encore".
Indépendamment de l`assistance humanitaire, la Commission européenne avait
débloqué la semaine dernière 180 millions d`euros pour aider à la
reconstruction économique du pays, la réconciliation, la démocratie.
Les
combats entre partisans du président sortant Laurent Gbagbo et du
vainqueur de l`élection présidentielle reconnu par la communauté
internationale, Alassane Ouattara, ont provoqué ces derniers mois la fuite de
centaines de milliers d`Ivoiriens, à l`intérieur du pays mais aussi vers la
Guinée et le Liberia.
Malgré l`arrestation le 11 avril de M. Gbagbo, le pays reste encore
durement éprouvé et a du mal à retrouver une vie normale, au terme de plus de
quatre mois d`une crise post-électorale qui a fait près de 900 morts selon
l`ONU.
Nécessité de
patrouilles mixtes pour rétablir la sécurité
Le Monde
- La nouvelle armée formée en Côte d'Ivoire n'est pas prête à assumer des
patrouilles de sécurité sans l'assistance de l'ONU et de la France, certains de
ses soldats risquant de basculer dans le pillage, a estimé, lundi 18 avril, un
haut responsable de l'armée ivoirienne. Parmi les combattants qui ont soutenu le
président Alassane Ouattara figurent de nombreux anciens rebelles. Ces troupes
forment à présent l'ossature de la nouvelle armée ivoirienne, les Forces
républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), qui est chargée de rétablir la sécurité
bien que ses soldats aient été accusés de pillages, de viols et d'exécutions
sommaires durant leur offensive entre le Nord et Abidjan. "Nous allons augmenter
les patrouilles, mais nous devons être prudents", a dit le commandant Issiaka
Wattao, chef d'état-major adjoint des troupes des ex-Forces nouvelles intégrées
aux FRCI. Si ces patrouilles ne se font pas en coordination avec la mission
militaire française en Côte d'Ivoire Licorne, des dérapages sont à craindre,
a-t-il dit. "C'est pourquoi je préfère mélanger ces patrouilles avec Licorne,
qui sont des gars respectueux devant lesquels ils ne pourraient jamais commettre
des vols, a-t-il expliqué. Il y aura davantage de patrouilles mixtes avec
Licorne et les Nations unies afin de rassurer la population et la convaincre
qu'elle peut sortir en toute sécurité." Abidjan, qui est la capitale économique
ivoirienne, revient lentement à la normale avec une timide reprise du travail
des fonctionnaires après de violents combats entre les combattants d'Alassane
Ouattara et ceux de Laurent Gbagbo, et les autorités du pays misent sur une
relance rapide de l'économie. Le couvre-feu imposé depuis le 31 mars, à
l'arrivée dans Abidjan des troupes du président Ouattara, a pris fin lundi sur
tout le territoire. Mais les pillages restent courants et des partisans de M.
Gbagbo opèrent encore dans certains quartiers comme Yopougon, où des habitants
font état de coups de feu durant la nuit. Le commandant Wattao a dit que des
négociations étaient en cours avec les miliciens pour les amener à déposer les
armes. Certains d'entre eux pourraient à terme devenir policiers, gendarmes ou
même soldats.
Côte d'Ivoire :
la milice rejoint Ouattara
Le Figaro
- Ibrahim Coulibaly, chef de la puissante milice des "commandos invisibles" qui
luttait contre les forces fidèles au président déchu Laurent Gbagbo, a fait
allégeance aujourd'hui au président élu Alassane Ouattara. Sa milice a harcelé
durant des semaines les forces pro-Gbagbo à Abidjan, préparant la prise de la
capitale économique du pays la semaine dernière par les anciens rebelles des
"Forces nouvelles". Ibrahim Coulibaly a déclaré qu'il reviendrait à Ouattara de
décider du futur rôle de ses propres forces mais il s'est prononcé pour
l'intégration dans la nouvelle armée ivoirienne des forces pro-Gbagbo afin
d'éviter un futur bain de sang. Ses forces sont estimées à 5.000 combattants.
