RFI - Edition de 6 heures 30

█ C'est tout un symbole en Côte d'Ivoire, pour la 1ère fois, le gouvernement s'est réuni en dehors de l'hôtel du Golf où il était installé depuis fin novembre. Le conseil s'est tenu à la Primature dans le quartier du Plateau à Abidjan et a été largement consacré à la sécurité. Selon le 1er ministre Guillaume Soro des progrès ont été faits.

Guillaume Soro : Je pense que la sécurité s'est notoirement améliorée. Après les 1ers jours de difficulté où il y avait eu d'importants pillages dans la ville d'Abidjan, des instructions ont été fermement données. Et au niveau de l'armée, tous les généraux ont sillonnés les casernes militaires pour remotiver et remobiliser la troupe. C'est une opération qui se déroule très bien. Le ministre de l'intérieur nous a rendu compte de ce que les policiers aussi sont de retour à l'école de police. Il y a quelques problèmes de logistique, de véhicules, de mobilité, etc., que le gouvernement va prendre très rapidement en charge. Donc je pense que globalement la question de la sécurité s'améliore. Nous allons continuer de faire beaucoup, beaucoup d'efforts pour faire en sorte que la normalité soit une réalité. Et que le citoyen soit totalement sécurisé.

Le gouvernement qui a tout de même décidé de fermer les universités de Cocody et d'Adjamé. Et les résidences universitaires du district d'Abidjan pour des raisons de sécurité.

█ Hier encore, il y a eu des tirs à l'arme lourde à Yopougon. Des miliciens pro-Gbagbo sont encore présents dans ce quartier.

█ Revenons maintenant sur le « commando invisible » qui avait mis en échec les forces fidèles à l'ancien président dès le mois de janvier dans le nord de la capitale économique. Le chef de ce commando, le général Ibrahim Coulibaly dit IB a reçu la presse hier.

Stanislas Ndayishimiyé : Cela fait une dizaine d'années qu'il vivait en exil. IB, c'est l'un des auteurs du premier coup d'Etat en Côte d'Ivoire en 1999. Un putsch qui avait renversé Henri Konan Bédié, dont l'électorat a été indispensable dans la victoire d'Alassane Ouattara en novembre dernier. IB, c'est aussi le rival de l'actuel Premier ministre. Il est soupçonné d'avoir voulu assassiner Guillaume Soro en 2007. Et malgré le combat livré, chaque groupe de son côté, contre les forces qui ont soutenu l'ex-président Laurent Gbagbo lors des trois derniers mois, le courant ne passe pas entre certains officiers des ex-forces nouvelles et IB. Il veut leur tendre la main, aujourd'hui.

IB : Nous allons à une nouvelle Côte d'Ivoire. Et cette nouvelle Côte d'Ivoire doit s'armer de pardon et d'acceptation. Beaucoup de choses se sont passées, chacun a donné les coups qu'il pouvait donner, et chacun a pris les coups qu'il pouvait prendre. Il faut comprendre que la Côte d'Ivoire est au dessus de nos petits problèmes, de nos querelles de personnes.

Tenté un moment par un destin politique, il a créé un parti et annoncé son intention de se présenter à la présidentielle. Il affirme aujourd'hui, qu'il se sent mieux en uniforme.

IB : Aujourd'hui IB est à la tête du commando invisible dans la seule optique d'aider les Ivoiriens à aller à la paix et à la réconciliation. Il ne faut pas réveiller les vieux démons.

IB affirme être à la tête de 5.000 hommes, dont une écrasante majorité recrutée il y a moins de 4 mois. Stanislas Ndayishimiyé, Abidjan RFI.