REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 02 FEVRIER 2012

2 fév 2012

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 02 FEVRIER 2012


Des ex-combattants volontaires restituent leurs armes de guerre

Xinhuanet - Plusieurs centaines d'ex-combattants qui étaient engagés dans les affrontements armés durant la crise ivoirienne ont procédé mercredi à Abobo (nord d'Abidjan) à la restitution de leurs armes et munitions. En file indienne, ces jeunes ont tour à tour déposé des kalachnikov, des fusils d'assaut, des roquettes, des grenades, des munitions et autres types d'armes sous le regard des responsables de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (COMNAT), des agents des forces de sécurité ivoiriennes et des Casques bleus de l'ONU. Selon le secrétaire de la sous-commission de la COMNAT, le commissaire de police Léon Djokouéhi, l'organisation de cette cérémonie de dépôt volontaire d'armes et de munitions fait suite à une campagne de sensibilisation à l'endroit des jeunes ex- belligérants afin qu'ils s'inscrivent dans le processus de paix en cours dans le pays. "Le succès de l'opération rejaillira sur la paix à Abidjan et permettra de forger un environnement plus sécurisé", a estimé M. Djokouéhi. "Il y a encore beaucoup d'armes en circulation, et nous invitons tous les habitants de la commune à s'associer à ces séances de dépôt qui dureront deux jours", a-t-il précisé, assurant que tout a été mis en œuvre pour mettre les candidats au dépôt en confiance. Le représentant de la division Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) de l'Opération des Nations-Unies en Côte d' Ivoire (ONUCI) Florent Morieux a exprimé l'engagement de la structure à appuyer le processus de paix et de réconciliation en Côte d'Ivoire. La cérémonie de dépôt volontaire d'armes à Abobo a été précédée des semaines plus tôt d'autres cérémonies à Attécoubé (centre d'Abidjan) et à Daloa (centre-ouest) où d'autres groupes d'ex- combattants se sont présentés avec leur arsenal de combat pour les restituer. A travers la COMNAT, le gouvernement ivoirien entend réaliser un désarmement au service d'une paix durable dans le pays qui a été « fortement » secoué par des crises socio-politiques successives qui ont donné lieu à des affrontements armés.

Côte d'Ivoire: le patron d'un journal pro-Ouattara retenu 24 heures par la police

AFP) - Le patron d'un quotidien ivoirien favorable au président Alassane Ouattara a été arrêté mardi pour publication d'informations "confidentielles" sur les résultats des législatives de décembre dernier, avant d'être libéré mercredi soir, a-t-il indiqué à l'AFP. Dans son édition de mardi, Le Patriote, très proche du parti de M. Ouattara, avait révélé que l'élection de 11 députés allait être annulée pour irrégularités, avant même que le Conseil constitutionnel, chargé de statuer sur les contestations liées au scrutin, n'en fasse l'annonce dans l'après-midi. Mardi soir, la Direction de la surveillance du territoire (DST) "est passée me prendre au journal" et "j'ai été libéré (mercredi) aux environs de 19H00 (locales et GMT), a déclaré à l'AFP Charles Sanga, le directeur de publication du Patriote. Il a été interrogé avec le journaliste auteur de l'article incriminé, en présence d'un avocat, par les policiers qui voulaient savoir "qui a donné l'information", a-t-il ajouté. "On leur a dit que par déontologie on ne pouvait pas donner notre source", a expliqué M. Sanga. Reporters sans frontières (RSF) avait plus tôt mercredi réclamé la libération du journaliste. "Si Le Patriote a enfreint la loi en publiant des informations avant l'autorité habilitée à le faire, le journal peut être sanctionné, mais certainement pas par une privation de liberté de son responsable ni de l'auteur de l'article", affirmait l'organisation de défense de la presse. Depuis l'arrivée de M. Ouattara au pouvoir en avril 2011 après une crise postélectorale ayant fait quelque 3.000 morts, RSF a souvent critiqué des atteintes à la liberté de la presse, qui visaient la plupart du temps selon elle la presse favorable à l'ancien président Laurent Gbagbo.

