REVUE DE PRESSE NATIONALE DU JEUDI 12 MAI 2011

12 mai 2011

REVUE DE PRESSE NATIONALE DU JEUDI 12 MAI 2011







L'Onu fait l'état des lieux




L'Expression

- Le directeur de la division Afrique du département en charge des opérations de
maintien de la paix de l'Onu, Raisedon Zénenga, est sur les bords de la lagune
Ebrié pour évaluer la situation. Hier, il a été reçu en audience, au Golf hôtel
par le président de la République, Alassane Ouattara. Asa sortie, il s'est
confié à la presse : «Nous sommes ici en tant que mission d'évaluation
multidisciplinaires. Cela comporte toute la famille des Nations Unies. Nous
sommes là pour évaluer la situation et voir les principaux défis auxquels le
gouvernement est confronté. Quelles sont ses priorités et quel est le rôle que
les Nations Unies peuvent jouer pour aider la Côte d'Ivoire à traiter tous ses
défis et à réaliser toutes ses priorités », a-t-il précisé. Selon lui, son
équipe après une tournée dans les différentes régions du pays et surtout des
échanges avec les populations, a une idée nette des travaux à réaliser dans le
moyen terme. Sans levé le voile sur les priorités, le responsable onusien a
affirmé qu'il a bien noté les propositions du chef de l'Etat dans les domaines
spécifiques qu'il a promis de mentionner dans son rapport à soumettre à New
York. Toutefois, il a rassuré sur la disponibilité de l'organisation mondiale à
appuyer la Côte d'Ivoire dans sa difficile tâche de reconstruction,
réconciliation et de stabilité. La mission de Raisedon Zénenga, vient à point
nommé, car les populations ivoiriennes éprouvées par de longs mois de crise
postélectorale appellent de tous leurs voeux les aides, afin de s'oxygéner. On
devine aisément que la sécurité, la relance des activités économiques et la
cohésion nationale sont les principales préoccupations du moment. Sur tous ces
aspects de la vie nationale, l'Onu devrait apporter son expertise pour permettre
à la Côte d'Ivoire de rebondir et retrouver sa place de pays leader de la région
ouest-africaine.




 




Processus de paix et
de réconciliation Cocody-village remet des armes à l'Onuci





Fraternité Matin -
Le
chef de Cocody-Village, Aby Léon, a remis officiellement 49 kalachnikovs, des
munitions et des tenues militaires abandonnées par des combattants à l'Onuci.
C'était à l'occasion d'une cérémonie, le mercredi 11 mai au domicile du chef
dudit village, sis au voisinage de Blockhaus, dans la commune de Cocody, «De
part ce acte, Cocody-Village s'inscrit activement dans le processus de paix et
de réconciliation prôné par le Président Alassane Ouattara»
, a indiqué le
chef Aby Léon. Avant de préciser que «contrairement à ce qui avait été
annoncé par certains médias, aucun fils de Cocody-village ne comptait dans les
rangs des combattants. Bien plus, nos jeunes sont restés sur place pour veiller
sur les biens de toutes les personnes, même ceux des étrangers. La preuve est
qu'aucune boutique, aucun magasin n'a fait l'objet de pillage, comme vous le
constatez vous-mêmes. Ce sont plutôt des combattants, dans leur repli et qui
s'est accompagné d'une débandade qui ont abandonné armes, munitions et tenues
militaires ; laissant penser que le village était un bastion de guerriers
».
Et d'ajouter «Même pour récupérer les armes, la chefferie a dû puiser dans sa
propre caisse en proposant parfois de l'argent, afin d'inciter certaines
personnes détentrice d'armes, à les déposer à la chefferie. Car ceci y allait
pour notre propre sécurité
». Au nom de l'Opération des nations unies en Côte
d'Ivoire (Onuci), le Capitaine Ali Ahim s'est dit satisfait de la démarche
entreprise par la chefferie. Pour l'heure, ce n'est que partie remise. Puisque
des personnes détiennent encore des armes et sont prêtes à les rendre, selon Aby
Léon. Une cérémonie solennelle à la place publique du village en vue du dépôt
des armes est prévue pour cette fin de semaine, a annoncé la chefferie du tout
premier village Ebrié d'Abidjan.




