REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 10 AOUT 2011

10 aoû 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 10 AOUT 2011

Alassane Ouattara veut hisser la Côte d'Ivoire au rang des pays émergents

Xinhuanet - Le président ivoirien Alassane Ouattara a exprimé mardi à Abidjan sa volonté de hisser la Côte d'Ivoire au rang des pays émergents. A l'occasion d'un séminaire gouvernemental sur l'adoption d'une charte d'éthique, le chef de l'Etat ivoirien a affiché sa détermination à relancer l'économie ivoirienne. "Il nous faut profiter au maximum du crédit dont jouit la Côte d'Ivoire nouvelle auprès de la communauté financière internationale pour mobiliser les capitaux, facteurs de production de richesses et améliorer les conditions de vie de nos populations", a-t-il recommandé. Pour Alassane Ouattara, la relance économique et la croissance à deux chiffres que le pays appelle de tous ses vœux passent nécessairement par des exigences de bonne gouvernance et le respect de principes éthiques. "Notre pays n'a que trop souffert des pratiques peu recommandables qui ont gravement entaché la crédibilité de notre administration publique. La corruption, la course effrénée à l'enrichissement illicite, le trafic d'influence, les abus de biens sociaux, le népotisme, le clientélisme, les détournements de tous genres ont été érigés en mode de gestion", a-t-il déploré, insistant sur la nécessité d'une rupture avec ces "travers". Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro et les ministres du gouvernement Ouattara ont ainsi signé de manière individuelle une charte d'éthique devant le chef de l'Etat.
A en croire M. Soro, il s'agit d'un "acte fort" qui vise la moralisation de la vie publique, la familiarisation avec la culture de la compétitivité et de l'excellence, et qui constitue une base solide devant permettre au gouvernement ivoirien d'aller de l'avant.

Relooking de la télévision nationale : Du neuf avec du vieux ?

Slate.fr - C'est avec ravissement que les Ivoiriens ont retrouvé leur télé, supplantée depuis quelques mois par Télé Côte d'ivoire (TCI) la chaîne créée par le camp Ouattara pour contrer celui de Laurent Gbagbo sur le terrain médiatique. Cette dernière a d'ailleurs arrêté ses activités, en attendant que la libéralisation du secteur audiovisuel soit effective. Pour une première journée de diffusion sur RTI 1, ce sont des images d'excellente qualité qui ont été proposées aux Ivoiriens, habitués qu'ils sont à ne regarder des images de haute résolution que sur les chaînes occidentales de télévision servies sur le bouquet. En revanche, si l'on s'enthousiasme sur la limpidité de l'image et du son, l'on reste encore sur sa faim côté programmes. Peut-être est-ce trop tôt pour le dire ? Toujours est-il que la nomenclature de ceux-ci demeure la même que ces dernières années: morning show dès 6 heures du matin, clips vidéos et émissions de variétés jusqu'à 11h et demie et info services de 11 heures et demie à 13 heures suivies du JT... Voici la grille pour ce qui est de la matinée. Une vague impression que l'on veut faire du neuf, avec du vieux. Espérons seulement que cette impression ne s'avère pas. Car, outre le matériel, il ya un vrai travail de réforme à effectuer aussi bien au niveau des programmes que des personnels chargés de les distiller au public. Vous en conviendrez, quelle que soit la beauté du décor, si l'on vous adresse un message creux, de surcroît porté par une voix aux rythmiques à la logique hasardeuse, passés les premiers jours, vous redeviendrez un adepte du zapping...Une chose est sûre, la majorité des Ivoiriens a plutôt bien accueilli « RTI 1 ». Mais la curiosité ne sera pas longtemps le principal critère de choix. Il faut donc que la pionnière des télévisions – la seule pour l'heure – en Côte d'ivoire confirme son leadership, afin que « l'habit fasse (réellement) le moine » !

RTI : Après l'évangile selon st Laurent, le prêche d'Alassane ?

