REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 12 MAI 2011

12 mai 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 12 MAI 2011








Alassane Ouattara discute de ses priorités avec une mission de
l'ONU





 





CRI

- Une mission de l'ONU a rencontré mercredi à Abidjan le président ivoirien
Alassane Ouattara pour discuter de ses priorités pour son pays après cinq mois
de crise post-électorale et deux semaines de guerre qui ont mis en lambeaux le
tissu économique et social de la Côte d'Ivoire. "La mission d'évaluation
technique a écouté avec beaucoup d'attention le président Ouattara qui a fait
part des priorités qu'il a fixées pour le pays et nous sommes prêts à l'aider
dans ce sens", a indiqué le directeur de la Division Afrique du Département des
opérations de maintien de la paix, Raisedon Zenenga, à la fin d'une rencontre
avec le président ivoirien Alassane Ouattara. Selon M. Zenega, il s'agissait "de
voir les principaux défis auxquels le pays est confronté, les priorités définies
et le rôle que peuvent jouer les Nations unies pour aider le gouvernement à
réaliser toutes ces priorités". Arrivée en Côte d'Ivoire depuis bientôt 10
jours, la mission technique de l'ONU a effectué plusieurs visites à l'intérieur
du pays notamment dans l'ouest et le nord. La situation humanitaire est
préoccupante dans l'ouest du pays où au moins 300 personnes ont été tuées dans
les combats entre forces armées pro-Laurent Gbagbo et pro-Alassane Ouattara et
d'où sont parties plus de 100.000 personnes réfugiées au Liberia voisin.(...) 





 





Visite du président ivoirien à Dakar : Ouattara paie sa dette





 





Walfadjiri

- La première visite
officielle que le nouveau président élu de la Côte d'Ivoire effectue aujourd'hui
au Sénégal n'étonnera personne. Et l'on est même tenté de dire que Alassane
Dramane Ouattara vient au Sénégal pour rendre à Me Wade la monnaie sa pièce. Ce
n'est pas trop osé que de dire que le nouvel homme fort d'Abidjan doit une fière
chandelle au chef de l'Etat du Sénégal. En effet, lors de 'l'entre-deux tours'
de la redoutable élection présidentielle, le président Wade n'avait pas hésité à
recevoir à Dakar son 'frère' Alassane Ouattara. Une visite qui avait fait
beaucoup de bruit à Abidjan comme à Dakar. Pour le camp de Gbagbo, l'acte posé
par Me Wade était une ingérence intolérable. Une tentative de déstabilisation de
son régime. 'On a le droit de soutenir un candidat, mais on n'a pas le droit de
conspirer en vue d'une déstabilisation', avait déclaré le conseiller
diplomatique de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé. Et en guise de protestation, la
Côte d'Ivoire avait rappelé son ambassadeur au Sénégal. Non sans envoyer une
lettre de protestation au ministère des Affaires étrangères du Sénégal.
L'opposition sénégalaise rue également dans les brancards et condamne l'acte du
président Wade accusé de vouloir jeter de l'huile sur le feu. On accuse même Me
Wade d'avoir remis un milliard de francs au candidat Ouattara pour l'aider à
financer sa campagne. Des accusations que Wade et son camp vont balayer d'un
revers de main, affirmant que Ouattara était venu 'chercher conseils auprès de
son frère', président de l'Internationale libérale. Mais le nouveau président de
la Côte d'Ivoire a bien d'autres bonnes raisons de privilégier le Sénégal. En
effet, aussitôt après la chute de Gbagbo, alors que les fusils ne s'étaient pas
encore tus, Me Wade a dépêché son ministre des Affaires étrangères auprès de
Ouattara et son gouvernement au célèbre hôtel du Golf. Me Madické Niang passera
plusieurs jours au pays de la Lagune avant de rejoindre Dakar. Il était, ainsi,
la première autorité gouvernementale étrangère à être reçue par Alassane
Ouattara, après la chute du régime de Gbagbo. Ce déplacement est allé droit au
cœur du nouveau président ivoirien et de son Premier ministre qui rappelle à
leur hôte que Me Wade est son 'père'. C'est dire qu'en bien des occasions, Me
Wade a préféré se mettre à dos tout son peuple, pour faire plaisir à Guillaume
Soro à l'époque chef des Forces nouvelles reçu au Palais et à Ouattara candidat
qualifié au second tour de la présidentielle de 2010.(...)





