REVUE DE PRESSE DU MARDI 28 DECEMBRE 2010

28 déc 2010

REVUE DE PRESSE DU MARDI 28 DECEMBRE 2010


Audience du chef de l'Etat : Alain Leroy chez le président Alassane Ouattara hier/ "Nous ne sommes en guerre contre personne"
Le Mandat
- Le chef du département des Opérations de maintien de paix de l'Onu dans le monde, Alain Leroy, s'est entretenu hier au Golf Hôtel avec le Président de la République de Côte d'Ivoire, Son Excellence Alassane Ouattara. Au sortir de cette audience qui a duré plus d'une quarantaine de minutes, le Haut fonctionnaire onusien a livré la teneur de sa rencontre avec le Président ivoirien. « Nous avons parlé de la façon dont l'Onuci remplit son mandat. Le Président Ouattara a trouvé que l'Onuci remplissait sa mission de façon satisfaisante, mais il y a encore des améliorations à faire. « Je rappelle que nous ne sommes en guerre contre personne ». L'envoyé de Ban Ki Moon s'est voulu rassurant sur la question de la protection des civils qui alimente tous les débats dans cette crise post-électorale en Côte d'Ivoire. « En matière de protection des civils qui est quelque chose de compliqué et très essentiel, nous la faisons de la façon la plus impartiale possible. Nous avons à protéger les civils quels qu'ils soient, quelle que soit leur affiliation politique ou ethnique ». S'agissant du contenu de sa mission en Côte d'Ivoire, Alain Leroy a fait cette précision: « L'objectif premier de ma mission en tant que responsable des opérations de maintien de paix dans le monde, c'est de venir soutenir nos missions, en particulier, quand elles font face à des moments particulièrement délicats comme c'est le cas actuellement en Côte d'Ivoire. L'Onuci fait face à une population et des responsables politiques en partie hostiles, d'où l'importance de continuer d'apporter notre soutien depuis le siège de New York à la mission de l'Onuci ». Aussi, Monsieur Leroy a-t-il relevé que son département voudrait s'assurer que l'opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire remplit tout le mandat qui lui a été confié. «... Ce mandat a été confié à l'unanimité à l'Onuci par l'ensemble des membres du Conseil de Sécurité. C'est un mandat du chapitre 7 des Nations Unies ; à nous de le remplir dans sa totalité et avec fermeté », dira l'hôte de Choi. Le chef du département des opérations de maintien de paix a saisi cette opportunité de sa visite au Golf hôtel pour passer en revue, le dispositif sécuritaire des Casques Bleus positionnés dans cette structure. Accompagné du général Hafiz, chef de la force de l'Onuci, M.Leroy, a galvanisé les troupes. Le missionnaire onusien était visiblement satisfait du travail sécuritaire abattu par les forces onusiennes au Golf Hôtel. Interrogé sur une éventuelle rencontre avec l'ex-président Laurent Gbagbo, le chef des Opérations de maintien de paix dit avoir soumis la demande et attend la réponse. (...)

Crise ivoirienne / Mission de Yayi Boni, Pedro Pires et Ernest Koroma -Ivoiriens, Africains et citoyens du monde ont les doigts croisés
L'intelligent d'Abidjan
- La pression reste forte et la situation est tendue. La rue se mobilise pour Laurent Gbagbo. L'hôtel du Golf appelle à la désobéissance civile et à la grève générale. Chaque citoyen organise à son niveau la résistance. Pour Ouattara. Pour Gbagbo. La situation est tendue et préoccupante. Les positions deviennent maximalistes au sein de la majorité présidentielle, à mesure que la pression internationale s'accentue. Le camp Ouattara lui commence à s'impatienter et avec lui, la communauté internationale mise à l'index par le camp Gbagbo. Des risques de dérapages planent sur tout le monde. C'est pour cela que les uns et les autres fondent beaucoup d'espoirs sur la mission des trois présidents qui arrivent ce jour, pour rencontrer le Président Laurent Gbagbo. Il est clair que si Yayi Boni, Pedro Pires et Ernest Baï Koroma échouent, le dialogue sera difficile à maintenir pour la suite. C'est pour cela que tout le monde prie et fonde beaucoup d'espoir en cette mission. (...)

L`UA nomme le Premier ministre kényan pour tenter de résoudre la crise
Le Patriote
- L`Union africaine (UA) a demandé lundi au Premier ministre kényan, Raila Odinga, de coordonner les efforts de l`organisation panafricaine pour tenter de résoudre la grave crise politique en Côte d`Ivoire. Le président de la Commission de l`UA, Jean Ping, a demandé à M. Odinga "d`assurer le suivi de la situation en Côte d`Ivoire et de renforcer les chances de succès des efforts en cours", indique un communiqué transmis à l`AFP. M. Odinga, qui a été nommé Premier ministre en 2008 dans un gouvernement de coalition mis en place pour mettre fin à plusieurs semaines de crise politique au Kenya, a récemment appelé à un retrait du président sortant Laurent Gbagbo. (...)

