REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU 23 JUILLET 2012

23 juil 2012

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU 23 JUILLET 2012







Côte d'Ivoire: l'ONU et les FRCI mettent en place un
dispositif sécuritaire d'urgence suite aux violences




 




Publié le lundi 23 juillet 2012   |  Xinhuanet  




 




L'Opération des Nations-Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et les
Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ont décidé de la mise en place d'un
dispositif sécuritaire d'urgence pour parer à toute éventualité après les
affrontements qui ont fait 11 morts à Duékoué (ouest), selon des chiffres
officiels. Selon le chef d'état-major général des FRCI, le général Soumaïla
Bakayoko, un poste de commandement mixte a été mis sur pied pour coordonner les
actions sur le terrain. "La sécurité sera assurée à trois niveaux. Le premier
cordon sécuritaire sera tenu par les Casques bleus de l'ONU, le deuxième par une
force mixte et le troisième par les militaires, la police et la gendarmerie", a
expliqué le chef de l'armée qui s'exprimait dimanche soir sur les antennes de
télévision nationale. Le général Bakayoko a par ailleurs fait état de
patrouilles sur l'ensemble de la localité de Duékoué, pour veiller sur la
sécurité des populations. L'officier a aussi évoqué l'émergence d'une unité
d'intervention rapide et a garanti une escorte aux humanitaires afin
d'accompagner les déplacés désireux de rentrer dans leurs villages d'origine. La
ville de Duékoué a de nouveau baigné dans la violence jeudi et vendredi après
qu'un "braquage" eut fait cinq morts dans un quartier peuplé d'allogènes
Malinké. Des jeunes Malinké ont mené une descente punitive dans un site de
déplacés abritant des autochtone Wê, faisant six morts parmi la population
qu'ils accusent d'être l'auteur de l'attaque armée ayant fait cinq morts jeudi
nuit dans le quartier Kôkôman, majoritairement constitué de Malinké. L'ONU a
condamné les violences et demandé aux autorités ivoiriennes de tout mettre en
œuvre pour assurer la sécurité des biens et des personnes dans la région.




 




COTE D'IVOIRE : Tuerie à Duekoué, accusée de laisser-faire,
l'Onuci réagit




 




Publié le samedi 21 juillet 2012   |  Koaci.com




 




Accusée de laisser-faire et pointée du doigt avec les FRCI par
les réfugiés guérés victimes d'un nouveau massacre, l'Onuci par la voix du
Représentant spécial du Secrétaire-général des Nations Unies pour la Côte
d'Ivoire, M. Bert Koenders, a réagit ce vendredi soir en condamnant avec force
l'attaque perpétrée par environ 300 individus, hier, 20 juillet 2012, contre un
camp de personnes déplacées à Nahibly, dans la préfecture de Duékoué, qui s'est
soldée par 10 morts et 13 blessés (voir article koaci.com ).  Pour l'Onuci,
l'attaque a occasionné le déplacement forcé de plus de 5.000 personnes qui
avaient déjà été contraintes de fuir leurs foyers suite aux violences liées à la
crise-post électorale de 2011. Albert Koenders indique qu'avec l'appui de
l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) les blessés ont été
évacués et pris en charge par l'hôpital de Duékoué. Le camp a été détruit en
grande partie. Tout en déplorant cet acte criminel, en violation flagrante du
droit humanitaire international, et en exprimant sa plus grande sympathie pour
les victimes, le Représentant spécial souhaite mettre en exergue, encore une
fois, la gravité de la situation dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. M. Koenders
en appelle à la responsabilité des autorités nationales et locales de faire plus
d'efforts afin d'assurer, par tous les moyens appropriés, la sécurité de tous
les citoyens et de leurs biens, avec le professionnalisme requis et dans le
respect des droits de l'homme. Suite à ces événements, l'ONUCI, conformément à
son mandat de protection des civils, affirme avoir entrepris immédiatement de
renforcer sa présence sur le terrain, en déployant des effectifs supplémentaires
de sa force militaire et de la police onusienne, afin d'appuyer les efforts des
autorités ivoiriennes. Le Représentant spécial salue, par ailleurs, la
participation des autorités traditionnelles, communautaires et religieuses aux
initiatives prises par les autorités administratives en vue d'atténuer les
tensions intercommunautaires. Il encourage la poursuite de ces initiatives et
souhaite l'implication effective des forces politiques en vue de recréer un
environnement apaisé dans cette région. Conformément au plan de contingence
humanitaire en vigueur, les agences du système des Nations Unies, en partenariat
avec les organisations non-gouvernementales, et avec la coordination d'OCHA ont
entrepris de donner l'assistance nécessaire aux personnes qui ont pu trouver
refuge, pour le moment, dans des structures temporaires. Les stocks de l'Agence
des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et de ses partenaires dans la région,
en matière de bâches et de tentes sont suffisants pour abriter temporairement
plus de 4.000 personnes. Des citernes d'eau, du riz, de l'huile, des biscuits
énergétiques et autres vivres sont disponibles pour assurer une aide d'urgence.
 L'identification des regroupements de déplacés est déjà en cours et une
opération d'enregistrement des personnes est prévue dès samedi, 21 juillet. Le
Représentant spécial exhorte pour finir toutes les parties à coopérer pleinement
avec les efforts en cours pour mettre fin aux souffrances imposées aux
populations vulnérables dans l'ouest de la Côte d'Ivoire.