 




Après
environ sept ans passés en Côte  d'Ivoire, à la tête de la Division des droits
de l'homme de l'Onuci, Simon Munzu, est affecté en R.D. Congo. Avant son départ,
il dresse le bilan de sa mission en terre : La situation des Droits de l'homme
est préoccupante"





Fraternité Matin -


Après avoir passé environ 7 ans à la tête de la Division des Droits de l'homme
de l'Onuci, quel bilan pouvez-vous faire de la situation des Droits de l'homme
en Côte d'Ivoire, au moment où vous êtes affecté dans un autre pays?





Simon Munzu
 :
Jusqu'à la période électorale qui s'est ouverte en octobre 2010, on avait marqué
beaucoup de progrès en ce qui concerne la situation des Droits de l'homme, par
rapport à celle que j'ai trouvée quand je suis arrivé en septembre 2004. Cela,
grâce aux efforts qui ont été faits par différents acteurs; le gouvernement et
d'autres institutions nationales, la société civile ivoirienne dans ces
différentes organisations de promotion des Droits de l'homme qui ont été très
actives. Mais aussi les partenaires internationaux de la Côte d'Ivoire,
notamment les agences du système des Nations Unies et surtout l'Onuci et
particulièrement sa division des Droits de l'homme. Ensemble, nous avons
beaucoup travaillé pour réaliser la promotion des Droits de l'Homme, la
protection des victimes de violation des droits en Côte d'Ivoire et pour la
prise de conscience par les populations sur l'importance des Droits de l'homme.
D'où la création, à travers le pays, de nombreux clubs de Droits de l'homme,
dans les écoles secondaires et dans certaines universités, la création dans
certaines communautés des services d'information sur les Droits de l'homme. Je
note d'autres approches et méthodes de vulgarisation des Droits de l'homme que
nous avons réalisées, dont la production d'un film intitulé «l'otage», tourné
par des élèves du département de Bondoukou et la création, grâce à la
collaboration du maire de Bondoukou et l'Onuci, d'un jardin des Droits de
l'homme dans cette ville. Autant d'actions qui sont menées pour la promotion des
Droits de l'homme en Côte d'Ivoire. Je peux donc dire que jusqu'en octobre 2010,
l'on a eu à déplorer, de manière épisodique, des violations graves des Droits de
l'homme au cours de cette longue période du processus de sortie de crise quand
la tension politique montait. Malheureusement, depuis octobre 2010, cette bonne
direction que nous avions prise a connu un revers catastrophique, dans la mesure
où les élections qui devaient nous sortir de la crise et permettre le retour de
la paix et de la cohésion sociale, ont donné les résultats contraires. D'où les
violations massives enregistrées au cours des 5 ou 6 derniers mois. De milliers
de personnes qui ont perdu la vie, des centaines de milliers de personnes
déplacées au niveau interne ou dans les pays limitrophes, la perturbation des
conditions de vie des populations sur tous les plans, des conditions de vie
devenues précaires, des arrestations abusives et massives. Je peux donc dire
qu'à ce jour, la situation des Droits de l'Homme en Côte d'Ivoire est
préoccupante. J'espère seulement que, comme sur d'autres plans, le pays va
rapidement se relever avec la bonne volonté des uns et des autres, on puisse
très rapidement passer à l'amélioration de la situation. [...]




 




Course-poursuite entre
FRCI et mercenaires libériens : Plusieurs villages victimes d`exactions à
l`ouest




