Revue de presse internationale du 24 mars 2010

24 mar 2010

Revue de presse internationale du 24 mars 2010





Côte
d`Ivoire: le processus de paix "en danger", selon les pro-Gbagbo, AFP, 23 mars
2010-

Les "patriotes" ivoiriens soutenant le président Laurent Gbagbo, ont affirmé
mardi que le processus de paix était "en danger" au lendemain de la déclaration
de l'ex-rebellion refusant de lier le désarmement à la tenue du scrutin
officiellement prévue fin-avril début mai. Le désarmement et la réunification
sont non-négociables. Le processus de paix en Côte d'Ivoire est en danger, il
est en train d'être biaisé", a déclaré à l'AFP leur chef, Charles Blé Goudé.
"Nous allons mener le combat du désarmement et de la réunification du pays
calmement mais fermement", a souligné Blé Goudé, actuellement en tournée à
travers le pays sur la question (...) Le chef des "patriotes" a également accusé
M. Soro de jouer les "équilibristes" en voulant être "Premier ministre à Abidjan
et chef d'Etat à Bouaké" (centre, fief des FN, Ndlr). "Cette situation peut lui
jouer un mauvais tour. Je souhaite qu'il soit beaucoup plus courageux et qu'il
clarifie sa position", a-t-il ajouté, affirmant qu'"on ne peut continuer de
développer une économie parallèle (dans le nord) et faire croire qu'on va à la
paix" (...)




Côte
d'Ivoire: le désarmement, la nouvelle pomme de discorde des acteurs politiques
ivoiriens, Xinhua, 23 mars 2010-

Le processus électoral ivoirien suit son cours avec son lot de rebondissements
constitués de polémiques et de bras de fer. Après le renouvellement de la
Commission électorale indépendante (CEI) et la révision ou non de la liste
électorale qui ont fait l'objet de divergences entre les acteurs politiques
ivoiriens, la question du désarmement se présente comme la nouvelle pomme de
discorde (...)"Le désarmement est une nécessité, avant le scrutin. Les candidats
doivent pouvoir faire campagne partout dans le pays. Il ne faudrait pas que
certains soient menacés par des armes dans certaines zones", avait affirmé début
mars à Abidjan le secrétaire général adjoint du Front populaire ivoirien (FPI,
parti au pouvoir) , Sokouri Bohui. Samedi à Katiola (centre), le porte-parole du
chef de l'Etat ivoirien Gervais Coulibaly avait rejeté toute idée d'aller aux
élections sans désarmement. "Il se pose un problème de sécurité dans la zone
centre-nord- ouest (zone CNO, contrôlée par l'ex-rébellion). Il y faut restaurer
l'autorité de l'Etat et pour cela il faut le désarmement ", a renchéri pour sa
part le conseiller diplomatique du Président ivoirien, Alcide Djédjé. La
réaction des Forces nouvelles ne c'est pas fait attendre (...)"C'est tout un
processus. Le désarmement concerne les démobilisés. Les autres forces sont
concernes par l'encasernement. Les encasernés vont fusionner pour constituer par
la suite la nouvelle armée", a expliqué Mme Bamba, soutenant qu'il y a des pays
où le désarmement s'est poursuivi après l'élection. Face à l'attitude de
l'ex-rébellion, le leader des "jeunes patriotes" ivoiriens Charles Blé Goudé a
confié à des journalistes que les Forces nouvelles faisaient de la provocation,
et que le processus électoral était en danger. Des observateurs de la vie
politique ivoirienne de plus en plus inquiets font observer que chaque camp
politique fait une interprétation "subjective" de l'accord politique de paix de
Ouagadougou. Ils disent s'en remettre au médiateur de la crise ivoirienne, le
chef de l'Etat burkinabé Blaise Compaoré, pour aplanir cette nouvelle discorde
"qui menace de retarder le processus électoral". (...)




Sortie
de crise en Côte d'Ivoire
:
L'espoir s'amenuise de plus en plus, L'Observateur
paalga, 24 mars 2010-

 C'est à croire que la Côte d'Ivoire ne connaîtra pas de sortie
de crise de si tôt. Dès que l'on arrive à surmonter une difficulté qui minait le
processus électoral en cours, il s'en crée ou du moins on en crée une pour
compliquer davantage ce qui n'était déjà pas simple.


Après la double dissolution de la Commission électorale indépendante et du
gouvernement, le camp présidentiel, le FPI, n'avait trouvé meilleur argument que
de lier le sort de la probable élection présidentielle à la sine qua non
condition qu'il fallait éliminer les noms des étrangers des listes électorales.
Apprentis sorciers ou manœuvre politicienne pour bloquer le processus enclenché
qui devrait conduire au verdict des urnes, Gbagbo et les siens venaient de tirer
sur l'ambulance « Beugré Mambé ».