 




 




 




DUEKOUE : Ouattara et l'ONU en mauvaise posture




 




Publié le lundi 23 juillet 2012   |  Guineeconakry.info




 




Vendredi dernier, l'ouest-ivoirien a, une nouvelle fois, été le
théâtre de violences soldées par plus d'une dizaine de morts. Situation si
préoccupante que certaines des victimes étaient des déplacés qui n'auront ainsi
pas été protégés par le fait de se trouver dans un camp. De cette dernière
attaque, découlent deux enseignements principaux : tout d'abord, le fait que
cette région peine encore à retrouver la stabilité et la cohésion, puis le rôle
trouble que la mission onusienne, ONUCI, et les FRCI semblent y avoir joué. En
gros, ces dernières violences confirment la délicatesse et le caractère relatif
du processus de réconciliation, qui demeure le principal chantier des nouveaux
maîtres d'Abidjan. Mais surtout si certains soupçons quant à la négligence et à
l'indifférence dont l'ONUCI et les FRCI auraient fait montre, sont confirmés,
c'est l'Etat ivoirien et la communauté internationale qui seraient
décrédibilisés de manière évidente. En somme, les attaques perpétrées vendredi
dernier contre le camp des déplacés de Nahibly, sont la preuve que les tensions
ethniques dans cette région de la Côte d'Ivoire, sont non seulement réelles,
mais qu'elles demeurent encore non résolues. Selon les divers témoignages, ce
sont trois cents assaillants de l'ethnie Malinké qui se sont attaqués au camp.
Au nombre de 5000, les occupants de ce camp sont eux-mêmes de l'ethnie Guéré.
Mais comme c'est souvent le cas, ces antagonismes ethniques sont exploités et
mêmes exacerbés par les divergences politiques. Ainsi, les Guérés sont réputés
proches de l'ancien président Laurent Gbagbo. Tandis que les Malinkés,
majoritairement originaires du nord du pays, seraient largement acquis à la
cause d'Alassane Ouattara. Les attaques contre le camp de Nahibly seraient
consécutives à une première attaque qui a eu lieu dans un quartier de Duékoué et
qui s'était soldée par quatre victimes de l'ethnie Malinké. La dimension
politique du massacre réside dans le fait que les forces de défense désormais
proches du président ivoirien, n'aient pas pu empêcher les représailles. Dans le
camp des FRCI, on plaide le fait que le nombre des assaillants était au-dessus
de la capacité de leur résistance. Les forces proches à Alassane Ouattara
prétendent avoir été débordées. Mais l'argument n'est guère convaincant. Il
n'est pas exclu qu'on ait délibérément laissé faire les assaillants, juste pour
punir les victimes de leur proximité passée avec l'ex-homme fort du pays. Ce qui
est inquiétant. Pour autant, l'Etat ivoirien n'est pas le seul dont le rôle a
été trouble au cours de cette nouvelle tragédie. Les forces onusiennes de
l'ONUCI n'ont également pas eu une attitude responsable. En effet, le camp
attaqué était formellement sous le contrôle de la mission onusienne. On se
demande alors, comment se fait-il que le contingent de l'ONU, ayant justement
pour mission de contribuer à la paix et la stabilité du pays, ait laissé
commettre ces violences ?  L'embuscade qui avait coûté la vie à sept soldats
nigériens de l'ONUCI, aurait-elle eu pour conséquence de faire peur à la mission
internationale ?  Ou bien cette dernière aurait-elle décidé de rompre avec son
statut de neutralité ? Ces questions et d'autres encore devront nécessairement
trouver leurs réponses, à travers une enquête transparente et crédible. Mais on
peut d'ores et déjà émettre des réserves au sujet de cette éventuelle enquête,
car désormais, comme on vient de s'en apercevoir, l'Etat ivoirien et la
communauté internationale se trouvent quelque peu dans le box des accusés.