Ouattara nomme un nouvel ambassadeur en France - Les USA réitèrent leur soutien à la CEDEAO - De Villepin opte pour une stratégie de pression
Le Patriote
- Dans sa stratégie d'isoler son rival, Laurent Gbagbo, sur la scène internationale, Alassane Ouattara, déclaré vainqueur de l`élection présidentielle, par la Cei et soutenu par la communauté internationale, a rappelé 25 ambassadeurs ivoiriens à l'étranger. Il soupçonne ces diplomates d'être « des pions » de Gbagbo, proclamé président de la République par le Conseil constitutionnel, qu'il faut « neutraliser » pour avoir les mains libres. Déjà, il a nommé l'ambassadeur de Côte d'Ivoire en France, après celui qu'il a nommé aux Nations unies. Même si pour l'instant, le nom de cet ambassadeur n'est pas connu, Paris a donné son accord. En témoigne la réaction du porte-parole du ministère des Affaires étrangères de France, Bernard Valéro. « Nous avons pris acte de cette décision prise par les autorités légitimes de la Côte d`Ivoire, ainsi que de la demande d`agrément pour un nouvel ambassadeur. La procédure d`agrément est en cours », a-t-il confié à l'AFP. Si cela ne suffisait pas, les Etats-Unis viennent de réitérer leur soutien à la Cedeao qui a demandé au président Gbagbo de céder le pouvoir à son rival. (...)L'ex-Premier ministre français, Dominique De Villepin est quant à lui opposé à l'envoi d'une force militaire en Côte d'Ivoire pour contraindre le rival d'Alassane Ouattara à céder le fauteuil présidentiel. Sur la chaîne RTL, De Villepin souhaite qu'on privilégie « une stratégie de pression » qui constitue la seule option pour forcer le président Gbagbo à quitter le pouvoir. « Avec les pays africains, l`ensemble des pays de l`ONU, il faut continuer à privilégier une stratégie de pression pour forcer Laurent Gbagbo à partir et céder la place à Alassane Ouattara, reconnu par presque toute la communauté internationale comme le président élu de Côte d`Ivoire », a déclaré l'ex-médiateur de la crise ivoirienne, cité par l'AFP. (...)

Crise postélectorale en Côte d'Ivoire / Laurent Gbagbo au quotidien Le Monde : "Je dénonce un complot franco-américain"
Notre Voie
- Le président ivoirien, Laurent Gbagbo a eu un week-end médiatique très chargé. Il a accordé successivement des interviews à deux quotidiens français, le Monde et Figaro.
(...)Le Monde : Vous avez parlé de complot de la France et des Etats-Unis contre la Côte d'Ivoire. De quoi s'agit-il ?
Laurent Gbagbo : Avant les élections, j'ai fait ma part. J'ai demandé que les autres [les ex-rebelles] fassent leur part en désarmant. Toutes les pressions sont faites pour qu'on aille aux élections sans désarmement. Là, on peut parler du début du complot. Toutes les pressions, de toutes parts. Moi-même je n'avais pas de raison de douter des rebelles avec qui j'étais en accord avec l'accord de Ouagadougou, et avec lesquels je gérais la sortie de crise. Je les voyais bien, intégrés, se comportant de façon loyale, je n'avais pas de raison de douter qu'ils allaient utiliser après les armes qu'ils n'avaient pas déposées pour pervertir les élections. Ensuite, les institutions en place, reconnues par tous [en réalité, le Conseil constitutionnel], elles proclament le président élu , tout le monde dit : " non, c'est Ouattara que nous tenons pour président ".
Le Monde : Qui est ce "nous" ?
Laurent Gbagbo : Ce nous c'est d'abord la France, mais c'est surtout l'ambassadeur de France et l'ambassadeur des Etats-Unis.
Le Monde : Quel est le problème avec la France et les Etats-Unis ?
Laurent Gbagbo : Je ne vois pas le problème, c'est eux. En quoi nos élections sont leur problème ?
Le Monde : La France et les Etats-Unis sont suffisamment puissants pour entraîner l'Union africaine, les Nations unies, la Cédéao [Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest] ?
Je me rends compte qu'ils sont suffisamment puissants pour ça.
Le Monde : C'est le discours que vous tiendrez mardi à la délégation de chefs d'Etat de la Cédéao ?
Ce sont les faits que j'expose. Je dirai les faits.
Le Monde : Vous pensez les convaincre ?
Laurent Gbagbo : Je vais leur dire d'aller vérifier la matérialité de ces faits-là partout où c'est possible. Quand les gens se détachent des faits, c'est qu'ils ne veulent pas la vérité, pas la justice. Or, ces conflits sont créés par des gens qui sont étrangers à nous. Je ne comprends pas pourquoi ces gens-là choisissent un candidat qu'ils reconnaissent. Ce n'est pas leur rôle.
Le Monde : Eux ? La France et les Etats-Unis ?
Laurent Gbagbo : En premier lieu. Avec les positions incroyables, inexplicables et injustifiables qu'ils prennent, ces pays-là poussent à un affrontement interne. Aujourd'hui, moi je m'appuie sur les institutions ivoiriennes, sur les lois. Alors que vous avez maintenant d'autres qui s'appuient sur les puissances étrangères. Il y aura peut-être un désordre intérieur, une guerre civile en Côte d'Ivoire, parce que nous n'allons pas nous laisser piétiner notre droit et nos institutions.
Le Monde : Vous êtes prêt à aller jusqu'où ?
Laurent Gbagbo : Il n'y a pas à être prêt à aller quelque part, c'est nous qui sommes agressés. C'est nous qui avons le droit pour nous. Jusqu'où ceux qui nous agressent sont prêts à aller ? Je vais vous signaler quelque chose. Je suis élu président en 2000. En 2002, je suis attaqué, agressé. On n'a jamais vu ni la France, ni l'Union européenne, ni les Etats-Unis, ni l'ONU, ni la Cédéao, prendre des sanctions contre ceux qui ont agressé un régime conformément à la loi. On ne les a jamais vus. (...)