 





 





Visite d'ADO au Sénégal: une urgence qui aurait pu attendre





 





L'Observateur Paalga

- Il a juste prêté serment le 6 mai dernier, il n'est pas encore
constitutionnellement investi, puisque c'est prévu pour le 21 du mois courant ;
toutefois le nouveau président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara (ADO), entame
cet après-midi une visite d'amitié à Dakar. (...)Aujourd'hui, certes ADO est
président et rien ne devrait en principe l'empêcher de rendre visite à qui il
veut. Cependant, ce déplacement est un peu gênant, surtout qu'il intervient
avant son investiture par le Conseil constitutionnel. Dans ces conditions, la
question qui taraude les esprits de bien de personnes est bien celle-ci : quelle
urgence a-t-il à effectuer cette visite d'amitié à Dakar ? autrement dit,
est-que que celle-ci ne pouvait pas attendre après le 21 mai ? En effet, il eût
été plus accommodant que le nouveau président ivoirien se rende chez son ami
mais seulement une fois investi et donc détenteur de tous les attributs légaux
du pouvoir. Mais voilà qu'à défaut de cela, on jasera et spéculera beaucoup sur
cette visite, dont l'urgence échappe à plus d'un observateur de la scène
politique ivoirienne. Après cette polémique, il y a que, certainement du côté de
Ouagadougou, ce voyage d'ADO peut intriguer et quelque peu déconcerter. On peut
comprendre que le Burkina aurait certainement voulu être honoré par cette
première visite. Mais franchement, est-ce que ç'aurait été sain et bien pensé
pour Alassane de venir en premier au Faso, un pays présenté par les partisans de
Laurent Gbagbo comme le bras armé d'ADO ? Alors ç'aurait été trop flagrant qu'il
vienne d'abord chez le « parrain » Blaise pour exprimer toute sa gratitude et
recevoir les petites ficelles de la gestion de l'Etat. Donc Ouagadougou n'a pas
à en rougir, d'autant plus qu'en principe ADO foulera le sol du Pays des hommes
intègres le 16 mai prochain, autrement dit dans quatre jours.





 





 





Crise post-électorale: Le Président Gambien Yahya Jammeh charge
Ouattara et Blaise Compaoré





 





Etiame.com

- Les Africains ne doivent pas seulement se réveiller, mais ils devraient se
tenir prêt pour faire face à la nouvelle tentative de recoloniser l'Afrique par
de prétendues élections qui sont organisées dans le seul but de tromper les
gens...Nous n'allons par refaire l'histoire de la Casamance ancienne qui n'a
jamais été colonisée, histoire dont Yahya Jammeh aime s'inspirer. La devise
vient ainsi confirmer le constat «nous ne sommes pas maîtres de la Casamance,
nous y sommes tolérés», disait un gouverneur de la Colonie française du Sénégal.
Le président gambien a pleine conscience de cette histoire de sa région, comme
en témoigne ses discours. C'est un gage de fierté. D'ailleurs les succès
militaires de la France contre les Africains du temps colonial – qui ne sont pas
légion – sont facilités par la supériorité technique qui a été lâchement
utilisée contre Gbagbo. Une bataille a été gagnée, mais le combat continue et le
verdict final sera dit quand les putschistes auront installé leur régime client
en toute sécurité. Ce qui semble bien loin de la réalité car la résistance se
prépare.D'ailleurs, dans la traduction ci-dessous du discours lu à la Nation
Gambienne, le président Jammeh harangue les combattants de la liberté et s'en
prend à l'occident et ses régimes clients en Afrique, à l'image de Blaise
Compaoré du Burkina Faso et Alassane Ouattara... La position du Gouvernement
gambien sur la «tragédie ivoirienne». Les événements en Côte-d'Ivoire nous
donnent raison quand nous affirmions préalablement que des occidentaux
néo-colonialistes parrainent des agents en Afrique qui ne respectent qu'à leurs
propres lois et celles de leurs maîtres occidentaux et prêts à marcher sur des
milliers de cadavres pour accéder au pouvoir. C'est ce qui est en train de se
passer en Côte-d'Ivoire. Les Africains ne doivent pas seulement se réveiller,
mais ils devraient se tenir prêt pour faire face à la nouvelle tentative de
recoloniser l'Afrique par de prétendues élections qui sont organisées dans le
seul but de tromper les gens étant donné que le vrai choix du peuple ne sera
jamais respecté s'il n'est pas à la faveur des candidats suppôts de l'occident
comme cela s'est produit en Côte d' Ivoire et ailleurs en Afrique. Ce qui fait
craindre des malheurs et dangers de la menace néocolonialiste, c'est le fait
qu'il soit prêt à recourir à la force brutale, ou de perpétrer des massacres de
manière à neutraliser toute forme de résistance contre leurs candidats comme
cela s'est encore produit en Côte d'Ivoire. En Côte-d'Ivoire, nous savons le
rôle joué par l'ancienne puissance coloniale qui, en dehors du mandat de l'ONU,
a d'abord bombardé le palais présidentiel pendant des jours qu'il a finalement
pris d'assaut par un tunnel qui relie le palais à l'une des résidences de leur
représentant diplomatique.





