REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 20 AOUT 2008

20 aoû 2008

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 20 AOUT 2008

Côte d`Ivoire: disparition régulière d`armes dans une caserne de Yamoussoukro

Xinhua – « Le camp militaire de la garde républicaine de Yamoussoukro, capitale de la Côte d'Ivoire, perd régulièrement des armes récemment, a-t-on appris de sources militaires qui ont gardé l'anonymat. A en croire celles-ci, des individus ont pénétré la semaine dernière dans l'armurerie de ce camp militaire à l'aide d'une échelle et ont emporté huit kalachnikov. "Cela fait plusieurs fois que nous faisons la remarque de disparition d'armes. Des kalachnikov, des grenades et roquettes ont disparu dans ces conditions bizarres", ont affirmé les mêmes sources, qui se demandaient si ce fait est lié à la grogne des soldats. Les soldats exigent un complément de salaire promis mais non payé et dénoncent de mauvaises conditions de vie ».

Côte d'Ivoire/pétrole: une association veut la renégociation des contrats

AFP – « Une association ivoirienne de lutte contre la corruption a demandé mardi au président Laurent Gbagbo de faire de la renégociation des contrats pétroliers "une volonté politique", jugeant "inadmissible" que ces revenus ne contribuent pas à réduire la pauvreté."Nous demandons au président Gbagbo de faire de la renégociation des contrats pétroliers, gaziers et miniers une volonté politique", a indiqué à l'AFP le responsable de la Coalition pour le plaidoyer anti-corruption et la transparence en Côte d'Ivoire (Copat-ci), Julien Tigain."Il est inadmissible que les énormes potentialités en richesses naturelles dont regorge la Côte d'Ivoire ne contribuent pas à réduire la pauvreté dans laquelle croupit la population, avec 8 millions de personnes (soit un habitant sur deux), vivant avec moins d'un dollar par jour", a ajouté M. Tingain. La Copat-ci, membre du Conseil national chargé de la transparence dans la gestion des ressources (CN-ITIE, étatique) créé en février 2008, a également souhaité que soient rendus publics tous les documents et les contrats, estimant que ceux-ci signés dans "la plupart de nos pays africains sont souvent abusifs, inefficients et appauvrissant". "Ils (les contrats) sont signés dans un secret absolu au bénéfice d'un petit groupe et de la compagnies pétrolière, souvent à la recherche stricte du profit au détriment de la responsabilité sociale d'entreprise et de l'intérêt du pays", a ajouté M. Tingain. Le 23 juillet, M. Gbagbo a annoncé son intention de modifier la convention de partage établie entre les compagnies pétrolières et l'Etat de Côte d'Ivoire, qui ne reçoit que 12% de la production. Cette loi "est devenue une convention" et "d'ailleurs, je vais la changer" en augmentant la part de l'Etat, avait souligné le chef de l'Etat ivoirien, précisant que la convention attribue 12% de la production pétrolière ivoirienne à l'Etat et 88% aux exploitants. Selon un rapport de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), la production pétrolière de la Côte d'Ivoire avait fortement augmenté en 2006 avec la découverte de nouveaux gisements, pour atteindre 80.000 barils par jour. Des ONG ont de leur côté affirmé que la production s'établissait aujourd'hui à environ 100.000 bj. Mais selon des chiffres officiels, le pays produit 50.000 barils par jour dont 6.000 reviennent à l'Etat. Sur 28 champs pétrolifères identifiés, 23 ont été attribués à des opérateurs originaires de pays étrangers: Canada, Etats-Unis, Italie, Russie, Irlande, Koweït, Malaisie, selon d'autres chiffres officiels ».

Côte d'Ivoire/cacao: les droits des inculpés "violés" selon leur avocat

AFP – « Des avocats ivoiriens ont dénoncé mardi la "violation des droits de l'Homme" dans l'enquête judiciaire sur de présumées malversations dans la filière cacao ayant débouché depuis le 18 juin sur l'arrestation de ses dirigeants, qualifiant la justice du pays de "corrompue"."L'audit ordonné par la justice n'a pas été contradictoire, les inculpés ayant été mis à l'écart alors qu'ils risquent de lourdes peines", a déclaré lors d'une conférence de presse, Me Brigitte Mensah, dont le cabinet assure la défense de quelques prévenus. Selon, Me Mensah, en vertu de la Constitution ivoirienne, il était "impératif pour les inculpés d'être présents lors de cet audit". Une vaste enquête judiciaire dans la filière cacao, ouverte en octobre 2007 à la demande du président Laurent Gbagbo a permis l'incarcération de la quasi-totalité des dirigeants des structures de régulation de la filière pour "détournement de fonds, abus de biens sociaux et escroquerie". "Les violations des droits de l'Homme et de la défense sont établies", a-t-elle poursuivi, demandant la mise en liberté des prévenus."Il convient donc pour une bonne administration de la justice, de mettre en liberté provisoire les personnes (...) et désigner plusieurs juges afin que l'information judiciaire se déroule en toute quiétude et dans le respect des droits des prévenus".L'avocate a estimé par ailleurs que la justice ivoirienne est "malade de son manque de moyens, de la corruption et de la lenteur". La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec plus de 40% de parts de marché. Le cacao et le café représentent 40% des recettes d'exportations du pays et environ 20% de son PIB ».