L'Inter
- Quelques jours après
la pacification de la commune de Yopougon, à Abidjan, la situation reste confuse
dans la région de Soubré, ville située au Sud-ouest de la Côte d'Ivoire. Des
combats y opposent les mercenaires libériens, appuyés de miliciens, aux Forces
républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI). Plusieurs sources d'information jointes
par téléphone, en plus d'un film vidéo tourné sur les champs de bataille,
illustrent le drame vécu par les populations. En fuite, sans doute, vers le
Liberia après avoir été délogé des suites de plusieurs semaines de résistance à
Abidjan, les mercenaires libériens ont fait des otages sur leur passage,
notamment à Dabou et à Fresco dans des minicars. Alertées, les FRCI, lourdement
armées, lancent une offensive dans ces zones avec l'objectif de mettre fin à la
cavale des combattants libériens. (...) Des combats s'engagent dans des villages
qui ceinturent la ville de Fresco entre les deux forces antagonistes. Les
combats, d'une rare violence, durent cinq jours, selon un habitant de Soubré que
nous avons joint par téléphone hier mercredi 11 mai 2011. Ils (combats) débutent
le samedi 7 pour finir le mardi 10 mai. A Okrouyo, les populations vivent le
martyr. Pris en otage par les mercenaires, certaines parmi elles, les allogènes
notamment, quittent la ville pour se réfugier à la préfecture de Soubré. C'est
elles qui informent les FRCI de ce que les mercenaires sont soutenus par les
autochtones qui les approvisionneraient en armes et munitions. Les FRCI, mis en
difficulté jusque-là par les mercenaires, demandent du renfort de Bouaké, de
Gagnoa, d'Abidjan et bien d'autres villes. Au cinquième jour, les mercenaires
libériens capitulent, une cinquantaine d'entre eux tués et les autres prennent
la fuite. C'est également l'enfer pour les populations autochtones d'Okrouyo.
Leur chef de village et l'un de ses notables, présentés comme un soutien fort
aux mercenaires, sont abattus. Plusieurs villageois sont faits prisonniers dans
les villages de Gbalebouo et Zegbodoua, selon un habitant des lieux. A Gbalebouo
par exemple, notre informateur relève sept arrestations tandis qu'à Zegbodoua,
l'on enregistre 4 arrestations. Les prisonniers seraient conduits à Okrouyo pour
répondre des faits qui leur sont reprochés. Un autre habitant d'Okrouyo, présent
dans la sous-préfecture au moment des événements, nous a également joints par
téléphone pour expliquer ce qu'il a vécu: «Venus du Bas Sassandra, le samedi 07
mai dernier, les mercenaires libériens se sont installés dans la S/P de Okrouyo
dans le département de Soubré. Ces derniers, après avoir pris notre village en
otage, ont pris pour cible les villages des allogènes avec qui nous avons vécu
en parfaite harmonie. Ceux-ci racontent aux FRCI, après que celles-ci ont pris
le contrôle du village, que ce sont les autochtones qui ont donné la nourriture,
gites et couverts aux mercenaires. Donc les FRCI mènent une chasse à l'homme
dans les villages autochtones». Selon notre interlocuteur, une fois arrivées
dans les villages d'Okrouyo, Koudouhio, Madeihiri, les FRCI n'ont pas fait dans
la dentelle. A l'en croire, elles auraient abattu les chefs desdits villages
avec leurs notables. «Présentement où je vous parle nous vivons mal, nous sommes
en brousse, les allogènes ont monté nos forces contre les autochtones», nous
a-t-il expliqué, la voix à peine audible. Une autre source d'information sur
place nous a indiqué que les FRCI continuent les opérations de ratissage dans le
but de mettre définitivement fin à la cavale des mercenaires. Opérations qui
auraient conduits certains soldats dans la localité de Pada où ils commettraient
des exactions sur les populations civiles.




 




Tueries des miliciens et
mercenaires dans le Bas Sassandra - Il faut éviter le syndrome de l'ouest




