REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU LUNDI 29 OCTOBRE 2012

29 oct 2012

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU LUNDI 29 OCTOBRE 2012

Côte d'Ivoire : Amnesty International dénonce tortures et détentions arbitraires

Le Monde (29/10/2012) - Plus de 200 personnes, dont des partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo, ont été "arbitrairement détenues et torturées" en Côte d'Ivoire, a affirmé Amnesty International vendredi 26 octobre, appelant le pouvoir à "aller au-delà des promesses" sur le respect des droits de l'homme.
Amnesty publie ces informations alors que le gouvernement du président Alassane Ouattara est confronté depuis août à une vague d'attaques armées, notamment à Abidjan, qui ont accru les tensions comme jamais depuis la fin de la crise postélectorale (décembre 2010 – avril 2011), qui avait fait quelque 3 000 morts. Ces attaques ont été attribuées par le pouvoir à des fidèles de l'ex-président, ce que l'opposition récuse, et suivies d'arrestations de figures du camp Gbagbo.

VERSEMENT DE "RANÇONS
"
Gaëtan Mootoo, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest à Amnesty, a évoqué des témoignages de détenus torturés à l'électricité, brûlés avec du plastique fondu ou victimes de sévices sexuels. Jusqu'à 400 personnes seraient ou auraient été récemment détenues de façon arbitraire, des dérives qui ont conduit des chancelleries à adresser officieusement des mises en garde au pouvoir, ont affirmé à l'AFP des sources diplomatiques et sécuritaires. Certains prisonniers placés dans "des lieux de détention non reconnus comme tels à Abidjan" ont été remis en liberté après le versement de "rançons" à des militaires des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), rapporte l'organisation de défense des droits de l'homme. Elle souligne également la lenteur des instructions visant des personnalités du régime déchu – notamment l'ex-première dame Simone Gbagbo – détenues depuis un an et demi dans le nord du pays.

OUATTARA, "UN HOMME ENGAGÉ CONTRE L'IMPUNITÉ"

Craignant que les attaques récentes ne favorisent une logique "de représailles et de vengeance" de la part du régime, M. Mootoo a estimé qu'"il est grand temps" pour M. Ouattara "d'aller au-delà des promesses et de placer le respect des droits humains au sommet des priorités de son gouvernement". Mais, pour le ministre des droits de l'homme, le président ivoirien est "un homme engagé contre l'impunité". Interrogé sur les détentions arbitraires, il a déclaré que, "lorsque la sécurité de l'Etat est compromise, c'est à l'armée d'intervenir", avant que la police et la justice ne soient saisies dans un second temps. Il a souhaité que les victimes présumées de tortures "saisissent les autorités avec des éléments de preuves". La réforme de l'appareil sécuritaire se fait toujours attendre, alors que l'armée est aujourd'hui largement dominée par les ex-rebelles pro-Ouattara, régulièrement accusés d'abus.

Côte d'Ivoire : 60 détenus pro-Gbagbo dont Alphonse Douati extraits de la MACA

Koaci.com (27/10/2012) - Le Front populaire ivoirien (FPI) dénonce l'enlèvement d'une soixantaine de prisonniers pro-Gbagbo dont le Secrétaire Général-Adjoint, Alphonse Douati détenue à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA) pour « ...atteinte à la sureté de l'Etat...,» indique un communiqué produit par la direction intérimaire du parti, a appris ce samedi KOACI.COM.
Ces détenus ont été conduits vers une destination inconnue, précise le même communiqué, rappelant au passage que la scène s'est produite le jeudi 25 octobre 2012, aux environs de 19h00. «Ces hommes en armes à bord de plusieurs véhicules 4X4 ont fait irruption à la prison civile d'Abidjan vers 17h30. Quelques minutes plus tard, une soixantaine de détenus pro-GBAGBO dont le ministre DOUATI ont été rassemblés au parloir de la maison d'arrêt. Un fourgon cellulaire s'est avancé et, à l'appel de leur nom, les prisonniers ont été poussés à l'intérieur du véhicule. Le Secrétaire Général-Adjoint du FPI a été le dernier à être embarqué. Le long cortège s'est ébranlé à la nuit tombée, suivi par une voiture de l'ONUCI, » lit-on dans le communiqué. «Quand les portes de la prison ont été refermées (par l'administration pénitentiaire), on s'est aperçu que le Secrétaire Général Laurent AKOUN avait été placé en isolement temporaire pendant toute la durée de l'opération « d'enlèvement,» réaffirme la direction intérimaire du parti de Laurent Gbagbo.

La CPI rejette la demande de mise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo

Le Monde (29/10/2012) - La Cour pénale internationale (CPI) a rejeté en appel, vendredi 26 octobre, la demande de mise en liberté provisoire de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné de crimes contre l'humanité au cours des violences postélectorales de 2010 et 2011. La défense avait déposé le 1er mai une requête demandant la libération provisoire de Laurent Gbagbo, âgé de 67 ans, assurant notamment que cela lui permettrait de "récupérer physiquement et moralement" afin "d'être en forme pour participer à la procédure judiciaire". La défense affirmait également que M. Gbagbo, écroué à La Haye depuis novembre 2011, n'avait pas les moyens financiers de prendre la fuite, ses avoirs ayant été gelés. Ces arguments avaient été réfutés en juillet par les juges de la chambre préliminaire et la défense avait interjeté appel. La juge Sanji Mmasenono Monageng a notamment soutenu vendredi que la CPI avait reçu des preuves montrant que des avoirs de M. Gbagbo ou de son épouse n'avaient pas été gelés. Elle a également confirmé l'avis de la chambre préliminaire selon lequel la détention de M. Gbagbo, qui dispose d'un réseau de partisans "important et bien organisé" en Côte d'Ivoire, est nécessaire pour éviter qu'il n'entrave l'enquête en cours à son sujet. Un rapport d'experts travaillant pour l'ONU, que l'AFP s'est procuré au début d'octobre, tend à montrer que des exilés du camp Gbagbo cherchent des appuis dans la région pour déstabiliser le régime d'Alassane Ouattara à Abidjan et que des liens ont été établis avec Ansar Dine, un groupe islamiste armé du nord du Mali. Ce document de 26 pages, fermement rejeté par le camp Gbagbo, doit être examiné le 31 octobre par le Conseil de sécurité.