La Côte d'Ivoire craint une déstabilisation venant du Liberia

RFI Online - La police libérienne a arrêté, en fin de semaine dernière, près de 70 personnes soupçonnées de préparer des actions de déstabilisation en Côte d'Ivoire. Ces mercenaires et ex-miliciens présumés ont été transférés à la prison de Zwedru, dans l'est du pays, et la justice sur place a été saisie. En août dernier, la police libérienne avait déjà découvert des stocks d'armes cachés non loin de la frontière ivoirienne, dans une zone forestière qui suscite toujours des inquiétudes.
Pour les forces de l'ordre libériennes, c'est un coup de filet d'envergure qui vient d'être réalisé. En procédant à ces arrestations, le gouvernement de Monrovia vient en effet de montrer qu'il ne reste pas les bras croisés. Mais cette version des faits laisse sceptique une bonne source au sein de l'Onuci. D'après cette personne, tous les ingrédients d'une manipulation de la police libérienne - qui a besoin de redorer son blason - sont réunis dans cette affaire. Selon ses renseignements, les soixante-huit Ivoiriens arrêtés travaillaient en fait dans une mine d'or et ont été dénoncés par leur patron, un ex-combattant libérien qui ne voulait pas les payer. « Ils se sont fait pincer alors qu'ils n'avaient pas de quoi tuer une chèvre », raconte cette source. Quoi qu'il en soit, les activités de certains caciques du régime Gbagbo, qui n'ont pas encore fait le deuil d'une reconquête du pouvoir par les armes, préoccupent les services de sécurité ivoiriens. Selon plusieurs sources, ces irréductibles (essentiellement installés au Ghana) peuvent s'appuyer sur des mercenaires recrutés dans la sous-région. Mais aussi quelques centaines de soldats et de miliciens en exil. En Côte d'Ivoire, le contact avec des combattants demeurés fidèles à Laurent Gbagbo n'a pas été rompu. Plus étonnant encore, un contact a été noué récemment avec d'anciens proches du sergent-chef IB, restés à Abobo. D'après un membre haut placé dans l'appareil d'Etat, ces groupes ont les moyens de mener des actions ciblées de déstabilisation. Mais pas de faire vaciller le pouvoir.

Côte d'Ivoire-Liberia: Monrovia joue au gendarme d'Abidjan

Guineeconakry.info - Si la Côte d'Ivoire semble avoir tourné la page de la crise postélectorale d'il y a un an, de sources potentielles d'inquiétude et de déstabilisation, sont cependant toujours présentes. Des sources provenant des rancœurs et du ressentiment que la solution militaire n'aura pas pu éviter. C'est ainsi que certains proches de l'ancien président, Laurent Gbagbo, actuellement à La Haye, nourrissent encore un désir de revanche. On rappelle à propos l'arrestation d'Anselme Yapo Séka Séka qui, avait-on dit à l'époque, s'apprêtait, en complicité avec certains pays de la sous-région, à lancer une action destinée à libérer Laurent Gbagbo. Dans le même ordre d'idées, ce sont près d'une centaine de mercenaires qui en veulent aux nouvelles autorités ivoiriennes qui viennent d'être cueillis par les autorités libériennes. Heureusement que la politique du bon voisinage a bien fonctionné. N'empêche, c'est là un événement qui interpelle Alassane Ouattara, quant au sérieux et la responsabilité avec lesquels il faudra aborder la cruciale question de la réconciliation nationale. C'est un coup de filet qui pourrait consolider davantage les rapports entre Ellen Johnson Sirleaf et le président ivoirien. En effet, en mettant soixante-dix mercenaires anti-Ouattara hors d'état de le nuire, les autorités libériennes viennent d'enlever une grosse épine des pieds d'Alassane Ouattara. Bien que toute la bande n'ait manifestement pas été arrêtée, mais en perdant ainsi l'avantage de l'effet de surprise, l'entreprise destinée à attaquer et renverser éventuel le pouvoir d'Abidjan se trouve indubitablement compromise. Sans nul doute qu'Abidjan œuvrera en vue de mettre la main sur les autres mercenaires. Et la tâche sera d'autant plus aisée que Monrovia offrira tout logiquement son soutien. Une nouvelle fois, c'est le désir des partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo de porter un coup dur au nouveau pouvoir ivoirien qui en prend un coup. Après bien d'autres épisodes qui auront été moins médiatisés. Mais la solution ne consiste certainement pas à traquer les ennemis. Parce qu'un de ces jours, une seule faille dans la vigilance, peut se révéler fatale. Pour en finir avec cette culture d'oppositions armées qui engendrent très souvent de meurtrières rebellions et qui sont porteuses de guerres civiles, il faut réussir la magie de réduire les ennemis armés en adversaires politiques, à défaut d'en faire des amis. Cela passe par la réussite du chantier de la réconciliation nationale. Ce qui suppose qu'en toute responsabilité et sans aucun parti pris, les Ivoiriens se regardant les yeux dans les yeux, puissent se dire la vérité. Afin que les culpabilités soient établies. Parce que dans ce que la Côte d'Ivoire a vécu l'année dernière, il n'y a pas d'absolus méchants d'un côté et d'absolus bons de l'autre. Les choses sont autrement plus nuancées. Sur la base de ce qu'il est donné de voir jusqu'à maintenant, la justice tourne davantage contre ceux qui ont été défaits. Pour les éventuels bourreaux situés dans le camp qui avait militairement vaincu, on se borne à des promesses. Ce qui est annonciateur d'une justice à deux vitesses. Une attitude qui ne pourrait qu'aider à grossir les rangs de ceux qui veulent en découdre avec les actuels maîtres de la Côte d'Ivoire.