 




Côte d`Ivoire : tensions ONU – gouvernement après les
violences à Duékoué




 




Publié le lundi 23 juillet 2012   |  Jeune Afrique




 




Le gouvernement ivoirien et l'ONU se sont rejeté samedi la
responsabilité de protéger le camp de déplacés de l'ouest de la Côte d'Ivoire
qui a subi vendredi une attaque meurtrière avant d'être détruit. Le camp de
Nahibly, abritant quelque 5.000 personnes déplacées lors de la crise de
2010-2011 et voisin de la ville de Duékoué, était "gardé depuis sa création par
les Casques bleus de l'Onuci", la mission onusienne dans le pays, a affirmé le
ministère ivoirien de la Défense dans un communiqué lu sur la télévision
publique RTI. En ce qui concerne la sécurité du camp, "la responsabilité
première n'est pas la responsabilité de l'Onuci, mais nous avions toujours
travaillé avec les autorités pour la gestion de ce camp", a déclaré de son côté
un peu plus tôt devant la presse Arnauld Akodjénou, numéro 2 de l'Onuci. Le
"dispositif" de la force onusienne sur ce site était destiné, en accord avec le
gouvernement, à sécuriser les acteurs humanitaires opérant auprès des déplacés
et à "alerter" en cas de risques, a-t-il expliqué. Entre 11 et 13 personnes,
selon les bilans de l'ONU, du gouvernement et de sources locales, ont été tuées
et 52 blessées, dont certaines grièvement, vendredi à Duékoué et dans le camp
attaqué en représailles à une opération meurtrière dans un quartier de la ville.
Dans le seul camp ont été dénombrés de sept à neuf morts. Au moment de
l'attaque, "totalement imprévisible", du camp par "une foule de plus de 300
personnes, dont certains éléments armés", "au portail se trouvaient une dizaine
d'éléments de la force militaire de l'Onuci", qui n'ont "pu contenir" les
assaillants, malgré la venue d'"une vingtaine de militaires onusiens" en
renfort", selon M. Akodjénou.




 




"Miliciens" pro-Gbagbo dans le camp




"Ni le premier cordon de sécurité" établi en urgence par les
forces ivoiriennes, "ni le deuxième constitué par le bataillon marocain de
l'Onuci (présent au camp, ndlr) n'ont suffi pour arrêter" la foule, a assuré
quant à lui le porte-parole du ministère de la Défense, le commandant Léon
Kouakou Alla. Il a annoncé l'organisation de "patrouilles mixtes" des Forces
républicaines (FRCI, armée) et de l'Onuci dans la zone, l'ouverture d'une
enquête judiciaire et fait état de la découverte dans le camp de deux
kalachnikov, d'un "pistolet artisanal" et de munitions, dont des grenades.
Interrogé par téléphone par l'AFP, le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi,
actuellement à Paris, a assuré qu'"il y avait des miliciens" fidèles à l'ex-chef
de l'Etat Laurent Gbagbo qui se cachaient dans le camp et en sortaient pour
commettre des exactions. "On savait que tôt ou tard il y aurait un incident
grave", a-t-il avancé. Le gouvernement souhaitait depuis longtemps la fermeture
du camp, surtout peuplé de Guéré, ethnie autochtone considérée comme pro-Gbagbo
et dont les relations sont notoirement difficiles avec la communauté malinké,
venue du nord du pays et réputée soutenir le président Alassane Ouattara.




 




Retour au calme




Le Premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio, qui a reçu samedi
Arnauld Akodjénou, a lancé aux habitants de Duékoué "un appel au calme", a
souligné le ministère de la Défense. La vie a repris samedi à Duékoué, avec la
réouverture des commerces et la reprise du trafic dans les rues, selon des
résidents. Un habitant a toutefois parlé d'un "calme précaire". "Des jeunes du
camp sont détenus par les FRCI", a-t-il dit. L'ONU et les organisations
humanitaires ont commencé à s'organiser pour trouver les déplacés dispersés en
ville et dans la brousse et leur venir en aide. En proie depuis des années à de
graves tensions ethniques, l'Ouest reste la région la plus instable du pays plus
d'un an après la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui
avait fait quelque 3.000 morts, dont des centaines à Duékoué et dans sa région.
Après les Etats-Unis et l'ONU, la chef de la diplomatie européenne, Catherine
Ashton, a déploré samedi l'attaque contre le camp. Pour elle, "cette dernière
tragédie illustre l'instabilité chronique qui prévaut à l'ouest de la Côte
d'Ivoire où les tensions intercommunautaires, l'insuffisance de la présence de
l'Etat et l'impunité qui a prévalu jusqu'à présent alimentent un cycle
interminable de représailles et vengeances".




