REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 10 DECEMBRE 2011

1 déc 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 10 DECEMBRE 2011

Le parti de Gbagbo se retire du processus de réconciliation nationale

Xinhuanet - Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a décidé mercredi de suspendre sa participation au processus de réconciliation nationale en Côte d'Ivoire après le transfert mardi de son leader à la Cour pénale internationale (CPI). A l'issue d'une réunion à Abidjan, le Comité central du FPI a décidé de suspendre sa "participation à tout processus de réconciliation" et a "demandé à tous ses cadres de s'abstenir de toute activité y afférant". Dans une déclaration lue par le secrétaire général par intérim, Laurent Akoun, le FPI annonce que "le transfèrement de Laurent Gbagbo signe la rupture du dialogue républicain en cours" avec le gouvernement d'Alassane Ouattara. Le FPI condamne un "véritable hold-up" et dénonce "une collusion du procureur Luis Moreno-Ocampo avec Alassane Ouattara, sur fond de corruption massive dont les indicateurs sont entre autres la rencontre entre les deux hommes à Paris". Le FPI fustige une "procédure illégale constituant une violation grave de la présomption d'innocence reconnue à tout être humain". Pour le FPI, le transfèrement de Laurent Gbagbo s'apparente à " une contrainte à l'exil" de son président. "C'est une haine vouée à l'endroit du président Laurent Gbagbo qui finit de convaincre le FPI et ses alliés sur le refus du chef de l'Etat (Alassane Ouattara) de voir une Côte d'Ivoire réunifiée", poursuit la déclaration. "Le Comité central a ainsi donc invité ses militants et sympathisants à rester prêts et mobilisés pour des mots d'ordre imminents à venir", conclut la déclaration.

Gbagbo, un chef d'Etat devant les juges

Le Dauphine, Les Echos - Meurtre, viol, persécution, actes inhumains. Voilà les chefs de crimes contre l'humanité retenus contre lui. Un an après avoir quitté le pouvoir, Laurent Gbagbo est non seulement un président déchu, mais un président écroué à La Haye. Loin de sa Côte d'Ivoire, c'est devant la Cour pénale internationale (CPI) qu'il va répondre des actes perpétrés après l'élection de novembre 2010. L'éloignement pour apaiser le pays. Pourquoi a-t-il été transféré à la CPI ? Parce qu'en Côte d'Ivoire le nouveau pouvoir d'Alassane Ouattara l'a voulu. Plus les législatives du 11 décembre approchaient, plus les autorités étaient impatientes de voir Gbagbo transféré à La Haye. Un éloignement vu comme une condition de la réconciliation nationale. Pourtant le transfert de Gbagbo, détenu depuis avril dans une résidence à Korhogo (nord du pays) ne va pas forcément apaiser. La CPI avait promis une enquête "impartiale" qui ciblerait "trois à six personnes" ayant les plus lourdes responsabilités, quel que soit leur camp. Or pour l'heure, seul M. Gbagbo est concerné. "Cette décision risque d'être explosive sur le terrain", a commenté le coordinateur pour l'Afrique de l'ONG Coalition pour la Cour pénale internationale. Reste que le transfert de Gbagbo est un pas en avant dans l'histoire de la justice internationale. À 66 ans, l'Ivoirien est le premier ex-chef d'Etat remis à la CPI. Un signe peut-être, alors que malgré un mandat d'arrêt pour génocide au Darfour, Omar el-Béchir défie la CPI en continuant de voyager à travers le monde, même dans des Etats censés coopérer avec la Cour... (...)

Gbagbo à la CPI, une "leçon" pour les dirigeants (Guillaume Soro)