L'Observateur Paalga - Grande nouvelle ! La RTI, télévision publique ivoirienne, fait peau neuve et reprend du service. Depuis hier mardi 9 août de l'an de grâce 2011, le média de la lagune Ebrié a réapparu, renouant avec ses programmes d'émission, ce, après de longs mois d'interruption ; on se rappelle que ce fut au cours des interminables jours de la bataille d'Abidjan, en début avril 2011, qu'elle perdit son signal, par suite d'une série d'attaques menées contre les bâtiments qui abritaient ses installations. Peu de temps après la chute de Gbagbo, naquit une autre chaîne, dénommée TCI (télévision de Côte d'Ivoire), pour les besoins de la cause du camp des vainqueurs ; c'est cette dernière qui, à son tour, disparaît pour que la RTI renaisse de ses cendres. Le fera-t-elle avec bonheur, à l'instar de l'oiseau mythique ? C'est bien là tout le mal qu'on lui souhaite. Mais prudemment on attendra d'abord de la voir à l'œuvre. Pourquoi ? Parce que la tentation du retour du balancier est grande et les autres écueils nombreux. La RTI ancienne formule a été, au cours de la crise postélectorale qui ébranla la Côte d'Ivoire, comme le catalyseur qui attisa les haines, favorisa les rancœurs et poussa à la division. Elle fut, à certains moments, peut-être à son corps défendant, l'outil par excellence qui servit à creuser le fossé abyssal qui sépara en deux camps ennemis les populations jadis paisibles d'une même nation. A tel point que les partisans de Gbagbo, qui en étaient propriétaires, se défendirent bec et ongles lorsque les amis d'ADO voulurent s'en emparer ; tous, gbagboïstes comme adolâtres, avaient compris qu'ils avaient besoin de cet outil de propagande pour gagner la bataille de la communication, et partant de la propagande partisane. Mais tous oubliaient par la même occasion qu'ils contribuaient, en exacerbant de tels travers, à pervertir la mission première de ce média national, qui avait pour vocation ultime de rassembler et d'unir l'ensemble des Ivoiriens dans le seul but de sauver une nation en péril. La RTI new look, on nous l'assure, est neuve en tout : depuis son logo jusqu'aux présentateurs et animateurs en passant par les génériques ; tout y serait pimpant neuf ; avec pour directeur général, Lazare Sayé Aka, un nouveau lui aussi, puisque tout récemment nommé en remplacement de Brou Aka Pascal, débarqué, remercié pour « ratages » récurrents. Mais à la vérité, ce n'est pas le lustre du matériel neuf qui suscitera l'admiration pour ce média ivoirien dont on est en droit d'attendre beaucoup dans cette tâche titanesque qui s'impose aux nouvelles autorités ivoiriennes : il se devra d'avoir en ligne de mire qu'il a pour devoir premier de réconcilier la nation ivoirienne avec elle-même. On a connu, il n'y a pas si longtemps, une RTI qui, au plus fort de la crise ivoirienne, n'était rien d'autre qu'un instrument qui distillait la haine, proférait des injures et, par moments, sembla appeler jusqu'au meurtre. On a vu à l'œuvre ce média public qui s'était mis en devoir de ne diffuser que l'information selon Gbagbo et les plus purs ainsi que les plus durs de son régime. La RTI nouvelle naît aujourd'hui, créée ou recréée par les nouvelles autorités ivoiriennes du clan d'Alassane Ouattara. Pour se rendre crédible, elle a obligation de faire dans la rupture ; elle doit résister à la tentation facile de ne véhiculer à son tour que l'information selon ADO et ses amis aujourd'hui aux commandes de l'Etat. Car on la jugera à l'aune de sa capacité d'ouverture, d'acceptation de la critique, de dialogue, de contestation et, pourquoi pas, de contradiction. Et ADO devra y veiller. C'est à ce prix aussi que s'amorcera l'indispensable virage nécessaire à la réconciliation des Ivoiriens avec eux-mêmes. Plus, cette tâche, qui est loin d'être une sinécure, le président ivoirien a obligation de la réussir ; ne serait-ce que pour inciter les Ivoiriens à sublimer de larges pans de leur douloureux passé récent, mais aussi et surtout, pour conjurer certains spectres futurs dont la survenue pousse forcément une nation à exhumer inutilement et à brandir de vieux cadavres dangereux. La RTI nouvelle, si elle réussit sa part de mue, servira alors de catharsis à la nation ivoirienne tout entière.