 




COTE D'IVOIRE : Après la tuerie de Duékoué : Palabre entre le
gouvernement et l'Onuci




 




Publié le samedi 21 juillet 2012   |  Koaci.com




 




Alors que le ministère de la défense ivoirienne pointe du doigt
l'Onuci pour ses responsabilités dans le massacre survenu entre jeudi et
vendredi à Duékoué (voir article koaci.com) pour négligence sécuritaire, le
Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la
Côte d'Ivoire, Arnauld Akodjénou accompagné du coordonnateur humanitaire,
Ndolamb Ngokwey ont rencontré ce samedi, le Premier ministre ivoirien Jeannot
Kouadio Ahoussou, pour faire le point de la situation dans l'ouest du pays, au
lendemain de l'attaque contre le camp de personnes déplacées de Nahibly et
calmer le palabre naissant entre les autorités ivoiriennes et l'Onuci qui avait
en charge la sécurité du camp de Nahibly.  « Nous avons discuté avec le Premier
ministre des voies et moyens pour garantir la sécurité et ramener la paix afin
que les populations de Duékoué puissent retrouver la protection, la sécurité et
se préparer à reprendre une vie normale dans cette région », a indiqué M
Akodjénou à l'issue de la rencontre de plus d'une demi-heure à la primature.
 Selon M Akodjénou, le Premier ministre leur a donné toutes les garanties sur
les dispositions qui sont prises au niveau national. En retour, a fait savoir le
Représentant spécial adjoint, « nous avons partagé avec lui ce que nous faisons
de notre côté et le travail de concertation qui doit se faire et qui a commencé
à se faire pour que d'abord et avant tout, les populations se sentent réellement
protégées ».  Au nombre des actions prises par les Nations Unies depuis ce
triste évènement, M Akodjénou a cité la mise sur pied d'un dispositif pour
renforcer la capacité et la présence sur place de l'ONUCI. « Nous avons
également commencé à travailler avec les autorités administratives pour ramener
un environnement sûr et nous allons ensuite déclencher le processus d'assistance
humanitaire aux personnes déplacées qui ont pu ou sortir du camp ou trouver
asile dans des endroits temporaires », a-t-il précisé. M Akodjénou a spécifié
qu'un certain nombre de missions sur place se tiendront pour s'assurer que tout
est fait pour ramener l'ordre et le calme dans la ville. Tout indique à cette
heure que cette rencontre est venue pour calmer la tension actuellement palpable
entre l'Onuci et les autorités ivoiriennes qui, toutes les deux, se rejettent
les responsabilités après le massacre. Selon nos informations, l'Onuci
soupçonnerait les Frci d'avoir armé et motivé les assaillants du camp, du côté
du ministère de la défense, on estime que les soldats de l'Onuci ont par manque
de courage tout simplement laisser faire. Pour finir, notons que le président
ivoirien, Alassane Ouattara en déplacement en Europe ne s'est pour l'heure pas
exprimé sur cet évènement tragique qui a frappé une nouvelle fois son pays.




 




Côte d`Ivoire : le calme revient à Duékoué




 




Publié le samedi 21 juillet 2012   |  Jeune Afrique




 




La vie a repris samedi à Duékoué, dans l'ouest de la Côte
d'Ivoire, au lendemain de violences ayant fait au moins onze morts et 40 blessés
selon l'ONU, qui s'organisait pour venir en aide aux déplacés dispersés après
l'attaque de leur camp. « Ce matin, des activités ont repris, des magasins, le
marché ont ouvert », a déclaré à l'AFP un journaliste local joint par téléphone
depuis Abidjan. « Les voitures circulent en ville », a indiqué une habitante. Un
autre habitant a toutefois parlé d'un « calme précaire ». « Des jeunes du camp
sont détenus par les FRCI » (Forces républicaines de Côte d'Ivoire, armée),
a-t-il ajouté. Les quelque 5.000 déplacés ayant pris la fuite vendredi après
l'attaque du camp de Nahibly, situé à l'entrée de Duékoué, « sont dispersés dans
la ville », certains sont regroupés devant la mairie, d'autres à la mission
catholique et des « sans-abri errent dans les rues », selon des résidents. Les
Nations unies, qui n'ont pu empêcher l'attaque du camp placé sous leur garde,
ont entrepris de venir en aide aux déplacés.