Le Patriote
- Certains miliciens et mercenaires qui ont fui la commune de Yopougon tuent,
volent et violent actuellement dans la région du Bas Sassandra. Dans leurs
exactions, ils sont épaulés voire encouragés par certains fils de la région. Les
miliciens et mercenaires à la solde de Laurent Gbagbo, tout au long de leur
fuite, ont bénéficié de l'appui matériel et financier des populations allogènes
des villes et villages. Notamment à Fresco, à Sassandra et à Méagui. Le fruit de
cette collaboration dans le mal a causé la mort d'au moins 120 personnes. Même
si certains de ces affreux ont été stoppés dans la région de Soubré, d'autres
continuent toujours de courir. Certainement, il se trouvera des gens pour leur
apporter aide et assistance. Peut-être même armes et munitions. Mais c'est
l'occasion de dire à ces personnes qu'il ne faut pas se tromper de combat.
Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire a besoin de quiétude. Après une décennie de crise,
les Ivoiriennes dans leur grande majorité souhaitent que s'arrêtent
définitivement les bruits de fusils et de canons. C'est la raison pour la quelle
l'appel à la réconciliation lancé par le président de la République a été bien
accueilli au sein des populations. Les fils et filles de la région qui s'amusent
donc à venir en aide à ces chiens de guerre ne rendent ni service à Laurent
Gbagbo ni à leurs parents. L'ancien chef d'Etat est actuellement en résidence
surveillée à Korhogo. Il ne peut donc rien apporter à leur lutte en ce moment.
En outre, le soutien aux mercenaires libériens ne le fera pas revenir au
pouvoir. Au contraire, il ne fera qu'empirer la situation. Pire, il y a de gros
risque que leur région se transforme en une véritable jungle où des individus
sans foi ni loi s'imposeront à eux par la violence. Les miliciens et mercenaires
libériens ont une devise : « Pay yourself ». Ce qui signifie « paie-toi toi-même
». Ils n'hésiteront pas, lorsque l'occasion se présentera, de se retourner
contre leurs hôtes. Lorsque l'argent se fera rare et que ceux qui les
encouragent dans leur voie ne pourront plus respecter leurs engagements, ils se
retourneront contre leurs parents pour se faire payer et les faire payer. Les
massacres de Guitrozon et de Petit Duékoué sont encore frais dans les esprits.
Les mercenaires libériens et miliciens adorent pratiquer la tactique de la terre
brûlée. Ces individus de petite frappe finiront par piller, voler, violer et
tuer leurs propres hôtes avant de quitter la région s'ils se sentent acculés et
obligés de l'abandonner. Les cas de Touleupleu, Zouhan Houyé, Bloléquin et
Guiglo sont là pour l'attester. En hébergeant et protégeant ces affreux, les
populations autochtones du Bas Sassandra joue avec le feu et s'exposent au
syndrome de l'ouest qui a été totalement détruit par la faute de certains de ses
fils. Comme le disait l'adage : « Qui dine avec le diable, doit avoir une longue
cuillère ». Les fils et filles de la région du Bas Sassandra sont donc prévenus.




 




 




Depuis son exil un
élément des Forces spéciales de Gbagbo parle : "Nos chefs ont trompé Gbagbo" -
"Voici où se trouvent nos camarades" - "Le deal qu`on faisait avec les Forces
nouvelles"




L'Inter
- Au lendemain de la
chute brutale du président Laurent Gbagbo, qui a eu lieu le lundi 11 avril
dernier, ils sont nombreux, les Ivoiriens, proches de l`ancien régime, qui ont
trouvé refuge au Ghana pour éviter d`être la cible d`éléments armés. Parmi
ceux-ci, figurent, en majorité, des personnalités politiques mais aussi
militaires, ainsi que des miliciens dévoués à la cause de l`ex-président Laurent
Gbagbo. Pour des raisons de sécurité, ces derniers mènent une vie discrète, loin
des regards, sur leur nouvelle terre d`accueil. C`est le cas de cet ancien
combattant pro-Gbagbo, rencontré en terre ghanéenne, qui a accepté, après
insistance, de s`ouvrir à nous sous le couvert de l`anonymat. Cet entretien au
pied levé, il nous l`a accordé dans la petite ville de ``Half Assinie`` au
hasard dans un bistro où il a attiré notre attention alors qu`il conversait en
français, dans ce territoire anglophone, avec un interlocuteur. Méfiant à notre
égard (il a même menacé de nous livrer à la police ghanéenne), il a fini par se
résigner à nous parler, non sans s`être laissé convaincre qu`il ne court aucun
danger, étant donné qu`il était entré légalement sur le territoire du Ghana.
Entretien... Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs? Pour des raisons
évidentes de sécurité, je ne vous autorise pas à publier mon identité à vos
lecteurs. Mais sachez que j`appartiens à une force d`élite qui a combattu pour
le maintien de Laurent Gbagbo au pouvoir. Quelle est exactement cette force
d`élite? On est connu sous le sigle de ``BS``, c`est-à-dire Brigade Spéciale.
Qui sont ceux qui composent cette force? On y trouve un peu de tout. Des
militaires comme des personnes formées sur le tas. On a été mis à la disposition
des services de renseignements généraux pour des tâches bien précises.(...)
Qu`est-ce qui explique votre débâcle lors des combats contre les forces
républicaines? Je pense que vous me donnez l`occasion de dénoncer nos chefs
militaires. En réalité, c`est l`argent qui a désorganisé l`armée. Imaginez qu`en
pleine guerre, nos chefs étaient préoccupés à éventrer les coffres-forts de
ministères et des banques plutôt qu`à organiser la défense des institutions de
la République dont le Palais présidentiel. Je suis véritablement révolté de leur
comportement. Ils ont trompé Gbagbo pour s`enrichir.(...)