A leur
décharge, le mécanisme d'enrôlement précipité a connu des failles, ce qui a,
sans doute, permis à des non-Ivoiriens de se faire enregistrer.


C'est donc tout à fait logique qu'ils veuillent « extirper les fraudeurs (à la
nationalité) de la liste », comme le déclarait le secrétaire national aux
élections du FPI, Martin Sokouri Bohui. Mais on n'a même pas statué sur ce cas
qu'une autre complication, et pas des moindres, s'est invitée au débat. Il
s'agit de l'épineuse question du désarmement. (..) Car le camp Gbagbo accuse
vertement les Forces nouvelles de refuser de déposer les armes, ce qui
constitue, pour ainsi dire, un front à l'avancée du processus de sortie de
crise. A bien y réfléchir, c'est même le poste du Premier ministre, Guillaume
Soro, qui est mis en jeu, puisque celui-ci est l'autorité politique des
ex-rebelles. C'est vrai que les observateurs avertis voyaient difficilement
l'attelage Gbagbo-Soro aboutir à la fin de la crise en Eburnie. Mais là, la
preuve est donnée à tous que si l'enfant terrible de Mama arrivait à se
débarrasser de son PM de consensus, nommé à l'issue des Accords politiques de
Ouaga, il ne faut pas se faire d'illusion que l'on aurait ouvert la boîte de
Pandore pour longtemps.


Là où l'on est en droit de douter de la volonté du clan
présidentiel, c'est que cette question du DDR (démobilisation, désarmement,
réinsertion) a été réglée par les APO et dûment signée par les parties
prenantes. Aujourd'hui, Gbagbo et les siens en font un préalable avant
l'organisation de la présidentielle. Les ex-rebelles, eux, disent niet, « pas
question d'en faire un préalable » avant l'élection dès lors que tous les
signataires ont admis que les armes doivent être déposées à un mois du scrutin.
Or aucune date n'est fixée pour l'élection. Il s'agit donc là d'un véritable
dialogue de sourds. Les partisans de Laurent Gbagbo sont intransigeants ; les
forces nouvelles refusent de se laisser rouler dans la farine. Gbagbo ayant
obtenu la tête de Mambé, le prochain sur la liste serait-il Guillaume Soro ?
Seul l'enfant de Mama le sait.



Côte
d'Ivoire : Faites vos jeux, plus rien ne va, Fasozine, 24 mars 2010-


Faites vos jeux, plus rien ne va. Le clash au sommet semble
désormais inévitable en Côte d'Ivoire et l'élection présidentielle plus que
jamais aléatoire. Au vu des nouvelles exigences de Laurent Gbagbo et ses
courtisans, il devient de plus en plus évident que la présidentielle, qu'on
espérait pour fin avril-début mai, trouvera difficilement une date cette année.
Au pire des cas, elle ne se tiendra jamais, tant que le locataire, qui se mue en
propriétaire à vie, du palais de Cocody, ne sera pas certain de conserver son
fauteuil (...)Si les jeunes patriotes, véritables porte-voix de Laurent Gbagbo,
 réclament maintenant la mise à plat des commissions électorales locales, la
récente trouvaille du camp présidentiel est le désarmement total de
l'ex-rébellion, comme préalable à toute élection. Loin d'être une doléance
objective, cette exigence est un vrai chantage qui a pour but de retarder le
plus longtemps possible, la tenue de cette présidentielle qui pourrait bien être
fatale à Gbagbo et ses «refondateurs». C'est pourquoi, l'homme entend avoir
toutes les cartes en main et surtout le contrôle absolu de la machine électorale
(...)Et pour s'éviter toute surprise désagréable, Gbagbo se passerait bien de ces
armes que les ex-rebelles gardent encore jalousement, au cas où. Ces armes
sont-elles en mesure, dans la réalité, d'empêcher des élections ouvertes et
démocratiques dans une Côte d'Ivoire qui avait été déclarée réunifiée par le
même pouvoir d'Abidjan? C'est donc clair que le pays demeure divisé en deux,
avec Gbagbo comme «président d'Abidjan», alors que le Nord se trouve toujours
aux mains des ex-rebelles et de leurs chefs de guerre, les fameux «comzones».
Guillaume Soro, Premier ministre issu de l'Accord de Ouagadougou, et ses
ex-rebelles sont conscients que déposer définitivement les armes dans le
contexte sociopolitique actuel et les revirements incontrôlables du «président
boulanger», fait d'eux, au mieux des clients de premier choix pour la justice,
au pire, des cadavres ambulants. Dans cette logique où il faut espérer que les
différents protagonistes se limitent à cette guerre ouverte par déclarations
interposées, c'est une fois de plus les élections qui sont prises en otage et la
paix qui est de nouveau menacée sur les bords de la lagune Ebrié.