Séminaire gouvernemental: Une charte d'éthique pour mettre fin aux anciennes pratiques

Koaci.com - Pour mettre fin aux pratiques peu recommandables, les membres du gouvernement ont adopté une charte d'éthique dont la signature a eu lieu ce mardi au palais présidentiel en présence du président de la république. "Monsieur le président, je m'engage". Tous les ministres du gouvernement actuel de la Côte d'Ivoire ont prononcé à tour de rôle cette phrase devant le président de la république, Alassane Ouattara ce mardi lors de la clôture du séminaire gouvernemental sur l'éthique, avant d'apposer leur signature sur la mouture finale de la charte. En prenant cet engagement, Ouattara a demandé à ses ministres de se détourner des anciennes pratiques, notamment, la corruption, le népotisme, le clientélisme, les détournements etc. "Notre pays à souffert des pratiques peu recommandables; il faut respecter le principe d'éthique. Cette charte en dix points est un véritable bréviaire. J'attache du prix à ce séminaire qui permettra de créer l'harmonie au sein du gouvernement. Puis que la confiance est une exigence de gestion moderne," a déclaré Ouattara. Tout en saluant la charte dont il n'est pas signataire, le président de la république a invité les ministres à s'engager devant le peuple. "Le moment est venu à votre tour de vous engager solennellement devant la nation, en souscrivant aux dix valeurs cardinales qui régissent la charte," a ajouté le président de la république. L'invitation de Ouattara n'est pas tombée dans les oreilles de sourds, puisque les ministres se sont engagés au respect de cette charte dont ils se sont librement dotés. Aux nombres des valeurs à respecter figurent entre autres, la responsabilité, la justice et l'équité, la solidarité et la cohésion, le dialogue permanent et la disponibilité, le respect de la dignité et de la vie humaine, le sens de l'Etat et l'amour de la patrie, la bonne gouvernance, etc. Cette charte il faut le souligner ne s'appliquera pas seulement qu'aux ministres. "Il faut que la charte s'applique de facto aux membres de vos cabinets et de ceux de la présidence," a averti le président de la république. [...].

Côte d'Ivoire: Les opérateurs du BTP dénoncent un flou dans l'attribution des marchés publics

Koaci.com - Beaucoup de marchés auraient été attribués et exécutés sans appels d'offres, selon les opérateurs économiques du secteur du Bâtiment et Travaux Publics (BTP), affirmant par ailleurs que 200 millions de francs cfa de ces marchés ont été concédés à des entreprises dans des circonstances ne respectant pas les règles de transparences. Au moment où l'Autorité nationale de régulation des marchés publics (ANRMP) se défend de travailler dans la transparence, les acteurs du BTP soutiennent le contraire. Ces derniers reprochent à cette structure « le non respect des règles préalablement établies en matière d'attribution et d'exécution des marchés publics». Ils l'ont signifié ce mardi au premier vice président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire, afin que la chambre consulaire leur vienne en aide pour trouver des solutions pérennes à leurs problèmes. Les problèmes de ces opérateurs ne se limitent pas qu'à l'attribution des marchés. Puis qu'ils dénoncent par ailleurs, le manque de financement des entreprises du secteur par l'Etat, ainsi que la concurrence déloyale dont elles sont soumises par les entreprises étrangères à forte capacité d'offres. A ces problèmes il faut ajouter, selon les opérateurs économiques, l'inexistence de fiscalité adaptée au secteur de BTP en crise depuis les années 1999-2000 et la recrudescence de l'inflation des intrants et le coût élevé des matières premières. Pour sortir le secteur du BTP des problèmes qui l'assaille, les acteurs du secteur du BTP demandent aux autorités d'améliorer la gouvernance dans l'attribution des marchés publics en lançant des appels d'offres ouverts, puisque selon eux 200 millions de marchés ont été déjà attribués cette année dans le flou. (...)