Les raisons avancées pour justifier ce bombardement du Palais
présidentiel avant le raid final étaient qu'ils voulaient empêcher Gbagbo
d'utiliser des armes lourdes contre des civils! Et pourtant, l'ONU et la France
étaient au courant des effrénés massacres de civils, quand des villages entiers
qui ont soutenu le président Laurent Gbagbo ont été anéanties par les prétendues
forces républicaines qui combattent pour Ouattara. Les partisans de Gbagbo
n'étaient-ils pas censés être protégés par l'ONU et les forces françaises contre
les massacres? Ces soi-disant forces républicaines qui étaient supposés se
battre pour la démocratie, avaient fini par tuer des milliers de personnes en
toute impunité et sont maintenant engagés dans le pillage massif! Notre position
est très claire. Ce que vit Laurent Gbagbo est une réplique de l'affaire Patrice
Lumumba qui, comme un combattant de la liberté et pour la dignité et
l'indépendance, non seulement des Congolais mais de toute la race noire, a été
renversé par les puissances occidentales dont l'ONU, et remis à son ennemi juré
pour être assassiné.(...)





 





En Côte d'Ivoire, le souvenir des massacres pèse toujours





 





La Croix -

Selon nos informations, le
département de Toulepleu, dans l'ouest du pays, près de la frontière avec le
Liberia, aurait été victime du même scénario qu'à Duékoué. À Duékoué, l'une des
plus grandes villes de la région, plusieurs centaines de personnes auraient été
tuées après l'entrée des forces pro-Ouattara.

Des
dizaines et des dizaines de villages sont totalement ou quasiment vides dans le
département ivoirien de Toulepleu (35 000 habitants), à la frontière du Liberia,
peuplé historiquement par l'ethnie guérée. Seuls les chiens et les cochons
errent en liberté entre les greniers brûlés, les cases ouvertes, les puits
pollués. « Sur les 60 villages alentour, plus de 90 % ont été attaqués »,
explique Marcel Thiehi Koueyyon, un agent recenseur de la ville.(...) De nombreux
rescapés de l'ethnie guérée qui acceptent de parler racontent la même chose :
les FRCI se sont appuyés sur une milice composée de Yacoubas, une ethnie rivale,
pour s'emparer de la région en mars dernier, avant leur grande offensive du 28
mars en direction de l'est du pays qui a abouti à la chute de l'ex-président
Laurent Gbagbo. Les miliciens se sont servis au passage, tuant et pillant en
toute impunité.

Une
version qui ne correspond pas à la thèse officielle. « Ceux qui ont brûlé, pillé
et tué ? Mais ce sont les miliciens guérés et les mercenaires libériens qui,
chassés par les FRCI, ont tout saccagé sur leur passage avant de se réfugier au
Liberia », affirme Mara Laciné, chargé de communication des FRCI dans la région.