 




 




Violation des Droits de
l'Homme, atteinte à la sûreté de l'Etat : Qui va juger Laurent Gbagbo ?




Le Mandat -
Une instruction judiciaire a été ouverte par le Parquet ivoirien contre
l'ex-Président Laurent Gbagbo et ses proches. Les auditions au sujet de cette
enquête préliminaire ont débuté le samedi dernier. C'est le Président déchu qui
a été le premier à être entendu par le Procureur de la République Koffi Kouadio
Simplice. Selon des sources judiciaires, quatre chefs d'accusation sont inscrits
dans ce dossier. Il y a entre autres, les crimes et meurtres perpétrés sous
l'ex-régime pendant la crise postélectorale, atteinte à la sûreté de l'Etat...
Même si cette démarche des nouvelles autorités ivoiriennes est saluée par
l'opinion nationale et internationale, il n'en demeure pas moins qu'une question
majeure reste pendante. Quelle juridiction compétente pourrait-elle juger Gbagbo
en sa qualité d'ancien Chef de l'Etat ? En la matière, les juridictions
ivoiriennes de Droit commun peuvent se déclarer incompétentes, si elles venaient
à être saisies. Seule la Haute Cour de Justice créée au sein de l'Assemblée
Nationale pourrait apporter une réponse à cette question capitale. Mais pour
l'instant, la Côte d'Ivoire n'est pas dotée d'une telle Institution. Ainsi, tous
les regards sont tournés vers la Cour Pénale Internationale (CPI). On peut être
donc tenté de se demander, pourquoi la justice ivoirienne a ouvert ce dossier
sur Laurent et ses proches si tant est que Gbagbo ne peut se présenter devant
les tribunaux de droit commun ? Le cas Mamadou Tandja, libéré le mardi 10 mai
dernier après plusieurs mois de détention, va-t-il faire recette en Côte
d'Ivoire ? A en croire la justice nigérienne, cette mise en liberté est survenue
parce que le jugement de l'ancien Président ne relève que de la Haute Cour de
Justice qui d'ailleurs, n'est pas encore mise en place dans ce pays. Pour ce qui
est du dossier de justice ouvert contre Gbagbo et ses proches, il y a nécessité
d'éclairer la lanterne des Ivoiriens. En se référent aux explications de Me
Kaudjhis Offoumou, Présidente d'AID-Afrique, on pourrait en savoir davantage sur
ces juridictions compétentes de juger Laurent Gbagbo et certains de ces proches.
«(...) La Haute Cour de Justice (Cf. Article 108 à 112 de la Constitution),
présidée par le Président de la Cour de Cassation compétente pour juger un
Président de la République en cas de Haute Trahison et mettre en accusation les
membres du Gouvernement pour des faits de crimes ou délits, cette Haute Cour de
Justice n'existe pas encore en Côte d'Ivoire. Cette Cour est composée de Députés
que l'Assemblée Nationale qui élit en son sein, dès la 1ère Session de la
législature et c'est une Loi Organique qui fixe le nombre des membres de la
Haute Cour, détermine ses attributions, son fonctionnement et la procédure à
suivre. Si l'on considère que certaines personnes arrêtées, exerçaient les
fonctions de Ministres ou de Président de la République au moins, jusqu'au 28
novembre 2010, avant l'usurpation de titres, au niveau national, ils sont
passibles de la Haute Cour de Justice qui n'existe pas dans les faits et la
question se pose de savoir ; comment créer une Haute Cour de Justice au sein
d'une Assemblée Nationale qui n'existe pas juridiquement ? En effet, la
Résolution 1633 adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies le 21
octobre 2005, rappelant et entérinant tous les Accords politiques depuis Linas
Marcoussis (24 Janvier 2003) jusqu'à l'Accord de Pretoria (6 Avril 2005), note
que le mandat de l'Assemblée Nationale prend fin le 16 décembre 2005. (...)