Menace de guerre civile et représailles contre les étrangers - Le chantage honteux du camp Gbagbo
Le Patriote
- « Tous les pays d'Afrique de l'Ouest ont des ressortissants en Côte d'Ivoire, ils savent que s'ils attaquent la Côte d'Ivoire de l'extérieur, ça va se transformer en guerre civile à l'intérieur ». Voici les propos qu'a tenus hier Ahoua Don Mello, suite à la menace de la CEDEAO d'intervenir par la force pour régler la crise ivoirienne. Le porte-parole de Laurent Gbagbo agite le chiffon rouge du chaos pour faire reculer l'organisation sous-régionale. Pire, l'ancien directeur général du BNEPT s'adonne à un chantage honteux. Il menace à demi-mots les ressortissants des pays de la sous-région de représailles au cas où les dirigeants ordonnaient l'assaut contre le régime de Laurent Gbagbo. Les propos de Don Mello sont d'une extrême gravité et montre à quel point le régime FPI est nocif. « Est-ce que le Burkina Faso est prêt à accepter le retour de 3 millions de Burkinabé de Côte d'Ivoire dans leur pays d'origine », renchérit-il. Comme pour montrer que ces menaces sont particulièrement adressées au président Blaise Compaoré du Faso. Pour Don Mello, une intervention militaire de la CEDEAO va exciter « le patriotisme » des Ivoiriens qui considéreront cette intervention comme une agression « inacceptable ». (...)

Situation sociopolitique - Des Ivoiriens exigent des poursuites judiciaires contre Choï, Soro et Alassane
Le Temps
- Le Forum national de la résistance (Fnr) est très remonté actuellement. Au cours d'une conférence de presse organisée le week-end dernier à la cité 2 de Port-Bouët, son président national N'Depo Jean Narcisse a décrié l'acharnement de la communauté dite internationale contre le Président Laurent Gbagbo. (...)C'est pourquoi, le président du Fnr soutient qu'il faut punir les coupables. « Nous exigeons qu'une plainte soit déposée à la Cour pénale internationale contre tous ceux qui sont à l'origine des nombreux morts. A savoir, Nicolas Sarkozy, Young Jin Choï, les responsables de France 24, Guillaume Soro, Alassane Ouattara, Mabri Toikeusse, Achi Patrick etc », a recommandé N'Depo Jean-Narcisse. Il a également demandé que le Président Gbagbo soit plus ferme dans ses actions à mener. Toute négociation qui sera envisagée, doit se faire après le désarmement des rebelles, a encore exigé le Fnr. Au niveau de la communication, les résistants de Côte d'Ivoire demandent aux autorités ivoiriennes d'être plus agressives tant au niveau national qu'international. N'Depo souhaite que toutes les preuves de la conspiration internationale contre le Président Gbagbo soient présentées dans les détails au monde entier. (...)