REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU 28 DECEMBRE 2010

28 déc 2010

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU 28 DECEMBRE 2010


Côte d'Ivoire: le camp Ouattara dénonce l'attitude irresponsable de Gbagbo
AFP –
« Le gouvernement d'Alassane Ouattara a dénoncé lundi les propos du camp de son rival Laurent Gbagbo sur l'éventualité d'une guerre civile en Côte d'Ivoire en cas d'intervention militaire de l'Afrique de l'Ouest, fustigeant une "attitude irresponsable"."Le camp de Laurent Gbagbo, à travers ses porte-parole, envisage une guerre civile et menace les ressortissants de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) en Côte d'Ivoire", a affirmé le gouvernement Ouattara dans un communiqué transmis à l'AFP. La Cédéao a menacé de renverser militairement le régime Gbagbo s'il ne cède pas de lui-même le pouvoir. Une délégation de cette institution régionale est attendue mardi à Abidjan pour y rencontrer M. Gbagbo. Le gouvernement Ouattara a également déploré "des reportages haineux et des commentaires désobligeants, voire insultants" diffusés par la télévision d'Etat, la RTI, contrôlée par le camp Gbagbo, qui ciblaient "certains ressortissants de la Cédéao et leurs chefs d'Etat". Le Premier ministre de Ouattara, Guillaume Soro, "s'indigne devant tant de cynisme et un tel chantage" et "condamne fermement cette attitude irresponsable de Laurent Gbagbo et de son clan". Il se déclare déterminé "à s'opposer par tous les moyens à des exactions contre les ressortissants" ouest-africains "vivant en Côte d'Ivoire". Dans un entretien publié lundi par le quotidien français Le Monde, Laurent Gbagbo a mis en garde contre la possibilité d'une "guerre civile" dans son pays, reprenant en termes plus mesurés les avertissements lancés par son camp ces derniers jours. Dans son journal télévisé dimanche soir, la RTI avait usé d'un vocabulaire guerrier, présentant comme fossoyeurs de la paix en Côte d'Ivoire les présidents burkinabè Blaise Compaoré, sénégalais Abdoulaye Wade et nigérian Goodluck Jonathan, par ailleurs président en exercice de la Cédéao. »

Washington voit aussi la crise ivoirienne comme un test régional
AFP –
« Les Etats-Unis parlent haut et fort dans la crise ivoirienne, inquiets pour la stabilité de la région, mais aussi pour l'autorité à long terme des institutions démocratiques africaines. L'administration Obama a réclamé très tôt le départ du président sortant Laurent Gbagbo après l'élection, reconnue par la communauté internationale, de son rival Alassane Ouattara. Elle a ensuite imposé unilatéralement des sanctions contre M. Gbagbo et ses proches et soutient sans réserve les efforts semblables de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), de l'Union africaine (UA) et de la France, l'ancienne puissance coloniale. Il y a un an, les Etats-Unis s'étaient déjà impliqués directement, avec Paris, pour écarter du pouvoir le chef de la junte guinéenne, Dadis Camara, et permettre à ce pays de sortir de la crise. Guinée, Côte d'Ivoire: deux Etats où la présence américaine est relativement limitée, à la différence du Nigeria, par exemple, qui est le 3e fournisseur d'hydrocarbures des Etats-Unis .Mais pour Washington, sauvegarder la paix dans ces pays est d'abord "un test", "un enjeu de gouvernance", affirme à l'AFP Jennifer Cooke, directrice des études africaines à l'institut CSIS. Recevant cet été de jeunes Africains pour un forum à l'occasion du demi-siècle des indépendances de 1960, le président Barack Obama leur avait demandé de devenir les forces du "changement" sur leur continent et à y enraciner la démocratie, critiquant en creux une génération de dirigeants qui s'est accrochée au pouvoir. Au moins quinze élections sont prévues l'année prochaine en Afrique, sans compter le référendum au Soudan en janvier", souligne Mme Cooke. Dans ce contexte, accepter la situation actuelle en Côte d'Ivoire "tournerait en dérision l'accent mis par l'administration Obama sur la démocratie" en Afrique. L'analyste rappelle aussi qu'il y a "toute une région fragile autour, où la communauté internationale et les Etats-Unis ont lourdement investi pour la paix. Si le Liberia, le Sierra Leone et la Guinée étaient aspirés dans la guerre, ce serait une catastrophe". Washington n'a pas attendu le conflit ivoirien pour surveiller de près la région, rappelle John Campbell, ex-ambassadeur des Etats-Unis au Nigeria. "Les intérêts américains en Afrique de l'Ouest vont de la lutte contre le trafic de drogue au terrorisme international", énumère-t-il. Le diplomate cite le poids acquis par les narco-trafiquants dans plusieurs Etats de la région et la lutte contre l'influence d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans tout le Sahel. Pour agir sur ces dossiers défiant les frontières, Washington coopère plus étroitement qu'auparavant avec la France. Une série de câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks l'a démontré récemment. L'administration américaine travaille aussi à approfondir ses échanges avec l'UA. Un premier dialogue a eu lieu au printemps à Washington et doit se répéter tous les ans, alternativement en Afrique et aux Etats-Unis. Les Etats-Unis ont signé cette année trois "partenariats stratégiques" bilatéraux avec l'Angola, le Nigeria et l'Afrique du Sud. Si l'Angola est, comme le Nigeria, un important producteur de pétrole, les deux autres pays ont en commun d'être des puissances régionales. Car l'or noir n'est pas tout, argue John Campbell, et "le Nigeria a été un partenaire diplomatique important dans les efforts pour mettre fin aux dictatures militaires en Afrique de l'Ouest". Il reste aussi "le plus important contributeur aux forces de paix de l'ONU et de l'UA" sur le continent. »