Xinhuanet - Le transfèrement de l'ex président ivoirien Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI) est une "leçon" pour les dirigeants du monde, estime le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, qui souligne que "l'on ne peut pas diriger et commettre des crimes de sang impunément". Le transfèrement mardi de Laurent Gbagbo à la CPI de La Haye est "une leçon pour les dirigeants de ce monde en ce siècle nouveau où l'universalité de la démocratie s'impose à toutes les nations", a déclaré Guillaume Soro, à l'ouverture d'un conseil des ministres mercredi à Abidjan. C'est aussi un "signal que l'on ne peut se jouer du peuple indéfiniment, qu'aucun dirigeant ne peut commettre impunément des crimes de sang", a-t-il ajouté. Pour Guillaume Soro, c'est l'absence de repentance et le manque d'humilité de Laurent Gbagbo et de ses partisans qui l'ont conduit à la CPI. Selon lui, de tout le temps de sa détention à Korhogo (nord), Laurent Gbagbo n'a entrepris aucune démarche en vue de nouer le dialogue avec le président Alassane Ouattara. "Au contraire, des mots d'ordre extrémistes ont été donnés par avocats interposés pour entraver la normalisation en cours", dénonce M. Soro. "Si le parti de Laurent Gbagbo était représenté au gouvernement, s'il participait aux législatives et s'engageait dans la vraie réconciliation, ce serait autant d'espace et d'arguments qui auraient permis de tracer un tout autre destin pour son leader", estime le Premier ministre. Incarcéré à La Haye depuis mardi, suite à un mandat d'arrêt international du procureur de la CPI lancé contre lui, Laurent Gbagbo est poursuivi pour "vol, violence sexuelle, persécution et actes inhumains" commis lors des meurtriers affrontements liés à l'élection présidentielle de novembre dernier. (...)

Gbagbo à la Haye : Est-ce bien opportun ?

L'Observateur Paalga - L'ancien président ivoirien Laurent Koudou Gbagbo est désormais incarcéré au centre de détention de la CPI à la Haye ; et ce, depuis quelques dizaines d'heures seulement ; c'est un avion affrété tout spécialement par les autorités ivoiriennes qui a assuré le transport de l'enfant terrible de Mama dans la nuit de mardi 29 au mercredi 30 novembre 2011; il s'est posé à l'aéroport de Rotterdam peu avant 3h Gmt. Et voilà l'ex-homme fort d'Abidjan, Gbagbo le rebelle, Gbagbo le frondeur, désormais entre les griffes de la CPI de Moreno-Ocampo. Il faut l'avouer, l'affaire a été rondement menée, entièrement de main de maître. Dans la discrétion la plus absolue ; même certains parmi ceux qui, généralement, se trouvent dans le secret des dieux s'en trouvent encore ahuris, abasourdis ; quant au commun des mortels, il aura appris la nouvelle au moment où Gbagbo se trouvait déjà entre terre et ciel, en partance pour son lieu d'incarcération à des milliers de km de sa Côte d'Ivoire natale. L'effet de surprise estompé, on s'interroge cependant sur l'opportunité du transfèrement en ce moment : pourquoi maintenant ? Au regard de la philosophie d'apaisement des nouvelles autorités ivoiriennes, on a de la peine à comprendre ; plus, on a comme l'impression que, à l'instar de ce qui se passe quelquefois au cours d'un match de foot, la mesure intervient un peu contre le cours du jeu : primo, les élections législatives se présentent dans moins d'une semaine ; ADO lui-même s'est fait le chantre qui a régulièrement entonné l'antienne invitant le parti de Gbagbo à y prendre part; il sait à perfection que la crédibilité de sa nouvelle équipe de dirigeants se jugera aussi à l'aune de la participation la plus large possible des partis politiques ivoiriens à ces consultations du 11 décembre ; secundo, le même ADO a pris, il y a peu, son bâton de pèlerin pour faire le tour des capitales de la sous-région, et sans ambages, a invité les partisans du président déchu à regagner la mère-patrie. Certains le firent, d'autres, prudents, préfèrent encore attendre. De toute évidence, les derniers développements du dossier Gbagbo leur feront croire qu'ils ont eu le flair juste. Les tractations, ces dernières semaines, qui se tinrent entre la Haye et Abidjan laissaient entrevoir que quelque chose était sur le point d'être fait ; mais personne ne le présageait avec pareille fulgurance. (...)