 




Prestation de serment du
Président, entrée dans le gouvernement : Deux groupes s`affrontent au FPI




L'Inter
– L'image d'un Yao
N'Dré, président du Conseil constitutionnel, « ami » de Laurent Gbagbo, haut
cadre du Front populaire ivoirien (Fpi), faisant prêter serment à Alassane
Ouattara, dans les règles de l'art, le consacrant ainsi président de la
République de Côte d'Ivoire, est une couleuvre difficile à avaler par certains
caciques du Fpi. Tout comme celle de Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée
nationale, donc N°2 du régime, et troisième vice-président du parti, assis au
premier rang à cette cérémonie de prestation de serment, perçue comme un acte de
trahison. (...)  L'image fait l'objet de débat au sein du Fpi et divise même ce
parti en deux tendances. Pour le premier groupe, Paul Yao N'Dré, Mamadou
Koulibaly, Miaka Oureto (SG du Fpi également présent à la prestation de serment,
ndlr) ne devraient pas travailler avec le pouvoir Ouattara, alors que le
président déchu Laurent Gbagbo, son épouse et plusieurs autres cadres de
l'ancien régime sont en prison où en exil. Ce groupe estime par ailleurs que
Alassane Ouattara est arrivé au palais par un coup d'Etat et que cette image
devrait rester collée à son régime. La reconnaissance de son pouvoir par le
président de l'Assemblée nationale et la prestation de serment avec le Conseil
constitutionnel brisent cependant cette étiquette de coup d'Etat. Du coup,
Mamadou Koulibaly qui se positionnait dans l'esprit des frontistes et de
beaucoup d'Ivoiriens comme une alternative sûre, après la capture de Laurent
Gbagbo, perdait là quelques points chez ces militants et cadres. Idem pour le
professeur Yao N'Dré, qui était vu comme le dernier rempart d'un régime sécoué
de toute part. Son revirement, après l'onction constitutionnelle qu'il a
accordée à Laurent Gbagbo le 04 décembre 2010, est apparu comme le coup fatal
porté à son « ami » Gbagbo. Et quand Miaka Oureto, secrétaire général du Fpi,
s'en mêle, appelant ses militants à s'adapter au changement de régime et
favorable à l'entrée au gouvernement, ces caciques concluent à la haute
trahison. « Mamadou Koulibaly n'était pas à la prestation de serment de Gbagbo
et il s'est présenté à celui Ouattara. Il n'avait pas besoin de venir, il
pouvait rester au Ghana », « Yao N'Dré pouvait démissionner, et non se faire
humilier de la sorte. Il s'est dédit et cela n'est pas bon pour un homme de
droit de sa dimension. Il devait laisser Ouattara continuer sur sa lancée, même
s'il devait le démettre et nommer un autre président au Conseil constitutionnel
». Ce sont là quelques commentaires qui fusent de certains milieux du Fpi. Ces
commentaires ne sont toutefois pas sans réponse. En effet, face à ceux qui
pensent qu'il faut tourner le dos au nouveau régime, il y a le second groupe,
qui lui maintient qu'il faut éviter la politique de la chaise vide. « Que
proposent ceux qui critiquent l'attitude de Mamadou Koulibaly, de Yao N'Dré et
de Miaka Oureto ? », interrogent-ils. Ici, l'on estime qu'il ne faut pas faire
le jeu de l'adversaire, et qu'il faut tout mettre en oeuvre pour faire vivre le
Front populaire ivoirien.(...) « il fallait trouver une alternative pour ne pas
que le parti meure », a expliqué un baron du parti, sous couvert de l'anonymat.
Pour lui et bien d'autres, l'attitude de Mamadou Koulibaly, de Yao N'Dré et
Miaka Oureto doit être comprise comme une bouée de sauvetage pour le navire Fpi.
« Il fallait trouver la formule pour revenir dans le débat politique, et mettre
fin à la traque des cadres et des militants. En parlant avec le président
Ouattara, Mamadou Koulibaly, 3è vice-président du Fpi, Miaka Oureto, SG, et Yao
N'Dré sont comme des émissaires du parti auprès des nouvelles autorités. A
partir de là, tout peut se négocier, notamment la libération de Gbagbo et tous
les autres ».