MENACES DE GUERRE CIVILE EN CÔTE D'IVOIRE: le chantage ignoble de Gbagbo
Le Pays-
« La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) envisage de recourir à la force pour déloger le président ivoirien sortant, Laurent Gbagbo, du pouvoir. Visiblement, cette possible intervention militaire est l'arme la plus efficace pour obtenir le respect du verdict des urnes en Eburnie. On sait d'ailleurs que le camp de Alassane Ouattara appelle de tous ses vœux cette intervention. Face à cette situation, l'actuel locataire du Palais de Cocody a dit prendre la menace au sérieux. Il a agité le spectre de la guerre civile dans laquelle on plongerait son pays. Ce faisant, il fait un ignoble chantage. Sans doute, une déclaration de ce genre est de nature à semer la psychose au sein des populations et à susciter un sentiment de rejet vis-à-vis des Occidentaux, surtout. Certes, l'hypothèse de la guerre civile ne doit enchanter personne. Mais, on se demande si le climat dans lequel on se trouve déjà, ne s'apparente pas à une situation de guerre civile. C'est le sentiment qu'on a face à cette guerre, à sens unique, menée par les partisans du président sortant. Par amour pour son pays, il serait plus judicieux, pour Laurent Gbagbo, de lui éviter des violences inutiles. Cet amour de son pays, qu'il clame à longueur de journée, voudrait qu'il accepte de "se sacrifier" en renonçant au fauteuil présidentiel qu'il a confisqué. C'est cela aussi le patriotisme. Par respect également pour les communautés étrangères en Côte d'Ivoire, les partisans du président sortant devraient s'employer à leur assurer le maximum de protection possible. Il faut, à tout prix, éviter d'en faire de la chair à canon, d'autant plus que ces communautés ne sont pas responsables de ce qui arrive (...) »

Mission délicate à Abidjan
BBC Afrique
– « Le président béninois, Boni Yayi, doit accomplir une mission délicate à Abidjan, avec ses homologues de la Sierra Léone et du Cap Vert.C'est ce mardi que les Chefs d'Etat du Benin, de la Sierra Leone, et du Cap Vert arrivent à Abidjan. Les trois dirigeants sont envoyés par la CEDEAO pour demander à Laurent Gbagbo de céder pacifiquement le pouvoir à Alassane Ouattara. L'Union africaine a, pour sa part, confié au premier ministre kenyan, Raila Odinga, la direction de ses démarches pour mettre fin à l'impasse politique en Côte d'Ivoire. Mais le chef du gouvernement kenyan a écarté toute éventualité d'un partage du pouvoir. Car, selon lui, ce qu'a fait le conseil constitutionnel en Côte d'Ivoire est une honte pour la démocratie en Afrique. Raila Odinga a déclaré à la BBC qu'il attendra les résultats des entretiens entre Laurent Gbagbo et les émissaires de la CEDEAO, avant de se prononcer sur ses prochaines démarches.Si sur le plan diplomatique, la mobilisation est forte en faveur de Ouattara, son appel à la grève générale a été peu suivi lundi à Abidjan, alors que les activités étaient paralysées à Bouaké, fief des Forces Nouvelles. »