"Réconciliation et pardon"
Il a par ailleurs assuré que
les dissensions entre lui-même et l'ancien chef rebelle Guillaume Soro, chef des
Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) et Premier ministre d'Alassane
Ouattara, étaient terminées. "Il est vrai qu'il y a eu un moment de désaccord
entre moi-même et mon jeune frère mais je pense que le moment est venu pour la
réconciliation et le pardon", a-t-il dit. Même si un semblant de vie normale a
repris à Abidjan, des habitants rapportent avoir entendu des tirs nourris
d'armes lourdes et des explosions dans le quartier de Yopougon, un des bastions
des miliciens pro-Gbagbo. Selon un résident, les combats opposeraient ceux-ci
aux FRCI.
Toujours aucune nouvelle des deux Français enlevés à Abidjan
Lemonde.fr
- Les autorités françaises n'ont toujours pas de nouvelles des deux Français, le
directeur l'hôtel Novotel d'Abidjan et un chef d'entreprise enlevés le 4 avril
dans la capitale ivoirienne. Deux autres personnes, un Malaisien et un Béninois
avaient été également été enlevés le même jour. Les quatre personnes ont disparu
alors qu'Abidjan était en proie à de violents combats entre fidèles du président
sortant,
Laurent Gbagbo,
et partisans d'Alassane
Ouattara,
qui se sont poursuivis jusqu'à l'arrestation, lundi 18 avril de M. Gbagbo. Les
familles des deux Français seront reçues mercredi matin au
Quai d'Orsay,
selon
Le
Parisien.
Vendredi, l'ambassadeur de France en
Côte d'Ivoire,
Jean-Marc Simon,
a lancé à la télévision ivoirienne un
"appel à témoins",
et a fait part de sa
"grande préoccupation".
"Il y aura bientôt deux
semaines, plusieurs ressortissants français et étrangers ont été enlevés par un
groupe armé à l'hôtel Novotel",
a rappelé l'ambassadeur français dans un message à la TCI, chaîne du
gouvernement du président Alassane Ouattara.
Côte d'Ivoire : les déplacés de Duékoué craignent
le retour des assassins (Reportage)
AFP
- "On nous dit de
rentrer chez nous, mais ceux qui ont tué nos frères ne vont-ils pas revenir?":
comme Sébastien Gouh, les 30.000 réfugiés de la mission catholique de Duékoué
(Ouest ivoirien) ont peur de nouvelles exactions après les massacres de la fin
mars.
Installés sous des
tentes, les réfugiés sont en proie à la malnutrition, à
la diarrhée, au
paludisme, en dépit de la présence d`organisations
humanitaires comme
Médecins sans frontières (MSF), la Croix-Rouge et l`Action
ivoirienne pour le bien-être de la famille (Aibef).
"Il
y a aujourd`hui plus de 30.000 déplacés, qui vivent dans des conditions
inhumaines: il y a deux décès par jour", dénonce le père Cyprien, qui assure
la
gestion du site.
Autour de lui, des enfants jouent dans la boue rougeâtre, après les averses
torrentielles de la nuit. Une femme pile le mil, une autre, enceinte, fait
cuire des beignets sur un feu de bois.
"Depuis le 28 mars, nous avons eu plus de 40 accouchements", raconte Koffi
Aboya, de l`Aibef. "Nous avons recensé 200 femmes enceintes. Nous n`avons plus
de
médicaments. Une femme qui s`était cachée 12 jours dans la brousse était si
faible qu`elle a perdu ses jumeaux, elle n`avait plus la force de pousser"
pour
les mettre au monde.
Majoritairement membres de l`ethnie guéré, considérée comme favorable au
président déchu Laurent Gbagbo, les réfugiés ont fui les massacres commis à
l`occasion de la prise de la ville le 29 mars par les Forces républicaines
(FRCI)
d`Alassane Ouattara, qui ont fait des centaines de morts selon l`ONU et
des
ONG.
Ils
se refusent à abandonner la protection des Casques bleus marocains de
l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci), déployés autour de la
mission, pour revenir dans leurs quartiers, où leurs maisons ont été
incendiées.