Côte d'Ivoire : nouvelles inculpations de proches de Laurent Gbagbo

RFI online - Sept personnes sont détenues dans la prison de Bouna, parmi lesquelles le président du FPI, Pascal Affi N'Guessan et Michel Gbagbo, l'un des fils de l'ex-président. L'information est confirmée par une source judiciaire, mais sans davantage de précisions. Pascal Affi N'Guessan et ses six co-détenus de Bouna ont été inculpés vendredi 5 août 2011, la veille du discours du président Ouattara pour le 51ème anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Dans cette allocution, il tendait la main aux responsables du FPI et de LMP, l'ex-majorité présidentielle. L'ancien Premier ministre, Affi N'Guessan, Michel Gbagbo, le fils de l'ancien président, Diabaté Beh, un ancien conseiller économique à la présidence, et quatre autres détenus sont tous inculpés au moins pour crimes économiques et éventuellement pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Peu de temps après l'arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier, le président du FPI, Pascal Affi N'Guessan, avait été l'un des premiers cadres pro-Gbagbo à se retrouver en résidence surveillée dans un hôtel d'Abidjan. Il avait pu garder un téléphone pour communiquer mais très rapidement, fin avril, il avait été emmené, d'abord au Golf Hôtel, où se trouvait l'ensemble du premier gouvernement Ouattara, -un gouvernement qui reprochait à Affi Nguessan d'avoir voulu organiser une rébellion en contactant les militaires ivoiriens exilés au Ghana. Pascal Affi N'Guessan a été par la suite transféré dans la prison de Bouna dans le nord, où il est encore détenu. Des proches du système Gbagbo estiment que ces inculpations en cours dissuadent certains cadres qui ont fui lors de la crise de rentrer dans leur pays, malgré la main tendue par Alassane Ouattara.

Destruction de maquis à Abidjan : Adieu Princesse !

Le Pays - Après plus d'une vingtaine d'années de "bons et loyaux services", la fameuse rue Princesse d'Abidjan en Côte d'Ivoire a cessé d'exister. Elle a "rendu l'âme" le 5 août dernier, rasée au bulldozer dans le cadre de l'opération "pays propre" initiée par les nouvelles autorités ivoiriennes. Triste fin pour une rue mythique qui était devenue un lieu incontournable pour les amateurs de la bonne ambiance, des bons mets et des belles de nuit. Adieu donc (rue) Princesse ! Malgré la promesse de sa renaissance sous réserve de respect strict de la loi faite par les autorités, il est fini le temps où tout Abidjanais, tout Ivoirien, ou tout étranger de passage dans la capitale économique était poussé à y faire un tour pour boire un coup et manger dans les nombreux maquis et restaurants. Et, si l'envie le prenait, il pouvait se trémousser au son de la musique en vogue dans une des boîtes de nuit. On se rappelle la virée qu'y avait faite en 2008 l'ancien ministre socialiste français Jack Lang en compagnie du "camarade" Laurent Gbagbo, alors chef de l'Etat de la Côte d'Ivoire. La renommée de cette rue lui a aussi valu un film éponyme du réalisateur franco-ivoirien Henri Duparc, décédé en 2006. La rue Princesse était à Abidjan ce que Pigalle est à Paris et, dans une certaine mesure, l'avenue Kwamé N'Krumah à notre capitale Ouagadougou. En un mot, elle était semblable à ces coins "chauds" que l'on trouve dans bon nombre de capitales africaines et qui font leur spécificité. Mais la rue Princesse, ce n'était pas seulement (malheureusement) ce côté ambiance et bonne bouffe. Elle avait aussi une face hideuse avec la prostitution, l'insalubrité et les trafics en tout genre. Depuis le 5 août, tout cela est bien fini au grand bonheur des riverains de cette rue. Le pouvoir de Alassane Dramane Ouattara (ADO) y a mis un holà. [...].