« Mais
pourquoi nos frères miliciens, d'ici ou du Liberia, tous guérés, s'en
seraient-ils pris à nous ? Pourquoi détruire les maisons, les écoles, les
villages de leurs parents ? », rétorque un villageois de Péhé. « Et pourquoi
nombre d'entre nous se sentent-ils plus en sécurité au Liberia, dans le pays de
leurs soi-disant persécuteurs, plutôt qu'en Côte d'Ivoire ? », ajoute un autre.

Selon nos
informations, le département de Toulepleu aurait été victime du même scénario
qu'à Duékoué, l'une des plus grandes villes de la région, où plusieurs centaines
de personnes auraient été tuées après l'entrée des FRCI, ce qui a déclenché une
enquête de l'ONU. Les forces pro-Ouattara se seraient appuyées sur une rivalité
interethnique pour s'emparer de la zone et n'auraient pas été capables d'éviter
les règlements de comptes qui s'en sont suivis.

En 2002,
lors du précédent conflit entre nord et sud du pays, les Guérés étaient déjà du
côté de Laurent Gbagbo et les Yacoubas du côté des Forces nouvelles (premier nom
des FRCI). Pendant les combats, les miliciens guérés s'en étaient directement
pris à la population yacouba : on leur attribue notamment la mort de 40
personnes dans la mission catholique de Zouan-Hounien. Des crimes que les Guérés
ont vraisemblablement payés cette année.

« À cela,
il faut ajouter le comportement des miliciens guérés avant et après la campagne
présidentielle de l'automne 2010, souligne un observateur indépendant. Ces
jeunes gens surarmés se sont crus les rois du monde.

Leurs
chefs les ont chauffés à blanc, les appelant à attaquer directement les FRCI qui
stationnaient dans la région yacouba, au nord de Toulepleu. Le 24 février, 87
d'entre eux ont été tués par l'armée d'Alassane Ouattara. S'ils avaient gagné,
tout le monde sait ici qu'ils s'en seraient alors pris aux Yacoubas. C'est
pourquoi certains Yacoubas ont voulu se débarrasser de cette menace en soutenant
les FRCI.»

Si, dans
la région de Toulepleu, les Guérés sont les grands perdants de la crise
post-électorale, leur milice est elle aussi responsable d'exactions graves,
comme le soulignent les nouvelles autorités. Notamment dans les environs de
Bloléquin, à 60 km à l'est de Toulepleu.





 « Pour nous, le calvaire a véritablement commencé lorsque les
Guérés de Bloléquin ont appelé leurs frères du Liberia pour nous chasser. Le 9
mars, les mercenaires libériens sont venus dans nos campements. Ils nous
reprochaient d'avoir voté pour Ouattara. Ils ont tué deux des nôtres. Nous nous
sommes aussitôt enfuis dans la brousse », se souvient Kariakou N'Guessan, un
planteur. « Après quatre jours de marche, nous nous sommes installés dans la
périphérie de Bloléquin, où stationnaient les FRCI. Elles ont attaqué la ville
le 21 mars. Obligés de décrocher, les miliciens guérés s'en sont pris aux
allogènes (1) : Burkinabés, Maliens, nordistes. Un carnage ! » Un autre témoin
raconte avoir vu une quarantaine de cadavres dans la ville, le 24 mars. Kariakou
a, depuis, trouvé refuge dans la mission catholique de Zouan-Hounien, avec 1 000
autres déplacés des alentours de Bloléquin. Mais eux, contrairement aux déplacés
de Toulepleu, sont désormais du côté des vainqueurs. Ils n'attendent qu'une
chose : qu'on leur donne les moyens de retourner chez eux et de cultiver leur
parcelle. Pour les Guérés, le retour n'est pas encore d'actualité. « Pourtant
nos conditions de vie sont éprouvantes. J'ai perdu un enfant de 8 ans. Nous
souffrons de la faim, nous n'avons pas de soins. Mais nous avons eu trop peur.
Nous préférons mourir de faim dans la brousse que de retomber entre les mains
des Yacoubas, explique Geneviève, en brousse depuis deux mois. Et puis revenir
pour quoi faire ? Tout est détruit chez nous ! »