Côte d'Ivoire/législatives : les candidats ont reçu leurs affiches pour la campagne

Xinhuanet - La Commission électorale indépendante (CEI) de Côte d'Ivoire a procédé mercredi à Abidjan à la remise aux candidats des affiches et d'autres kits en vue des élections législatives du 11 décembre. Ce sont au total 300 affiches par candidat, 1.000 spécimens de bulletins de vote par candidat et d'autres kits qui ont officiellement remis par le président de la CEI, Youssouf Bakayoko. Le président de la CEI a saisi l'occasion pour interpeller les ivoiriens sur l'importance de ce scrutin et la nécessité pour tous d'observer le respect du "Code de bonne conduite" signé par les différents partis et groupements politiques pour un scrutin apaisé. "Appropriez-vous le Code de bonne conduite en période électorale signé par les partis et groupements politiques le 24 avril 2008 et offrez à la Côte d'Ivoire, une campagne électorale civilisée et sans heurts dans toutes les circonscriptions électorales", a-t-il recommandé. "Dans quelques jours, sera ouverte la campagne électorale", a ajouté Youssouf Bakayoko sans autres précisions. La liste définitive à l'élection des députés compte 943 dossiers de candidatures correspondant à 1.182 candidats pour 255 sièges à l'Assemblée nationale.

OUATTARA EN GUINEE : les contentieux seraient-ils soldés ?

Guineeconakry.info - C'est une visite qui n'a rien d'ordinaire que le président ivoirien s'apprête à effectuer ce jeudi à Conakry. Dans le langage diplomatique, on voudrait que ce déplacement d'Alassane Ouattara chez le Pr. Alpha Condé soit uniquement "une visite de travail et d'amitié". Mais pour qui connait les relations que les deux régimes ont entretenues depuis l'élection respective des deux présidents dans les deux pays, force est de dire que dans ce premier voyage d'Alassane Ouattara en terre guinéenne, depuis son investiture, il y aura un début de rapprochement et de réchauffement de relations qui s'étaient considérablement... refroidies ! Naturellement vu le contexte, l'occasion pourrait également être mise à profit pour évoquer le sort des quelques 2000 réfugiés ivoiriens que la crise dans leur pays, avait contraints à se retrouver dans la partie guinéenne de la frontière entre les deux pays. (...) C'est que très certainement, cédant au réalisme, les deux présidents ont mutuellement décidé de se mettre au-dessus d'un ensemble de contingences politico-stratégiques qui faisaient qu'ils se regardaient un peu en chiens de faïence. (...) Pourtant, on est passé à deux doigts de la rupture diplomatique. Ça tout d'abord commencé par les sympathies idéologiques que le président Alpha Condé avait pour l'ancien président ivoirien et aujourd'hui pensionnaire de la CPI. En raison de ces sympathies, le président de la Guinée s'était longtemps abstenu de s'impliquer dans la crise post-électorale ivoirienne. (...) Ensuite, était arrivé tout ce qui aura été dit et écrit sur le séjour d'Alpha Condé à la cérémonie d'investiture d'Alassane Ouattara. On avait alors dit que le président était revenu mécontent qu'il ait été logé au même hôtel que ses opposants Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré. Il se disait également qu'à ses yeux, si les organisateurs avaient ainsi décidé, ce n'était point par hasard. Que c'était fait à dessein. Enfin, plus récemment, il y a eu le cas Anselme Yapo, alias Séka Séka. Ce tortionnaire proche de l'ancienne première dame, Simone Gbagbo, particulièrement réputé pour sa cruauté, quand il a été arrêté et interrogé, aurait déclaré qu'il se rendait en Guinée où il devait s'entretenir avec les plus hauts gradés et qu'en plus un commando l'y attendait pour l'aider à faire libérer Laurent Gbagbo. Récit qui aurait particulièrement irrité les autorités ivoiriennes. Du côté de la Guinée aussi, la chose n'avait pas été prise à la légère car une délégation s'était rendue à Abidjan pour jouer aux sapeurs-pompiers. Et c'est dans ce contexte que le président ivoirien a récemment effectué une mini-tournée sous-régionale destinée à évoquer le sort des réfugiés ivoiriens. Que la Guinée n'ait pas fait partie de son agenda au cours de cette tournée, alors qu'elle abrite jusqu'à 2 000 ivoiriens, a été vu comme la conséquence du refroidissement des relations entre les deux pays. Décidément, les deux présidents ont choisi de mettre fin à cette guéguerre dont personne ne sortirait gagnant. Et pour le matérialiser, il n'y avait pas mieux qu'un déplacement d'Alassane Ouattara à Conakry. Surtout que faisant d'une pierre, il pourrait également discuter avec les autorités guinéennes des réfugiés dont on parlait plus haut. (...)