 




Au moins 11 morts




« La priorité des humanitaires est la protection des populations
civiles et l'assistance » aux déplacés, a souligné le coordonnateur humanitaire
de l'ONU dans le pays, Ndolamb Ngokwey, dans un communiqué publié par le Bureau
des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). Le recensement des sites de
déplacés est « en cours » pour leur fournir une aide d'urgence (tentes, eau,
vivres...), précise Ocha. Au moins onze personnes ont été tuées et 40 blessées
dans les violences, selon cette agence onusienne. Après le meurtre, dans la nuit
de jeudi à vendredi, de quatre personnes dans un quartier de Duékoué peuplé
surtout de Malinké (ethnie réputée favorable au chef de l'Etat Alassane
Ouattara), une foule a attaqué en représailles le camp (abritant surtout des
autochtones guéré, vus comme partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo), y
tuant « au moins sept personnes ». Des sources locales interrogées par l'AFP ont
fait état d'un bilan global de 13 morts, dont neuf dans le camp. En proie depuis
des années à de graves tensions ethniques, l'Ouest reste la région la plus
instable plus d'un an après la fin de la crise postélectorale de décembre
2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts, dont des centaines à Duékoué et
dans sa région.




 




DUEKOUE: les plaies toujours béantes




 




Publié le lundi 23 juillet 2012   |  Le Pays  




 




Alors que l'on croyait revenue pour toujours la concorde en Côte
d'Ivoire, on se rend étonnamment compte qu'il y a encore de l'eau dans le gaz.
Le pays vit toujours un calme précaire et il suffit d'une moindre bisbille pour
réveiller les vieux démons qui, en réalité, n'ont même pas encore eu le temps de
fermer l'œil.  En effet, pas plus tard que le 20 juillet dernier, pour venger la
mort de quatre personnes tuées au cours d'un braquage violent, des centaines de
jeunes ont attaqué et complètement détruit le camp de déplacés de Nahibly, à la
sortie sud de la ville de Duékoué. Et comme bilan, on y dénombre treize morts
sur le carreau, des dizaines de blessés et près de 5 000 déplacés. Oh que
diantre ! On pouvait s'attendre à tout sauf à une telle animosité. C'est la
preuve, s'il en est, que la sécurité en Côte d'Ivoire demeure jusqu'à ce jour
une vue de l'esprit, tant les rancoeurs sont encore tenaces et les abcès
difficiles à crever. La braise est toujours incandescente si fait que la
réconciliation que le président Alassane Ouattara appelle de tous ses vœux
risque d'en prendre un coup. Surtout que Duékoué, rappelons-le, fait partie des
villes qui ont souffert le martyre durant la sanglante guerre civile qu'a connue
la Côte d'Ivoire et cela, du fait de son attachement au régime défunt de Laurent
Gbagbo. De pareilles violences, quoiqu'isolées, ne sont pas de nature à calmer
les esprits ni à convaincre les exilés de retourner au pays au risque de se
faire prendre dans une souricière. Il revient donc au président Ouattara de
rassurer l'opinion en déployant un dispositif sécuritaire nécessaire pour
protéger les civils, tout en diligentant une enquête pour situer les
responsabilités sur les récents affrontements. Pas d'impunité ou d'immunité pour
les fauteurs de troubles quelle que soit leur appartenance politique. C'est la
seule urgence du moment. Car, si revanche des pro-Gbagbo il devrait y avoir un
jour, elle viendrait de l'Ouest de la Côte d'Ivoire qui, depuis le dénouement de
la crise postélectorale, n'a pas encore fini avec ses remous sociaux. Chaque
jour qui passe apporte son lot de surprises désagréables, tant et si bien que la
paix et la cohésion sociales y sont constamment menacées. Donc, plutôt que de
passer le temps à se jeter la balle sur la responsabilité de l'attaque du camp,
le gouvernement et les forces de l'ONUCI se doivent de conjuguer leurs efforts
pour aller au secours des populations qui, à vrai dire, en ont maintenant
ras-le-bol. En tout cas, il faudra tout faire pour que plus jamais aucune vie ne
soit encore fauchée en Côte d'Ivoire pour une raison farfelue. Et cela passe
nécessairement par l'instauration d'un véritable Etat de droit doté d'une
justice forte et équitable.