 




Justice - Affaire Kieffer
: Le juge Patrick Ramaël à Abidjan pour relancer

le dossier




L'intelligent d'Abidjan
- L'affaire du journaliste franco-canadien, Guy-André Kieffer, pourrait
connaître dans les jours à venir de nouveaux rebondissements. Depuis le mardi 10
mai 2011, le juge français en charge du dossier de la disparition du
journaliste, est à Abidjan, a-t-on appris auprès des autorités judiciaires
ivoiriennes. Qui ont confirmé sa présence dans la capitale économique
ivoirienne. Précisant néanmoins qu'elles n'ont pas eu pour le moment de contact
avec lui. C'est la énième fois que le juge Patrick Ramaël effectue le
déplacement d'Abidjan pour avoir la vérité sur la disparition du journaliste
Guy-André Kieffer. Une affaire dans laquelle l'ex-Première dame de la Côte
d'Ivoire, Mme Simone Gbagbo, le ministre Paul Antoine Bohoun Bouabré et certains
proches de l'ex-chef d'Etat sont cités. Après plusieurs passages à Abidjan, le
juge français n'avait pas eu gain de cause. Un mois après le changement de
régime, le juge français revient à Abidjan, avec sûrement l'espoir de restaurer
une nouvelle collaboration avec les nouvelles autorités judiciaires ivoiriennes.
Déjà, l'on apprend que le juge Patrick Ramaël aurait entre les mains, une liste
de personnes à interroger à Abidjan.




L'affaire Guy-André Kieffer
va-t-elle connaître cette fois-ci un dénouement ? La présence à Abidjan du juge
français nous situera dans le contexte actuel de l'après-crise postélectorale,
où d'autres dossiers importants sont en voie d'être vidés très rapidement par la
justice.




 




Annoncé pour mort : Voici
la cachette de Charles Blé Goudé - Tout sur sa nouvelle vie




L'Inter
- Après la chute brutale
du président sortant, Laurent Gbagbo, le 11 mai dernier, un mystère a entouré le
sort du leader des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, l`un des piliers de son
régime. Qu`est-il devenu ? Une inquiétude qui n`a cessé de turlupiner les
esprits de plus d`un Ivoirien dans la mesure où le gouvernement ivoirien a
déclaré le vendredi 15 avril 2011 l`avoir ``appréhendé`` et qu`il serait en
``résidence surveillée`` avant de se rétracter quelques heures seulement après.
Partant de là, bien des sons ont donné pour mort le ministre de la Jeunesse et
de l`Emploi du tout dernier gouvernement de Laurent Gbagbo. Mais, depuis la
semaine dernière, on en sait un peu plus sur le sort du patron de la galaxie
patriotique. Du moins, à en croire le quotidien béninois ``Le Matinal``, dans sa
livraison du 07 mai dernier. Les nouvelles données par ce quotidien donnent
vivant, le président de l`Alliance des jeunes patriotes localisé au pays du
président Boni Yayi. Une information qui serait, d`ailleurs, sue par le
gouvernement Ouattara. ``Recherché dans la crise ivoirienne, l`un des bras
droits du président déchu (...), le Tout-puissant Blé Goudé, est à Cotonou. Déjà à
plusieurs reprises, l`intéressé a été aperçu dans la capitale économique du
Bénin. Hier, par exemple (NDLR ; 06 mai), il était dans une buvette du stade de
l`amitié de Kouhounou avec certainement un ami béninois``, écrit ce journal qui
lève un coin du voile sur la nouvelle vie du «Général de la rue».  Selon cette
publication, celui-ci aurait acheté une parcelle de terre située entre Cocotomey
et Pahou et résiderait dans les parages où il mène une vie tranquille. En tout
cas, cette information, si elle est vérifiée, met définitivement un terme aux
nombreuses spéculations qui entourent la vie du leader des jeunes patriotes de
Côte d`Ivoire dont les compatriotes sont restés sans nouvelles depuis le lundi
noir du régime précédent.(...)