"On
préfère mourir de faim, en groupe, ici, plutôt qu`être tués
individuellement dehors", résume Mastien, 39 ans, enseignant.
Pour
tenter de les convaincre, les Forces républicaines, pour qui une telle
concentration de réfugiés est embarrassante, ont réuni une centaine de femmes
dans
la bibliothèque de la mission.
"Notre rôle est d`assurer la sécurité pour que vous puissiez rentrer chez
vous. La situation est dramatique ici, le cadre n`est pas sain, il faut dire à
vos
maris que vous êtes fatiguées et qu`il faut rentrer", tente de convaincre
Ouattara Kolo, un responsable des affaires sociales des FRCI, promettant de
faire rétablir eau et électricité dans les quartiers dévastés.
Mais
l`assistance reste sceptique, comme Alice, 22 ans, qui donne le sein à
sa
fille âgée de deux mois.
"Au
moment des combats, on est parti en brousse. On est revenu en ville
parce qu`on croyait qu`il y avait de la sécurité. Mais dans la nuit, deux
hommes se sont introduits dans ma maison, l`un d`eux avait un fusil, il m`a
violée", raconte-t-elle.
Certains réfugiés ont d`autres raisons de craindre de quitter la mission,
comme Fofana, un dioula (grand groupe ethnique du nord, majoritairement
musulman), une exception parmi les guéré catholiques qui l`entourent.
"Je
suis musulman, mais j`étais pour Gbagbo, j`ai participé à la campagne
électorale, j`ai pris le micro... Si je sors, on va m`abattre car je suis
considéré comme un traître", soupire-t-il. [...]
CÔTE D'IVOIRE - Les journaux de retour dans les kiosques
Courrier International
- Les principaux quotidiens du pays avaient cessé de paraître pendant que les
combats faisaient rage entre les partisans du président sortant Laurent Gbagbo
et ceux d'Alassane Ouattara. Ils reviennent peu à peu dans les kiosques, avec
parfois une nouvelle ligne éditoriale. Après plus de deux semaines
d'interruption dues au feu quasi ininterrompu de la bataille d'Abidjan, les
quotidiens ivoiriens ont recommencé timidement à paraître depuis le lundi 18
avril. Tous, ou presque, titrent sur la victoire d'Alassane Ouattara et son
corolaire, la chute de Laurent Gbagbo à l'issue de l'épreuve de force engagée
pour dénouer la crise post-électorale. Emblématique de cet empressement à
afficher la nouvelle donne, le quotidien "indépendant" L'Inter choisit de titrer
sur "Les grands défis qui attendent Ouattara" en même temps qu'il analyse "les
leçons de la chute de Laurent Gbagbo". Le journal Soir Info insiste sur la
magnanimité du nouveau président avec cette première page qui présente Ouattara
comme un président qui "s'oppose à la vengeance". Tandis que dans son édition du
mardi 19 avril, le quotidien du soir dévoile les coulisses de la résolution de
la crise, son confrère Le Patriote consacre un reportage sur les ruines de la
résidence présidentielle, pilonnée pendant la bataille et relaie ici en première
page le sentiment du premier ministre, Guillaume Soro devant ce spectacle, celui
d'un "gâchis". Dans son édition de la veille, le média pro Ouattara dédiait
triomphalement sa première page à un évènement connu depuis une semaine, le
départ du président sortant. Enthousiaste vis-à-vis de son champion, le journal
estime que "La Côte d'Ivoire renaît avec ADO", acronyme familier du président
élu. Pour l'heure la presse pro-Gbagbo fait profil bas, craignant sans doute des
représailles dont faisaient l'objet leurs confrères des médias acquis à Ouattara
quand celui-ci ne tenait pas encore la capitale économique. Pendant, cette
période, elle a joué le rôle véritable d'instrument de propagande et de
désinformation à la solde de l'ancien président. L'irréductible quotidien Le
Temps, inconditionnel de Gbagbo estime que ce dernier a été victime d'un coup
d'Etat et estime que les journalistes qui le soutiennent sont en danger de mort.