Côte d'Ivoire: La médiation de la dernière chance ce mardi?
20minutes.fr»Trois présidents de l'Afrique de l'Ouest doivent rendre visite à Laurent Gbagbo. Au lendemain de l'appel à la grève générale lancé par Alassane Ouattara, peu suivi, une nouvelle initiative est engagée pour convaincre Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir en Côte d'Ivoire. Cette fois-ci, elle émane de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Après avoir menacé le camp Gbagbo d'un recours à la force, elle a décidé d'envoyer ce mardi les présidents du Bénin, de la Sierra Leone et du Cap-Vert en Côte d'Ivoire comme émissaires chargés de remettre un ultimatum au président sortant. L'initiative risque toutefois de rester lettre morte au vu des déclarations de l'intéressé lundi dans Le Monde et Le Figaro. «Je prends au sérieux les menaces mais je reste tranquille», a indiqué Laurent Gbagbo. «Ce serait bien la première fois que des pays africains seraient prêts à aller en guerre contre un autre pays parce qu'une élection s'est mal passée», ajoute-t-il.
Un risque de «guerre civile»
Le président sortant n'hésite pas à brandir la menace d'un risque de guerre civile. «Il y aura peut-être un désordre intérieur, une guerre civile en Côte d'Ivoire, parce que nous n'allons pas nous laisser piétiner notre droit et nos institutions», a-t-il prévenu, dénonçant au passage un «complot» franco-américain à son encontre. La communauté internationale suivra avec attention l'issue de la visite des trois présidents. Tout comme l'Union africaine, qui a salué l'initiative de la Cédéao en disant espérer une solution pacifique. »
Le Ministre de l'Economie et des Finances de Ouattara attendu mercredi à Dakar.
APA- « Le Ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement Ouattara reconnu par la communauté internationale est attendu mercredi à Dakar dans la capitale sénégalaise où il devra rencontrer les responsables de la banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).(...) »

La Côte d'Ivoire, principal exportateur de "diamants de guerre" au monde
AFP –
« La Côte d'Ivoire est devenue le principal exportateur mondial de "diamants de guerre", dont la vente illégale risque de financer les camps qui s'opposent pour la présidence du pays, s'inquiète le président du processus de Kimberley, Boaz Hirsch, dans un entretien à l'AFP."Les seuls diamants considérés aujourd'hui comme des "diamants de guerre" viennent de Côte d'Ivoire", affirme M. Hirsch, qui assure jusqu'à la fin de l'année au nom d'Israël la présidence de cette organisation visant à mettre un terme au trafic de diamants bruts alimentant les conflits, notamment en Afrique. Ces dernières années, des diamants, représentant des dizaines voire des centaines de millions de dollars, ont été clandestinement exportés du pays par le biais de faux certificats d'origine. Les Nations unies ont imposé en 2005 un embargo sur leur exportation de la Côte d'Ivoire pour éviter à l'époque qu'elle ne finance l'ex-rébellion qui contrôlait le nord du pays après un coup d'Etat manqué en 2002 contre le président Laurent Gbagbo(...)

L'ambassade ivoirienne passe sous le contrôle des pro-Ouattara AFP - "Nous avons juste décroché le portrait de Gbagbo": une trentaine de partisans d'Alassane Ouattara ont occupé lundi l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris, attendant l'arrivée d'un ambassadeur désigné par M. Ouattara pour remplacer un proche de Laurent Gbagbo. Dans la soirée, vers 20H30, les partisans ont quitté les lieux à la demande du président reconnu par la communauté internationale, a indiqué Marcel Youpeh, président pour la France du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, opposition ivoirienne) qui rassemble les pro-Ouattara". Le président Ouattara m'a appelé pour demander aux jeunes (qui occupaient l'ambassade) de rentrer chez eux", a-t-il indiqué à l'AFP. Selon M. Youpeh, l'ambassade sera dirigée par le premier conseiller jusqu'à l'arrivée du nouvel ambassadeur désigné par M. Ouattara, en cours d'agrément par la France. Celui-ci remplacera Pierre Kipré, un proche de Laurent Gbagbo."Le Premier conseiller et les gendarmes devant l'entrée ont des consignes pour empêcher M. Kipré d'entrer s'il cherchait à venir à l'ambassade", située près de l'Arc de Triomphe à Paris, a ajouté M. Youpeh. La communauté internationale a reconnu Alassane Ouattara comme président légitime de la Côte d'Ivoire à l'issue de l'élection présidentielle du 28 novembre, qui l'opposait au sortant Laurent Gbagbo, déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel ivoirien.